Avis sur la peinture isolante genre Thermacote, info ou intox ?

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par Obamot » 15/07/11, 18:28

Tant que personne n'a essayé, bien que septique, difficile d'avoir un avis définitif.
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par dedeleco » 16/07/11, 02:02

Dans les dewar et aussi la Nasa , ce type se super-isolation réfléchissante marche très bien sous bon vide !!
Donc c'est tout essayé !!
Et lorsque on met de l'air atmosphérique l'isolation tombe à celle de l'air pour la même épaisseur d'isolation !!

Donc c'est tout essayé sur les dewar à vide cassé et qui n'isolent plus !!!
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cas1948
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Peinture isolante: une arnaque?




par cas1948 » 01/12/11, 21:14

je ne suis pas un spécialiste des peintures, mais j'ai eu l'occasion sur un chantier industriel en 2005 de voir une application d'une de ces peintures, dites isolantes -en l'occurrence SUPERTHERM.
Il s'agissait en l'occurence de protéger les bétons d'une conduite contre un air surpressé pouvant atteindre des températures de 115°C, et pouvant être chargé de substances agressives.
Environ 3600 m² de parois ont été traités par application d'un primer d'accrochage résistant chimiquement (RUST GRIP) et application en deux couches sous ventilation forcée d'une peinture acrylique (à base d'eau), la dernière couche seule étant d'un blanc laiteux étincelant et d'aspect rugueux (comme un crépis). Nom: SUPERTHERM
Après séchage, il était possible de marcher dans la conduite sans abimer cette peinture.
Je n'ose à peine imaginer qu'il y avait tromperie sur le produit, ça représentait à l'époque un investissement estimé à 300000 euros.
Quoi qu'il en soit, je constate qu'il était attendu de ce revêtement une caractéristique bien précise: isoler, sur une épaisseur de max 3-4 mm, une paroi en béton, de manière que sa température reste inférieure à 60-65° environ. Vu que la conduite était fermée et dans le noir absolu, en surpression de 1,2 atmosphère, et avec des vitesses d'air de 3 à localement 6 m/sec, il va de soi que ses caractéristiques thermiques ne résultaient pas d'effets de réverbération, et étaient peu affectées par les conditions de convection forcée régnant le long des parois.
Par conséquent, je suppose que le fabricant comptait réellement sur un coefficient de conductivité lamda excessivement faible, et était prêt à le garantir.

Cela m'incite à penser qu'il n'y a pas volonté d'arnaque dans son chef, et que ce genre de peinture pourrait servir dans le bâtiment courant, où les contraintes d'utilisation sont moins sévères...
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Christophe
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par Christophe » 01/12/11, 23:06

Merci pour ce témoignage pointu comme je les aime.

Est il envisageable que cette peinture puisque rugueuse, utilisait le principe de l'augmentation de la couche limite pour créer une couche d'air plus immobile sur le béton, donc couche isolante? Couche limite qui n'existe plus sans écoulement...

Donc l'application que tu décris avec écoulement aéraulique est tout de même bien différente des peintures domestiques...

C'était pour quelle application précisément? (si c'est pas indiscret)
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par dedeleco » 01/12/11, 23:52

Problème de physique basique pour tester l'assimilation des connaissances physiques !!
La couche limite peut être un peu changée par l'immobilisation de l'air partielle par la rugosité, mais pas de miracle, l'épaisseur d'air ne dépassera guère l'ampleur de rugosité !!
Il faut regarder de près les conditions réelles avec béton bon conducteur,
On en série la résistance thermique du béton bon conducteur avec une couche d'air et de peinture mauvais conducteurs d'environ 5 à 10mm max d'air immobile .
Donc il faut calculer la T en surface du béton qui dépend des épaisseurs et rapport de conductivité thermique (béton 80 fois plus conducteur que l'air
http://de.wikipedia.org/wiki/Temperatur ... %A4higkeit
) et donc pour avoir une T à mi chemin entre les 115°C de l'air et 20°C en surface du béton de l'autre côté, on peut avoir un béton 80 fois plus épais que la couche limite d'air et peinture isolante (elle peut être épaisse aussi) !!
Il s'agissait en l'occurence de protéger les bétons d'une conduite contre un air surpressé pouvant atteindre des températures de 115°C, et pouvant être chargé de substances agressives.

