Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
olivier75
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par olivier75 » 15/09/17, 21:53

Bonsoir,
Pour ma part, c'est bien à cause du potager du paresseux que je peux me permettre, (et que j'ai envie de me rajouter un peu de taf), de continuer l'essai de couverts vivants.

Sur les rotations, les buts sont de changer les type de ressources selon l'horizon du sol, de s'éloigner des ravageurs et maladies, mais inversement, il ne faudrait peut être pas aller très loin pour garder les auxiliaires et autres associations bénéfiques?
Olivier
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 15/09/17, 22:25

olivier75 a écrit :
Pour ma part, c'est bien à cause du potager du paresseux que je peux me permettre, (et que j'ai envie de me rajouter un peu de taf), de continuer l'essai de couverts vivants.


c'est juste parfait! Tu estimes, dans ta situation et selon tes envies, que tu n'as pas fait le tour complet d'une technique, donc tu continues pour voir. Mais ça reste un essai (donc a priori limité en surface et en conséquences que ça marche ou pas).Pour moi, c'est vraiment ce qu'on appelle aujourd'hui une "positive attitude". C'est bien comme ça qu'on avance, parce que quelques soient les résultats, tu auras appris quelque chose.
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Did67
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 16/09/17, 09:00

1) Je pense que l'azote reste un sujet. Car "vivant" ne veut pas dire que le bilan en azote est positif -ou neutre)... Il y a de l'azote qui dégage ou se dégage. Et il en arrive.

Par les apports de matière organique, donc là, "cela dépend". Avec beaucoup de foin, en effet, tu as raison, c'est d'office positif.

Par les fixations bactériennes, essentiellement symbiotiques. Et à, ne jamais oublier qu'il y a un "feed-back" négatif et que ce mécanisme peut s'écrouler si les légumineuses trouvent déjà l'azote. Elles refusent alors de coopérer avec les rhizobiums et à nourrir ces derniers, gardant les produits de la photosynthèse... Il ne suffit pas de mettre des légumineuses ! Et le fait que ces dernières "donnent" de l'azote aux autres plantes, comme je le lis très souvent, est carrément une légende. Elles ne sont déjà pas auto-suffisantes pour elles !

Mais en effet, ce n'est pas un sujet "grave". Et les solutions sont simples...

2) Ma réflexion autour des couverts végétaux est purement la recherche d'un perfectionnement de la paresse.

Donc je vais essayer à la fois de produire sur place une partie de la biomasse qui nourrit mon système, au lieu de l'importer par le foin.

C'est aussi le souci de l'intensité du système. Car il faut être honnête : si dans mon potager je produis autant ou plus que le jardinier conventionnel, c'est que j'ai, en dehors du jardin, 3 fois la même surface en foin...

3) Donc en effet, cela pose la question des "couples" "légumes - plantes de sous-couvert qui convienne". Pour l'instant, il se trouve que quelques adventices tapissantes semblent le mieux s'en sortir.

4) Autre chose est la fainéantise consistant à laisser les adventices après une culture, quand je n'ai pas besoin de la place, pour continuer d'alimenter mon sol et ses organismes en "biomasse nourricière" sans me fatiguer. Là, en effet, le sel "travail", c'est d'arracher celles qui risquent de devenir chiantes par la suite... Certaines adventices sont, d'un point de vue technique, nettement supérieures aux engrais verts semés. L'ortie par exemple.

Pour le coté psychologique, en effet, chacun gère ses phobies comme il peut. Comme toujours dans la vie. Pas la peine d’entreprendre une psychothérapie pour ça.
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Did67
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 16/09/17, 09:03

sicetaitsimple a écrit :c'est juste parfait! Tu estimes, dans ta situation et selon tes envies, que tu n'as pas fait le tour complet d'une technique, donc tu continues pour voir. Mais ça reste un essai (donc a priori limité en surface et en conséquences que ça marche ou pas).Pour moi, c'est vraiment ce qu'on appelle aujourd'hui une "positive attitude". C'est bien comme ça qu'on avance, parce que quelques soient les résultats, tu auras appris quelque chose.


