Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 22/08/17, 21:49

sicetaitsimple a écrit :Autre question: j'ai bien noté que tu avais été très occupé puis absent car en voyage, mais j'ai remarqué que, que ce soit dans le tunnel ou sur les pieds témoins de tomates à l'extérieur, tu ne supprimais pas les feuilles en contact avec le sol.

Alors certes, tu le dis toi-même avec insistance on ne peut rien conclure car pour l'instant ce n'est pas une année à mildiou. Mais ne penses-tu pas que c'est quand même ( avant de savoir si...) une mesure "d'hygiène" plutôt recommandable?


Comme pour beaucoup de choses, je ne fais pas "systématiquement"... En revanche, j'essaye de les garder à l'oeil et dès l'apparition de taches d'infections primaires, j'agis... Mais pas "préventivement par principe"..
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sicetaitsimple
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 22/08/17, 22:26

Did67 a écrit :Pour les semis (c'est la même variété "Stuttgarter riesen"), la croissance se poursuit...

Sans doute, cette variété est-elle peu photosensible ?


Ceux que j'ai semés en jardinière (trop tôt), qui ont "filé" vers la lumière du Velux, dont j'ai sauvé une vingtaine d'exemplaires que j'ai fini par mettre en place au jardin, et qui continuent à grossir correctement, sont des "jaunes paille des vertus".

Malgré tout pas mal de boulot ,d'attention et de place de semis en intérieur pour un résultat mitigé, vu le prix d'un sachet de bulbilles je pense que l'année prochaine je vais aller au plus simple.

Les "rouges de Brunswick", aussi essayés en semis, je n'en ai sauvé aucun.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 23/08/17, 08:28

Did67 a écrit :Comme pour beaucoup de choses, je ne fais pas "systématiquement"... En revanche, j'essaye de les garder à l'oeil et dès l'apparition de taches d'infections primaires, j'agis... Mais pas "préventivement par principe"..


J'ai oublié deux choses hier soir :

- je ne suis pas du tout convaincu que les tomates se "contaminent" par le bas
- mais en revanche, c'est là que stagne l'humidité, se font les premières condensations, qui vont déclencher la germination des spores, dont je pense qu'elles viennent par l'air...
- on reproche au foin sa "phytotoxicité", qu'on relie en partie au fait que ce soit sec : si la couche reste assez épaisse, cela devrait donc limiter les condensations...

Ce sont des hypothèses, ou des "a priori". Je vais observer plus attentivement, pour "voir" éventuellement des choses...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 23/08/17, 08:36

sicetaitsimple a écrit :
Malgré tout pas mal de boulot ,d'attention et de place de semis en intérieur pour un résultat mitigé, vu le prix d'un sachet de bulbilles je pense que l'année prochaine je vais aller au plus simple.

Les "rouges de Brunswick", aussi essayés en semis, je n'en ai sauvé aucun.


Ah, c'est marrant !

Moi, c'est le contraire : une caissette dans mon châssis (semée trop dense, donc j'ai repiqué des plants "trop petits"), parmi les autres plants en terrine ou godets. J'ai repiqué directement dans le foin - enfin à travers le foin, dans le sol. Et rien fait d'autre... Et quasiment 100 % de réussite.

Je m'attendais à ce qu'ils soient nettement plus petits. Et puis pas du tout !

Je fais mes semences (sur les bulbes "oubliés" en terre en 2016 et qui ont fleuri en 2017 - ceux que j'avais replantés et alignés le long de la serre / voir une des vidéos).

Donc moi je développerai cette "voie" !

Les rouges de Brunswick, comme dit dans la dernière vidéo, sont moins gros, moins productifs. Mais je les aime bien car en rondelle, sur des tomates ou une salade, c'est joli ! Je les serrerai davantage pour compenser.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 23/08/17, 09:13

Thouvenel a écrit :
L'été dernier : paillage du potager avec du foin sur une bonne épaisseur (une main).

Je ne vais pas faire tout l'historique mais une chose me pose problème depuis : j'ai l'impression qu'il n' y a aucune aggradation, le foin, les tontes, les feuilles (chêne) ajoutées se décomposent au contact avec le sol mais celui-ci reste désespérément compact. Là, il commence à se fissurer sous la mince couche de foin qu'il reste.
Je viens de récupérer une remorque de fumier de cheval pour épandre et espérer "lancer la machine" pour l'an prochain mais j'ai de gros doutes sur la meilleure option à choisir : engrais verts tout l'hiver ? Fumier en couche épaisse + foin ? BRF ?Quand ?

