Did67 a écrit :Il faut, en effet, se mettre d'accord sur le sens des mots.
L'apprentissage, dans le sens commun, s'entend un individu A "apprend" quelque chose et il s'en sert par la suite, voire le combine avec d'autres "apprentissages" pour "inventer" quelque chose.
J'ai peur que c'est comme ça que les thuriféraires de Poot ne comprennent "apprentissage" ! Et non dans un sens "allégorique". Le terme, pour moi, n'est pas choisi par hasard !
En tirant beaucoup sur la ficelle, on pourrait alors dire que la "réaction" des plantes, que j'admets tout à fait - et dont je ne cite que les mécanismes élucidés et scientifiquement étayés, en effet [pour une raison simple : dans l'ordre des croyances ou des "convictions", libre à n'importe qui de croire n'importe quoi ; je trouve regrettable en revanche, de "saouler" les autres avec son propre fatras de croyances - dès lors je m'impose, autant que possible même si je cite parfois aussi des convictions, d'affirmer des choses étayées - donc reproductibles et vérifiables] bref j'admets que les plantes réagissent mais je n'utiliserais jamais pour cette "réaction des plantes" le terme "apprentissage".
Quand par réflexe, on retire sa main de quelque chose qui est chaud, est-ce un apprentissage ? Je pense que non. C'est une réaction réflexe. L'apprentissage est de retenir qu'un poêle ou une braise est brulante - et de ne pas remettre la main.
Là, on voudrait nous faire croire, il faut être précis, que c'est l'espèce qui "apprend" !!!! C'est une énorme nuance. Le pied de tomate A, mis au contact de tel parasite, le mildiou par ex, réagit - on est d'accord - mais, selon les potes de Poot, il inscrirait cela dans le patrimoine génétique de l'espèce, dans le génome des graines (qui sont généralement déjà formées quand le mildiou attaque le pied-mère, ne l'oublions pas), pour le transmettre à ses descendants !!! Pour ma part, cela (et cela seulement - pas les possibilités de sélection, qui peut permettre de gagner en résistance à la sécheresse - sans aller jusqu'à inventer "des plantes qui poussent sans eau !") est de la tartufferie ! Donc non, la descendance d'un pied ayant subit le mildiou n'est pas plus résistant, en général, que le pied voisin n'ayant pas subit l'attaque ! Et idem pour la résistance à la sécheresse ! Sauf bien entendu, hasard : le but de la sélection est alors de repérer ce pied et de le favoriser. Ainsi, de pas en pas, on arrivera à une souche plus résistante [en "perdant" d'autres caractères favorables !]
C'est mon point de vue. Et que ça. Libre à chacun d'essayer, de comparer avec le plus d'objectivité possible (des essais "toutes choses égales par ailleurs" avec témoins ; des mesures même sommaire - date de flétrissement, production, voire pour les plus courageux qui n'arroseront pas jusqu'au bout et ont des sols avec peu de réserve utile en eau, date de dessèchement !). Je ne le ferai pas.
pardon, je vais un peu étayer ce que j'ai écrit au dessus.
oui, le sens des mots est important et je crois aussi que le raccourci qui est fait de dire qu'on apprend à une espèce de tomate à pousser sans eau est de l'auto-glorification. La tomate (les plantes en général) s'adapte(nt).
dans ce que j'avais vu et lu de pascal poot, il expliquait qu'il ramassait les premiers fruits de tomates pour en faire de la semence ; semence ayant vite appris à résister à la sécheresse et à produire des fruits. Dans ce corollaire, selon moi, il ne fait que sélectionner des graines qui une fois germées seront capables de donner des fruits de manière précoce mais pas sans eau (il fait un arrosage à la plantation) et pas nécessairement adaptés à la sécheresse.
ce qui m'intéresse dans sa démarche, parce qu'il le fait semble t-il à grande échelle, c'est de s'astreindre à un type de sélection (précocité de fructification) adaptée à ses conditions de culture. On n'oublie trop souvent ce que j'appelle communément l'effet terroir. Après, est ce que cette pression de sélection "dirigée" peut faire qu'un acquis devienne quelque chose d'inné... Si oui, on pourrait parler d'apprentissage. Si non, et c'est déjà remarquable, c'est de l'adaptation.
en revanche, j'ai la conviction que c'est la pression de l'environnement qui dirige (on l'appellera comme on veut) l'évolution du pool génétique d'une espèce et les mutations qui apparaitraient seraient ainsi dirigées en fonction de cette pression. Donc l'idée d'une résistance, dans une certaine mesure, aux maladies, au réchauffement climatique, au manque d'eau etc. ne me parait pas farfelue.
Et si on voulait réellement tenter de donner une résistance (acquise et/ou innée) au mildiou (par exemple), dans la façon d'agir, il serait préférable de sélectionner des fruits d'une espèce de tomate qui seraient arrivés à maturité après que la plante ait été attaquée. Tout semer et voir dans la descendance, et dans les mêmes conditions de culture, ce qui résiste au mildiou et continuer cette sélection sur x générations
pour ce qui est de retirer sa main de quelque chose de chaud, c'est bien un réflexe qui selon moi fait partie d'un apprentissage plus général. Apprentissage à ne pas réitérer !
désolé pour la digression, ce n'était pas le but de départ. Mon chapitre pascal poot (personnage haut en couleurs s'il en est) est clos avec l'envoi de ce message. Place à la phénoculture