Beaucoup de réflexions un brin désordonnées mais intéressantes!
la monnaie n'est pas un problème : c'est un outil bien utile
Par rapport à un système "primitif" de dons ou de partage, la monnaie joue le rôle de "fluidifiant" des échanges: en ce sens elle est utile dès lors que la communauté comprend un nombre important d'individus.
Cet avantage comporte en lui-même son inconvénient: la monnaie détache l'échange de son caractère personnel, après paiement il n'y a plus de lien entre vendeur et acheteur; c'est ce qui explique les dérives de ce système, dérives qui n'en sont pas vraiment, donc.
La logique interne d'un système rend inopérant une critique moralisante du type: "il faut moraliser le capitalisme" ou "il faut contrôler la spéculation financière".
Sans porter de jugement de valeur, ceux qui ont compris cette logique et donc l'appliquent, sont plus cohérents que les plus "modérés" ; il faut simplement comprendre que cette logique est néfaste plutôt que de s’en prendre aux "banqsters" ou autres étiquettes poujadistes...
Concernant la "liberté" de travailler, c’est une formulation un peu surprenante, dans la mesure où c’est surtout une obligation : j’échange un temps de ma vie contre des biens ou services produits par d’autres qui font le même sacrifice… On voit là que le travail est lié à la spécialisation et donc à l’échange.
Il ne faut pas faire la confusion entre travail et utilité : il y a travail et donc valorisation par un gain (paye, bénéfice) seulement si la quantité de biens susceptibles d’être échangés à l’intérieur d’un système référentiel précis est réalisée.
Tout travail
inutile ou nuisible rentre donc également dans cette définition.
En revanche, une activité utile comme surveiller/éduquer des enfants, sauver quelqu’un de la noyade, pour ne donner que quelques exemples n'entrent pas en ligne de compte, dès lors qu’ils ne font pas l’objet d’échange.
Notons un point important et paradoxal, ce secteur informel* est extrêmement important et
seule son existence permet le fonctionnement du secteur marchand.
l'argent est indispensable pour bien travailler
Ce ne serait pas plutôt l’inverse ?
Le travail est recherché d’abord et avant tout comme moyen d’obtenir des revenus (bien entendu il y a également la recherche d’un statut social, mais celui de rentier pourrait fonctionner parfaitement !).
Intéressant cette remarque de
Bernardd:
On voit bien que la monnaie ne résoud pas le problème de l'appropriation des ressources naturelles lointaines : parlons des donc des ressources minières en générale, volées à d'autres peuples, par les armes et l'escroquerie.
Effectivement, l'échange
via la monnaie serait une modalité pacifique si les termes de l'échanges étaient équitables; malheureusement les valeurs sur lesquelles s'effectuent ces opérations ne font que refléter les rapports de force respectifs et nullement la valeur intrinsèques des biens considérés.
Par ailleurs il est plusieurs cas où la monnaie est superflue.
a- une société animée par une volonté d'ascétisme renoncerait volontairement à l'accumulation de marchandises et, de ce fait, réduirait les échanges à peu de chose.
b- le pillage, comme le souligne
Bernardd est une autre possibilité.
c- enfin, le don ou le partage (ce dernier étant le plus répandu), déjà évoqués.
*qui s’étend également à l’intérieur du système marchand : par ex., le commerçant ou l’artisan qui fournit à son client le bon conseil y participe pleinement, quoique en étant en contradiction formelle avec sa finalité.