Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
izentrop
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par izentrop » 25/12/15, 22:39

Ok did67, j'ai bien compris que même le tas de fumier au milieu de la cour de ferme de mon enfance était une erreur par sa fermentation anaérobie envoyant méthane hydrogène sulfuré et ammoniac dans l'atmosphère.
Ce document canadien confirme tes dires par des chiffres.
"Une fois la méthanisation complétée, dans son application la plus simple, deux coproduits
sont obtenus : le biogaz et un effluent traité. L’effluent traité contient essentiellement la
même quantité de fertilisants (azote, phosphore, potassium, etc.) que le lisier brut et
présente un volume presque équivalent. La forme minérale de l’azote et du phosphore a
toutefois été favorisée par la digestion, ce qui rend ces éléments plus facilement assimilables
par les plantes lors de leur épandage. Par contre, le taux de matière organique du lisier est
grandement diminué. La réduction attendue de la charge organique par la biométhanisation
est de 80 %
la biométhanisation génère peu de chaleur puisque
90 % de l’énergie contenue dans le lisier brut est transformée en méthane et que 10 % sert à
la synthèse de nouvelles cellules. À titre comparatif, dans les procédés de digestion aérobie,
60 % de l’énergie du lisier sert à la synthèse de nouvelles cellules et 40 % à la production de
chaleur, aucun méthane n’étant produit. "
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par Did67 » 26/12/15, 11:59

Comme quoi il suffit de "réfléchir un peu", froidement, en imaginant les cycles naturels, et ce qui se passe, pour arriver à des choses fort simples... et vraies.
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par izentrop » 26/12/15, 16:09

D'un autre côté, la méthanisation se conçoit pour le traitement des déchets et des boues de tout à l'égout, mais si les digestats contiennent des métaux lourds, ils sont inexploitables pour l'agriculture.
Et puis le digestat perds 80 % de la matière organique et de l'énergie nécessaire à la vie du sol.
Le compostage bien fait a aussi de beaux jours devant lui. Il peut être épandu n'importe quand sans précautions. Ce n'est pas le cas du digestat.
Le biogaz émet du CO2 en brûlant, comme le pétrole ;)
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par Did67 » 26/12/15, 18:56

Tout dépend de quelle biomasse !

Si tu prends une biomasse "x" (disons, du fumier de ton étable, des tontes de gazon, des déchets des cantines collectives, des épluchures de carottes...), et que tu la compostes ou que tu la méthanises, ce qu'elle contient, au carbone près, sera la même chose.

Il est donc inexact d'accuser l'une des voies de polluer par des métaux lourds et pas l'autre !

Sais-tu ce que rentre dans une plateforme de compostage de nos déchets de poubelle ? Si le tri est mal fait, tu retrouveras des déchets de pile et des métaux lourds, exactement de la même façon !

Dans les deux voies, une grande part de la biomasse "carbonée" (donc de l'énergie) ne va pas dans le sol :

- le tas de compost chauffe et "fume" (la chaleur sert à évaporer de l'eau qui part en "fumée") ; même quand l’échauffement n'est pas perceptible, la chaleur est dissipée en pure perte !

- dans le cas de la méthanisation, le méthane, encore riche en énergie, est récupéré et valorisé

Il est cependant exact que le digestat est plus pauvre en énergie que le compost. Mais le compost a perdu, en tas, une part de son énergie. Là où celle de la méthanisation est récupérée.

Si on pense globalement (et si on ne ferme pas les yeux sur nos besoins énergétiques, en laissant le soin à EdF de nous abreuver de nucléaire), vaut-il mieux dissiper "bêtement" de l'énergie par un compostage en tas ou méthaniser ??? J'ai déjà donné ma réponse.


Et pourquoi le digestat ne pourrait pas être épandu partout ???

ET enfin, je 'invite à approfondir un minimum ta réflexion, sinon, on va tourner en rodn et je vais me lasser !

Bien entendu que toute combustion dégge du CO². PLus haut, j'ai expliqué que toute biomasse finit, tout ou tard, en CO². Et me^me qu'elle devait finir en CO², pour que le système vivant puisse continuer à fonctionner.

La différence est dans la nature du CO² : tout CO² n'est pas juste du CO² !!!

- quand tu brules des "énergies fossiles", tu augmentes le stock circulant de CO² dans l'atmosphère car tu remets en circulation du C qui a été séquestré depuis des millions d'années (le charbon depuis le carbonifère - 300 millions d'années !)

- quand tu dégages du CO² à partir d'une biomasse obtenue à partir de plantes à cycle court (méthanisation de "déchets", bois, granulés de bois...), tu dégages juste le CO² que les plantes ont capturé au préalable pour fabriquer cette biomasse avec l'énergie solaire ; donc tu restitues du CO², emprunté par les plantes !

Relire en haut ce que j'ai écrit sur le C, qui n'est qu'une sorte de batterie à énergie solaire : réduit, donc lié à de l'H, il stocke l'énergie solaire, dans la biomasse ; oxydé (brulé = à haute température ; digéré = à basse température), il est vide d'énergie, le CO² est le déchet de l'oxydation, qui attend d'être rechargé par les plantes à partir de l'énergie solaire...

