Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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par Did67 » 06/10/15, 19:24

Je salive deux fois quand je sais que :

a) je n'ai pas utilisé de pesticides

b) de mémoire d'homme, cette prairie n'a jamais été traitée...

Lire :

La salade, 4e aliment le plus consommé en France, est-elle vraiment bonne pour la santé ? Oui selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), qui la recommande vivement pour les femmes enceintes et les enfants. Mais l'ONG Générations futures a mené sa propre enquête. Résultat : elle a trouvé des pesticides interdits en France sur 31 salades achetées en supermarché dans l'Oise et dans la Somme. "Cinq échantillons contiennent une ou plusieurs substances interdites sur les salades en France", selon des tests effectués entre le 28 mai et le 21 juillet 2015 (7 échantillons ont été prélevés chez Carrefour, 7 chez Intermarché, 7 chez Hyper U, 5 chez Auchan, 5 chez Leclerc). "On note la présence de DDT dans deux échantillons (6,45 % de l'ensemble), matière active totalement interdite en usage agricole en Europe et, dans trois échantillons, de quatre matières actives interdites" sur les salades en France (cyproconazole, imidaclopride, mandipropamid, oxadiazon), conclut Générations Futures. Outre ces substances interdites, l'ONG fait état de la présence de pesticides dans les échantillons testés : 3,7 types de pesticides par salade en moyenne. Générations Futures avait réalisé en 2013 des tests similaires sur des échantillons de fraises, qui contenaient aussi des substances interdites.
La concentration en pesticides dans ces salades ne dépasse pas les limites maximales autorisées"

"Je ne suis pas surpris par les résultats de cette enquête, commente à Sciences et Avenir Bernard Jegou, directeur de recherche de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui travaille sur l'environnement chimique et la reproduction. Des études précédentes ont mis en évidence que l'urine de femmes enceintes ayant mangé des laitues contenait des pesticides interdits depuis 20 ans. Beaucoup de fruits et légumes contiennent des produits chimiques issus du sol, il n'est donc pas étonnant de les retrouver dans ces aliments", ajoute t-il. En effet, la présence de l'insecticide DDT, interdit en France depuis 1971, peut être liée à la persistance dans les sols de ce produit toxique, reconnait l'ONG. "L'important est de savoir si la concentration en pesticides de ces salades dépasse les limites maximales autorisées pour ces substances. Or comme l'admet l'ONG, ce n'est pas le cas", commente le directeur de recherche de l'Inserm.

"EFFET COCKTAIL". Mais, même à faible concentration, les substances peuvent interagir entre elles et devenir nocives pour la santé : c'est le fameux "effet cocktail". François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, a alerté l'AFP de "la non prise en compte des possibles effets cocktail" par les autorités sanitaires. "On manque pour l'instant de données et de recul pour déterminer si ces molécules prises ensemble sont nocives, ajoute Bernard Jegou. Mais depuis plusieurs années, on constate que le taux de pesticides mesuré dans les aliments diminue, ce qui est encourageant."
Des expertises nationales et internationales qui évaluent régulièrement le taux de pesticides présent dans les fruits et légumes"

L'étude de l'ONG comporte une faiblesse : elle n'a été réalisée que sur 31 salades, un chiffre faible pour généraliser ses résultats. Mais pour les valider, l'ONG s'appuie sur un rapport de 2013 de l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), réalisé sur plus de 1.000 salades, et montrant que 36 % contiennent plusieurs résidus (de 2 à 13). Et certains, comme le propamocarb ou l’iprodione, sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens. Cette même année, le plan de surveillance de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) révélait la présence de résidus de pesticides dans près de 58 % des échantillons de salades testés. "Des expertises nationales et internationales évaluent régulièrement le taux de pesticides présent dans les fruits et légumes", précise Bernard Jegou.

