Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Oui, tu as raison. Une "fumure" au fumier, classiquement, cela devrait être de l'ordre de 40 t / ha.
Mon calcul de "bout de table" se situait dans un contexte bien particulier : la remarque de Julienmos comme quoi on voit des tas de fumier le "long de la route"... Il en avait déduit, de mémoire, je crois, que les sols ne manquent pas de matière organique. Et j'avais répondu que cela représente peu de choses... Encore une fois, je parle, à la louche, de ces tas en sortie de village, dans un paysage qui couvre de larges surfaces... Donc je suis plus dans une réflexion de type "gestion globale des terroirs".
A noter aussi : la "dose" de 40 t / ha, il n'y a plus guère de champs (en grande culture) qui la reçoivent ! C'est le résultat d'un "rétro-calcul" qui conduit à "équilibrer" pertes et gains en substances humiques...
A noter enfin : je suis au-dessus, en quantité de matière sèche apportée, avec mes couches de foin ; d'où le fait que mon taux de matière organique ne va cesser de monter ! Et la fertilité de mon sol augmenter. Sa structure s'améliorer. Et que cela est un bon puits de carbone !
[Pour bien commencer cette année, en dehors des décollages réussis de serre, je remarque que vous êtes de plus en plus nombreux à devenir assez pointus en agronomie - et cela me fait infiniment plaisir ! Vous n'avalez pas n'importe quoi !!! Bravo]
Mon calcul de "bout de table" se situait dans un contexte bien particulier : la remarque de Julienmos comme quoi on voit des tas de fumier le "long de la route"... Il en avait déduit, de mémoire, je crois, que les sols ne manquent pas de matière organique. Et j'avais répondu que cela représente peu de choses... Encore une fois, je parle, à la louche, de ces tas en sortie de village, dans un paysage qui couvre de larges surfaces... Donc je suis plus dans une réflexion de type "gestion globale des terroirs".
A noter aussi : la "dose" de 40 t / ha, il n'y a plus guère de champs (en grande culture) qui la reçoivent ! C'est le résultat d'un "rétro-calcul" qui conduit à "équilibrer" pertes et gains en substances humiques...
A noter enfin : je suis au-dessus, en quantité de matière sèche apportée, avec mes couches de foin ; d'où le fait que mon taux de matière organique ne va cesser de monter ! Et la fertilité de mon sol augmenter. Sa structure s'améliorer. Et que cela est un bon puits de carbone !
[Pour bien commencer cette année, en dehors des décollages réussis de serre, je remarque que vous êtes de plus en plus nombreux à devenir assez pointus en agronomie - et cela me fait infiniment plaisir ! Vous n'avalez pas n'importe quoi !!! Bravo]
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
A noter que la minéralisation de l'humus (qui est donc une "perte" du point de vue du stock de matière organique stable du sol, et de certaines propriétés du sol) est une source d'éléments nutritifs, "captifs" au sein des grosses molécules organiques jusque là, et qui sont libérés à cette occasion...
Pour l'azote, cela représente des ordres de grandeur de 80 à 200 kg d'azote minéral / ha.
C'est donc une "fertilisation" naturelle non négligeable du tout.
La "croyance" aux vertus du labour tient, en partie, à cela : quand on laboure un sol, on augmente son aération et on accélère la minéralisation. Donc on libère des éléments nutritifs, au détriment des "effets long terme" qu'a aussi la matière organique... Mais ça, on s'en rendra compte plus tard : coulées de boues, érosion, apparition des cailloux en haut de pente, sol qui se tasse, vie biologique qui ralentit, maladies qui se propagent...
Pour l'azote, cela représente des ordres de grandeur de 80 à 200 kg d'azote minéral / ha.
C'est donc une "fertilisation" naturelle non négligeable du tout.
La "croyance" aux vertus du labour tient, en partie, à cela : quand on laboure un sol, on augmente son aération et on accélère la minéralisation. Donc on libère des éléments nutritifs, au détriment des "effets long terme" qu'a aussi la matière organique... Mais ça, on s'en rendra compte plus tard : coulées de boues, érosion, apparition des cailloux en haut de pente, sol qui se tasse, vie biologique qui ralentit, maladies qui se propagent...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Bonjour à tous !
Meilleures Voeux !
Chez moi dans les collines Aveyronaises , l'épandage se fait souvent juste avant les pluies ce qui fait que la synergie pente + sol compacté + pluie entraine une bonne fertilisation .....des fossés !
