O. De Schutter, le modèle agricole mondial est à bout !

[Forhorse]

Si ça peut aider, chez nous dans le Perche (Normandie) la production moyenne de foin d'une pairie naturelle est de 5 tonnes par hectare.
C'est bien sûr une moyenne et une valeur empirique (c'est ce que constatent les agriculteurs par ici sans tenir une comptabilité précise de la production... mais connaissant bien les agriculteurs et leur obsession du rendement, on peut considérer le chiffre comme fiable)

[Did67]

OK. L'ordre de grandeur parait réaliste...

J'utilise environ 3 à 4 kg / m² (un rouleau de 250 pour 75 m² cultivés environ - je ne compte pas les allées enherbées) soit un équivalent de 30 à 40 tonnes / ha... Il faudrait donc 6 ha de prairie naturelle pour 1 ha de "potager du paresseux"... C'est donc un peu pire que ce que je croyais...

Merci.

A noter qu'une cheval de loisir consomme environ 1 rouleau par semaine. Donc pour l'équivalent d'un cheval par an, je peux cultiver 3 500 m², soit 35 ares de potager (10 fois ce que j'ai et j'ai déjà un gros potager pour un particulier avec mes 400 m² cultivés, et mes 5 à 7 rouleaux par an, selon les années). Tu élèves des ânes, je crois. Peux-tu confirmer cela aussi, le rouleau / semaine (ordre de grandeur) ???

[paysan.bio]

OK. L'ordre de grandeur parait réaliste...

J'utilise environ 3 à 4 kg / m² (un rouleau de 250 pour 75 m² cultivés environ - je ne compte pas les allées enherbées) soit un équivalent de 30 à 40 tonnes / ha... Il faudrait donc 6 ha de prairie naturelle pour 1 ha de "potager du paresseux"... C'est donc un peu pire que ce que je croyais...

Merci.

A noter qu'une cheval de loisir consomme environ 1 rouleau par semaine. Donc pour l'équivalent d'un cheval par an, je peux cultiver 3 500 m², soit 35 ares de potager (10 fois ce que j'ai et j'ai déjà un gros potager pour un particulier avec mes 400 m² cultivés, et mes 5 à 7 rouleaux par an, selon les années). Tu élèves des ânes, je crois. Peux-tu confirmer cela aussi, le rouleau / semaine (ordre de grandeur) ???

j'ai une ponette konik polski et une jument quarter.
la consommation moyenne est d'une botte par jour ,soit 7,5 kg/animal/jour.(le reste est apporté par l'herbe des parcs).
l'hiver la consommation peut monter à 1 botte,soit 15 kg/animal/jour
ça ne fait pas un rouleau/animal/semaine

Mais comme je fais composter le fumier pour faire une partie de mon terreau,je compte le foin des chevaux dans ma consommation de foin du jardin.

[izentrop]

Bonjour,
5 t de MS/ha ça doit être la limite basse sans apport de fertilisation http://www.indre.chambagri.fr/fileadmin ... airies.pdf
et dans ce cas, pour ne pas perdre de fertilité il faut 30% de légumineuses http://www.bretagne.synagri.com/ca1/PJ. ... penElement

Peut varier de 4 à 14 t de MS/ha

rendement Prairie MS.png (33.47 Kio) Consulté 2319 fois

http://www.fourragesmieux.be/Documents_ ... sation.pdf

[Did67]

Merci pour toutes ces données... Je vais archiver.

NB : les documents techniques raisonnent presque toujours en MS (matière sèche) ; il faut donc "rajouter" les 15 % d'eau que renferme un foin...

Il faudrait définir "prairie de fauche". Ce ne sont pas nécessairement des "prairies naturelles" au sens où j'en parlais : prairies pas ou peu fertilisées...

Les "ordres de grandeur" que j'ai donnés se confirment :

- 1 cheval de loisir consomme l'équivalent d'un rouleau par semaine (ou l'équivalent en herbe fraiche l'été) : mais raisonnement est de dire que si 700 000 personnes consomment autant de biomasse pour leur loisir, j'ai bien le "droit" (moral) d'utiliser mes quelques rouleaux pour produire mes légumes [car bien entendu, la question comme quoi il ne serait pas éthique d'utiliser du foin, qui est fourrage, pour jardinier a été posée]

- 5 à 15 t de foin / ha de prairie : il faut donc 2 à 6 fois l'équivalent de la surface cultivée en légumes pour produire le foin nécessaire ; je n'étais pas à coté de la plaque avec mon estimation à 3 à 4 !