Générations Futures dénonce l'immobilisme de la Commission européenne sur les perturbateurs endocriniens qui sont contenus dans de nombreux pesticides autorisés. Bruxelles devait arrêter en 2013 une définition des perturbateurs endocriniens, des substances chimiques soupçonnées de provoquer cancers, malformations congénitales et retards de développement chez les enfants. Les travaux n'ont pas abouti et une étude sur l'impact socio-économique de l'interdiction de ces substances a été lancée. "C'est tout le contraire de ce qu'il faut faire si on veut protéger la santé des populations", a regretté auprès de l'AFP François Veillerette, qui dénonce "le lobby de l'agro-chimie" et appelle "les autorités nationales à agir au niveau européen" sur ce dossier.


dans : http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20 ... cides.html

"Ils ne sont pas surpris !". Ben voilà.

Moi, je salive...
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par Did67 » 09/10/15, 11:53

Framboises encore

Les couleurs d'automne s'installent. Ce matin, c'est brumeux, je n'ai pas fait de photo. Mais cela va venir, dès que j'ai un peu d'éclairage !

En attendant, la récolte de framboises se poursuit (comme d'ailleurs les tomates...), à raison d'environ un bol par jour.

Voici la récolte de hier soir :

Image

Je crois que c'est phil53 qui m'avait demandé le poids. J'en ai pesé 10 et la moyenne est de 4 g / framboise.

Ci-dessous, la taille en comparaison d'une pièce de 1 euro.

Image
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par Did67 » 09/10/15, 19:54

Couleur d'automne

Je l'avais promis : quelques "touches" d'automne

A 50 mètres de la maison, cette scène :

Image

Le Ginkgo ("arbre aux 40 écus"), devant la maison, a changé de couleur en une journée :


Image

Les Acer palmatum (érables du japon) sont rarement décevants à l'automne :

Image

J'espère avoir respecté la charte :
Pas d'image violente, haineuse ou à caractère sexuel

Mais la beauté ne peut-elle être violente parfois ?
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par Did67 » 10/10/15, 18:25

De quoi ce machin est-il le truc ????


Image


Eh bien il s'agit du carpophore - l'organe reproducteur d'un champignon, communément appelé "champignon" - de l'Anthurus d'ARCHER.

En botanique, les champignons sont surtout des fins filaments, appelés mycélium, empêtrés sous terre ou dans la matière organique. C'est la partie la plus importante d'un champignon, celle qui "travaille", décompose les matières organiques [les matières organiques sont sa source d'énergie (le champignon n'étant pas chlorophyllien, ne peut produire sa matière vivante à partir de l'énergie solaire !)] notamment ligneuses, concentre les minéraux... C'est aussi la partie qui vit toute l'année...

Lorsque les conditions sont favorables, ces mycéliums forment un organe reproducteur, aérien, qui produit et dissémine les spores. C'est en quelque sorte, l'équivalent d'une fleur chez les végétaux supérieurs ! C'est ce qu'on appelle couramment "le champignon" !

A noter, pour les gens curieux, que les champignons fonctionnent à l'envers de nous :

- nous sommes des organismes diploïdes - nous avons deux jeux de chromosomes ; seules nos cellules reproductrices, les gamètes, sont haploïdes (un seul chromosome issu de chaque paire)... Dès la fécondation, l'embryon redevient diploïdes.

- les mycéliums de champignons sont haploïdes ; dans le carpophore, furtivement, par fusion de deux filaments, une brève phase diploïde existe ; très vite, il y a de nouveau division et des spores haploides sont disséminées ; elles vont donner des mycéliums haploïdes...

Étonnant, non ?

Pour répondre à la question : ceci est donc le carpophore de l'Anthurus d'ARCHER.

Un champignons d'origine australienne / neo - zélandaise. Deux théories courent à propose de son introduction : les uns disent qu'il serait arrivé avec du foin accompagnant les chevaux lors de la première guerre mondiale ; la seconde, que ce serait à partir de la laine importée... [pour ma part, je suis surpris que l'armée australienne aurait importé son foin ; il me semble que les armées sont, en temps de guerre, moins sourcilleuses de l'origine de leur approvisionnement ? Je pencherais plutôt vers la seconde version...]