- de toute façon, lors du compostage aérobie aussi, la biomasse finit aussi en... CO² (et en chaleur perdue) !!! Celui rejeté par tous les organismes vivants qui l'utilisent comme source d'énerfie et qui "respirent" (dans la voie aérobie) !
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par izentrop » 27/12/15, 13:03

did67 a écrit :Et pourquoi le digestat ne pourrait pas être épandu partout ???
Ce n'est pas ce que j'ai écrit.
" L’injection directe du digestat
dans le sol permet le moins de
perte de l’azote ammoniacal
(- de 10 %), ensuite vient le pendillard
(entre 10 et 30 %). L’épandage
à la tonne à lisier classique
peut entraîner jusqu’à 90 % de
perte de l’azote ammoniacal. Afin
d’optimiser la valorisation du
digestat, il faut le gérer comme
un engrais minéral et donc réaliser
les apports au plus près des
périodes de besoins des cultures.
La meilleure valorisation du
digestat est sur l’épandage de
printemps car il permet une assimilation
rapide par les plantes." http://cda-vosges.fr/fichiers/PV_2014-0 ... sation.pdf
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par Did67 » 27/12/15, 13:12

Oui, c'est moi qui me suis emmêlé les pieds entre "n'importe où" et "n'importe quand"...

Donc oui, plus facilement assimilable (le digestat est assez voisin d'un engrais organique liquide), les plans d'épandage prévoient des périodes, en fonction des besoins des plantes.

Sauf que cela n'est pas un problème car toute station de méthanisation est construite de telle sorte à avoir des cuves de stockage suffisantes. C'est une condition à sa mise ne route (ce sont des installations soumises à autorisation préfectorales).

En agriculture, on ne va pas épandre les composts n'importe quand non plus, ne serait-ce que pour ne pas trop abimer la structure du sol lors de l'épandage mécanisé !

Donc, match nul. Balle au centre.
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par izentrop » 28/12/15, 18:06

Bonjour,
" Le CH4 se forme dans les sections anaérobies du compost mais il est
ensuite oxydé, dans une grande mesure, dans les sections aérobies du compost. La fraction de CH4 libérée dans
l’atmosphère varie entre moins de 1% à quelques pourcentages de la teneur originelle en carbone dans la matière
(Beck-Friis, 2001; Detzel et al., 2003; Arnold, 2005). " http://www.ipcc-nggip.iges.or.jp/public ... _Treat.pdf
Ce qui prouve qu'il y a très peu de méthane qui s'échappe dans l'atmosphère quand un compost est bien aéré.

Au niveau de ma petite parcelle de jardin, la méthanisation ne me concerne pas et je n'ai pas assez de matière pour permettre une montée en température de mon compost, donc je pense que l'énergie de la biomasse n'est pas perdue et profite à la vie du sol. Voilà tout :D
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par Did67 » 28/12/15, 19:23

Je propose d'arrêter ce face-à-race stérile, à coup de citations internet.

Tu penses comme tu veux. Je n'ai pas à "convaincre". J'ai essayé. Mais au lieu d'essayer de comprendre, tu essayes d'opposer !

Dès lors que dans ton tas, la biomasse se "décompose", cela veut dire que les molécules riches en énergie se transforment en énergie et CO² via les êtres vivants qui "travaillent" ce tas de compost. Selon le cas, cela chauffe ou pas (cela dépend de l'isolation et de la vitesse de la décomposition). Pour que toute l'énergie de départ reste, il faudrait par exemple, la congeler... Ou la stériliser...

Donc cela veut dire que tu dissipes une partie de l'énergie et le CO² que renfermait ta biomasse de départ.

Il en reste, en effet, dans le "compost", qui n'est pas une matière minérale, mais ce qui "reste de ta matière organique ou biomasse de départ". Donc une partie va alimenter ta vie du sol.

Je ne suis pas contre le compostage.

Je trouve juste que c'est : a) perdre une partie de l'énergie (et du CO²) en tas au lieu de nourrir les êtres du sol là où tu cultives ; b) c'est, de mon point de vue, bien du travail inutile, que j'essaye d'éviter...

Mais on était parti de tes critiques sur la méthanisation et de ta remise en cause de son intérêt...

Je traiterai les questions sur la méthanisation ici :

https://www.econologie.com/forums/bio-methan ... 12512.html
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phil53
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par phil53 » 28/12/15, 19:53

Pour revenir sur le thème de ce fil
Didier, pour un débutant non convaincu, tu proposerais quoi comme essais sur 4m2 par exemple?
Recouvrir de foin 15cm , on laisse passer l'hiver.
On plante quoi?
Peut être vaut il mieux éviter les semis pour la première expérience. Afin d'éviter l'échec à cause des limaces.
Éviter les plantes genre céleris et autres variétés qui attirent les gourmands.
J'en parle autour de moi en ce moment et quand on me pose la question je crains de mal orienter les débutants étant moi même novice.

L’association framboisiers avec fraisiers dessous est elle envisageable?
Sous les framboisiers c'est assez dégarni et comme les 2 peuvent aimer le BRF.
Enfin moi j'ai des feuilles sous la main, j'en ai mis 20cm
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par Ahmed » 28/12/15, 20:24

Le compostage en tas généralisé (donc, hors les quelques cas où il s'impose) correspond à une délocalisation du cycle de production, à l'instar de ce que l'on constate dans l'économie globale.
De même, ce processus n'est possible qu'au mépris des facteurs énergétiques: gaspillage de travail humain et sous-emploi du potentiel des micro-organisme du sol, comme celui de l'économie fait l'impasse sur l'énergie des transports et le chômage*.
Le compostage en tas est une étape consistant à essayer de "faire bio", tout en restant involontairement dans une logique "chimique".

*La comparaison s'arrête là: l'économie n'est pas le domaine du choix, mais celui de la nécessité systèmique.
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."

 


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