sicetaitsimple a écrit :
Donc profil bas, il faut que j'arrive à lui montrer par des résultats que ça marche! Mais bon, il arrive à reconnaître parfois que certains de mes légumes ne sont pas trop moches. J'ai même réussi à lui faire accepter deux ou trois salades l'été dernier!
Je pense que quand les voisins ne sont pas trop invasifs (je pense là au voisin de steph72 qui traite jusqu'en limite ; là, c'est plus difficile à accepter parce qu'avec les "effets de bordure", il se mêle aussi de notre surface), c'est de très loin la meilleure tactique. Rester en rapports courtois (parfois minimalistes). Accepter de passer pour martien (se blinder à l'intérieur - le réseau et ce fil servent aussi à ça !). Si cela marche réellement, la phénoculture je veux dire (ce dont je ne doute pas, mais les résultats en "jardinage basé sur les mécanismes naturels" peuvent subir les vicissitudes de la nature et de la météo sans "piquouzes" pour corriger) :
- il y aura les voisins intellectuellement honnêtes qui finiront par s'interroger, questionner, se remettre en cause, changer... car après tout, produire plus en en faisant moins et sans produits (sur lesquels ils finiront par s'interroger via les médias) finira par les attirer... Le dialogue s'établira naturellement, aussi surement que les vers feront des turricules ! Sur des bases positives - une démarche de leur part. Juste être à l'affut du moindre signe de leur part : ce n'est pas facile de faire un virage à 180° ! Chacun sa "honte", ses "doutes", sa "peur du ridicule", sa "question bête" [je vous donne ma réponse standard qui marche à tous les coups - car évidemment, à chaque conférence, j'ai son lot de "questions bêtes" : "Il n'y a pas de questions bêtes ; je vais essayer de faire en sorte que ma réponse ne le soit pas !" ou variante : "Je vous remercie, cela va me donner l'occasion de faire, je l'espère, une réponse intelligente !" ou variante : "Si je ne m'étais posé des questions bêtes il y a quelques années, je ne serais pas là"]. Ne pas hésiter à leur offrir des fraises plus que bio en insistant que ce serait dommage de les laver, car cela va les salir, vu que là, elles sont rincées à l'eau de pluie... ça ça ébranle (on lave ses légumes ou fruits dans l'espoir - vain - de les débarrasser des résidus de pesticides ; et l'estomac agit différemment du cerveau... Le jardinier conventionnel est souvent schizophrène : il "veut" des bons résultats, les "plus gros fruits" ("que va penser le beau-père ?" ou le voisin...), en pensant que ça passe par pesticides et engrais, mais il "aimerait" ne pas manger de résidus ("l'augmentation des cancers, ce ne serait pas dû à toutes ces saloperies qu'utilisent les agricuteurs ?") !
- et il y a des abrutis incapables de tout ça, comme il y a des sangliers incapables de na pas retourner ma prairie... Et ceux-là : clôture électrique ! Etre écolo, c'est admettre que dans une niche écologique, il y a de tout. Donc des abrutis (de notre point de vue ; pour eux, nous sommes nous-mêmes des tarés !). Si tous les hommes étaient raisonnables, cela se saurait !
Au fait, savez-vous que depuis 2010, l'espérance de vie "
en bonne santé" diminue ???? (caché par l'espérance de vie globale, qui augmente, merci la médecine, même s'il y a aussi eu l'une ou l'autre année où cela n'était pas vrai). Je ne comprends pas que cette info ne soit pas matraquée ! J'ai, au début de ce fil je crois, esquissé la conviction que tôt ou tard, quand les générations gavées depuis leur plus jeune âge à l'alimentation industrielle, arriverait "à maturité", cela allait se produire. De plus en plus. Sortiront, par le haut, les ancêtres comme moi, qui avons encore bénéficié d'une alimentation "rurale" quasiment sans pesticides, sans huile de palme, sans excès de sucre pendant les 15 premières années de leur vie (alimentation qui était loin d'être parfaite : salpêtre, excès de charcuterie en Alsace, peu de légumes en hiver, peu de fruits ...).