J'en ai de plus en plus, depuis deux ou trois ans. Lié à l'usage de BRF. Celui-ci a été photographié hier, juste en bordure du tapis de sciure sous mes framboisiers. Je ne lui connais qu'un inconvénient : il répand une odeur putride de cadavres, pour attirer les mouches qui vont disséminer les spores. S'il vous arrive de chercher le cadavre qui répand une telle odeur, cherchez peut-être le champignon ????
Dernière édition par Did67 le 12/10/15, 18:46, édité 2 fois.
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par Ahmed » 10/10/15, 19:20

Oui, c'est un champignon très surprenant avec sa couleur vive et sa ressemblance avec une fleur exotique: il détonne dans les sous-bois aux douces tonalités automnales...
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par Did67 » 10/10/15, 19:41

Et quelle imitation du sang coagulé pour leurrer les mouches !

Au départ, c'est une boule, un peu comme le champignon de Paris, et cela ne sent rien.

Je corrige un lapsus écrit (un peu phonétiquement) : c'est l'Anthurus d'Archer [rien à voir avec le président du Sénat !]
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par Did67 » 12/10/15, 15:19

Ces vers ne sont pas de trop !

Pour ceux qui étaient intéressés par ce que j'ai écrit sur les vers "anéciques", je mets ce lien; Je tombe à l'instant sur ce document très intéressant (le FIBL est un organisme suisse de recherche sur l'agriculture biologique, avec des essais comparatifs de très longue durée - plus de 20 ans !)

https://www.fibl.org/fileadmin/document ... -terre.pdf

Pour la première fois, je trouve des chiffres sur la "mortalité" des vers de terre suite au travail du sol : jusqu'à 70 % avec les outils rotatifs !!!

Avec les outils trainés (charrue, herses, "cultivateurs"), cela fait encore 25 %.

Je pense que dans un jardin, avec une fraise c'est peut-être un tout petit peu moins pire, car on descend souvent moins profond. Mais quand-même !

A mettre en relation avec une fertilité assez faible : une seule ponte par an, de 6 à 8 cocons !

On comprend mieux que dans un sol "bien cultivé" (labour, outils rotatifs), on ne trouve plus ou presque plus de turricules ! Donc la population est décimée !

Et je suis plus que jamais convaincu de l'intérêt des techniques "sans travail du sol".
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par Did67 » 13/10/15, 11:29

C'est en automne qu'on prépare le printemps !

L'automne s'installe. Ce matin, on a frisé ici les gelées blanches...

C'est donc le moment de préparer la saison de jardinage à venir.

La coeur de l'approche dont je fais la promotion ici reste le foin : donc dérouler le foin, en couche assez épaisse (une 20taine de cm).

Par-dessus une prairie ou un gazon destinés à devenir "jardin".

Ou par-dessus une planche d'un jardin déjà existant, plus ou moins entretenu.

Inutile de désherber (laisser cette nourriture aux vers de terre et autres organismes vivant du sol).

Inutile de bêcher, piocher ou quoi que ce soit.

Juste dérouler le rouleau de foin, comme un rouleau compresseur.

Si vous n'avez pas des rouleaux, mais des bottes, il faut veiller à répartir le foin de façon très régulière (en épaisseur), sinon, ce sera dans 6 ou 8 mois que vous serez "embêtés" :

- là où le foin est trop épais, le semis sera difficile, le foin difficile à découper...

- là où il est très peu épais, dès juin ou juillet, tout aura disparu et... les adventices vont exploser dans ces espaces "à nu".

Cela vaut donc la peine de s'appliquer un peu !

Voici donc :

Image

A droite de la zone couverte, il y a encore des légumes qui poussent : rutabagas, roquette, céleris (pas de dégâts de rats-taupiers cette année, grâce aux piégeages), betteraves rouges, persil...

Je laisse donc encore un peu... C'est un des avantages des cultures en lignes. Il faudrait que je sois encore plus attentif pour toujours avoir des planches d'une largeur d'un rouleau de foin qui arrivent à maturité ensemble à l'automne... Je n'y pense pas toujours quand j'installe des légumes en juillet ! Il suffit qu'il y ait une rangée de ceci qui n'est pas prêt pour qu'une bande reste "bloquée"...

