Christophe a écrit :
Tiens cela me fait repenser à la Belle Verte:
Ah belle référence.
Coline Serreau voit souvent très juste même dans le politiquement incorrect...
Christophe a écrit :
Tiens cela me fait repenser à la Belle Verte:
Christophe a écrit :Ah mince !! J'ai trompé pour Wiston !!
Mais comme on est (monde occidental) en démocratie capitaliste l'écart est...disons...petit
MARCHÉ : CES MATIÈRES PREMIÈRES DONT LA CONSOMMATION VA EXPLOSER D'ICI 2060
samedi 27 octobre 2018
Selon l'OCDE, la consommation de matières premières de la planète va doubler en un peu plus de 40 ans.
L'utilisation de matières premières devrait doubler d'ici 2060, exerçant une pression "deux fois plus forte qu'aujourd'hui" sur l'environnement, prévient une étude de l'OCDE mise en ligne cette semaine. "L'utilisation mondiale de matières se montera à 167 gigatonnes (NDLR : soit 167 milliards de tonnes) en 2060, contre 90 gigatonnes actuellement", affirme l'étude de l'Organisation pour le développement et la coopération économiques (OCDE) intitulée "Perspectives mondiales des ressources
Le rapport, qui s'attend à ce que cette hausse soutienne "l'expansion de l'économie mondiale et l'élévation des niveaux de vie", redoute toutefois de fortes conséquences sur l'environnement. "Si aucune action concrète n'est prise pour relever ces défis, il est probable que l'accroissement prévu de l'extraction et du traitement de matières premières (...) aggrave la pollution de l'air, de l'eau et des sols, et concoure notablement au changement climatique", prévient l'OCDE.
Le boom des infrastructures touche à sa fin
"La diminution progressive des activités manufacturières au profit des activités de services et l'amélioration permanente de l'efficience de l'industrie, qui limitent la consommation de ressources par unité de PIB, ne l'empêcheront pas", ajoute-t-elle. "Sans elles, les pressions exercées sur l'environnement seraient pires encore", souligne l'institution, qui table également sur une "stabilisation de la demande en Chine et dans les autres économies émergentes, le boom des infrastructures y touchant à sa fin".
La consommation de sables et graviers devrait ainsi exploser, passant d'environ 24 gigatonnes en 2011 à près de 55 gigatonnes en 2060, soit une explosion de la demande de plus de 129%. Sur la même période, l'utilisation de calcaire, de charbon bitumineux, d'argile, de biomasse ou encore de bois devrait également s'envoler. A noter que la consommation de pétrole non raffiné serait quasi stable, selon ces projections.
50 milliards de tonnes d’équivalent CO2
Par grande famille de matières premières, c'est l'utilisation des métaux qui va croître le plus rapidement, passant de 8 à 20 gigatonnes de 2011 à 2060. La consommation des ressources minérales non-métalliques passerait elle de 37 à 86 gigatonnes. Celle des énergies fossiles de 14 à 24 milliards de tonnes et enfin l'utilisation de biomasse bondirait à 37 milliards de tonnes, contre 20 milliards en 2011.
L'utilisation de matières premières par personne et par jour augmenterait sur la période de 33 à 45 kilogrammes.
"L’extraction et la combustion de combustibles fossiles et la production de fer, d’acier et de matériaux de construction sont d’ores et déjà responsables d’une grande partie de la pollution de l’air et des émissions de gaz à effet de serre", note l'OCDE. "En l’absence de nouvelles mesures de réduction, l’ensemble des émissions imputables à la gestion des matières passera, selon le rapport, de 28 à 50 gigatonnes d’équivalent CO2 d’ici à 2060", détaille l'organisation.
La transition écologique a échoué, vivons avec l’idée d’effondrement
Il est bien difficile de parler d’effondrement dans les associations écologistes, ont observé les auteurs de cette tribune. Ils constatent que l’idée de transition écologique a échoué, et estiment que le concept d’effondrement, loin d’être anxiogène, pousse à agir avec humilité à la mesure de chacun.
Valérie Garcia est sophrologue et Marc Pleysier est ingénieur. Ils vivent dans le Béarn, dans un écolieu collectif, décroissant, et ouvert sur l’extérieur. Ils reviennent d’un tour de France à vélo sur le thème de l’effondrement.
Depuis quelques années, le sujet de l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle s’impose, notamment en francophonie avec le livre Comment tout peut s’effondrer (Pablo Servigne et Raphaël Stevens, éditions du Seuil, 2015).
Conversations entre amis, dans notre groupe local Amis de la Terre, podcasts, web-séries, articles… le sujet nous interpelle fin 2017 et, en avril 2018, nous partons à vélo pour un voyage d’étude sur le sujet. Après deux mois et demi à travers la France, 21 animations publiques, environ 500 personnes rencontrées et encore deux mois pour rédiger une synthèse de notre étude, nous avons appris au moins deux choses :
D’une part, le public, en tout cas celui que nous avons rencontré, est en demande d’espace de discussion sur le sujet de l’effondrement, sujet qui ne fait donc pas fuir, sujet pas plus démoralisant ou démobilisant qu’une soirée bien documentée sur le risque climatique. De nombreux participants nous ont remerciés pour ces moments d’échanges, cette occasion d’exprimer leurs doutes, leurs peurs et leurs espoirs.