- cela représente donc une sacré "extensification surfacique" , comme je l'avais indiqué, il me semble, au tout début de nos discussions sur le "grand fil" : 100 m² de légumes, c'est en fait 400 m² de SAU accaparés ; c'est le "prix" d'une production sans autres intrants ; c'est pour cela que je dis moi-même que ce n'est pas généralisable "en l'état"...

[Ahmed]

Il n'y a pas que les surfaces dévolues aux chevaux de loisir, de nombreux endroits sont plus au moins en friche et pourraient fournir du foin.
C'est ce qu'à titre personnel je compte exploiter: je suis obligé de faucher chaque année quelques terrains et je laissais le produit de la coupe sur place jusqu'à présent, dorénavant je vais en récupérer un maximum, pour mon jardin et pour en faire bénéficier d'autres aspirants phénoculteurs locaux.

[Did67]

Oui, bien sûr. En petite et moyenne montagne en particulier, les surfaces jadis "cultivées" (exploitées comme prairies ou pâturages) et aujourd'hui en friches (car moins facilement mécanisables sauf à utiliser des machines très perfectionnées comme le font les suisses - qui ne sont pas dans l'UE et subventionnent encore plus leur agriculture) sont importantes. La "forêt", pas toujours très bien gérée alors, progresse. Les gens ne le savent pas assez. Il y en a toujours qui craignent le "déboisement" (qui est réel dans beaucoup de pays ! Internet et le "buzz" font le reste).

Donc oui. De même qu'il y a des rouleaux de foin qui sont "oubliés" ou qui ont pris l'eau. Comme il y a les fauches tardives de sites protégés pour telle ou telle raison : captage d'eau, espèces menacées...

Donc oui, il y a "plein" de ressources... On ne va pas manquer de foin demain...

Mais je cherche des "images" qui parlent... On est là dans la "communication". J'utilise la "notoriété" dont jouissent les équidés dans notre pays. Et dont personne ne remet en cause "l'utilité"... Car ceux qui critiquent le fait que j'utilise du fourrage sont très souvent des fans des animaux... J'utilise donc ce "raccourci" !

Et le débat sur la possibilité de généraliser cette façon de faire ) toute l'agriculture reste : on n'a pas, globalement, 3 fois la SAU actuellement cultivée (avec force énergie et intrants extérieurs au "système").

[Julienmos]

De même qu'il y a des rouleaux de foin qui sont "oubliés" ou qui ont pris l'eau.

juste pour illustrer ce gâchis, je me permets une petite photo prise tout à l'heure...
c'est qu'à 6 km de chez moi, il y a là, dans un pré, plein de rouleaux (paille et foin), une centaine environ ! certains encore "bons" je crois, mais beaucoup d'autres affaissés, moisis... surtout le foin d'ailleurs.

[enerc]

Le modèle agricole mondial a surtout vidé la terre de son carbone et de ses habitants.
Si vous avez raté cet excellent article, il est temps de le (re)lire: https://reporterre.net/La-crise-agricol ... ise-du-sol


Ce printemps a été plutôt sec dans le 77, et de quelle couleur est la terre???? Ben jaune clair. Très clair. Pas bon du tout

C'est bizarre dans mon jardin elle est brun sombre, presque noire alors que de l'autre coté de la route elle est jaune. Cherchez l'erreur.
Le monde agricole est en train de couper la branche sur laquelle il est assis. Quand les agriculteurs vont enfin s'en rendre compte?

[Did67]

De même qu'il y a des rouleaux de foin qui sont "oubliés" ou qui ont pris l'eau.

juste pour illustrer ce gâchis, je me permets une petite photo prise tout à l'heure...
c'est qu'à 6 km de chez moi, il y a là, dans un pré, plein de rouleaux (paille et foin), une centaine environ ! certains encore "bons" je crois, mais beaucoup d'autres affaissés, moisis... surtout le foin d'ailleurs.

Près de chez moi, il y a une grande prairie, avec quelques dizaines de rouleaux depuis 2 ans... Pas de doute : il y a des possibilités de jardiner paresseux...

Mais les statistiques sont implacables : il y a un peu plus de 28 millions d’hectares occupés par des activités agricoles, dont 37 % de sols cultivés. Donc en gros 10 millions d'ha.

Si on y applique la "phénoculture", il faudrait 1 milliard 200 millions de rouleaux de foin...

C'est juste ça qui me fait dire que cela n'est pas possible sous cette forme, telle que je la pratique dans mon jardin...

Cela ne veut pas dire rien faire. Ni défendre le modèle agricole existant, qui va dans le mur (pour une autre raison : sa dépendance à l'énergie fossile). Ni m'interdire un développement de la phénoculture pour les potagers particuliers.