Moi j'y étais, à la conférence, puis au rassemblement. Je vous paye mon roman, sortez les bières et le café !
La conférence :
D'après les journaux, on était à peu près 5000 au Zénith qui était pas tout à fait plein. L'organisation était parfaite. Un public assez varié, mais tout de même marqué par de nombreux jeunes (- de 30 ans). J'arrive vers 13h30 avec mon papier d'invitation, je passe la sécurité et je rentre dans les gradins où il faisait très chaud. Au passage, diverses assos, notamment les mouvements végétariens ainsi que Stop-EPR, distribuaient force tracts. Présence prévisible aussi de nombreux militants Verts. La conférence commence à 14h, après une attente meublée par des chansons ecolos chantées par des enfants qui, il faut le dire, étaient d'une niaiserie plutôt décridibilisante. Enfin passons. On a le temps de voir sur les écrans
le visage de plusieurs "VIP" : Bertrand Delanoë, Hugues Auffray, Alain Bougrain Dubourg, Luc Besson (si !), et d'autres que j'ai oublié.
On entre dans le vif du sujet, extinction de la salle et une voie qui nous annonce l'entrée en scène de Hulot : standing ovation !
Ensuite la conférence prend son cours, avec des moments plus ou moins interessants. Je vais résumer le contenu, et citer quelques phrases marquantes qui m'ont bien plu.
Nicolas Hulot a résumé le Pacte, annoncé les 700.000 signatures (applaudissements). Il a affiché sa satisfaction devant l'ampleur prise par le pacte. Il nous a décrit son sentiment que les choses commencent à bouger. Il a rendu grâce aux efforts fournis par les candidats et a déclaré leur faire confiance et vouloir travailler avec eux, et avec le futur président (il a pas vraiment d'autre choix).
Il a aussi bien fait comprendre qu'il n'était pas dupe de la situation environnementale et politique, que bien sûr, il y a toutes les raisons de désespérer, mais qu'en aucun cas il ne fallait céder au fatalisme. Qu'il fallait refuser de rentrer dans les deux attitudes qui polarisent les humains face au désastre environnemental : les "pessismistes déprimés", et les "fatalistes désabusés". Il a appelé à "Entrer en résistance contre le fatalisme". Il a surtout eu cette très belle phrase qui est vraiment celle que je retiens de toute cette journée :
"Nous devons remplacer le pessismisme de l'intelligence par l'optimisme de la volonté."
Je pense que ça résume tout à fait à la fois nos sentiments de désespoir et de perdre notre temps dans un combat trop incertain, mais aussi notre devoir de ne pas baisser les bras parce que après tout, on a pas d'autre choix et qu'on ne peux qu'espérer mieux. C'était très bien dis, très bien vu. Une belle formule donc.
Le reste consistait en un rappel des fait et un sacerdoce écologique somme toute assez classique.
Hubert Reeves (très applaudi) a été fidèle à lui même. Discours sur l'échelle du temps et de l'univers pour rappeler l'insignifiance de l'humanité, discours écologiste classique, un peu trop fleur bleue à mon goût. Rien de neuf. Il a quand même souligné que l'écologisme et la modération auquel nous devons tendre ne signifie pas le retour à l'age des cavernes parce que de toute façon "y a pas assez de cavernes pour tout le monde".
Edgar Morin, philosophe de son état, a fait un discours intéressant que je ne pourrais pas bien vous rendre. Il a présenté la Terre et la société des Hommes comme un système vivant menacé qui se retrouve en situation soit de mourir, soit de muter pour atteindre une nouvelle forme, comparable à une chenille qui mute en papillon.
Maud Fontenoy a fait irruption en guest star. Fraichement rentrée de son tour du monde en solo à contre courant, elle a témoigné des changements climatiques dont elle a été témoin sur son bateau, et a fait un clin d'oeil en appelant à ne pas hésiter à aller à contre courant. On notera par ailleurs qu'il s'agit d'une très charmante personne, ce qui ne gâche rien.
Charles Aznavour devait être présent mais a semble t'il été retenu par des problèmes de santé. Il a envoyé un message écrit. On notera que la conférence s'est terminé par le clip "La Terre meurt" sorti du dernier album d'Aznavour. Trouvable sur youtube et consorts.
Il y a eu aussi une jeune femme signataire du pacte qui nous a lu un texte de son cru basé sur une variation (assez consensuelle) du "I have a dream" de Luther King.
Pour finir, carton rouge au militant végétarien anti-abattoirs qui a, à deux reprises, beuglé ses slogans, interrompants les conférenciers. Un peu de tenue aurait été appréciée.
Voilà pour la conférence, ensuite tout le monde est sorti à 15h30 prendre le frais car il a fait très chaud, boire un coup, discuter un peu et filer au Trocadéro pour le rassemblement.