humus a écrit :Amis sympathisants, vos réactions étaient prévisibles et ce n'est toujours pas ma question.
En quoi accroître le pouvoir d'achat des pauvres, avec un fléchage prix autoritaire incitant à acheter de la nourriture Bio (ou autre agriculture plus vertueuse) , serait favoriser la croissance et serait filialement délétère ?
Pas la peine de me sortir vos éternelles généralités, je les ai déjà eu au moins 3 fois.
Du concret et du précis svp.
Eh bien en fait c'est assez simple, et toi qui suit (je crois) Jancovici devrait déjà l'avoir identifié puisqu'il en parle.
La transformation de l'état de l'environnement se fait grâce à de l'énergie. Cette énergie (celle que les humains utilise) est aujourd'hui dans sa très vaste majorité non renouvelable et émettrice de CO².
Le pouvoir d'achat, c'est juste une capacité supplémentaire d'accéder à la transformation de l'environnement. Donc, d'émettre plus de CO².
Quand bien même tu le fais sur des activités peu/moins éméttrices, elles ne sont jamais neutres (ou presque jamais, y compris l'agriculture, ne serait-ce que pour le transport), et donc le bilan global est "défavorable" point de vue CO² (et il est favorable sur plein d'autres plans)
Evidemment, ce n'est pas -d'un point de vue purement logique- fatal, dans le sens où si l'activité liée au pouvoir d'achat est au moins neutre en émission, ton surplus étant 0, tu peux le multiplier par ce que tu veux ça ne changera rien. Ce modèle a existé, pendant des millénaires, mais avec 10, 100, 1000 fois moins d'humains. A population actuelle, personne ne parvient à montrer une seule filière viable et neutre. Aucune ! Car il faut tenir compte des filières amont qui permettent l'existence de ladite filière. L'acier des éoliennes, pour prendre cet exemple, est fabriquée à l'aide d'acieries qui tournent au charbon. et aussi des filières aval, comme souvent, le transport. Pour l'agriculture, bio ou pas, il faut tenir compte d'une filière amont qui permet de fabriquer les machines et les faire avancer (tracteurs ou autres), et d'une filière aval (camions, hangars, stockage...) qui permet de rendre accessible la production...pas si simple.
Maintenant, est-ce que d'un point de vue CO² et moral, si on construisais 0 yachts et qu'on consacrait la même quantité de PIB à l'agriculture, ce serait -probablement- mieux à tous points de vue (surtout quand t'as pas de yacht quoi.), mais ce n'est pas quelque chose qui se décide seul.
On peut même élargir notre propos plus loin : dans notre système actuel, toute production de richesse (au sens économique...) se faisant à l'aide de notre appareil de transformation "global" qui tourne avec ce mix d'énergie :
https://www.gazprom-energy.fr/gazmagazi ... l-en-2020/, va générer du CO². Donc, créer de la richesse, c'est rajouter du CO².