Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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par Did67 » 12/12/15, 11:00

Macro a écrit :
"Coquette" l'anesse de la commune...Un 4x4 a toutes epreuve..



Pour info, et complètement HS, saches tout de même que j'ai beaucoup travaillé avec les ânes, plus exactement sur la traction asine, en Namibie, où cela était un des éléments phares de "l'amélioration des systèmes de production". Un film de vulgarisation dont j'avais "piloté" le tournage (par des pros) a même reçu le premier prix à un congrès international sur la traction asine en Ethiopie !

Donc nous avons aussi les ânes en commun !
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Macro
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par Macro » 12/12/15, 15:11

Le broyeur je l'aurais lundi...Il va avoir du boulot
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Ca c'est pour 1 tilleuil...Il en reste 10... :mrgreen:
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par Did67 » 13/12/15, 10:37

Elles sont superbes, ces perches : rectilignes et sans noeuds dans la partie épaisse, puis ramifiées là où c'est plus fin... Cela devrait passer comme une lettre à la poste et je pense que tu vas être conquis !

Je vois des feuilles mortes parterre : j'ai fait, sous mes arbres fruitiers, il y a environ 1 mois, une "tonte/ramassage de feuilles", à la tondeuse équipée du bac de ramassage.

Tu obtiens un mélange "feuilles mortes broyées + tontes de gazon" qui est un excellent "succédané" au foin : un peu de cellulose / un tout petit peu de lignine et de la matière organique fraiche (verte) fermentescible. Avec ça, tu stimules les vers, les bactéries et les champignons...

J'ai répandu directement sur une partie de prairie tondue.

Reste juste à vérifier si cela ne se tasse pas trop, pour qu'il n'y ait pas de fermentation anaérobie, méthanogène, bloquant la vie aérobie (celle que je veux stimuler). Sinon, je retourne à la fourche, comme si je faisais du foin...

Je vais y planter direct, sans autre forme de procès, sans aucun travail ni motoculteur donc, mes framboisiers. Et le cas échéant, d'autres plants (aubergines, choux, etc...) au printemps, s'il reste de la place...
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par Macro » 13/12/15, 13:32

Et le foin est arrivé ce midi...10€ la botte de 300kg
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par Did67 » 13/12/15, 14:12

Ah la vache !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Franchement, cela me fait plaisir (parce que je crois que tu auras des bonnes surprises avec ça ; on en reparlera ?).

Et à ce prix, ce serait criminel de ne pas "nourrir la vie du sol" ! Donc tous les êtres invisibles qui bossent pour toi.

Rien que le valeur des éléments nutritifs contenus dans ces balles, au prix des engrais "bio" qu'il faudrait apporter, ce serait plus cher !

Sans tout le reste : biomasse, couverture du sol (donc plus aucun travail : tu peux casser ta bêche, ta binette...! Plus d'essence pour le motoculteur ; plus de bruit...)

Rencontré ce matin, en allant voter, un voisin "jardinier classique / jeune retraité". Qui me dit que ça y est, il a commencé aussi sur une prairie en face de son jardin. Comme toi, il me dit : "tu sais, c'est difficile de changer ses habitudes..." parlant de son motoculteur...

J'ai reçu la ré-impression du bouquin de l'américaine qui avait développé cela [le jardinage avec le foin] aux USA dès les années 50 : elle raconte, à propos des réactions des gens lors de ses conférences, ce que j'ai vécu plus de 50 ans plus tard à BiObernai !!! J'en ai été ému !!!

[Ruth Stout : Gardening without work - For the Aging, the Busy and the Indolent" Edition Echo Point Books and Média, LLC"]

Donc avec ces balles, n'hésites pas à "perdre un peu de temps" à t'appliquer à les dérouler sans les aérer, un peu comme une moquette. Avec le semis / la récolte, ce sera ton seul travail.

Mets une bonne épaisseur : la hauteur d'une main entr'ouverte (12 à 15 cm). Pour commencer, fais plutôt une moins grande surface, pour que ça marche à 1 000 %. Plutôt que d'enfaire beaucoup et finalement, c'est mitigé. Après, tu pourras ajuster...

Tu essayes de fignoler les jointures entre tes aller-retour de rouleaux. Toute "faille" dans la continuité de la couverture va permettre aux adventices d'en profiter...

Et tu oublies tout jusqu'au printemps.

