Les observateurs fins parmi vous auront remarqué que le sol "vide", devant les balles de foin, est déjà couvert.
Dans l'attente de la livraison du foin, j'ai déjà couvert les sols nus avec les
tontes de gazon :
- tonte régulière de ma partie "jardin de loisir"
- tonte d'un coin de prairie, comme suit : rotofil ; laisser sécher : ramassage à la tonteuse autoportée ; répartition sur le sol nu.
Dans beaucoup de littérature,
on déconseillera fortement d'utiliser les tontes de gazon au motif qu'on sème des mauvaises herbes.
Ceci n'est vrai qu'en approche "classique", où on veut des sols "propres" [sans trop savoir pouyrquoi ! "Parce que cela fait plus propre !" "Que diront les voisins ?"]
L'expérience, l'an passé, de mon foin directement sur une prairie m'a fait raisonner ainsi :
- il y avait, par définition d'une prairie, que de l'herbe, déjà bien installée !
- il y avait aussi, sur le sol, toutes les graines qui tombent chaque année à la récolte du foin (le fanage égrène les graminées ; il y a donc sous l'herbe en place, le plus beau des semis de gazon imaginable ; arrêtez-vous un jour et mettez vous à quatre pattes juste après la récolte du foin !)
- tout s'est très bien passé (voir plus haut les photos)
- par conséquent, ce n'est pas cette herbe de tonte,
très pauvre en graines comparée à un foin, qui va m'inquiéter !
Rendez-vous l'an prochain pour savoir si j'ai eu tort !
Je répète un des éléments clefs de ma réflexion :
a) la nature est ainsi faite que tout espace où il y a des éléments nutritifs, de l'eau, de la lumière et une température correcte sera automatiquement envahi par de la végétation, qui s'y livrera une compétrition "féroce" : pousse-toi de là que je m'y mette ! L'herbe sera dépassée par les ronces ; arriveront les arbustes "pionniers", puis les arbres pionniers (trop "rapides" ils seront ausis trop fragiles et seront eux-mêmes, avec beaucoup de temps, dépassés par des espèces plus dures !)... Et 50 ans plus tard, on a une forêt de feuillus tendres ; 200 ans plus tard, une forêt mixte de feuillus durs (sous nos climats)...
b) on peut lutter contre : bêcher, biner, piocher, arracher, bruler !
C'est une lutte sans fin. De laquelle la nature sortira vainqueur...
Cela maintient en forme !
Et les voisins seront contents de vous voir suer ainsi.
c) on peut organiser la lutte : ici laisser pousser (du trèfle entre mes rangs de framboisiers ; il occupera la "niche" et enrichira mon sol en azote ; du pourpier entre mes casissiers ; cela fera une "salade gratuite") ; ailleurs, couvrir le sol à partir de ce qui a poussé
juste à coté : foin, BRF (haies)
J'ai choisi, vous l'avez compris, la voie "c".
Je suis donc confiant en ce qui concerne l'introduction de ces tontes de gazon (qui sont plus riches que le foin ; les tontes s'apparentent à un engrais organique ; très pauvres en cellulose, peu d'action sur la vie du sol ; mais apports d'éléments nutritifs prélevés ailleurs en pagaille !). Elles protègent le sol contre le choc de la pluie et préserve la structure (même si elles ne la crée pas). Elles maintiennet une humidité favorable aux "bestioles" en tout genre et aux plantes.
Bien sûr, il faut accepter de ne plus jamais vouloir avoir un "sol propre" !
J'ai donc une panoplie d'apports :
- des tontes (vertes, engrais organiques, fermentescibles, assez riche en azote, pauvre en cellulose... Sont "digérées" très vite : à renouveler souvent)
- le foin : moins riche en azote, plus cellulosique ; nourrit les vers de terre ; plus durable (mais disparait en cours d'été qui suit la mise en place à l'automne !) ; peu d'humus stable
- le BRF : non fermentescible, riche en lignine, source d'humus ; support de la vie des champigons, eux-mêmes capteurs de minéraux (phosphore) ; par ailleurs, ces champigons sont dévorés par des "dévoreurs de champigons" sur lesquel je compte pour nettoyer aussi les champigons cuases de maladies (qu'on appelle maladies fongiques ou cryptogamiques, dont mildiou, oïdium... [sur ce dernier point : aucune preuve, juste une conviction - logique, non ?]
Exemple de paillage avec des tontes de gazon séchées entre, à droite, mes fraisiers et à gauche, un pied de basilic que je laisse monter en graines.
[je laisse, sauf si j'ai besoin de la place, monter les "restes" de mes cultures en graines :
a) elles occupent la place et produisent de la biomasse
b) s'il s'agit de variétés stables (non hybrides), je produis mes semences
c) cela entretient la biodiversité : chaque espèce a ses "butineurs favoris ; cela dépasse de loin la défense des abeilles (qui ont aussi leur place !). [il ne suffit pas, à mon sens, de râler contre les agricuteurs et leurs pesticides et de se payer le luxe d'entretenir un désert biologique - un gazon monospécifique bien vert, voire "desherbé" ! - autour de la maison !]
A cet emplacement, ils y avaient des haricots verts nains, qui ne couvraient plus assez après la fin des récoltes et le déssèchement des pieds. Dans mon approche, il faut alors réagir et couvrir. D'autres bêcheraient !
Les très fins observateurs verront à droite, un reliquat d'une pousse d'herbe, au ras des fraisiers.