Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par lazzaret » 27/08/17, 14:20

Did67 a écrit :Il faut, en effet, se mettre d'accord sur le sens des mots.

L'apprentissage, dans le sens commun, s'entend un individu A "apprend" quelque chose et il s'en sert par la suite, voire le combine avec d'autres "apprentissages" pour "inventer" quelque chose.

J'ai peur que c'est comme ça que les thuriféraires de Poot ne comprennent "apprentissage" ! Et non dans un sens "allégorique". Le terme, pour moi, n'est pas choisi par hasard !

En tirant beaucoup sur la ficelle, on pourrait alors dire que la "réaction" des plantes, que j'admets tout à fait - et dont je ne cite que les mécanismes élucidés et scientifiquement étayés, en effet [pour une raison simple : dans l'ordre des croyances ou des "convictions", libre à n'importe qui de croire n'importe quoi ; je trouve regrettable en revanche, de "saouler" les autres avec son propre fatras de croyances - dès lors je m'impose, autant que possible même si je cite parfois aussi des convictions, d'affirmer des choses étayées - donc reproductibles et vérifiables] bref j'admets que les plantes réagissent mais je n'utiliserais jamais pour cette "réaction des plantes" le terme "apprentissage".

Quand par réflexe, on retire sa main de quelque chose qui est chaud, est-ce un apprentissage ? Je pense que non. C'est une réaction réflexe. L'apprentissage est de retenir qu'un poêle ou une braise est brulante - et de ne pas remettre la main.

Là, on voudrait nous faire croire, il faut être précis, que c'est l'espèce qui "apprend" !!!! C'est une énorme nuance. Le pied de tomate A, mis au contact de tel parasite, le mildiou par ex, réagit - on est d'accord - mais, selon les potes de Poot, il inscrirait cela dans le patrimoine génétique de l'espèce, dans le génome des graines (qui sont généralement déjà formées quand le mildiou attaque le pied-mère, ne l'oublions pas), pour le transmettre à ses descendants !!! Pour ma part, cela (et cela seulement - pas les possibilités de sélection, qui peut permettre de gagner en résistance à la sécheresse - sans aller jusqu'à inventer "des plantes qui poussent sans eau !") est de la tartufferie ! Donc non, la descendance d'un pied ayant subit le mildiou n'est pas plus résistant, en général, que le pied voisin n'ayant pas subit l'attaque ! Et idem pour la résistance à la sécheresse ! Sauf bien entendu, hasard : le but de la sélection est alors de repérer ce pied et de le favoriser. Ainsi, de pas en pas, on arrivera à une souche plus résistante [en "perdant" d'autres caractères favorables !]

C'est mon point de vue. Et que ça. Libre à chacun d'essayer, de comparer avec le plus d'objectivité possible (des essais "toutes choses égales par ailleurs" avec témoins ; des mesures même sommaire - date de flétrissement, production, voire pour les plus courageux qui n'arroseront pas jusqu'au bout et ont des sols avec peu de réserve utile en eau, date de dessèchement !). Je ne le ferai pas.


pardon, je vais un peu étayer ce que j'ai écrit au dessus.

oui, le sens des mots est important et je crois aussi que le raccourci qui est fait de dire qu'on apprend à une espèce de tomate à pousser sans eau est de l'auto-glorification. La tomate (les plantes en général) s'adapte(nt).

dans ce que j'avais vu et lu de pascal poot, il expliquait qu'il ramassait les premiers fruits de tomates pour en faire de la semence ; semence ayant vite appris à résister à la sécheresse et à produire des fruits. Dans ce corollaire, selon moi, il ne fait que sélectionner des graines qui une fois germées seront capables de donner des fruits de manière précoce mais pas sans eau (il fait un arrosage à la plantation) et pas nécessairement adaptés à la sécheresse.
ce qui m'intéresse dans sa démarche, parce qu'il le fait semble t-il à grande échelle, c'est de s'astreindre à un type de sélection (précocité de fructification) adaptée à ses conditions de culture. On n'oublie trop souvent ce que j'appelle communément l'effet terroir. Après, est ce que cette pression de sélection "dirigée" peut faire qu'un acquis devienne quelque chose d'inné... Si oui, on pourrait parler d'apprentissage. Si non, et c'est déjà remarquable, c'est de l'adaptation.