La zone encore cultivée est passablement enherbée (car le foin a "disparu"), mais je laisse faire. Je n'ai pas fait de photo, mais je vais essayer de me rattraper, pour illustrer aussi cette facette de la "méthode". Au-delà d'août, en général, la vingtaine de cm de foin mises à l'automne précédent a été "digérée" par les organismes du sol et il faut soit ressortir la binette, soit être tolérant avec les adventices...

Pour ma part, je laisse faire car je sais qu'après récolte, le "rouleau compresseur" passera dans l'autre sens et l'affaire sera scellée !
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par Did67 » 13/10/15, 19:29

Au secours, le foin disparait !

Je vous avais promis des photos sur l'enherbement des parties recouvertes de foin à l'automne dernier et désormais à nu...

On se situe à droite de la bande fraichement recouverte de foin.

D'un coté, cela ressemble à ça :

Image

On voit bien, ci-dessus, l'enherbement, du fait que le sol s'est retrouvé à nu...

Les fleurs jaunes à gauche est de la roquette, que je laisse monter en graine. Cette "souche" est très intéressante car elle a passé tout l'été sans monter en graines. Elle m'intéresse beaucoup...

Image

De l'autre coté, j'avais laissé monter en graine de la coriandre.

En récoltant, beaucoup de graines sont tombées au sol au moment où j'ai ramassé. C'est ce semis qui a levé et qui occupe - utilement - l'espace et évite un enherbement.

On pourrait donc dire que c'est un enherbement "utile" ! Ou que la coriandre est une adventice !


Mais comme déjà dit, d'un coté ou de l'autre, cela ne m’inquiète pas plus que ça, puisque cela va passer sous le rouleau, une fois les céleris et les betteraves rouges récoltées...

PS : une info qu'on m'a souvent demandé : le prix du foin ; les rouleaux de cette taille, d'environ 250 kg, valent 35 euros chez nous (foin fourrager - là, il s'agit de "mauvais" foin, truffé d’épineux, issu d'une fauche tardive d'une prairie "site protégé" ; ce foin n'est pas comestible par les animaux...je le récupère gratos...) ; je traite environ 20 m² avec.
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par Did67 » 15/10/15, 18:21

Le campagnol préfère... le persil !

Je parle du campagnol terrestre, que j'appelle généralement "rat-taupier".

Quelques infos sur le bestiau :

http://www.lozere.chambagri.fr/fileadmi ... upiers.pdf

http://www.campagnols.fr/le-campagnol-terrestre.html

J'ai eu de gros dégâts l'an dernier, avec notamment mes 24 céleris plantés complètement creusés par l'intérieur.

Je me suis donc armé de pièges (très couteux) Topcat (sans pub, mais ils marchent vraiment !). Et j'ai engagé la lutte cette année, avec succès !

J'avais lu qu'il aimait particulièrement le rutabaga. J'en ai donc semé et transplanté de ci, de là.

Mais c'est avec le persil que j'ai eu le plus de succès. En étant attentif, on repère très vite l'endroit d'une attaque. Je fais le trou à la dimension du piège avec la tarière vendue par la marque. ET je place le piège.

Sur un spot, cet été, j'en ai tué une grosse demi-douzaine (8 je crois).

Et puis cela a été calme. Et récemment, nouvelle attaque. A ce jour, j'en ai eu 4.

Voilà la "scène" des crimes :

Image

Les rutabagas, non loin de là, sont intouchés. Les céleris aussi...

Ma stratégie va donc être, l'année prochaine, de laisser monter mon persil en graines. Puis avec des semences, je vais semer une ceinture de persil tout autour de mon jardin, plus quelques travées de ci, de là... ET avec ça, j'espère faire le vide sanitaire !

Le persil que j'avais coupé, et dont j'avais mis la photo, ressemblait à ça la semaine dernière (à droite, sr la photo) :

Image

Je ne crois pas que je vais manquer de semences ! Coût : 0 euro

Et avec tout le persil produit, je vais "recouvrir" le sol, comme je l'ai déjà fait ici (à gauche sur la photo ci-dessus) - ne sachant qu'en faire, ce toute cette surproduction.
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