Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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par Did67 » 24/12/15, 11:50

Non, non : je plante au printemps...

Il existe des tas de sortes d'oignons, qui passent l'hiver, qui passent pas l'hiver, qui se plantent, qui se sèment, perpétuels (rocamboles) [ http://www.gerbeaud.com/jardin/fiches/o ... ,1139.html] ...

Ceux que tu as vu sur mes photos cet été ont été plantés au printemps (fin mars / début avril ?) et récolté l'été (juillet)...

Les rouges étaient un semis, en sillon, à la même époque. Récolté bien plus tard (août ?).

Oui, cela va épater !

La première année, tu auras des sarcasmes. "Et tu crois que ça va marcher, ces conneries ?" ; "Tu as vu ça où ? Sur internet ?" ; "Les oignons, on a toujours fait comme ça !"

Puis vient l'année du doute. "Ah bon ?" "Tiens ?"

Et en général, la troisième est celle du retournement d'idées ! "Finalement, c'est pas bête !" ; "je crois que je vais faire comme toi, si ça marche si bien !"...
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Ahmed
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par Ahmed » 24/12/15, 12:46

Macro a écrit:
Dans le zone recouverte de BRF je compte faire 2 rangs de patates, quelques pieds de courgettes, tenter un rang ou deux de fraisiers et des tomates.
Dans la zone seulement paillée, semer des haricots verts, repiquer des salades, et peut être une expérience de plantes a bulbes (oignons et échalotes)

En première année de BRF, le choix des patates est excellent, celui des fraisiers également, celui des courgettes et des salades me semble à éviter; pourquoi ne pas semer les haricots à leurs places? Ces derniers ne craignant pas un manque d'azote!
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par Did67 » 24/12/15, 13:17

En "théorie", tu as raison...

Il est exact que les cucurbitacées sont plutôt des plantes de "dépôt d'ordure" donc de "zones d'excès d'azote" que de zones en manque d'azote !

En pratique, je n'ai pas vu tant d'effet dépressif que ça ! C'est pour cela que je n'ai pas plus réagi...

On peut "azoter" le BRF en rapportant, sur le BRF, des tontes de gazon de façon régulière, en couches minces...

Pour le semis, si je déconseille les semis de "petites graines" directement dans le BRF (en couches épaisses ; c'est différent des mélanges de terre + BRF que font certains qui n'ont pas banni le travail du sol), le haricot se tente, car il a une graine importante. Et il peut donc "percer" pas mal, en partant de 2 ou 3 cm dans le sol...

J'ai bien fait un essai de "semis direct de haricots sans ouvrir de sillon" en mettant la graine à travers le foin, dans le sol, en ouvrant un trou au plantoir. Cela n'avait pas si mal levé (disons, 1 graine sur 2 voire un peu plus), mais l’essai a été labouré par les sangliers. Je n'ai rien pu présenter de résultat probant ici !

Donc oui, le haricot peut tout à fait se tenter en semis dans le BRF...

Reste à voir si le BRF en pleine décomposition a un "effet anti-germinatif" marqué et quelle est la sensibilité du haricot. Je n'ai pas la réponse. Donc, par prudence, ne pas mettre tous les haricots dans ce panier là !

D'une manière générale, dans le "sub-optimal" (quand on ne fait pas "comme c'est écrit dans les livres" ou "comme nous l'ont enseigné nos parents" - mon père aussi se retourne dans sa tombe s'il regarde ce que je fais ; mais en même temps, d'une autre façon, je pense lui rendre hommage !), il y a une énorme latitude pour "tenter" quelque chose... La "nature" (ou la vie) est incroyablement flexible !. Le "il faut faire comme ça !" incroyablement rigide, dictatorial même, à côté...

Je vous souhaiterais donc une bonne année 2016, avec plein de recherches "extra-vagantes" (en dehors des vagues ? ou avec des vagues extras ?).

Et on se retrouve ici pour le "prix de la meilleure extravagance 2016 ?"...
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par Ahmed » 24/12/15, 16:28

Tu auras noté que j'ai employer la formule "me semble", donc rien de ce qui s'apparente à un diktat de ma part, simplement une invite à la prudence: cela peut fonctionner, mais ce n'est pas sûr. Dans le vivant, il existe beaucoup de zones de flou qui doivent inciter à la plus grande modestie.
Après, c'est à Macro de juger ce qu'il croit bon, ou non, de faire...

Bonnes fêtes à tous!Image
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par Did67 » 24/12/15, 17:25

J'ai noté !!!

Ce qui ne m'a pas empêché de reconnaître que tu as, en principe, raison...

Pour que macro fasse son choix, donc le sien, pas le mien, pas le tien, j'ai cru bon de préciser ma pensée.