en revanche, j'ai la conviction que c'est la pression de l'environnement qui dirige (on l'appellera comme on veut) l'évolution du pool génétique d'une espèce et les mutations qui apparaitraient seraient ainsi dirigées en fonction de cette pression. Donc l'idée d'une résistance, dans une certaine mesure, aux maladies, au réchauffement climatique, au manque d'eau etc. ne me parait pas farfelue.

Et si on voulait réellement tenter de donner une résistance (acquise et/ou innée) au mildiou (par exemple), dans la façon d'agir, il serait préférable de sélectionner des fruits d'une espèce de tomate qui seraient arrivés à maturité après que la plante ait été attaquée. Tout semer et voir dans la descendance, et dans les mêmes conditions de culture, ce qui résiste au mildiou et continuer cette sélection sur x générations

pour ce qui est de retirer sa main de quelque chose de chaud, c'est bien un réflexe qui selon moi fait partie d'un apprentissage plus général. Apprentissage à ne pas réitérer ! :mrgreen:

désolé pour la digression, ce n'était pas le but de départ. Mon chapitre pascal poot (personnage haut en couleurs s'il en est) est clos avec l'envoi de ce message. Place à la phénoculture :D
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 27/08/17, 15:18

lazzaret a écrit :pardon, je vais un peu étayer ce que j'ai écrit au dessus.

oui, le sens des mots est important et je crois aussi que le raccourci qui est fait de dire qu'on apprend à une espèce de tomate à pousser sans eau est de l'auto-glorification. La tomate (les plantes en général) s'adapte(nt).
ça me rappelle la théorie selon laquelle l'homme se serait mis debout pour s'adapter à la savane, et ses c@@s de singes eux non :mrgreen: normal ce sont des singes donc moins intelligents, ils n'y ont pas pensé :cry:

une plante ne s'adapte pas, elle est adaptée ou elle ne l'est pas, on peut sélectionner une variété mieux adaptée tout au plus

on parlait bien de jardins d'acclimatations avant de parler de jardins des plantes

dire que la plante apprend cela voudrait dire que la plante serait capable de modifier l'ADN de ses graines

on a tellement envie de croire aux miracles, qu'on est prêt à gober n'importe quoi

un ami de mon grand père a essayé d'apprendre à son âne de se passer d'eau, la première semaine, il a fait beaucoup de bruit, normal il avait soif, la seconde il en faisait beaucoup moins, il commençait à apprendre c'était en bonne voie, la troisième il savait parfaitement se passer d'eau, il n'en réclamait même plus, et cet idiot d'âne une fois qu'il avait appris sa leçon correctement, ben il est mort..

chacun vit aux dépends des autres, comme le marchand de rêves

tous les ans je présente à mes élèves mon effaroucheur d'éléphants, certains plus perspicaces que d'autres me font la réflexion suivante, mais monsieur c'est juste une boîte de camembert avec une photo barrée d'éléphant, oui et pourtant depuis que j'installe cette boîte sur la cheminée de ma maison aucun éléphant n'a piétiné mon jardin et je suis certain que si je commercialise cet objet en Europe, il fonctionnera comme chez moi

personne ne voulait manger de pommes de terre, alors on eu l'idée de faire surveiller les plantations de pommes de terre par la garde royale, du coup ces tubercules devenus si précieux puisque si surveillés ne tardèrent à être volés et c'est ainsi qu'ils se sont répandus encore un bel exemple de croyances
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Ahmed » 27/08/17, 15:49

Moindreffor, tu écris:
une plante ne s'adapte pas, elle est adaptée ou elle ne l'est pas, on peut sélectionner une variété mieux adaptée tout au plus.

Oui, il faut bien se garder de confondre résultat et processus.

Plus loin:
on parlait bien de jardins d'acclimatations avant de parler de jardins des plantes.