Je viens de voir à l'instant.

C'est pareil : ce sont des essais...

Intellectuellement, c'est une voie à explorer. Je ne pense pas qu'il soit possible de toujours trouver les couples adéquats...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par jpg43 » 16/09/17, 13:47

Bonjour à propos de couverture du sol par des adventices.


J'ai plusieurs plates bandes recouvertes de foin sur lesquelles j'ai semé il y a deux ou trois ans de la phacélie. Celle ci a fleuri puis a été détruite par le gel. En mai juin j'ai planté des courges, tomates, choux etc. Rechargé en foin et tontes sèches de prairie, puis la phacélie dont les graines subsistaient a repoussé entre les divers plants puis chaque année se maintient. On a aussi du plantain, du liseron , des pissenlits que je conserve sous foin pour les salades de printemps

Il fut un temps ou j'avais lu qu'un jardinier semait divers engrais verts après les orages d'été dans les cultures de tomates, poivrons etc bref toutes les cultures issues de plants. Donc à l'issue de la culture initiale l'engrais vert se développe ce qui lui permet de s'installer avant la fin de la culture précédente donc lui permet de se développer avant la saison peu propice.

JP
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 16/09/17, 14:38

jpg43 a écrit :
Il fut un temps ou j'avais lu qu'un jardinier semait divers engrais verts après les orages d'été dans les cultures de tomates, poivrons etc bref toutes les cultures issues de plants. Donc à l'issue de la culture initiale l'engrais vert se développe ce qui lui permet de s'installer avant la fin de la culture précédente donc lui permet de se développer avant la saison peu propice.



Pourquoi pas?

Mais d'une part faut bien viser sur le moment de semis car il faut pas que l'EV se développe trop avant que les tomates n'aient donné (risque accru d'humidité persistante, mildiou,...).

Et d'autre part renoncer à la couverture de foin ( ou autre) en automne. Moi c'est celle qui me plait le plus, car d'une part ça se gère très facilement au fur et à mesure que les planches ne sont plus utilisées ( je ne "déroule" pas, j'apporte manuellement), et d'autre part même si c'est très intuitif et donc discutable, j'ai vraiment l'impression que ça va "protéger" le sol pendant tout l'hiver et éviter ou diminuer le lavage des éléments nutritifs.

Ca se discute. Mais faut choisir son camp!C'est fromage ou dessert, EV ou foin. Enfin je pense.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par négentrope » 16/09/17, 14:50

Did67 a écrit :Il ne suffit pas de mettre des légumineuses ! Et le fait que ces dernières "donnent" de l'azote aux autres plantes, comme je le lis très souvent, est carrément une légende. Elles ne sont déjà pas auto-suffisantes pour elles !


Bonjour,

Demain, un gars vient me dire que les légumineuses donnent de l'azote aux autres plantes. Je lui répondrai qu'il faut qu'elles meurent (parties aériennes ou racines) ou qu'une de leur partie aérienne soit abandonnée sur le sol alors qu'elle est vivante pour que leur azote, qui ne leur appartient plus, soit plus ou moins accaparé par la culture qui la suivra sur le même sol ou, si les parties mortes ont été exportées, sur un sol à quelque distance :

"Dans son ouvrage classique sur les engrais verts, Pieters (Pieters, 1927) suggérait comme base de comparaison que si l’azote des engrais à base de nitrates est disponible aux plantes à 100 % et celui des fumiers animaux à 25 %, celui des engrais verts de légumineuses est disponible en
moyenne à 65 %. Cependant, contrairement aux nitrates qui sont perdus s’ils ne sont pas utilisés de suite par les plantes, l’azote des engrais verts de légumineuses n’est pas libéré d’un seul coup, ce qui le rend moins sensible au lessivage."
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 16/09/17, 17:36

Did67 a écrit :
C'est aussi le souci de l'intensité du système. Car il faut être honnête : si dans mon potager je produis autant ou plus que le jardinier conventionnel, c'est que j'ai, en dehors du jardin, 3 fois la même surface en foin...