Car, allez, un dernier petit trait de philosophie avant de changer d'année : un choix sans avoir les éléments du choix, est-ce encore un choix libre et assumé ? ou simplement un tirage au sort ??? un coup du destin ??? la volonté de Dieu peut-être même ??? Sujet du bac de philo 2016 ???
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par izentrop » 24/12/15, 19:49

Bonjour,
did67 a écrit :A mon avis, dans le cas général, il se trompe ! Il devrait approfondir la question de l'humification et de la méthanisation. Mais je ne connais pas cette personne et ses compétences.
C'est un chercheur à l'origine du site http://www.eautarcie.org/contact.html. Il est à l'origine des TLB http://www.eco-bio.info/documents/reali ... ostage.doc.
Il semble à contre courant dans ses affirmations et je me demandais si l'Ademe et la chb d'agriculture ne poussait pas à la méthanisation avec des arguments biaisés.
- il faut aussi mettre dans la balance le bilan en terme de "gaz à effet de serre" émis par les tas de fumier / les cuves à lisier / les biomasses en décomposition lorsqu'il n'y a pas de méthanistaion : une catastrophe !
Pour le lisier, je comprends, car c'est ventilé à fond pour éviter l’asphyxie des porcs. L'élevage sur litière suivi de compostage c'est mieux non ?http://www.bas-rhin.chambagri.fr/fileadmin/documents/Environnement-Innovation/agri-mieux_2009/cabrhi9050443_compost_4logo_150dpi.pdf
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par Did67 » 24/12/15, 22:39

Comme toujours : rien n'est jamais tout à fait blanc, ni tout à fait noir.

La méthanisation "bien faite" est pour moi, globalement, une bonne chose.

Car sauf les ermites et les décroissants extrêmes, vivant en autarcie, ce que je ne fais pas, il faut bien trouver de l'énergie quelque part. Il y a bien sûr, l'hydraulique (mais on ne peut plus faire de nouveaux barrages, les gens sont contre). Il y a l'éolien, mais pas toujours assez de vent. Il y a le solaire, mais pas toujours du soleil...

Donc pour moi, dans une approche raisonnable, comprenant aussi et d'abord les économies, la méthanisation des biomasses facilement fermentescibles et n'ayant pas de valeur alimentaire fait partie de la panoplie, sans "trop" de dégâts à l'environnement. Avec souvent de sbénéfices environnementaux (moins de gaz à effet de serre dans la nature comme il s'en produit lors de décomposition en tas mal conduites, y compris des compostages "merdiques" !).

Après, chacun trouve ses compromis. Et parfois même vit en cohérence avec (car "râler" contre ceci et cela, on sait faire en France ; sans se préoccuper de savoir comment on va se passer de ce contre quoi on râle !)... Mais pas toujours ! Je connais beaucoup de gens qui râlent contre des charges excessives mais regrettent les queues aux urgences, redoutent le médecin qui doit les traiter alors qu'il est aux manettes depuis 10 heures non-stop, ou critiquent la baisse des retraites...

Je le répète : je ne connais pas ce monsieur. Il a beau avoir créé tel ou tel site, pour moi ce n'est pas une garantie qu'il ait raison. Je trouve sa position, telle que tu la cites, contre la méthanisation et pour tout restituer au sol, techniquement discutable (car encore une fois, les matières fermentescibles ne donnent pas d'humus !!! il me semble là y avoir une erreur grave) et globalement excessive...

Gardons-nous du raisonnement simpliste et stupide selon lequel nos ennemis auraient forcément tort, vu que c'est nos ennemis. Donc l'Ademe et les Chambres d'Agri ont forcément tort. La réalité est plus complexe que ce raisonnement dual réducteur.

C'est mon point de vue.

Maintenant, ne connaissant pas, la discussion n'a plus guère d'intérêt pour moi. Je te laisse croire qui tu veux !
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par izentrop » 25/12/15, 10:02

Merci pour toutes ces précisions. Je te fais confiance et à ceux qui maîtrisent bien le sujet.
l'INRA a un projet en cours : réaliser une évaluation environnementale des filières de compostage et de méthanisation http://www.rennes.inra.fr/Toutes-les-ac ... s-a-suivre ? Affaire à suivre donc ;)
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par Did67 » 25/12/15, 11:37

Je suis parfois surpris de ce que je lis ! Même de la part de scientifiques.

Dans un territoire donné, je ne vois pas comment la méthanisation ou le compostage réduirait la "surcharge" en azote.

L'azote, contrairement au carbone, ne fait que traverser la digesteur. C'est même un "poison" !

Donc le digestat, qu'on va épandre, contient l'azote que contenait les végétaux à l'origine de la biomasse qu'on digère.

Donc si, sur le territoire, on "introduit" de la biomasse (par ex on collecte des déchets de cantine x km à le ronde), on va charger le territoire en azote.

A l'inverse, si on dessèche le digestat et on l'exporte (vente de granulés en dehors du territoire par ex), on diminue la charge d'azote du secteur... Ceci est rarement fait cependant.

Idem pour le compostage : l'azote ne se crée, ni ne disparait dans le processus ! Donc tout dépend d'où vient la matière compostée et où elle va.

Il faut faire un bête bilan de "tiroir-caisse" : combien rentre ? combien sort ?