Il ne faut pas prendre à la lettre ce qui n'est qu'une appellation enthousiaste et autogratifiante...

Et encore:
du coup ces tubercules devenus si précieux puisque si surveillés ne tardèrent à être volés et c'est ainsi qu'ils se sont répandus, encore un bel exemple de croyances

C'est avant tout un bon exemple de rivalité mimétique: une chose est désirable à partir du moment où un autre (le rival) la désire.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 27/08/17, 17:26

lazzaret a écrit :
ce qui m'intéresse dans sa démarche, parce qu'il le fait semble t-il à grande échelle, c'est de s'astreindre à un type de sélection (précocité de fructification) adaptée à ses conditions de culture. On n'oublie trop souvent ce que j'appelle communément l'effet terroir. Après, est ce que cette pression de sélection "dirigée" peut faire qu'un acquis devienne quelque chose d'inné... Si oui, on pourrait parler d'apprentissage. Si non, et c'est déjà remarquable, c'est de l'adaptation.

en revanche, j'ai la conviction que c'est la pression de l'environnement qui dirige (on l'appellera comme on veut) l'évolution du pool génétique d'une espèce et les mutations qui apparaitraient seraient ainsi dirigées en fonction de cette pression. Donc l'idée d'une résistance, dans une certaine mesure, aux maladies, au réchauffement climatique, au manque d'eau etc. ne me parait pas farfelue.

Et si on voulait réellement tenter de donner une résistance (acquise et/ou innée) au mildiou (par exemple), dans la façon d'agir, il serait préférable de sélectionner des fruits d'une espèce de tomate qui seraient arrivés à maturité après que la plante ait été attaquée. Tout semer et voir dans la descendance, et dans les mêmes conditions de culture, ce qui résiste au mildiou et continuer cette sélection sur x générations



Pour en finir moi aussi :

- par définition, l'adaptation d'une espèce résulte d'une "pression de sélection" ; assez constante dans le temps (ex : climat ceci ou cela, ex sol comme ceci ou comme cela ; ex présence d'arbres qui font de l'ombre, etc) ; elle peut être naturelle ; elle peut être le fait d'un cahier des charges d'un sélectionneur (obtenir une "coeur de boeuf" moderne, qui ressemble à la coeur de boeuf mais qui se transporte) ;

- la façon dont tu décris le processus "apprentissage Poot" est exactement la façon dont procède un sélectionneur : il répète, pendant une dizaine d'années la multiplication en reprenant toujours comme parents les plantes correspondant le plus au cahier des charges ; ce faisant, il obtient une nouvelle variété la plus proche possible de ce qu'il cherche (compte tenu de ce qu'il avait au départ ; c'est pour élargir les possibilités offertes par le "hasard" qu'il commence généralement par hybrider des plantes cultivées avec des plantes sauvages par ex particulièrement résistantes ; ensuite, il essaye de garder et la forme productive, la qualité, les rendements et cette résistance introduite)

- et effectivement, on obtient des résultats ; certaines variétés modernes ont des résistances à certaines souches de maladies supérieures à la moyenne ; cela je ne le conteste pas une seconde - me relire

- néanmoins, les parasites résistent eux aussi ; très exactement, face à cette nouvelle difficulté (une variété résistante), qui devient une "pression de sélection" naturelle pour eux, ils évoluent et s'adaptent... à leur tour ; et il suffit de recommencer...

- les possibilités offertes par cette sélection restent dans des limites de ce que permet la "meilleure combinaison des gênes possible par rapport au caractère recherché" - on pourra faire ce qu'on veut, en matière de sélection, on ne trouvera jamais un maïs aussi "résistant" à la sécheresse qu'un cactus... Ou alors, ce ne sera plus un maïs.

- et comme le montre cet exemple, si on progresse sur un des caractères (résistance à la sécheresse), on recule ailleurs : productivité (la productivité du cactus est notoirement inférieure à celle du maïs), taille des fruits, goûts, etc ... Pour cette raison, les plantes cultivées sont moins résistantes à plein de choses que les plantes sauvages de la même espèce, mais produisent plus !

