Le temps estival est bien automnal ! Dans nos contrées rurales, jadis, il y avait toujours une "fête de la récolte" à l'église, à l'automne...
Alors cet été étant passé et même si mes récoltes ne sont pas finies, je propose, si cela intéresse, de réactiver ce fil !
Occasionnellement, j'ai jardiné avec mon Nikon. Tout est en pagaille dans un DD externe.
Alors d'abord ceci :
La récolte de framboises et de fraises ce midi [24 août].
L'occasion de rappeler le "travail"
a) Framboises :
installées depuis quelques années
- taille hivernale (réduire le nombre de tiges à quelques-unes par pied, tailler à environ 1 m de haut)
- puis apport important de BRF sur les rangs (un monticule de 20 cm sur le rang ; environ 25 brouettes sur les 3 rangs de presque 10 m)
- récolter
Il s'agit d'une variété
remontante (non identifiée - récupération chez ma belle-mère).
["remontant", je le rappelle, ne veut pas dire "grimpant" mais veut dire "qui refleurit" et génère donc une production plus ou moins constante, par rapport à une variété classique, qui fleurit une fois, et fait une seule production - certes un peu étalée dans le temps]
Les 1ères récoltes devaient se situer en mai.
Face à la sécheresse d'alors, j'ai ré-installé mon goutte-à-goutte en juin. La framboise n'oublie pas ses origines : une plante de lisière de forêts. La production s'effondre en cas de sécheresse...
Il aura peu servi ensuite (plus depuis juin) !
Une crainte en début de saison : observation de rouille (tâches jaunâtres sur les feuilles du bas)... J'ai craint le pire. Et puis... plus rien. Quelques feuilles désséchées en bas - sans que ce soit nécessairement la rouille.
Végétation exubérante. J'ai dû rattacher les branches il y a une quinzaine de jours, pour pouvoir passer...
Et depuis, donc production continue (un petit creux fin juin / début juillet ; j'avais trop tardé à installer le goutte-à-goutte)...
Fruits sensibles car très aqueux cette année ! Il faut les manger ou congeler tout de suite. Et pas très sucrés, cette année !
Mais la framboise est un excellent "anti-oxydant", réputé contribuer à prévenir les cancers (selon le Dr Servan-Schreiber)
Ah, j'oubliais : entre les rangs, il y a deux ans, j'ai semé du trèfle blanc (de chez nous ; pas le trèfle d'Alexandrie dont j'ai dû parler). Ce trèfle est pérenne, il résiste au piètinement, il est rampant et fait un tapis. Je passe occasionnellement la tondeuse. Il
enrichit le sol en azote (comme toute "légumineuse" - "fabacées" -, il fixe l'azote de l'air et le restitue, quand les racines meurent au sol...)
[A noter : une des bases de ma faon de faire =
toujours couvrir le sol ; la façon la plus simple est, quand c'est compatible avec la culture, de garder une sorte de prairie ; favoriser les légumineuses pour enrichir le sol ; tondre sur place nourrit les vers de terre et l'activité du sol... Il ne faut pas toujours "rapporter" des choses, du mulch, de la paille, des feuilles, du BRF... Sur les végétaux suffisamment, je pense que je vais développer la "culture sur prairie", plutôt que de lutter en vain et indéfiniment contre les "herbes" ; coopérer, plutôt que lutter contre !]
Taille actuelle des framboisiers : plus de 2 m de haut.
b) Fraises
Passé de la parcelle :
- en été 2012, prairie fauchée (ce n'était pas alors un jardin)
- bâche plastique fin août, avant la repousse de l'herbe, laissée durant tout l'hiver
- au printemps, paillage épais (fumier pailleux de cheval) et culture de tomates
- quelques arrachages de "mauvaises herbes" durant la saison 2013
- à l'automne, arrachage des tomates et mis en place de BRF (une couche continue d'une douzaine de cm d'épaisseur)
- plantation de 2 rangs de fraisiers / variétés remontantes : à l'endroit de plantation, j'ai légèrement écarté le BRF [[c'était des tout petits plants]
- au printemps, ils étaient encore assez chétifs : 2 ridicules feuilles (j'avais gardé mon ancienne parcelle de fraisiers ; c'est eux, mieux installés, qui ont produit en 1er) [après cette production, je les ai arrachés, après une demi-douzaine d'années à la même place ; et j'ai semé du trèfle d'Alexandrie, toujours par simple grattage au rateau]
- très vite, avec le réchauffement, croissance explosive ; floraison, puis récolte
- très vite, cela drageonne dans tous les sens ; j'en ai arraché (des drageons) ; j'en ai laissé installer pour planter cet automne, à la place des tomates, 2 rangs de plus...
- certains nouveaux plants, déjà installés,
ont déjà fleuri et produisent !
Travail :
- quelques adventices arrachées, tout en cueillant, mais pas grand chose : la parcelle est nickel !
- installation du goutte-à-goutte [ma parcelle, exposée sud-ouest,
sol peu épais, assez pauvre et filtrant, est une ancienne "prairie sèche"]
- et récolter...
Bref, les bols que vous voyez, c'est du "Bio+++" (je peux manger sans laver !) :
- cultivé sans aucun engrais (même pas un "engrais autorisé en bio")
- sans traitement (même pas "autorisé en bio" - sauf au printemps, 1 fois du Ferramol = antilimace ; substance active = sulfate ferreux ; S et Fe sont des oligo-éléments utiles au sol et aux plantes ; cela fait partie des rares produits que je m'autorise puisqu'ils sont favorables à mon écosystème)
- cultivé sans travail
- dans une terre n'ayant jamais connu, de mémoire vivante, avec certitude au moins depuis 1995, d'engrais ou de traitement [mais probablement jamais ; il s'agit
de prairies pauvres, que les agriculteurs n'avaient pas l'habitude de conduire en intensif)...
Je persiste dans mon idée : travailler le sol n'est, généralement, pas utile... Et couvrir le sol est la clef du jardinier heureux... Y compris par du trèfle ce qui en fait une sorte de prairie !
A noter : incrédule, un ami de passage a, l'autre jour, mis un coup de plantoir pour ausculter la terre. Etonné : "Mais c'est plus meuble que chez moi !" [il bêche, bine, sarcle...]
C'est aussi le constat que je fais; si je compare à la dernière parcelle "classique" qui me reste (elle va rentrer dans mon nouveau système au printemps prochain !). Le test qui ne trompe pas : arracher la même adventice :
- dans la partie bêchée / binée : souvent la plante s'arrache au collet
- dans la partie sans travail du sol, en général, les racines viennent avec !
Mais zut,
faut encore se baisser pour récolter [je me refuse de cultiver les fraisiers dans des goulottes suspendues, nourris avec une solution nutritive ; je dois donc encore me baisser !]
Les 2 rangs de fraises, il y a une quinzaine de jours :
Vue de détail d'un pied :
Les 3 rangs de framboisiers à la même époque (ils ont encore grandi depuis) :