Tu peux mettre :

- directement par-dessus la prairie, le gazon (tondus/fauchés)

- directement par-dessus ton "ancien jardin" (je suis par ex, passé par-dessus des fraisiers sans même les enlever...) ; bien sûr, s'il restait des "grandes plantes", il faudrait les enlever ou du moins les coucher / les hacher (choux, tomates, aubergines...) [je parle là d'une manière générale pour les lecteurs ; j'ai vu sur les photos que c'était nickel chez toi !]

Ne pas oublier : toutes les plantes actuellement en place vont crever (manque de lumière), puis se décomposer = nourrir les êtres vivants de ton sol + finir tôt ou tard en éléments nutritifs pour tes futurs légumes.

C'est aussi simple que ça (en ce qui concerne le principe ; les cycles biologiques sont horriblement complexes ; c'est un peu comme si je te disais : c'est simple, il suffit d'appuyer sur ton accélérateur et ta voiture va avancer ; en rélaité, si on se met à démonter le moteur, on voit bien que c'est complexe !).

Je sais : c'est "à peine croyable" ! Et il est logique qu'éventuellement, tu doutes encore un peu !
Dernière édition par Did67 le 13/12/15, 16:18, édité 1 fois.
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par dede2002 » 13/12/15, 15:53

Bonjour :D ,

Je n'ai pas retrouvé la luzerne, je suppose qu'elle n'aime pas le gel.

Le trèfle est en forme, j'en ai arraché un pour voir les racines.

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Les petites boules sont minuscules, je les vois mieux sur l'écran qu'en vrai...
Et elles sont bien accrochées, elles ont résisté au lavage.

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A+

ps: mon appareil c'était le moins cher des lumix il y a 8 ans, mais j'ai un mini trépied.
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par Did67 » 13/12/15, 16:09

dede2002 a écrit :Bonjour :D ,

Je n'ai pas retrouvé la luzerne, je suppose qu'elle n'aime pas le gel.



Non, non. La luzerne est une bonne vivace, chez nous. Comme les trèfles.

Mais il se peut (mes souvenirs me font faux-bond tout à coup), qu'elle passe l'hiver sous forme de "souche" (sans les feuilles).????

On reconnait trèfles et luzerne au fait que pour la luzerne, le foliole du milieu a un tout petit pétiole (un petit "bout de tige") et que tous les folioles sont dentelés vers le bout, avec une petite "pointe" (mucron) au milieu. Ce que n'a pas le trèfle.

Très parlantes, tes photos avec les nodosités (c'est le vrai nom de ces "boules"). J'y ferai référence quand je parlerai des bactéries, et en l'occurence des bactéries du genre rhizobium, fixatrices d'azote, symbiotiques ("échange de bons procédés") chez les fabacées ("légumineuses").

On peut, à titre pédagogique, juste s'imaginer que chaque nodosité est une petite granule d'engrais azoté (gratuit). En réalité, c'est faux : l'azote a déjà été incorporé dans les protéines du trèfle, qui est, de ce fait, une des plantes les plus riches. Et donc un fourrage de très haute valeur. Qui permettrait d'éviter le recours au soja du Brésil !
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par Did67 » 13/12/15, 16:56

Macro a écrit :
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Ca c'est pour 1 tilleuil...Il en reste 10... :mrgreen:


Deux ou trois petits mots :

1) Tu vas être surpris comme ce "tas de branches" va fondre en passant dans le broyeur et combien tu vas "consommer" de bacs de BRF pour couvrir une "certaine surface", en une couche épaisse de 12/15 cm...

J'ai broyé un tas plus important de branches de fruitiers (plus chiantes car très ramifiées) fournies par le voisin, et j'ai tout juste "traité" la moitié d'un de mes 3 rangs de framboisiers !

2) A toutes fins utiles, je rappelle :

- que je déconseille de semer ce printemps dans ce BRF ; mes observations ont été que cela levait mal ; il semblerait qu'il y ait synthèse d'anti-germinatifs par les champignons qui vont se charger de décomposer ce bois...(au moins à certains stades)

Je réserve donc aux "plantations" (plants en godets ou racines nus, tubercules, arbustes...).

- que les plantes idéales à planter dans cette surface sont les plantes "forestières" : fraisiers, framboisiers, myrtilliers, cassissiers... (je recommande les fruits rouges pour la santé, indépendamment du fait que c'est simplement délicieux)

J'ai obtenu de bons résultats aussi avec des "légumes", tels les tomates, les pommes de terre, les aubergines...