- que les plantes à cycle court soient les plus "résistantes" à la sécheresse, c'est évident ; au Sahel, cela fait 50 ans qu'on sélectionne des variétés de mil à cycle court, voire très court, compte tenu du fait que la pluviométrie est faible et aléatoire ; donc sélectionner la 1ère tomate de façon constante est une façon de sélectionner des variétés à cycle plus court, donc plus "résistantes à la sécheresse". Au prix d'une baisse du rendement (comparativement à des variétés à cycle plus long). D'où mon insistance, pour ceux qui voudraient tester les semences de Poot, de bien noter la production... Cela encore, c'est une sélection tout ce qu'il y a de plus banal et classique (même si, sur la tomate, on ne l'a jamais faite car les sélectionneurs ont travaillé pour ceux qui achètent leurs semences : les producteurs "productivistes", qui irriguent si besoin ; donc ce n'était pas un sujet pour eux ; pas un marché, en tout cas)


Là-dessus, rien à redire.

Mais il n'y a là rien de ce que j'appelle "apprentissage". Confondre "adaptation", ou "sélection en fonction d'une pression de sélection constante", que je ne discute ni ne conteste, et "apprentissage", est, pour moi, s'agissant de végétaux, juste de la mystification (ou de "christification" ?).

Et puis je vais passer à autre chose aussi. Ceux qui veulent être mystifié, ce n'est pas grave. Ou juste se faire avoir (un peu - car je ne conteste pas un éventuel gain en terme de résistance à la sécheresse, qui me parait probable).

A propos de "l'effet terroir", je trouve juste rigolo - et incohérent - que cela soit mis en rapport avec une vente sur internet : si c'est une variété "terroir", alors elle n'a rien à voir ailleurs (un autre terroir) qui devrait avoir sa propre variété...
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lazzaret
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par lazzaret » 27/08/17, 17:42

Moindreffor a écrit :
lazzaret a écrit :pardon, je vais un peu étayer ce que j'ai écrit au dessus.

oui, le sens des mots est important et je crois aussi que le raccourci qui est fait de dire qu'on apprend à une espèce de tomate à pousser sans eau est de l'auto-glorification. La tomate (les plantes en général) s'adapte(nt).
ça me rappelle la théorie selon laquelle l'homme se serait mis debout pour s'adapter à la savane, et ses c@@s de singes eux non :mrgreen: normal ce sont des singes donc moins intelligents, ils n'y ont pas pensé :cry:

une plante ne s'adapte pas, elle est adaptée ou elle ne l'est pas, on peut sélectionner une variété mieux adaptée tout au plus

on parlait bien de jardins d'acclimatations avant de parler de jardins des plantes

dire que la plante apprend cela voudrait dire que la plante serait capable de modifier l'ADN de ses graines

on a tellement envie de croire aux miracles, qu'on est prêt à gober n'importe quoi

un ami de mon grand père a essayé d'apprendre à son âne de se passer d'eau, la première semaine, il a fait beaucoup de bruit, normal il avait soif, la seconde il en faisait beaucoup moins, il commençait à apprendre c'était en bonne voie, la troisième il savait parfaitement se passer d'eau, il n'en réclamait même plus, et cet idiot d'âne une fois qu'il avait appris sa leçon correctement, ben il est mort..

chacun vit aux dépends des autres, comme le marchand de rêves

tous les ans je présente à mes élèves mon effaroucheur d'éléphants, certains plus perspicaces que d'autres me font la réflexion suivante, mais monsieur c'est juste une boîte de camembert avec une photo barrée d'éléphant, oui et pourtant depuis que j'installe cette boîte sur la cheminée de ma maison aucun éléphant n'a piétiné mon jardin et je suis certain que si je commercialise cet objet en Europe, il fonctionnera comme chez moi

personne ne voulait manger de pommes de terre, alors on eu l'idée de faire surveiller les plantations de pommes de terre par la garde royale, du coup ces tubercules devenus si précieux puisque si surveillés ne tardèrent à être volés et c'est ainsi qu'ils se sont répandus encore un bel exemple de croyances


quand tu vois du hasard, j'ai la faiblesse d'admettre de mon côté un phénomène que je n'appréhende pas (encore). Pourquoi une mutation (opportuniste) ne serait pas le fait de la pression de l'environnement ? parce que tu l'as décrétée ?

