Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

[Did67]

@steph72 [pendant que je répondais, mixieer m'a "grillé"]

De la difficulté de cohabiter, avec des convictions différentes... "Que fait le gouvernement ?" vont dire certains !

Juridiquement, imparable. Il est chez lui. Le produit n'est pas interdit...

Petit bémol : si le Glyphosate (ou le produit commercial, le "Round Up") focalise tant toutes les attentions, il s'agit AUSSI d'un combat symbolique, politique, idéologique... C'est devenu un symbole de la mondialisation, de l’impérialisme américain, de l'agro-business, de la désappropriation des paysans (qui le sont tout autant par les fabricants de machines, et par les filières de commercialisation sans pitié, et, in fine, par le consommateur qui veut des produits toujours plus exotiques, toujours plus hors-saison, et toujours moins cher). C'est donc AUSSI un symbole d'un système.

Ce n'est pas, et de loin, la molécule la plus dangereuse. Même si à force de retirer les plus dangereuses (des centaines et des centaines !), il va finir par le devenir !

On peut critiquer l'UE. On peut craindre le lobbying de Monsanto. Pour l'instant, il reste en vente dans le rayon jardinerie. Dans les rayons des coopératives agricoles, il y a des produits autrement plus puissants (bien sûr, réservés aux professionnels à condition qu'il ait une formation avec un "certyphyto" et qu'ils portent des équipements de protection).

En première approximation, les pesticides de synthèse qui agissent sur des mécanismes végétaux mais qui ne sont pas perturbateurs endocriniens sont moins risqués que les insecticides qui jouent sur les systèmes nerveux des insectes, dont le fonctionnement est assez proche de celui de l'homme. En gros, au cours de l'évolution, la nature a rajouté des mécanismes, les a complexifiés, mais a gardé ce qui marchait. C'est pour cela que nous avons je ne sais plus, 95 % de gênes en commun avec un ragondin.

Donc le danger maximal est atteint avec des néonicotionoïdes, par exemple. Et d'autres produits systémiques (qui agissent dans la plante et non en surface) ont certains sont des perturbateurs endocriniens (le terme endocrinien désignant les hormones, dont chacun sait qu'elles agissent dans notre corps, pour "commander / contrôle" à peu près, à des doses infimes - les perturbateurs sont des molécules qui imitent ou perturbent ces systèmes).

Donc moindre mal !

[Tu noteras que je n'ai pas dit que le glyphosate est anodin ! Je ne défends pas ce produit, qui n'entre évidemment pas dans mon jardin. Je trouve juste qu'il est "moins pire" que d'autres, même s'il est une icône de la lutte écolo alors que les autres "passent" en mode furtif !]

[Did67]

Il s'agit d'une caisse plastique à fond perforé . On en trouve où ?
Merci

J'en ai vu chez Brico-Dépot.

[Stef72]

@steph72 [pendant que je répondais, mixieer m'a "grillé"]

Juridiquement, imparable. Il est chez lui. Le produit n'est pas interdit...

Sur les notices Roundup, je lis qu'il faut garder une distance de 5 mètres par rapport aux points d'eau. Moi je lui ai demandé de ne pas en mettre dans le fossé commun, ça ne me parait pas déconnant. J'ai bien du mal à voir comment j'aurai pu lui dire sans le braquer. Comme je me suis dis qu'il le prendrait forcément mal, j'ai pas tourné autour du pot. Avant de lui dire, c'est moi que ça souciait, maintenant c'est à lui de vivre avec ça...

Je suis quand même épaté de voir ce que font certains avec leurs propre terrain. Sur mon jardin par exemple, j'ai enlevé au moins 4 tonnes de déchets divers (baches, bidons, tuyaux, cannettes) et même des plaques d'amiante !

[Baron35]

Bonjour à tous
Je suis ce fil depuis pas mal de mois sans participer, en glanant de ci de là des infos, merci aux contributeurs réguliers de leur implication.
Ce qui me pousse à m'inscrire aujourd'hui est cette histoire de round up dans le fossé.
Savoir ET ne pas hésiter à communiquer : Il est interdit depuis le 1er janvier 2007 d'épandre du désherbant chimique à moins de 5m de tout cours d'eau ET à moins d'1 m de tout avaloir, caniveau et bouche d’égout. Tout traitement de fossés, même sans eau, est interdit.

Bien dire à votre voisin que le non respect de ces interdictions est passible de deux ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende !!
ça peut faire réfléchir… ou non ! Par contre ça peut définitivement envenimer les relations. C'est ce qui m'est arrivé !!

Bien à vous et à bientôt.

[olivier75]

Tu peux aussi lui proposer d'être heureux d'entretenir son côté de fossé, ce qui te permettra de recolter un peu de mo presqu'à domicile, c'est souvent dans la crainte des critiques de leur voisins que les propriétaires désherbent! Ça fait sale l'herbe sauvage. Il te voulait probablement que du bien!
Olivier.

