izentrop a écrit :Excellent résumé de la situation ... par contre j'ai du mal avec la solution proposée ...
Assez en désaccord complet avec l'analyse fournie par ce Patrick de permavillage… Et encore moins avec sa conclusion (très simpliste il est vrai)…
- l'auteur appuie toute sa démonstration sur une pénurie en énergie (identifiée à une pénurie de pétrole, de façon un peu réductrice me semble-t-il) qui conduirait immanquablement à un effondrement. Je crois qu'il confond complètement la phase historique du "tout pétrole" (tout pétrole d'ailleurs assez relatif) que nous venons de vivre avec un besoin fondamental de l'humanité, alors que ce n'en est qu'une forme.
- Rappelons que la disponibilité d'énergie est aujourd'hui quasi illimitée, et surabondante, si l'on ne se limite pas au seul pétrole et à son pic; le charbon est aujourd'hui la première énergie fossile utilisée, le gaz a des réserves estimées plus importantes que celles du pétrole, les énergies renouvelables sont infinies à l'échelle de l'homme, l'énergie nucléaire laisse plusieurs millénaires de réserves pour ce qui est de la fission (même en multipliant sa consommation par 20 ou 30), la fusion elle donnant accès à une durée quasi infinie.
- cette histoire de "peak oïl", rebattue à loisir par les effondristes, est certes imparable sur le plan mathématique; mais ce raisonnement est appliqué sans prudence à un monde humain un peu plus complexe et dont les données initiales sont loin d'être aussi rigoureuses qu'un raisonnement mathématique: ici, nul ne connait les réserves exactes, ni les fluctuations de la consommation, et sont oubliées toutes les possibilités de substitutions en matière d'énergie; dans un cadre aussi flou, aussi peu formel, il est imprudent de prévoir un peak oïl pour telle ou telle date, peak oïl qui a d'ailleurs toutes chances de prendre l'aspect de plateaux, ou de montagnes russes, comme on le voit à l'expérience. La seule chose que l'on peut affirmer, c'est que le pétrole finira par se tarir, la terre ayant une taille limitée. Je préfère de beaucoup le concept de criticité développé par le CNRS à propos de diverses ressources minérales, elles aussi en voie d'extinction…
- en tout état de cause, si pénurie il y aura, elle concernera, me semble-t-il, d'abord un certain nombre de métaux et/ou de terres plus ou moins rares, en situation critique, ainsi que divers minerais essentiels à la survie de l'humanité (les phosphates par exemple), ce dont il est au moins aussi urgent de se préoccuper, plutôt que celle de l'énergie…
- s'il y a urgence à sortir des énergies carbonées, ce n'est pas à cause d'une hypothétique pénurie d'énergie, mais parce que l'impact de ces énergies carbonées sur le climat est tel qu'il est criminel d'attendre; si nous continuons à brûler pétrole, méthane et charbon jusqu'à épuisement, l'état du climat et de l'humanité sera tel qu'énergie ou pas, une pénurie n'aura plus aucune importance.
Quant aux propositions finales ( la vie en petites communautés autarciques de 150 individus environ), elles me paraissent tellement fausses et fantaisistes (mais elles ne me font pas rire, puisque certains humains ont réussi à imaginer cela) que je ne souhaite pas argumenter. Mais elles procèdent d'une erreur fondamentale sur l'humanité (même si elle fonctionne selon le mode "r", à moins que ce soit K) et sur les rapports interhumains… Notre village, aujourd'hui, c'est la planète, et on ne reviendra pas en arrière, même si l'on fait semblant de revenir en arrière… Ce qui ne règle évidemment aucun problème...