pour rappel, la graine est le fruit de la recombinaison des gènes des deux parents dans le cas d'une fécondation croisée (ce qui est le cas de la tomate). Un brassage des gènes, j'appelle ça une réécriture originale...
dans une plante, la réponse à un stress, ça peut-être la fabrication de nouvelles molécules, le renforcement de la fabrication d'autres, l'activation de réactions enzymatiques....pourquoi ce potentiel génétique ne se transmettrait pas ? on dit que ce qui se transmet le mieux chez l'humain, ce sont les névroses, et pourtant, elles ne sont ps inscrites dans les gènes (ça n'a pas été démontré). L'idée que la mémoire à un stress se transmet chez les plantes me séduit. Comment ? Dans quelle mesure ? je ne sais pas.
ce que je sais :
- quand j'ai soif, je bois et au pire, je me mets à l'ombre
- quand la plante a soif, elle boit et elle ferme ses stomates pour moins évapotranspirer. Réponse (adaptation) au stress hydrique...

qui plus est si tu admets que les plantes communiquent par l'émission de molécules d'alerte (et plus), tu leur réfuterais la capacité de lire ces messages et de réagir en fonction. Bizarre...

je persiste, les plantes s'adaptent. Et pour faite écho à ta phrase sur les singes, eux aussi. Du moins, c'est ce que pensent les scientifiques du monde entier qui travaillent avec eux.
la nature serait dynamique mais les plantes à l'intérieur de cette dynamique figées dans leurs fonctions et leurs capacités. Et pourtant la sélection paysanne des plantes potagères est basée sur cette dynamique et cette capacité d'adaptation. On aurait tout faux depuis plus de 4000 ans...

tu fais aussi du raisonnement par l'absurde pour démontrer l'ineptie de ce que j'avance. Facile et gratuit. Donc d'après toi, ne croire en rien serait mieux que gober n'importe quoi (ce dont tu m'accuses implicitement)...là encore, je ne pense pas qu'un extrême vaille mieux que l'autre ou qu'ils fassent avancer le schmilblick.

allez, un dernier pour la route puisque tu apprécies la démonstration par l'absurde :cheesy: on croyait que la terre était plate jusqu'à ce qu'on démontre qu'elle était arrondie. Si ça se trouve, les singes pensent toujours qu'elle est plate... :shock: :mrgreen:
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lazzaret
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par lazzaret » 27/08/17, 17:54

Did67 a écrit :
A propos de "l'effet terroir", je trouve juste rigolo - et incohérent - que cela soit mis en rapport avec une vente sur internet : si c'est une variété "terroir", alors elle n'a rien à voir ailleurs (un autre terroir) qui devrait avoir sa propre variété...


on est entièrement d'accord, les maraichers amateurs ou professionnels devraient s'inspirer de ce que fait pascal poot et l'adapter à leur contexte au lieu d'acheter aveuglément ses graines. Ce qui n'interdit en rien de lui acheter des graines non plus.Tout comme je pense que les gens sensés ne vont pas singer la technique que tu utilises mais s'en inspirer et l'adapter à leur contexte. En tous les cas, pour moi, l'idée de couvrir son sol avec du foin et d'économiser au mieux ses heures de travail au jardin. Tout comme j'emprunte à la permaculture la non utilisation d'intrants en l'adaptant à ma façon de jardiner.

