Bonjour et merci pour toutes ces précisions qui m’en ont appris davantage sur le nucléaire.
(soit dit en passant, très intéressant le long commentaire de
bardal ! merci pour ces explications très claires.)
Ceci étant dit, ce que j’ai voulu faire ressortir au travers de ma question naïve, c’est le paradoxe que je perçois entre :
- cette énergie, le nucléaire, dont les capacités sont phénoménales, et ses particularités toutes aussi extrêmes, en terme de températures produites, de complexité du processus, des dangers induits, des déchets produits, et des coûts engendrés,
et :
- les « avantages minimes » qu’on en tire, à savoir ne chauffer de l’eau qu’à quelques centaines de degrés, si je puis dire !
D’ailleurs, savez-vous quelle température provenant de réaction nucléaire est réellement utilisée pour chauffer l’eau qui va actionner les turbines en fin du processus pour produire l’électricité ?On trouve sur internet quelques valeurs,
de l’ordre de 300 à 400 degrés dans le circuit primaire, c’est à dire le circuit dont l'eau va récupérer directement la chaleur produite par la réaction nucléaire, (
Cf. le site d’EDF) …
alors que la réaction nucléaire est capable de produire quelques 15 000 000 de degrés Celsius. (On "joue" avec quinze millions de degrés pour en utiliser 300 !
).
Pour donner une image triviale, c’est un peu comme si j’utilisais un camion semi remorque de 50 tonnes pour transporter un petit pois, et encore, je dois être loin des proportions de températures dans le processus nucléaire.
Bon, certes, j’entends les objecteurs me rappeler que « Qui peut le plus, peut le moins », mais quand même, 400° c’est presque la température de ma cuisinière quand je fais cuire de la tartiflette au four !… et heureusement que chaque fois que quelqu’un rate la cuisson de sa tartiflette au four, on est encore loin de créer une catastrophe mondiale !
On comprend alors pourquoi il faut être si minutieux dans la mise en œuvre de cette énergie, et pourquoi un simple grain de sable dans le processus (ou une négligence humaine) peut créer un emballement dans des proportions qu’il nous est difficile de maîtriser !
Et si je ne me trompe pas, c’est ce qui s’est passé pour Tchernobyl, et c’est aussi ce qu’on craignait pour Fukushima, le fameux "syndrome chinois".
Pour terminer sur l’analogie avec la chaleur des volcans… certes c’est un exemple anecdotique, mais finalement et tout comptes faits, pour simplement chauffer de l’eau à 300° ça coûterait sûrement moins cher d’installer des grosses turbines dans le magma d’un volcan que de construire une centrale nucléaire ! Et probablement aussi moins cher de transporter l’électricité produite à partir de la chaleur de volcans même si elle provient de quelques régions volcaniques situées à l’autre bout du monde !