D’autre part, alors que nous collections le plus méthodiquement possible des avis et émotions sur le sujet, nous avons voulu porter le débat au niveau national dans notre organisation. L’accueil fut beaucoup plus froid. Il aura fallu beaucoup de persévérance et de naïveté de notre part pour que nous aboutissions finalement à un groupe de travail interne sur le sujet, réunissant quelques autres muselés.
Il semble bien qu’aucune stratégie ne fonctionne
Il semble bien que les plus agressés par le sujet de l’effondrement soient ceux qui portent la stratégie dominante du mouvement écologiste, la « transition », que notre petit groupe de travail a définie comme ceci : « Mouvement ayant pour objectif la transformation progressive de nos sociétés industrielles en sociétés soutenables, c’est-à-dire ne dégradant pas le milieu naturel qui leur permet d’exister. » Dans le mouvement de la transition, le constat est aussi terrible et catastrophiste que dans les groupes traitant d’effondrement. Mais la stratégie en place ne souffre pas de voir apparaître ce mot : le but est de mobiliser largement pour éviter l’innommé, car il n’est pas trop tard, il nous reste 10 ans, ou cinq, ou deux, suivant les sources. La nécessité de stopper la machine extractiviste est clairement exprimée, les méchants sont clairement identifiés, banques et multinationales. Mais les conséquences de cette transition sur notre mode de vie, notre consommation et notre niveau de confort sont, elles, plutôt discrètes dans cette communication léchée. Le mot « décroissance » est utilisé, il aura fallu 10 bonnes années pour qu’il soit adopté, mais le mot seul suffit, sans donner de détails, au risque qu’ils soient démobilisateurs.
Exemple parmi d’autres de ce désaccord au sujet de l’effondrement, nous avons lu récemment sur Reporterre que le catastrophisme écologique aurait échoué, preuve en serait la démission de Nicolas Hulot, son plus médiatique représentant, jetant l’éponge et constatant son impuissance : l’argumentation ne nous a pas convaincu. Néanmoins, nous partageons le constat de l’échec de ce catastrophisme éclairé, ainsi que celui de toutes les autres approches de la question écologique. Car il semble bien qu’aucune stratégie ne fonctionne : la probabilité du pire ne cesse de croître, son échéance se rapproche et le chantier pour l’éviter apparaît de plus en plus irréalisable. C’est le mouvement écologiste dans son ensemble qui est en échec, et bien peu de ses porte-paroles semblent disposés à le reconnaître.
Le changement de direction de la société, après plusieurs décennies de luttes écologistes, a-t-il été opéré ? Non, ces luttes ont seulement apporté quelques victoires à la marge.
Ce qui était appelé « changement de société » ou « révolution » dans les années 1970 et qui se nomme maintenant « transition » ou « changement de système » est-il en cours ? Non, la transition en est toujours au stade de la théorisation et de la médiatisation.
L’effondrement n’est plus un avenir à éviter, mais une période qui s’ouvre, une période à vivre
La proportion de militants qui portent cette transition est-elle plus importante que pendant les années 1970 ? Nous en doutons, même si récemment des branches hyperactives mobilisent un nombre important de jeunes. Combien de personnes pour le Tour Alternatiba ? Quelques milliers. Combien de personnes dans la rue pour la mort de Johnny ? Des centaines de milliers. Combien de personnes pour les récentes Marches pour le climat ? Quelques dizaines de milliers. Combien de personnes dans la rue pour le dernier épisode footballistique ? Des millions. La population, malgré sa passivité actuelle, est-elle prête à accepter les changements qu’induirait une transition à la hauteur des enjeux ? Non, il faudrait pour cela un retournement complet de la propagande médiatique et encore 10 à 20 ans d’éducation populaire intense.
Vraiment, le compte n’y est pas pour que nous puissions scander « Alternatiba, la transition est là ! » ce que nous avons pourtant fait le 6 octobre à Bayonne, portés par un grand élan d’enthousiasme et d’illusion collective.
L’effondrement est inévitable et cela ne veut pas dire démobilisation générale, cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus rien à faire. Cela veut dire que nous devons être plus modestes, plus humbles.
Nous avons perdu sur l’objectif principal, rendre nos sociétés écocompatibles, mais la vie et les luttes continuent. La plupart de nos actions passées et en cours restent pertinentes mais l’objectif global est à reformuler.
L’effondrement n’est plus un avenir à éviter, il n’est pas non plus un événement à passer mais une période qui s’ouvre, une période à vivre, une période qui sera brève à l’échelle de notre civilisation mais probablement longue dans nos agendas d’écologistes. Créer des espaces de résilience, préserver de l’humanité et de la dignité au sein de la tourmente, accueillir tous ceux qui voudront bien nous rejoindre sont des objectifs certes plus modestes que celui de la transition de l’ensemble de la société mais ils sont à notre mesure.
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