Dans tous les cas, rester critique face à ce qu'on nous présente.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 27/08/17, 19:06

lazzaret a écrit :quand tu vois du hasard, j'ai la faiblesse d'admettre de mon côté un phénomène que je n'appréhende pas (encore). Pourquoi une mutation (opportuniste) ne serait pas le fait de la pression de l'environnement ? parce que tu l'as décrétée ?

une mutation est une altération accidentelle du génome, quand c'est naturel, quand c'est artificiel c'est du génie génétique, le milieu ne peut pas influencer le génome
lazzaret a écrit :pour rappel, la graine est le fruit de la recombinaison des gènes des deux parents dans le cas d'une fécondation croisée (ce qui est le cas de la tomate). Un brassage des gènes, j'appelle ça une réécriture originale...
dans une plante, la réponse à un stress, ça peut-être la fabrication de nouvelles molécules, le renforcement de la fabrication d'autres, l'activation de réactions enzymatiques....pourquoi ce potentiel génétique ne se transmettrait pas ? on dit que ce qui se transmet le mieux chez l'humain, ce sont les névroses, et pourtant, elles ne sont ps inscrites dans les gènes (ça n'a pas été démontré). L'idée que la mémoire à un stress se transmet chez les plantes me séduit. Comment ? Dans quelle mesure ? je ne sais pas.

entre être séduisant et être réel il y a une grande différence, on te présente une sélection classique comme un apprentissage, une vieille recette on met juste le marketing dessus pour que ce soit vendeur
la meilleure preuve on te parle de territoire et on vend partout ailleurs, faut avoir bien conditionner l'acheteur pour qu'il n'y fasse pas attention
lazzaret a écrit :ce que je sais :
- quand j'ai soif, je bois et au pire, je me mets à l'ombre
- quand la plante a soif, elle boit et elle ferme ses stomates pour moins évapotranspirer. Réponse (adaptation) au stress hydrique...

qui plus est si tu admets que les plantes communiquent par l'émission de molécules d'alerte (et plus), tu leur réfuterais la capacité de lire ces messages et de réagir en fonction. Bizarre...

réagir à un gaz, une hormone ce n'est pas de la communication, quand on pète on envoie un gaz, ce gaz envoie bien une information, mais est-ce qu'on pète pour communiquer? :mrgreen:
lazzaret a écrit :je persiste, les plantes s'adaptent. Et pour faite écho à ta phrase sur les singes, eux aussi. Du moins, c'est ce que pensent les scientifiques du monde entier qui travaillent avec eux.
la nature serait dynamique mais les plantes à l'intérieur de cette dynamique figées dans leurs fonctions et leurs capacités. Et pourtant la sélection paysanne des plantes potagères est basée sur cette dynamique et cette capacité d'adaptation. On aurait tout faux depuis plus de 4000 ans...

nous sommes bien d'accord on parle bien se sélection et non d'apprentissage, l'homme sélectionne la plante la mieux adaptée, c'est pas la plante qui apprend du fait que l'homme la plante là où elle ne devrait pas pousser
lazzaret a écrit :tu fais aussi du raisonnement par l'absurde pour démontrer l'ineptie de ce que j'avance. Facile et gratuit. Donc d'après toi, ne croire en rien serait mieux que gober n'importe quoi (ce dont tu m'accuses implicitement)...là encore, je ne pense pas qu'un extrême vaille mieux que l'autre ou qu'ils fassent avancer le schmilblick.

comme tout bon scientifique de formation, je crois en ce qui est vérifiable, j'ai appris et je dois apprendre (en tant qu'enseignant) qu'il faut savoir faire la différence entre la croyance et le fait scientifique, tu préfères la croyance c'est ton choix, mais se sont bien les croyances qui ont fait reculer le monde depuis des siècles, Hippocrate pratiquait l'opération de la cataracte il y a 2000 ans ce savoir a été perdu à cause d'une croyance et il a fallu sa vie entière au médecin qui l'a remise en pratique, pour la faire de nouveau accepté
lazzaret a écrit :allez, un dernier pour la route puisque tu apprécies la démonstration par l'absurde :cheesy: on croyait que la terre était plate jusqu'à ce qu'on démontre qu'elle était arrondie. Si ça se trouve, les singes pensent toujours qu'elle est plate... :shock: :mrgreen:

nous sommes toujours d'accord, on part d'une croyance, donc de quelque chose qui est faux, et la preuve scientifique a détruit cette croyance
donc oui on peut croire que les plantes apprennent, apporter la preuve scientifique qu'elles le font et ça ne sera plus une croyance, mais un fait, aussi séduisant que cela peut paraître l'apprentissage des plantes est une croyance et je dirait une croyance commerciale si derrière il y a vente de semences

après c'est bon, je devais me remettre le cerveau à l'endroit avant la rentrée :mrgreen:
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 27/08/17, 19:26

lazzaret a écrit :
Pourquoi une mutation (opportuniste) ne serait pas le fait de la pression de l'environnement ? parce que tu l'as décrétée ?