Après, il y a bien quelques "finesses" : pertes d'azote lors de l'épandage selon la technique utilisée (incorporation ou non dans le sol), "fixation" de l'azote dans le compost, etc... Cela mérite des recherches, bien entendu...

Et bien entendu, l'usage du compost et/ou du digestat permet de réduire / supprimer l'achat d'engrais azotés en assurant le fertilisation azotée par recyclages de la biomasse (compostage ou méthanisation)...

Le clef est dans les "plans d'épandage", c'est-à-dire : sur quelle surface on épand la biomasse collectée sur quelle surface ???? Si la première est plus faible que la seconde, on "concentre" l'azote...

Pour le carbone (C), le cycle est ouvert et passe par l'air (CO² ou CH4 puis CO² après combustion) et comprend l'énergie. Les formes dites réduites [par opposition, en chimie, à "oxydées"] du carbone (l'atome de carbone seul, comme dans le charbon, ou le carbone associé à l'hydrogène comme dans les hydrocarbures - huiles - jusqu'au gaz - CH4 - en passant par les glucides - la matrice étant C6H1206, le glucose -) sont de "l'énergie solaire mise en barre" par les plantes (photosynthèse).

Le C doit retourner dans l'air sous forme de CO², où les plantes le prennent.

En somme, le C, c'est comme les batteries de nos portables : oxydé, c'est un "déchet" (qui s'accumule) vide d'énergie ; réduit, sous forme de C ou de chaines C-H plus ou moins longues, c'est de la "bombe" pleine d'énergie...

Nous utilisons ces "bombes" pleines d'énergie : les êtres vivants pour vivre, l'homme pour ces engins (hydrocarbures, bois, méthanisation)...

Et nous laissons le déchet : le CO²...

Qui n'en est pas un pour les plantes, dont c'est un des "aliments" essentiels (grosso modo, la moitié de la biomasse sèche, c'est du C !!!). Elles vont "recharger" les batteries en formant de la biomasse...

Que ce soit donc par le compostage ou la méthanisation, on a de l'énergie à récupérer. Soit nous, les hommes, superprédateurs, soit les êtres vivants dont ceux du sol...

C'est le cas aussi avec la méthanisation, qui consiste à "intercaler" une installation - la station de méthanisation - dans le cycle de la décomposition des végétaux et à : décomposer partiellement et par voie anaérobie pour obtenir du CH4 encore riche en énergie ; au lieu de décomposer totalement en tas (compostage) qui chauffe et "dissipe" la chaleur ou de "nourrir" la vie du sol (qui va aussi dissiper l'énergie, mais très lentement, sans chauffer, et en "travaillant" - remuer la terre, etc..) cette énergie comme dans mon jardin...

Mais le cycle, fondamentalement, est toujours le même : retour de la biomasse sous forme de CO² et "énergie" (valorisée ou non).
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par Did67 » 25/12/15, 11:50

izentrop a écrit :
Pour le lisier, je comprends, car c'est ventilé à fond pour éviter l’asphyxie des porcs. L'élevage sur litière suivi de compostage c'est mieux non ?


Le lisier ne peut être épandu toute l'année : si on l'épand alors que les plantes n'absirbent pas l'azote, il "file" direct dans les rivières et les nappes. L'épandage est donc réglementé.

Du coup, il faut le stocker.

Et comme c'est une matière organique très humide, fermentescible (déjà des pissotières mal nettoyées sentent l'ammoniac !), cela va fermenter et, en profondeur, dans la cuve, par voie anaérobie, donc "méthaniser"... Le méthane, sans autre précaution, part dans l'air !

Il vaut donc mieux méthaniser de façon "propre", en récupérant le méthane et en le valorisant...

L'élevage sur litière, à l'ancienne, n'est pas exempte de défauts ! Certes, les déjections - urines ou fécès - sont "captées" dans de la paille. Mais les fumières sont loin de ne pas dégager des gaz !!! Il faut avoir chargé du fumier à la fourche, et notamment du fumier de porc, pour le savoir...

C'est mieux, il est vrai (car une partie de l'azote est "organisée" dans la matière ne décomposition). Je dirais plutôt "c'est moins pire !"

Mais c'est loin d'être idéal. Et d'avoir la propreté d'une unité de méthanisation (dont le digestat sort quasiment inodore ! On ne le sait pas assez...).

Donc : 1) ne pas survaloriser "affectivement" les méthodes à l'ancienne, même si question "confort" des animaux, c'est incontestablement mieux ! 2) ne pas oublier que c'est produire des porcs "haut de gamme", que visiblement, la majorité des consommateurs n'est pas prête à payer ! (se rappeler la "crise du porc" cet été ; on n'en parle plus, mais le prix n'a guère bougé, autour de 1,30 euros le kg de carcasse ; avec ça, l'éleveur ne récupère même pas le prix de l'aliment plus le remboursement des emprunts pour le bâtiment !)
Dernière édition par Did67 le 26/12/15, 12:14, édité 1 fois.
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