ludo16 a écrit :
Pour l'anecdote, je suis ruffecois donc la frisée de Ruffec est incontournable chez nous. Je suis est passé en mode phenoculture ce printemps en testant également la butte forestière.
J'ai de réelles différences sur la réserve utile en eau, je pense que la butte forestière est plus rapide et plus efficace à la mise en place de la symbiose mycorise/racine et donc meilleure retenue en eau. Pour info contexte de sécheresse significative cette année.
Dans la "démo" faite au Lycée Agricole d'Obernai avec les élèves, donc pas dans les conditions optimales (les jeunes écoutent parfois, et parfois pas - difficile de respecter un "protocole" ; le déroulement des rouleaux a tourné à la rigolade ; ils ont mis des feuilles mortes, ce que je voulais pas !), j'ai constaté :
- indiscutablement une plus grande rapidité au niveau du réchauffement du sommet de la butte et donc les premières salades, plantées en même temps, étaient plus belles plus rapidement sur la butte
- l'écart s'est ensuite réduit, voir a disparu
- pas de différence au niveau de la résistance à la sécheresse durant l'été (pas d'arrosage, absence d'élèves...) ; je ne suis peut-être pas objectif, mais la situation semble même meilleure sous le foin que sur la butte (tomates, potiron). Moins d'adventices...
Notons qu'aucun d'entre nous ne voit la "réserve utile". Nous pouvons observé les effets d'une réserve qui se vide : différence de croissance, flétrissement...
Ce serait intéressant de nous donner la "structure" et composition de ta butte (car les pratiques des uns et des autres varient).
Et que tu poursuives. Il se peut très bien que l’écart s'estompe dès l'année 2. Ou l'inverse. Tu as installé ton foin un peu tard pour la saison. Le "système sol vivant", par conséquent, n'a probablement pas fonctionné à 100 % cette année. En particulier l'installation du réseau de filaments de champignons "à partir du haut" (couverture de foin) a pu prendre du temps.
Je pense que le terme "retenue en eau" est impropre : si la pluviométrie est déficitaire et si ton sol n'est pas en pente, toute l'eau tombée a été retenue. Elle a été utile. Même en sol nu. Ce qui fait la différence, c'est éventuellement la réserve accumulée avant la saison. Et ensuite la réduction des évaporations par la couverture.
J'ai fait quelques calculs : dans un sol "normal" (une trentaine de cm de profondeur, texture équilibrée - la réserve utile d'un sol peut varier de 1 à 10 selon qu'on ait un sol peu profond et sableux ou profond et argilo-limoneux), l'apport d'un stère de bois sur une dizaine de m² augmente la capacité de stockage du sol d'une dizaine de %... Ce n'est pas rien. Mais ce n'est pas non plus tant que ça, comparé à l'effort.
Comme c'est un des arguments essentiels des "faiseurs de butte", je serais très intéressant par un débat "objectivé" : des comparaisons "toutes choses égales" (mêmes cultures, mêmes variétés, au même moment...) par ailleurs...