Parce qu'une mutation, c'est une "erreur" (comme une erreur de typo) dans la transmission du code génétique... Une lettre remplacée par une autre... Ou un paragraphe remplacé par un autre...

Les généticiens ont démontré depuis très longtemps que les mutations sont le "fruit" du hasard tout simplement parce qu'elles répondent implacablement aux lois du hasard (les probabilités) : on peut prédire avec quelle probabilité une mutation va apparaitre chez telle espèce. Si c'était "sur commande", cela ne répondrait pas à ces lois !

Des milliers et des milliers de fois, ce qui en résulte, c'est "n'importe quoi", et l'individu porteur de cette mutation n'est pas viable - parfois aussi simplement chétif et disparaitra...

Et une fois de temps en temps, cette mutation est un "coup de génie" et donne une nouvelle fonction, une nouvelle caractéristique à l'individu...

ET c'est là, et là seulement que la "pression de sélection" intervient : quand ci-dessus j'écris un "coup de génie", c'est bien entendu par rapport à la pression de sélection qui s'exerce... Avoir des ailes, pour un poisson, ce ne serait pas un "coup de génie" !

Si la "mutation" était voulue, pensée, réfléchie, pourquoi ces milliers et milliers de ratés ???

Tu sous-entends que c'est la pression de sélection qui "induit" la mutation : ce n'est pas le cas ! Elle "filtre" : c'est elle qui fait que telle mutation, si rare parmi les milliers et milliers, est réellement un plus.

Pour info, outre l'hybridation avec des plantes sauvages, les sélectionneurs ont aussi utilisés des mutagènes (l'un des plus puissants étant parfaitement naturel : la colchicine ; un autre aussi, quoique concentré : la radioactivité) pour "créer" des caractères nouveaux qu'ils ont ensuite essayé de stabiliser...

Au passage, on comprend aisément pourquoi les bactéries s'adaptent plus vite que les hommes aux antibiotiques : à raison de plusieurs milliards de bactéries issues d'une seule bactérie de départ en 24 h dans un milieu favorable, la probabilité qu'une "bonne" mutation apparaisse est élevée en relativement peu de temps...

Au passage aussi : notons que la mort est absolument indispensable à la vie ! Sans mort, pas de renouvellement des générations, pas d'extériorisation des mutations et pas d'évolution ! On en serait encore à la première cyanobactérie !!! Ceci pour ceux qui "rêvent" d'un modne idéal où il n'y aurait plus de mort ! Ce serait la "MORT" (l'arrêt du phénomène vivant).
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 27/08/17, 20:03

juste pour clore
une croyance peut être remplacée par une autre croyance, la théorie atomique a été remplacée par la théorie des 4 éléments et nous à fait perde plus de 2000 ans d'avancée scientifique
une croyance est quasi toujours mise en défaut par un fait scientifique (ou ne l'ai pas encore) on croyait que la Terre était plate, elle est ronde :mrgreen:

mais un fait scientifique n'a jamais été mis à mal par une croyance

dernièrement, un rappeur américain a prétendu que nos ancêtres n'avaient pas de lunettes de protection pour regarder une éclipse (vrai) et qu'on ne pouvait pas apporter la preuve qu'à cette époque s'ils avaient regardé l'éclipse, ils seraient tous devenus aveugles (vrai), du coup il a regardé l'éclipse sans lunette, il croyait qu'il ne lui arriverait rien, depuis il a annulé plusieurs concerts à cause de problèmes de santé, le pire c'est que Trump en a fait au tant mais pas aussi stupide il n'a pas insisté, lui, deux faits scientifiques réels, mais pour autant sa croyance ne l'a pas sauvé de sa bêtise

