Le mildiou toujours...Hier soir, j'ai fait quelques photos intéressantes, qui complètent la vidéo...
Situation générale : le coté "Est" du "tunnel à tomates". Une rangée de pieds de tomate a été volontairement installée "au-delà" de la zone couverte par la bâche, à titre de témoin "toutes choses égales par ailleurs" (même si, compte tenu du nombre de variétés, seules 2 ou 3 se trouvent là)...
Au niveau de cette zone, TOUS les pieds portent des nécroses, avec les feuilles "nécrosées", des taches noires sur
les tiges, quelques fruits (les "cornues") déjà attaqués, avec les renflements typiques... Je ne mets que quelques photos représentatives - pour le reste, vous serez obligés de me croire.
(ci-dessus, tige nécrosée d'une "cornue")
(ci-dessus, fruits attaqués d'une "cornue")
(ci-dessus, tiges de "tomates cerises rouges" nécrosées)
(ci-dessus, feuilles nécrosées sur tomate-cerise)
(Ci-dessus, vue générale d'un pied de tomates-cerises)
Bref, on voit que "devant" le tunnel, le mildiou est maintenant bien avancé, même si cela produit encore. Très vite, les "cornues", visiblement plus sensibles, vont être "hors de course"... Les autres (une sorte de "coeur de boeuf" et la "tomate-cerise") vont suivre... La première partie du diagnostic me parait clair (sans "scientisme" !).
Dans le "tunnel à tomates", la situation est complètement différente :
(ci-dessus, vues générales des pieds : feuilles avec des taches jaunes ; pas de nécroses)
(ci-dessus : les tiges restent - TOUTES à ce jour - saines, sans nécroses)
(ci-dessous, au "coeur" des touffes, au ras du sol, des feuilles desséchées, mais complètement "abscissées" : la plante a réagi et a "coupé" la feuille, comme pour une feuille morte ; on la touche et elle tombe ; le dessèchement est-il l'effet du mildiou ou s'agit-il d'un effet de l'absence quasi-totale de lumière ???? A la limite, peu importe, dans la mesure où le pied de tomate "coupe" la feuille).
Pour moi, les choses deviennent donc claires :
a) il y a du mildiou !
b) il y a des attaques plus sévères, avec nécroses des tiges, avec des feuilles tachées à mi-hauteur du pied, sur TOUS les pieds situés hors le tunnel
c) il y a des attaques absolument sans conséquences pour l'instant, sans nécroses sur les tiges, sans attaque de fruits, sans taches à mi-hauteur pour l'instant, sur TOUS les pieds dans le tunnel...
Donc je pense que la réglé "si entraine B, alors non-B entraine non-A" est cette fois vérifiée.
Et je conclue donc à une "certaine" efficacité du tunnel tel qu'il a été mis en place, dans ma situation (forte pression de mildiou en lien avec des condensations massives dès mi-aôut, proximité du vignoble - ??? peut-être ça joue, même si a priori ni le genre ni l'espèce de mildiou ne sont les mêmes -, proximité de la forêt et évaporation quotidienne énorme d'eau ; arrivée tardive du soleil du matin...).
Je dis "certaine", car je suis maintenant très curieux de savoir combien de temps les pieds dans mon tunnel vont résister, réagir, abscisser les feuilles... De savoir quand les nécroses vont apparaître...
Chemin faisant avec ce "truc", je saisis mieux le mécanisme :
- éviter les premiers cycles suite aux orages de fin juillet / début août, cycles qui démarrent dans les gouttes de pluie des lendemains d'orage
- rester en-dessous de la durée minimale de présence "d'eau libre" (gouttelettes de pluie ou de rosée, peu importe) pour que les zoospores germent facilement par 6 choses concomitamment :
a) aération : tunnel ouvert sur les cotés, écartement suffisant des pieds
b) positionnement là où frappent les premiers rayons de soleil du matin : la germination des spores peut se jouer à une heure d'humidité près !
c) la bâche plastique peut limiter le refroidissement nocturne au niveau du sol sous le tunnel, donc retarder le moment où la rosée se déclenche (et là encore, une demi-heure de gagnée, cela peut faire la différence)
d) la couche de foin épaisse, protégée de la pluie, sert de "dessicant" ; elle "absorbe" une partie de l'humidité de l'air durant la nuit ; toute personne ayant fait du regain sait que le soir, il est croquant, au petit matin, il est ramollo et humide (ceci est mis à profit par ex pour presser des foins de luzerne, afin qu'ils ne perdent pas tous les folioles)...
e) pas d'arrosage, évidemment, sur les feuilles ; arrosage au goutte-à-goutte ; il évite de mouiller les feuilles, mais SURTOUT, la terre reste sèche au-delà du goutteur, le foin reste "craquant" et archi-sec la journée, le "dessicant" se nettoie de son humidité tous les jours... Il peut à nouveau absorber l'humidité de l'air la nuit ; comme l'air circule, cette humidité est évacuée (alors que dans une serre plus fermée, elle stagnerait et conduirait à une HR plus élevée !!!
f) des pieds taillées et "montés" sur fil : c'est au ras du sol que cela attaque ; c'est là que les feuilles restent humides le plus longtemps au petit matin... N'en déplaise aux "naturalistes" qui prétendent que c’est mieux de ne pas toucher les tomates, que les plaies sont une "entrée" (j'observe que la tomate réagit bien vite et que cela est "sec" peu de temps après une taille).
Vous ne faites ce que vous voulez !
Je précise par rapport à un débat récent :
a) les photos montrent des faits
b) ma conclusion, avec les a, b, c, d, e et f, c'est une "conviction : je n'ai pas les moyens de vérifier toutes ces histoires de germination de spores, etc. Je n'ai pas de microscope pour voir les zoospores. Je n'ai pas le temps pour être des heures et des heures dans mon tunnel... Là, je suis contraint d'afficher une "histoire" qui est ma "conviction"... Vous pouvez, des mêmes faits, "lire" une autre histoire !