je remonte cette ancienne discussion concernant les MO du sol, l"humus ou substances humiques
Did67 a écrit :
Maintenant, la définition des substances humiques, leur nature chimique, leur classification et surtout l'épineuse question des "voies de synthèse" est actuellement assez secouée et remise en cause. Déjà, depuis une vingtaine d'années, les glomalines ont brouillé les pistes. J'ai essayé, au moment de l'écriture du 2ème livre, d'y voir clair et me suis... enlisé (tant les documents que j'ai trouvés se contredisaient, notamment parce qu'aucune définition précise de "substances humiques", "substances humiques stables", "glomalines" ne faisait consensus ; j'ai donc laissé tomber)
Ce que je viens d'écrire n'en tient pas compte :
a) il y a encore beaucoup de controverses dans tout ça et je n'ai pas pris le temps d'approfondir suffisamment le sujet ; donc je ne tranche pas à ce stade
b) surtout, je ne suis pas certain du tout que d'un point de vue global, et en pratique, cela change les termes du bilan ; d'évidence, certaines matières "finissent" par donner davantage de substances humiques que d'autres (même si le chemin par lequel cela passe est ténébreux et donc sujet à remise en cause)... Partout où on effectue des apports de matières végétales fibreuses, la couleur du sol devient plus sombre, les teneurs du sol en "substances humiques stables" augmente petit à petit, sur le long terle ; les qualités agronomiques du sol s'améliorent. Partout où on n'en apporte plus, les taux baissent lentement, la structure se dégrade, le sol a besoin de plus de béquilles (engrais, travail) pour conserver sa fertilité... Si un "génie" remettait ça en question, je pense que je ne le croirai pas. Je m'autoriserais à penser que comme Lyssenko ou Benvéniste (c'est le "scientifique" qui a démontré la mémoire de l'eau - "justifiant" scientifiquement l'homéopathie) , il a un trop gros égo et besoin qu'on parle de lui (quitte à nier des évidences)...
[A noter qu'il est toujours très difficile, voire impossible, à court terme, de trancher entre une "idée géniale nouvelle" et une "tromperie" ; le fait que le même résultat puisse être obtenu par le même protocole par n'importe qui n'est pas toujours facile à vérifier ; une autre voie de présomption d'exactitude est que l'idée finit par s'imposer et être vérifié par les applications ; E = mc² était choquant et pas facile à vérifier ; au plus tard après Hiroshima, il devenait difficile d'en douter ; mais bien avant, la "cohérence" avec le reste des connaissances s'est imposé ; Einstein n'a pas été pris longtemps pour un tartuffe malgré son look !]
c) en revanche, j'ai un article (ardu) en anglais (enfin américain) où une équipe met en cause la NATURE des substances humiques et défends l'hypothèse que la classification actuelle (enfin ancienne, celle que j'ai donnée) ne serait que des artefacts des méthodes d’extraction utilisées. Autrement acide fulviques, humiques, humine n'existerait pas en réalité. Il y aurait une sorte de "continuum" de matières organiques stables, dans le sol, de différentes natures. Et quand on les extrait avec différents solvants, précipitent sous l'une ou l'autre forme... Et ça, je veux bien le croire. Cela me parait même assez logique ! Mais cela ne change pas la donne en pratique...
Un peut comme si un mécano disait à un martien juste débarqué : il y a des voitures, elles ont 4 roues, il y en a 3 roues. Et puis il y a des motos, elles ont deux roues... Et un observateur plus fin du trafic routier lui dirait : mais non, il y a aussi des scooters qui ont 3 roues et certains camions ou tracteurs ont aussi 4 roues mais ce n'est pas pareil. Et entre une Smart et une grosse moto "habillée", la différence n'est plus si nette... Le second aurait raison. Mais cela ne changerait pas fondamentalement le trafic sur nos routes et dans nos villes...
Je suis toujours très très en retard dans mon potager (oignons pas récoltés !). Et dans le montage de vidéos. Je verrai si j'ai le temps de me mettre à jour et de creuser le sujet.
Mais tu as raison : c'est la bonne vieille approche (ce n'est pas à proprement parler une "théorie", mais une approche quantitative très globale, dans laquelle on ne distingue même pas les différentes substances humiques).
dans une vidéo récente, A Sélosse semble lui aussi avoir "évolué" sur le sujet...
en parlant d'humine, acide humique et fulvique il dit que ce sont des artefacts de laboratoire et que plus personne aujourd'hui ne pense que ces substances existent dans les sols.
Et explique ce qui est considéré comme étant en réalité les MO stables (ou humus stable).
le passage dure environ 4 mn dans cette vidéo (de 3.02.30 à 3.06.40)