Il y a la culture sur butte , pourquoi ne pas tenter la culture en fossés de chemins vicinaux et départementaux , du maïs par exemple cela
délimiterai le bord de route les jours de brouillard
Certains quand même font cela et enfouissent au semis d'autres comme d'hab au labour .
Did and Co , pour ma futur nouvelle planche de fraisier ( sol un peu compacté , humifére mais peu vivant ) c'est :
- Brf maintenant (faim N au printemps? complémentation ? attente de stabilisation l'année prochaine, je ne suis pas pressé)
- mix Brf/paille / gazon au printemps( N)
- paille /gazon
- autre
Ps / Sont pas beau ces émoticônes Chris, donne nous de la couleur pour 2018
Meilleures Voeux !
Chez moi dans les collines Aveyronaises , l'épandage se fait souvent juste avant les pluies ce qui fait que la synergie pente + sol compacté + pluie entraine une bonne fertilisation .....des fossés !
Il y a la culture sur butte , pourquoi ne pas tenter la culture en fossés de chemins vicinaux et départementaux , du maïs par exemple cela
délimiterai le bord de route les jours de brouillard
Certains quand même font cela et enfouissent au semis d'autres comme d'hab au labour .
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Did67 a écrit : la remarque de Julienmos comme quoi on voit des tas de fumier le "long de la route"... Il en avait déduit, de mémoire, je crois, que les sols ne manquent pas de matière organique.
tout d'abord merci pour ces explications comme toujours très instructives.
Mais je rectifie: je n'en avais pas déduit que les sols agricoles "ne manquent pas de mat organique", au contraire, je suis bien conscient que de nos jours les terres agricoles intensives sont dans un mauvais état de ce point de vue.
J'avais simplement cru, naïvement, qu'étant donné que certains de ces énormes tas sont là, "abandonnés" depuis des années, cela signifiait que ces paysans non seulement n'étaient pas en manque de fumier, mais en avaient trop et qu'ils les emmenaient quelque part dans la cambrousse pour s'en débarrasser.
Faudrait peut-être que je "suive" plus attentivement le devenir de ces tas... pour constater, sans doute, que certains auront disparu, ou "fondu", preuve qu'ils sont quand même utilisés !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Did67 a écrit :
70 % à 90 % de cette matière organique est constituée de substances humiques, le reste étant des débris de végétaux ou d'animaux plus ou moins décomposés ou en cours de décomposition.
merci de clarifier un truc un peu confus ds mon esprit (Je savais pas trop la différence entre teneur en mat organique et teneur en subst humiques...)
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Julienmos a écrit :J'avais simplement cru, naïvement, qu'étant donné que certains de ces énormes tas sont là, "abandonnés" depuis des années, cela signifiait que ces paysans non seulement n'étaient pas en manque de fumier, mais en avaient trop et qu'ils les emmenaient quelque part dans la cambrousse pour s'en débarrasser.
Faudrait peut-être que je "suive" plus attentivement le devenir de ces tas... pour constater, sans doute, que certains auront disparu, ou "fondu", preuve qu'ils sont quand même utilisés !
Personnellement, je ne constate pas de phénomènes "d'abandon", pourtant la quasi totalité des champs sont pourvus de leur tas à l'automne, mais en Basse-Normandie, terre d'élevage, faut bien faire quelque chose du fumier!
Après il y bien entendu quelques exceptions, mais c'est souvent dû à des circonstances accidentelles ( décès, maladie,..) qui font que la parcelle ne sera pas cultivée cette année là.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Julienmos a écrit :J'avais simplement cru, naïvement, qu'étant donné que certains de ces énormes tas sont là, "abandonnés" depuis des années, cela signifiait que ces paysans non seulement n'étaient pas en manque de fumier, mais en avaient trop et qu'ils les emmenaient quelque part dans la cambrousse pour s'en débarrasser.
Faudrait peut-être que je "suive" plus attentivement le devenir de ces tas... pour constater, sans doute, que certains auront disparu, ou "fondu", preuve qu'ils sont quand même utilisés !
