par Did67 » 20/01/21, 11:24
Je comprends très bien... Et je pense, en effet, qu'il n'y a pas de solution sans "décroissance heureuse" (parce que consentie, gérée, vue comme créative...).
Il faut néanmoins "traiter" globalement l'ensemble des questions. Une fois encore, être autonome en origan (pour changer) n'apporte rien ! Une des questions étant : "que fait-on des vieux, qui ne sont plus en mesure de produire de façon "autonome" ? Ils deviennent de plus en plus dépendants même - tu ne peux pas savoir combien, à 67 ans et avec une insuffisance cardiaque marquée, cette question me préoccupe.
Mais il reste, pour moi, évident que s'enfermer dans une solution individualiste n'est pas, a priori, systématiquement la solution de décroissance la plus efficace. Pour certains problèmes, c'est même probablement une impasse.
Je ne refuse pas la décroissance. Je refuse les solutions idiotes à la décroissance ! Les pensées uniques.
Poussons le bouchon : est-il écologiquement plus "efficace" de recueillir l'eau de pluie avec des citernes ou de prélever, dans une nappe, la même quantité d'eau directement à la source ??? Dans le second cas, il y a les citernes en moins. Le prélèvement est le même. Le chemin ne l'est pas. L'eau recueillie n'aura, stricto sensu, pas eu le temps d'alimenter la nappe. Puisqu'elle a été recueillie. Elle a été prise en amont.
Amont, par stockage en citernes (artificielles) ? Aval, par stockage dans des nappes (naturelles) ? C'est juste un choix technique différent. Le bilan précis serait à faire. Le réseau collectif, sous nos climats, n'est pas idiot (il l'est devenu parce que les collectivités ont "vendu" cette activité à des faiseurs de profits - et c'est par là qu'il faut aborder la question ; c'est ça qui fait qu'aujourd'hui, en réaction, on retient la solution individualiste - hélas, comme une évidence, ce qu'elle n'est pas). Au lieu de ça, on frime avec le recueillement de l'eau de pluie.
Ce que je fais aussi, pour mon potager. Je ne suis donc pas "bêtement contre". Simplement, tu ne m'as vu nul part afficher une "volonté d'autonomie". Et encore moins frimer ou multiplier les clics sur ma chaine avec cet argument fallacieux.
Je précise mon choix - sinon la discussion risque de partir en vrille. Le potager du paresseux est situé sur une zone de captage protégée. Je n'ai pas le droit de forer / creuser. Il faudrait que je déporte le forage, en dehors de cette zone. En dehors de ce problème légal, je n'ai de toute façon plus la force de tenter de creuser un puits - par ailleurs, sans certitude de trouver de l'eau, dans le contexte géologique compliqué, sur un versant, dans lequel je me trouve. Idem pour un forage. Techniquement, à force de forer, l'entreprise aurait les moyens techniques de persévérer et finirait bien par tomber sur de l'eau. Mais à quelle profondeur ? Le coût pourrait donc devenir très élevé (bien au-delà des environ 10 000 € de base). Donc je n'ai pas envie de tenter ce quitte ou double. Et je me suis rabattu sur la collecte de surface, à partir de mon toit (même si c'est, les années de sécheresse, gravement insuffisant comme l'on vu ceux qui suivent mes vidéos).
Tu veux un exemple de réflexion à propos d'énergie ?
Mon potager est sur le flanc d'un vallon, dans lequel coule une petite rivière pérenne - même en cas de sécheresse - qui descend des Vosges. Nous pouvons tous, autour de ce vallon, installer nos panneaux PV. Et des "usines" à stocker l’énergie - batteries lithium, ou plomb en attendant les sels fondus ou les graphènes... Pour être chacun autonome dans son coin. C'est aujourd'hui, techniquement assez facile.
Dans un "autre monde", nous pourrions aussi construire un petit barrage au fil de l'eau et turbiner l'eau de ce vallon. Le soir, quand les panneaux PV ne marchent plus. Et bien sûr, le jour, en tout cas ceux où il y a du soleil !, épargner le débit- une partie seulement, car il y a aussi des poissons et des écrevisses. Ainsi, on consommerait moins de plomb et de lithium... Quel choix est le meilleur ? Ce ne sera pas nécessairement "'l'autonomie individuelle de chacun chez soi" ! A noter : juste en bas, il y a une scierie à l'abandon : l'idée n'est pas nouvelle ; avant la fée EdF (enfin chez nous, c'est une régie - ES = Électricité de Strasbourg), c'est là que les gens du vallon ont exploité l'énergie de l'eau. Au lieu de chacun scier à la main, ils ont confié cela à une scierie professionnelle. Etait-ce idiot, parce qu'ils ont renoncé à leur "autonomie individuelle" ???
Voilà deux exemples pour expliquer ce que j'entends quand je dis que "l'autonomie individuelle" est loin d'être automatiquement LA solution écolo, décroissante, etc... L'objectif à poursuivre. C'est une "pensée unique" qu'il est urgent de mettre en cause - au lieu de bêler avec ceux qui se précipitent - parfois ! - dans des impasses !
La remettre en cause n'est pas faire l'impasse sur une réflexion sur la nécessaire décroissance. Ou alors, on raisonne "binaire" : tu n'es pas pour donc t'es contre !
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