Si vous pouviez m'éclairez .... Merci par avance.


Entrons dans le vif du sujet !

Ta matière organique (qu'on appellera MO pour faire plus court) se décompose. Elle "disparait" comme tu dis : ton sol vit !

"Mince couche de foin qui reste" dis-tu : dans ta situation, cela veut dire que tu peux rajouter. Et rajouter. Et rajouter. Et rajouter...

"L'aggradation ne marche pas" - je résume ! TU as une situation particulière, où le sol argileux est lui-même "collant". Tant qu'il est humide. C'est une des propriétés des argiles. Dans la plupart des sols, l'aggradation est basée sur la production de "glus" par les organismes vivants, qui vont organiser les particules libres en "grumeaux" - mon fameux "couscous". Cela ne va pas se passer comme cela chez toi, puisque tes particules d'argiles collent ensemble...

Vont jouer deux autres mécanismes naturels - car dans la nature, rien n'est jamais désespéré, sauf les déserts (qui sont magnifiques, mais très peu fertiles !) :

a) les alternance dessications - humidification ; comme tu l'as dit, tes argiles sont rétractiles, donc cela va jouer.

Tu pourras sans doute optimiser en favorisant le ressuyage par un très léger bombage, comme je l'ai déjà écrit à quelqu'un d'autre : remonter le centre des plates-bandes d'une vingtaine de cm suffit...

b) l'agrégation de MO plus ou moins décomposées, ultimement des substances humiques ; cela va progressivement "fragiliser" la compacité des argiles et contribuer à leur faire perdre leur principal défaut !

Hélas, même avec des apports massifs, il faut des années et des années pour enrichir un sol de quelques % de MO !!!!!!! La masse d'un sol est telle que des apports ne vont changer la donne qu'au bout d'un temps long. Comme les sols français ont mis 50 ans à perdre la moitié de leur MO environ, il te faut compter en dizaines d'années pour par ex passer de 2 ou 3 % à 5 ou 6 %...

A l'échelle des MO durables du sol, une année, c'est tout simplement rien !!! C'est une affaire de demi-siècle !

Heureusement pour toi, les effets se font sentir bien avant, notamment en raison des MO dites "intermédiaires" (pas encore complètement décomposées, pas encore humifiées mais qui ont déjà des effets).

Donc ne pas se décourager, mais redoubler d'effort, pour avoir, au bout, l'un des "sols les plus riches au monde" !!!

Tu le dis toi-même : "Là, il commence à se fissurer...". Ben voilà !

[J'ai déjà fait mon mea culpa, je le refais : j'ai eu le tort, dans le passé, de penser que cela se passera peu ou prou comme chez moi. J'ai donc claironné un son de cloche trop optimiste - notamment vis-à-vis de ceux qui ont une situation un peu extrême]

c) Par rapport à tes MO, tu ne te poses aucune question : tu appliques 20 ans d'overdose (par rapport aux doses "normales"). Contrairement aux substances pour lesquelles on utilise généralement ce terme, cela ne nuira pas ! Tu verras, tu auras un eldorado (je m'emporte de nouveau, mais j'y crois !).

- les engrais verts ont un avantage : leurs racines s'attaquent à ton sol massique... Donc oui, oui, et oui, dès qu'un endroit est inoccupé... Laisser systématiquement tes "restes" de culture ; leurs racines continuent d'agir... Si tu veux faire travailler des surfaces actuellement non utilisées, vas-y avec des plantes "marteaux-piqueurs" (avec une racine centrale, le pivot, qui "descend") telle la luzerne, les trèfles. Les plantes à racines fasciculées (un faisceau de racines égales, en surface) - phacélie, céréales telles le seigle, etc... - te feront un travail de surface.

- les produits semi-décomposés (composts, fumiers) apportent des MO déjà décomposées et en partie déjà humifiées ; cela accélère le processus ; leur inconvénient : le poids (tu trimballes beaucoup d'eau !)

Si tu mets tôt (à l'automne), attention aux lessivages de nitrates : associer avec des engrais verts !

- foin : oui, bien sûr

- BRF : si c'est du vrai BRF, oui, bien sûr ; produira le maximum de substances humiques à la tonne trimballée ; donc effet long terme sans doute le plus puissant...