Il y a plusieurs choses :
a) la séparation de l'élevage et des grandes cultures fait que certaines exploitations d'élevage peuvent être confrontées à des excédents, temporaires ou permanents. Temporaires : le maïs n'est pas ensilé mais la fosse à fumier est pleine ; on "stocke" le fumier en bout de parcelle. Se rajoute que la croyance est qu'il faut l'enfouir. Donc même quand la céréale est fauchée, on va stocker en attendant le labour d'automne. Permanente quand l'exploitation d'élevage n'a que peu ou pas de surfaces labourées.
b) Donc en effet, ce fumier se décompose, à peu près aussi bien que dans la fosse à fumier si celle-ci n'est pas couverte. Avec les mêmes effets : pertes de potassium par "lessivage" du tas. Puis décomposition en tas : celui-ci se réduit tout simplement parce que l'essentiel de la matière organique n'est que C, O et H et que ces éléments reprennent leur place dans le système : H²O et CO². Donc cela chauffe, fume et "part en fumée" (ce que fait tout tas de fumier, où qu'il se trouve).
c) Tu n'as pas entièrement tort en constatant que certains agriculteurs ne "voient" pas la richesse de cet élément et le gèrent très mal. Et certains tas sont effectivement tellement mal gérés que cela finit en "dépotoir", oublié. Tu as raison. Je connais aussi de tels tas...Ils compensent par des engrais qu'ils achètent. Et se suicident parfois quand ils n'arrivent plus à boucler leurs comptes [très très simplifié, très réducteur, mais pas entièrement faux]. Victimes d'un "système" où des "conseillers" leur "conseillent" de "pousser" les performances à grand coup d'intrants (engrais, pesticides, concentrés pour les animaux)... Logique : ces conseillers sont de plus en plus souvent de simples "représentants" des marques, depuis que le service public ("vulgarisation agricole") n'a plus les moyens d'assurer ce service. Or, quand tu vends en-dessous du prix de revient, plus tu produis, plus tu creuses ton déficit. Élémentaire et mathématique. Les agriculteurs évoqués dans le reportage cité plus haut il y a quelques jours l'avaient bien compris eux : réduction drastique des "charges" malgré une légère baisse des performances = retour aux bénéfices (et en prime, la satisfaction de produire de manière plus respectueuse).
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- Julienmos
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
moi qui suis un mordu de la pêche... jamais j'aurais dû venir sur ce forum où il n'est question que de sol vivant...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
Une question qui me tarabuste, en parlant de fumier. Elle est complètement théorique, oublions un instant les problèmes de coûts, de logistique et autres pour juste raisonner énergie et agronomie.
Le fumier (et le lisier) ont un pouvoir méthanogène pas très élevé, mais quand même pas négligeable pour le fumier.
On oublie un instant les contraintes techniques et les problèmes de coûts, ne serait-il pas judicieux de faire transiter l'ensemble des fumiers produits en France par des installations de méthanisation avant d'épandre le digestat sur les champs?
Du biométhane produit, mais moins de matière organique (notamment de carbone) dans les champs, même si coté NPK ça ne devrait pas trop varier?
Moins de pertes(émissions gazeuses et liquides) dues au stockage saisonnier du fumier, qui serait utilisé au fil de l'eau?
Le fumier (et le lisier) ont un pouvoir méthanogène pas très élevé, mais quand même pas négligeable pour le fumier.
On oublie un instant les contraintes techniques et les problèmes de coûts, ne serait-il pas judicieux de faire transiter l'ensemble des fumiers produits en France par des installations de méthanisation avant d'épandre le digestat sur les champs?
Du biométhane produit, mais moins de matière organique (notamment de carbone) dans les champs, même si coté NPK ça ne devrait pas trop varier?
Moins de pertes(émissions gazeuses et liquides) dues au stockage saisonnier du fumier, qui serait utilisé au fil de l'eau?
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue
sicetaitsimple a écrit :Une question qui me tarabuste, en parlant de fumier. Elle est complètement théorique, oublions un instant les problèmes de coûts, de logistique et autres pour juste raisonner énergie et agronomie.
Le fumier (et le lisier) ont un pouvoir méthanogène pas très élevé, mais quand même pas négligeable pour le fumier.
On oublie un instant les contraintes techniques et les problèmes de coûts, ne serait-il pas judicieux de faire transiter l'ensemble des fumiers produits en France par des installations de méthanisation avant d'épandre le digestat sur les champs?
Du biométhane produit, mais moins de matière organique (notamment de carbone) dans les champs, même si coté NPK ça ne devrait pas trop varier?
Moins de pertes(émissions gazeuses et liquides) dues au stockage saisonnier du fumier, qui serait utilisé au fil de l'eau?
à ceci s'oppose le fait de devoir investir, nos agriculteurs déjà surendettés par de mauvais conseils comme dit plus haut ont du mal à se lancer, ou l'exploitation est trop petite, donc dans ce cas il faut mutualiser et le français est plutôt individualiste quand on parle d'argent et enfin les habitudes culturales ont la vie dure, très difficile de faire bouger les lignes
en théorie se serait mieux, en effet, je le pense aussi
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"Ceux qui ont les plus grandes oreilles ne sont pas ceux qui entendent le mieux"
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