La Commission européenne prévoit de réexaminer son projet de législation sur les biocombustibles à la suite des inquiétudes exprimées par des groupes d'écologistes concernant leur impact sur l'environnement.
Les dirigeants de l'UE avaient décidé que 10% des combustibles des transports européens proviennent de biocombustibles d'ici à 2020. Or, un rapport récemment rédigé a averti des conséquences néfastes que pourrait avoir cette politique telles que l'augmentation du prix des aliments et la destruction des forêts tropicales.
Quelque 17 organisations non gouvernementales (ONG) ont envoyé une lettre au commissaire européen en charge de l'énergie Andris Piebalgs et lui ont demandé d'introduire des normes beaucoup plus strictes quant à la production de biocombustibles ou de renoncer aux objectifs obligatoires relatifs aux biocombustibles pour transports.
Ils ont déclaré que le projet de législation existant ne fournissait pas de protection pour les écosystèmes importants tels que les savanes ou les pâturages permanents. Ces derniers «pourraient être menacés par l'expansion de l'agriculture réalisée par l'UE en vue d'atteindre ces objectifs en matière de biocombustibles».
Ils ont également annoncé que «la production de biocombustibles à grande échelle pourrait conduire à des répercussions importantes indirectes ou des retombées telles que l'augmentation des prix des denrées alimentaires pour humains et animaux ainsi qu'amplifier la rareté de l'eau, ce qui à terme conduirait à des impacts négatifs sur les populations les plus démunies».
Face à ces inquiétudes, le commissaire européen en charge de l'environnement Stavros Dimas a proposé de modifier les directives à venir. Selon lui, mieux vaut ne pas atteindre l'objectif fixé concernant les biocombustibles plutôt que de nuire aux populations les plus pauvres ou à l'environnement.
«Les problèmes environnementaux provoqués par les biocombustibles de même que les problèmes sociaux sont plus importants que nous ne le pensions. Nous devons donc agir avec précaution», a déclaré M. Dimas à la British Broadcasting Corporation (BBC).
«Nous avons besoin du critère de viabilité, qui comprend les problèmes sociaux et environnementaux, car les biocombustibles présentent certains avantages», a-t-il ajouté.
M. Dimas a également déclaré que l'UE introduirait un projet de certification pour les biocombustibles et a annoncé un renforcement des restrictions concernant le biodiesel à base d'huile de palme responsable de la destruction des forêts en Indonésie.
Le 23 janvier, la Commission européenne publiera sa législation sur la production de biocombustibles visant à promouvoir l'utilisation de ces sources d'énergie alternatives.
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David.