Julienmos a écrit :qu'est-ce qui tombe encore, aujourd'hui... la flotte stagne ou coule de partout, prairies, champs...
la moindre rigole est un torrent ! exemple, champ labouré récemment... voyez la couleur de l'eau.
Celle qui coule dans les prairies est propre.
Avec tout ce qui est déja tombé ces dernières semaines, et tombera encore cet hiver... ça va faire une sacrée "lixivation" (pardon pour le gros mot!)
que restera-t-il comme reliquat d'azote au printemps ?
1) Là, ce n'est pas la lixivation, mais l'érosion...
[Je rappelle : quand la pluie tombe, une partie de l'eau s'écoule en surface, le reste pénètre et traverse plus ou moins le sol ; dans ce qui qui pénètre, une partie est retenue - elle remplit la RU réserve utile - du sol, et une partie le traverse et va dans les nappes. L'eau qui traverse est appelée percolation. Elle entraîne une partie des éléments dissous dans la solution du sol et pas ou peu retenue : cet entrainement s'appelle lixivation. En surface, l'érosion entraine les particules fines, d'où le fait que l'eau est boueuse. Elle enlève donc de la "matière", et parmi elles, les particules les plus fines - argiles et limons. Ces particules "fixent" les éléments nutritifs retenus. Donc il y a un peu d'éléments minéraux de surface, retenus, qui s'en va. Ce qui fait la richesse naturelle des deltas -Gange- et des vallées inondables - Nil !]
2) Ta photo est très intéressante. Elle montre parfaitement la faible pertinence du travail du sol qui a été effectué (labour). L'agriculteur à certes, temporairement, amélioré la "structure" de son sol sur 25 cm d'épaisseur (au prix d'une consommation de carburant non négligeable). Mais en-dessous, comme le sol est "peu vivant", car il a aussi tué les vers depuis le temps qu'il laboure et travaille le sol, le garde nu, l'imperméabilité reste. Pas ou peu de galeries profondes. Et les 25 cm sont vite saturés. L'eau s'écoule. L'érosion s'installe, car ces 25 cm de sol nu sont très fragiles. Insuffisamment "collé" par manque d'organismes vivants, donc de glus (colloïdes). Sa fertilité s'en va.
Un des regards que nous devons changer absolument, c'est de "croire" qu'un sol cultivé, c'est 25 cm. Mais bien de considérer toute l'épaisseur jusqu'à la roche-mère. Et y compris les couches caillouteuse. Il y a là, en situation naturelle, un "continuum", avec, en effet, ce qui trompe l'homme, de moins en moins de matières organiques, de substances humiques... Il faudrait qu'au moins une fois dans sa vie, tout agriculteur déterre un pied de luzerne sans casser les racines... Et s'interroge : pourquoi cette luzerne va-t-elle si profondément, dans cette terre qu'il croit "stérile" ? Et observe que cette luzerne pousse en plein été, en pleine sécheresse... Et mette en liaison ces deux faits, qui ne sont donc plus du hasard... De même, les organismes vivants ne sont plus les mêmes... Et de plus en plus rares.
Je n'ai toujours pas trouvé de réponse à une question qui me taraude : les champignons (hétérotrophes aérobies strictes) peuvent-ils "transporter" l'oxygène que le réseau peut absorber en surface à l'autre bout du réseau, qui va "fouiller" dans les zones plus profondes, où l'oxygène manque. Y chercher l'eau. Y dissoudre des minéraux.
Je le crois. Partant du principe qu'il est avéré que les plantes (arbres) communiquent entre elles par ce réseau de filaments. Si telle molécule "signalétique" circule, pourquoi pas les molécules "oxygénées" ?
Sans cette conviction, je n'arrive pas expliquer la résistance à la sécheresse et la survie de mes légumes cet été, alors qu'en surface, c'était sec (et temporairement dur) !