Complètement d’accord, ça avait d'ailleurs si mes souvenirs sont bons un de nos premiers sujets de discussion quand je m'étais inscrit sur ce forum il y a bientôt un an, et pourtant c'est relativement dérisoire si on regarde les vrais chiffres.

Mais ça peut être, à juste raison dans le principe, un argument "contre", "vous occupez et "pillez la fertilité" de trois (voire plus) fois la surface que vous cultivez!"
Ce à quoi il faut répondre à mon avis par diversité des apports, en fonction de la situation.

Tu le dis très bien dans ta dernière vidéo, les déchets de cuisine ce n'est pas ça qui va faire tout loin de là, mais ça contribue dans une faible mesure.
Des feuilles à l'automne, du BRF ou faux BRF d’opportunité pareil, de la fauche de bords de chemin pareil, du "compost gratuit" des communes car visiblement ça se fait de plus en plus...certes ce sont toujours des imports, mais des imports dont personne n'avait vraiment besoin, de la MO fatale. Et des engrais verts bien entendu pareil.

Bref ce que je veux dire (et que personnellement je m'emploies à essayer de faire), c'est que le "socle" 20cm de foin et tout ira bien, il faut maintenant le perfectionner, le diversifier, mais ce n'est pas toi que je veux convaincre!
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 16/09/17, 17:55

Ah, j'ai oublié! Il y a aujourd'hui en France pas loin de 10 millions de tonnes de déchets verts collectés par an, toutes filières confondues!

Un document que je trouve assez intéressant comme référence , pour avoir des ordres de grandeur:

http://www.ademe.fr/dechets-chiffres-cles-edition-2016
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 16/09/17, 20:40

sicetaitsimple a écrit :
Bref ce que je veux dire (et que personnellement je m'emploies à essayer de faire), c'est que le "socle" 20cm de foin et tout ira bien, il faut maintenant le perfectionner, le diversifier, mais ce n'est pas toi que je veux convaincre!


Alors un complément de plus, pour partager mes idées à ce stade de mon expérience de PP et susciter éventuellement des réactions.

Je pense que le système de planches permanentes tel que même très imparfaitement j'essaie d'adopter , me parait favorable à un PP "optimisé".

Alors , je rappelle le système des planches permanentes: les cultures sont sur des planches relativement étroites (environ 80cm selon la méthode de JM Fortier), séparées par des passe-pieds d'une quarantaine de cm. Et tout cela reste permanent, figé, d'année en année. On n'a jamais besoin de marcher sur les planches compte-tenu de leur faible largeur donc aucun compactage lié au passage du jardinier, les passe-pieds sont en revanche largement piétinés. Et on ne fertilise et n'entretient (par des apports de biomasse ou autre, arrosage) que les planches de culture.

Ce n'est pas incompatible avec le déroulage de foin, même si les passe-pieds sont recouverts il sera toujours possible de transférer plus tard le foin sur les planches au moment le plus opportun. Si on ne déroule pas mais qu'on étend manuellement de la biomasse, bien entendu c'est gagnant, on ne va étendre que sur les planches, les surfaces cultivées,en débordant un peu.

A la belle saison, les passe-pieds sont normalement enherbés, un coup de tondeuse ou simplement d'arrachage manuel au jour le jour suffit à amener un peu de biomasse fraîche sur les planches de culture. Et rien n'interdit de semer des légumineuses dans les passe-pieds, même si on peut aussi laisser faire la nature. C'est un "engrais vert" quasi permanent, faut juste l'arracher/le tondre et de déplacer de quelques dizaines de cm.

Réactions, commentaires bienvenus!
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