- que la première année, le temps qu'un "roulement continue" se mette en place, il peut y avoir un "effet dépressif", se traduisant par une végétation un peu palote, manquant un peu d'azote...

Ce phénomène de "faim d'azote" est largement développé dans la littérature et souvent présenté comme un "gros problème". Cela ne l'est pas !

Il se passe en effet que pour décomposer ce bois, de nombreux êtres vivants, ayant enfin à grailler, vont se multiplier comme des poux dans le sol. Pour ce faire, comme moi, comme toi, ils ont besoin de protéines. Qu'ils ne trouvent pas dans le bois, qui en est quasiment dépourvu. Moins fainéants que nous, ils les fabriquent... à partir de l'azote minéral du sol. Ils entrent donc en concurrence frontale avec les plantes, qui souffrent de cette concurrence. Ce n'est donc pas le sol qui a faim d'azote, mais les plantes cultivées. Mais tous ces êtres vivants ont une durée de vie courte. Très vite, ils vont mourrir. Leur décomposition libère à nouveau l'azote sous une forme minérale. La faim d'azote est donc un "emprunt" d'azote et non une disparition. Une fois une vie active établie dans ton sol, en phase de roulement, de l'azote est accaparé par les organismes qui naissent en même temps qu'il est libéré par ailleurs par ceux qui meurent. Tu atteins un équilibre, à un niveau de fertilité plus élevé ! C'est tout.

Donc, éventuellement, il faut passer le cap difficile de la première année !

- que très vite, en creusant par curiosité (puisqu'aucun travail du sol n'est nécessaire), tu verras des veinures noirâtres : c'est le signe de la production d'humus stable, à partir de la décomposition incomplète de la lignine (un des composants essentiels du bois ; un polyphénol) par certains êtres vivants aérobies du sol. Cet humus va stabiliser le sol et les "grumeaux" qui s'y forment (c'est une sorte de colle). Facilitant la circulation d el'air et des racines et la vie des organismes aérobies. Il va "retenir" certains éléments minéraux (il les "adsorbe" et évite leur lessivage). Il va séquestrer du carbone. Il fonctionne comme une éponge pour l'eau.

Donc ces veinures noirâtres, c'est le graal du jardinier "durable".

- que si tu étales cash sur une prairie, certaines plantes "perçantes" passeront ; c'est une couche moins "étouffante" que le foin- ou plus poreuse ; notamment toutes les plantes ayant des réserves dans des racines charnues : pissenlit, plantain, renoncule tubéreuse.... ou des bulbes (ails sauvages)...

Mais tu verras qu'elles s'arrachent très bien (avec les racines) et disparaîtront quasiment en deux ou trois ans...

Avec ces éléments, tu devrais t'en sortir. Le temps que j'avance dans mes synthèses.
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par Macro » 13/12/15, 17:14

Bon les deux bottes ont eté deroulées sur environ 140m²

Directement sur ce qui repoussait...en faisant chevaucher les couches
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Voila le jardin apres la seance de deroulage ...

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l'arrivée du broyeur est retardée a mardi...
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par dede2002 » 13/12/15, 17:58

Did67 a écrit :...
Ce n'est donc pas le sol qui a faim d'azote, mais les plantes cultivées. Mais tous ces êtres vivants ont une durée de vie courte. Très vite, ils vont mourir. Leur décomposition libère à nouveau l'azote sous une forme minérale. La faim d'azote est donc un "emprunt" d'azote et non une disparition. Une fois une vie active établie dans ton sol, en phase de roulement, de l'azote est accaparé par les organismes qui naissent en même temps qu'il est libéré par ailleurs par ceux qui meurent. Tu atteins un équilibre, à un niveau de fertilité plus élevé ! C'est tout.
...


Si je comprends bien, l'azote dans la terre est très "volatil". Il passe sans cesse de main en main, le seul endroit ou il est stocké c'est l'atmosphère, et dans la verdure.

J'ai lu ailleurs que les rhizobiums avaient des "petites fuites" pouvant nourrir les racines voisines?

Mes tontes de gazon au trèfle doivent être un bon engrais, j'en ai mis un peu dans le jardin l'année passée (cette année) mais souvent je laisse tout sur place.
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