Enfin, ne pas exclure de cultiver dans une couche organique superficielle d'une vingtaine de cm rapportée sur ton sol argileux, le temps que les organismes te mélange tout ça par le bas ! Probablement, tu auras des développements racinaires importants à l'exacte interface entre ton sol argileux (qui retient l'humidité) et la couche de MO en décomposition (qui protège et apporte les éléments nutritifs)...

J’esquisse là un schéma. D'autres complèteront. Et puis comme nous tous, il te faudra en faire moins (sauf apporter des MO), observer et réfléchir plus, pour "adapter" le schéma, en fonction des évolutions observées...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Ahmed » 23/08/17, 11:38

Dans mon dernier message j'évoquais deux choses qui méritent rectification: mes trois pieds de courgette, très productifs, ne souffrent pas actuellement de botrytis, comme je l'ai écrit un peu rapidement (avec un doute...), mais d'oïdium. La variété jaune est la moins atteinte, mais les trois pieds continuent de produire... (je fais une cure de courgettes et haricots! :wink: ).
Quant au voisin qui à installé une ombrière sur ses tomates, cela n'a qu'atténué un peu l'attaque de mildiou, lui permettant cependant de sauver une partie de sa récolte (et de m'en offrir! :) ).
Donc ne surtout pas conclure qu'une simple ombrière puisse garantir du mildiou.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 23/08/17, 12:02

Je viens d'observer, ce matin, en descendant dans mon jardin vers 9 h :

- le gazon mouillé ; mouille mes chaussures...

- des betteraves rouges, des chicorées, etc en "plein air" : feuilles encore mouillées

- dans ma serre et mon tunnel : feuilles, y compris celles du bas, sèches !

Je pense que possiblement, deux facteurs jouent :

a) un moindre refroidissement de l'air au niveau du sol la nuit, donc possiblement, le point de rosée pas atteint ou atteint trop tard [je vais ré-activer et placer judicieusement ma batterie de sondes thermiques pour y voir plus clair !]

b) la couche de foin, bien entendu, qui "soustrait de l'hygrométrie" à l'air du sol... En revanche, un sol nu ou un couvert vivant jouent en sens contraire !!!

Bien entendu qu'un simple toit ne suffit pas forcément. Ce qu'il faut, c'est moins de x heures de condensation sur les feuilles du bas (je ne me souviens plus de x ; je crois que cela dépend aussi de l'espèce, car il y a plusieurs espèces de "mildiou"). Donc il faut une condensation qui se met en place le plus tard possible, et un dessèchement qui commence le plus tôt possible (soleil du matin)... Le toit peut y contribuer... Un peu. Ou beaucoup... Selon la technique, l'endroit...

A mon avis, seul le mur Trombe associé à un toit et une bonne ventilation peuvent "garantir" presqu'à tous les coups l'absence de mildiou...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 23/08/17, 12:07

Récolte !!!

Allez, au passage, je viens de prendre cette photo de Mme et sa cueillette du jour (je sais que Mme a ses fans ici) :

DSC_0375.JPG


L'andain derrière elle est le résultat de la fauche tardive que je fais une fois par an mi à fin août à tous les endroits de mon "gazon" que je laisse en "prairie fleurie". Cela va aller au potager...

Elle est tentante, non ??? [je parle de la récolte, que ce soit clair] Ce melon, une tuerie (je parle du fruit).
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 23/08/17, 12:09

Ahmed a écrit :
mes trois pieds de courgette, très productifs, ne souffrent pas actuellement de botrytis, comme je l'ai écrit un peu rapidement (avec un doute...), mais d'oïdium. La variété jaune est la moins atteinte, mais les trois pieds continuent de produire... (je fais une cure de courgettes et haricots! :wink: ).



Chez moi aussi : dans la serre, devant la serre, c'est atteint !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Mixieer56 » 23/08/17, 14:16

Did67 a écrit :Récolte !!!

Allez, au passage, je viens de prendre cette photo de Mme et sa cueillette du jour (je sais que Mme a ses fans ici) :

DSC_0375.JPG

L'andain derrière elle est le résultat de la fauche tardive que je fais une fois par an mi à fin août à tous les endroits de mon "gazon" que je laisse en "prairie fleurie". Cela va aller au potager...

Elle est tentante, non ??? [je parle de la récolte, que ce soit clair] Ce melon, une tuerie (je parle du fruit).


Effectivement très tentante - la récolte - et très jolie - la panière !
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