[Mixieer56]

Il s'agit d'une caisse plastique à fond perforé . On en trouve où ?
Merci

J'en ai vu chez Brico-Dépot.

Ok merci Did. Merci également pour ton développement sur les pires et les moins pires des produits desherbant et autres. Certes il y a un contenu politico-ecolo-...mais pas que. Si nous nous donnons les moyens de cultiver sans c'est pour manger meilleur.D'ailleurs des nombreuses discussions avec
les maraîchers professionnels ressort assez nettement leur volonté de faire autrement que papa et gd papa. Les grandes fermes qui cultivent des centaines d' hectares de champs de maïs - ici majoritaires - ne semnlent pas avoir aujourd'hui les mêmes préoccupations.

[Did67]

Je suis bien entendu, comme tenant du "plus que bio", pour une agriculture sans ces produits. J'ai essayé de le préciser à la fin.

Simplement, il y a bien pire que le glyphosate, et on n'en parle pas ou peu. Je trouve donc que le glyphosate est un peu un "fétiche". Qui peut aussi détourner des vrais problèmes !

[A savoir : il est dans le domaine public ; il y a belle lurette que ce n'est plus la vache à lait que cela été pour Monsanto !]

Et il est vrai que j'ai zappé l'illégalité du traitement sur un réseau d'eau, en effet. J'ai eu tord d'écrire qu'il fait ce qu'il veut chez lui. Seulement dans le respect des réglementations... bien entendu !

[sicetaitsimple]

Alors "rentabilité", je ne me souviens pas vraiment avoir parlé de "rentabilité" au sens économique du terme. Mais je peux avoir la mémoire courte!

Je pensais "productivité" (question à laquelle je suis sensible aussi ; une des premières dias dans mes présentations dit que "productivité n'est pas un gros" ( par rapport à mes objectifs généraux dans mon "potager du paresseux))

OK, je comprends mieux, la "productivité" est effectivement un thème qui me tient a cœur. D'abord par nécessite, car petite surface donc obligation d'essayer de l'utiliser au mieux (plantations plutôt serrées, replantation ou semis dès qu'un bout de parcelle est libérée si possible). Très clairement ça se fait au détriment de la facilité d'accès quand ça pousse, il faut parfois faire un peu l'équilibriste!

Mais je pense que si j'avais plus de place ( ça va venir, mais ça traîne un peu), j'essaierais quand même de pas trop prendre mes aises, car malgrè tout c'est aussi une façon de réduire la surface de paillage, d'arrosage, de désherbage résiduel,....et d'avoir un sol qui travaille le plus possible.

Edit: en me relisant, je m'aperçois du coté "arrogant" que mon post pourrait avoir pour un lecteur qui me découvrirait! Alors pour préciser, j'essaye d'avoir un jardin productif, dire que je réussis est une autre question!

[Julienmos]

productivité dites-vous...

ben si j’en juge par le faible développement des foins cette année, la récolte risque d’être maigre (et là le roundup n’y est pour rien) ;)

Les graminées ont déjà leurs épis, leurs tiges ne sont vraiment pas hautes, ça ne pousse pas dru.

en tout cas dans mon secteur.

Bref, faible biomasse... à cause de la longue période printanière sèche, sans doute ?

point positif, j'ai moins besoin de passer la tondeuse

[sicetaitsimple]

Si nous nous donnons les moyens de cultiver sans c'est pour manger meilleur.D'ailleurs des nombreuses discussions avec
les maraîchers professionnels ressort assez nettement leur volonté de faire autrement que papa et gd papa. Les grandes fermes qui cultivent des centaines d' hectares de champs de maïs - ici majoritaires - ne semnlent pas avoir aujourd'hui les mêmes préoccupations.

Je comprends ce que tu veux dire mais je me permets de réagir. Comparer le "nous" (donc je suppose toi ou moi), un maraîcher professionnel et un moyen ou grand céréalier a peu de sens:

- "nous", jardiniers, bah une année on peut tout rater ou presque ce ne sera en rêgle générale pas un drame, ce n'est pas de ça dont nous vivons.

- les maraichers, eux, en vivent. Mais je pense qu'il y a une prise de conscience du fait que le bio va être de plus en plus un atout car le consommateur en réclame et que ça permet des marges supérieures. En plus, il y a aussi l'aspect "production locale" qui est un plus dans l'image du produit vue du consommateur aujourd'hui. Pour autant ce n'est pas évident de se convertir, mais à mon avis le train est en marche.

- les céréraliers, ils en vivent aussi, mais ils vivent dans un autre monde régi par des cours mondiaux et des subventions. On peut certes le regretter, mais leurs systèmes de cultures sont quasiment imposés s'ils veulent faire un rendement. Ca changera certainement un jour, mais aujourd'hui c'est juste impossible sauf très rare exception qui va plutôt concerner des petites exploitations qui vont faire un produit de niche.