Depuis le 1er janvier 2012, une directive européenne interdit les cages dites "conventionnelles". Une première avancée que salue la Fondation 30 Millions d’Amis, qui œuvre aux côtés de la PMAF* pour l’amélioration des conditions de vie des poules pondeuses.
Un avenir meilleur pour les poules pondeuses ?Les élevages industriels de poules pondeuses sont régulièrement décriés par les défenseurs du bien-être animal. En Europe, 80 % d’entre elles vivent en effet dans de petites cages grillagées, alignées en batteries sur plusieurs niveaux - jusqu’à 8 étages - dans des hangars aveugles pouvant contenir simultanément jusqu’à 70 000 oiseaux. Pour vivre, chaque poule dispose d’une surface semblable à une feuille de format A4 (soit 550 cm²) ! Mutilations, fractures, perte de plumes, comportements stéréotypés, maladies... les conséquences sont désastreuses. Une directive européenne, entrée en vigueur le 1er janvier 2012, a donc été adoptée par les Etats-membres pour améliorer les élevages industriels.
« Exprimer leurs besoins naturels »
Désormais, ce sont dans des cages dites "aménagées" que les poules seront élevées. Les caractéristiques sont les suivantes : un espace d’au moins 750 cm² par poule, la mise à disposition d’un nid, d'une litière et d'un perchoir, ou encore une mangeoire d'au moins 12 cm de long par poule et l'accès à un abreuvoir. Des aménagements loin d’être anodins : « Les poules pondeuses doivent pouvoir exprimer leurs comportements naturels, comme par exemple le besoin de déployer leurs ailes » rappelle la PMAF* sur son site dédié.
Des dispositions adéquates pour ces animaux, qui ont pour habitude pour se nourrir de gratter ou picorer le sol, construire un nid, se percher ou encore prendre des bains de poussière. « Les poules nouent des relations sociales complexes avec leurs congénères, et peuvent reconnaître jusqu'à 80 individus, y compris des humains » poursuit encore la PMAF.
La France, mauvaise élève ?
Mais derrière tous ces progrès, se cache une réalité politique que les eurodéputés ont bien comprise : selon eux, « 30% de la production d'œufs de l'UE ne respecteront probablement pas l'interdiction des cages non aménagées d'ici le 1er janvier 2012 », faute d'avoir anticipé la mise en œuvre de la directive ordonnant l'interdiction des cages conventionnelles, adoptée en... 1999 ! La France, aux côtés de pays tels que l’Espagne ou la Pologne, figure parmi les mauvais élèves de l’Europe, et le ministère de l’Agriculture a du subventionner les élevages concernés. La Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Autriche sont quant à elles déjà aux nouvelles normes depuis plusieurs années. Selon la Commission européenne, et seulement pour la France, 6 millions de gallinacées sur 43 millions - soit une poule sur 7 - ne bénéficient pas encore de ces nouveaux aménagements.
Si la directive va dans le bon sens, les progrès qu’elle préconise sont tout de même à relativiser : la place supplémentaire dont disposera désormais chaque poule représente à peine plus la surface d’une carte postale. Et malgré ces quelques avancées, le sort des poules pondeuses des élevages industriels est loin d’être enviable : « Il s’agit d’une amélioration minime par rapport aux besoins complexes des poules pondeuses » conclut la PMAF.
La Fondation 30 Millions d’Amis, qui œuvre pour l’amélioration des conditions de vie des animaux de ferme aux côtés de la PMAF, met par ailleurs à disposition de tous des informations complètes pour une consommation responsable des œufs.
*Protection Mondiale des Animaux de Ferme
http://www.30millionsdamis.fr/acces-special/actualites/detail/article/3975-un-avenir-meilleur-pour-les-poules-pondeuses.html
Désormais les poules de batteries disposeront non pas de 550cm2 pour survivre dans leur cages mais de 750cm2(sic!)...le progrès en matière de respect de la vie est décidément très long à mettre en place...