juste pour dire nos ancêtres avaient assez de bon sens pour ne pas regarder, eux :mrgreen:

les poules pendant une éclipse ne regardent pas le Soleil, elles vont se coucher, car nuit = dodo pour elles, pourtant le QI d'une poule est rarement cité en exemple :mrgreen:
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par lazzaret » 27/08/17, 20:18

on dit que le diable se cache dans les détails :twisted:

tu te trompes en pensant que je fais le procès de la science, si je devais faire un procès, ce serait celui des scientifiques qui ne jurent que par...la science prétendument totipotente.

une mutation est une altération, je n'y colle pas "accidentelle" de manière obligatoire et tu ne démontres en rien ce trait obligatoire auquel tu tiens tant. Je suis d'accord, c'est le courant de pensée actuel. Dans 20 ans, on pourrait penser de manière diamétralement différente selon les progrès...de la...science...
féru d'orchidées terrestres que je suis, un autre courant de pensée défend la spéciation des espèces en relation directe avec une influence du milieu. A tempérer avec des mécanismes internes aux plantes. Pour moi, le courant de pensée que tu défends n'illustre que les limites de la science actuelle. Rien de plus.

relis-moi, je n'ai pas dit que les plantes apprenaient, j'ai dit qu'elles s'adaptaient et qu'elles communiquaient et j'ai évoqué que ça pouvait ressembler à un apprentissage. J'ai aussi dit ce que je pensais sur l'effet terroir dans un autre message et tu ne m'apprends rien en disant que l'humain est un commercial averti. Je ne connais pascal poot qu'au travers de ses vidéos et écrits et je ne pense pas que sa vocation soit commerciale.

un gaz, une molécule ne porterait aucun message....pourquoi pas...tu penses aussi que l'homo erectus aurait vu dans la fibre optique de l'information ? :cheesy: (imites de la connaissance toujours)

je ne préfère pas la croyance, j'ai des convictions, c'est un peu différent et hors-sujet pour développer. Mais "je crois" que si personne n'avait fait le rêve d'aller sur la lune, le nom de neil armstrong ne serait pas connu. Peut-être que le prisme scientifique que tu crois grossissant est en fait réducteur. En atteste quelques expériences faites sur des plantes sur lesquelles on a projeté des bons sentiments et de la musique vs des plantes témoins, avec des résultats qui peuvent donner à réfléchir. Je t'invite aussi à lire des choses sur l'électroculture et sur les tours à énergie. La connaissance est toujours intéressante, y compris de ces choses qui ne sont pas encore expliquées scientifiquement.
tu souhaites opposer croyance (ou plutôt convictions) et science, c'est ton choix, et il est à mon avis aussi critiquable qu'une science dénuée de rêve.
avant de démontrer que la terre était ronde, il a fallu en avoir la conviction (y croire)...c'est ce que je souligne quand je dis que le rêve, la conviction prélude à la découverte...alors que tu dis que la conviction enterre la découverte. Donc non, nous ne sommes pas d'accord :) . J'ai aussi une formation scientifique et une des choses que j'ai apprises, c'est qu'il n'y a pas qu'un seul courant de pensée. J'ai aussi appris que la science avait ses limites, notamment la façon dont elle est architecturée qui sert la régression sociale (le taylorisme en est un exemple) et l'obscurantisme : quand on travaille avec du vivant, il faut accepter la diversité. Prends des clones de tomates, plantes en un à bordeaux et un a oslo, cultives les de la même manière ou laisse les évoluer à leur guise, récolte les graines, replantes tout ça sur x générations et tu auras des choses bien différentes à l'arrivée. Et là, poses toi de nouveau la question de la pression environnementale et comment la sélection peut-être dirigée. Peut-être aussi que les résultats me démentiraient....ou que l'explication serait différente de celle imaginée (par mes soins)

enfin, le vrai scientifique porte en lui le principe de la remise en question. Attention tout de même à ne pas faire de la science la nouvelle religion... :wink:
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