je constate qu'il était attendu de ce revêtement une caractéristique bien précise: isoler, sur une épaisseur de max 3-4 mm, une paroi en béton, de manière que sa température reste inférieure à 60-65° environ. Vu que la conduite était fermée et dans le noir absolu, en surpression de 1,2 atmosphère, et avec des vitesses d'air de 3 à localement 6 m/sec, il va de soi que ses caractéristiques thermiques ne résultaient pas d'effets de réverbération, et étaient peu affectées par les conditions de convection forcée régnant le long des parois.

passage de 115°C à 60°C avec béton de quelle épaisseur ??
soit 55°C sur 4mm pour un béton conducteur sur 60°C de différence entre ses faces, qui donc peut avoir une épaisseur 80x60/55=87 fois celle de l'air de couche limite (3 à 5mm environ) et peinture environ 5mm+4mm=9mm soit 87x9mm=78cm environ d'épaisseur de béton possible .
Donc parfaitement possible, pas d'arnaque, si le béton n'a pas l'épaisseur de celui d'une cuve de réacteur nucléaire !!

On joue sur le facteur énorme entre les conductivités thermiques entre béton et air plus peinture.

Mais ce n'est pas une isolation forte, juste fonctionnelle avec un bon flux thermique dans le béton, et donc inutilisable pour isoler une maison.
C'est plutôt du genre des poils épars qui isolent notre corps, si on en a assez, en vieux singe, comme moi, qui poussent plus sur le torse que sur le crane !!
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Peinture isolante: une arnaque?




par cas1948 » 02/12/11, 09:49

Bonjour,

ça me fait plaisir de lire vos réactions promptes et précises.

La protection était appliquée sur une paroi de 35 cm, et son but était bien d'empêcher la dégradation lente mais progressive du béton, sous l'effet des petites différences de coefs de dilatation des matériaux constitutifs (armatures, aggrégats, sables, ciment pauvre en clinker).

Elle a été préférée à une isolation par laine de roche de 10 cm et chemisage en acier inox, car il était impératif d'éviter l'entraînement de fibres minuscules dans le courant d'air surpressé et limitait les pertes de charges vu l'absence de réduction de section.

Pour votre information, il s'agissait de l'installation de soufflage d'air dans des bassins aérobies de la station d'épuration d'eau de Bxl Nord, où il fallait alimenter des diffuseurs de microlbulles placés au fond des bassins. Il était donc nécessaire de surpresser l'air de 1,2 bar environ, ce qui entraînait une élévation énorme de température (qu'il n'était pas économique de réfrigérer en amont).

Je reconnais qu'il s'agit d'une application très pointue du produit, mais il était intéressant pour tous de savoir qu'il avait été spécifiquement sélectionné pour sa résistance à haute température et son coefficient de conductivité extrêmement faible.

Cette dernière propriété peut intéresser le bâtiment courant.

En conclusion, je pense toujours qu'il ne s'agit pas d'une arnaque, mais le prix du procédé reste bien évidemment un élément dissuasif puissant.
La société anversoise Superior Products qui commercialise cette peinture a repris dans sa documentation des rapports d'esssais et des données assez convaincantes (quoique souvent en unités impériales!)

A+?
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par dedeleco » 02/12/11, 14:03

On doit pouvoir faire aussi efficace pour bien moins cher à mon avis avec une autre peinture à gros grains plastiques et il n'était pas nécessaire d'avoir 10cm de laine de verre !!
Les produits supérieurs sont souvent fort chers, 83€ le m2 de peinture, pour payer les connaissances et gagner plein de fric à payer les essais, études et spécialistes qui font payer beaucoup leurs connaissances cachées !!
On aurait pu mettre les plaques réfractaires de la navette spatiale, encore plus chères, qui supportent plus du millier de degrés !!

C'est pourtant élémentaire et basique en physique.
Il est quasiment scandaleux que vous n'ayez pas eu droit à ce calcul de conductivité thermique élémentaire, pour 300000€.
En comprenant bien, on évite des erreurs !!

Faites attention à ne pas avoir de région de béton (jonctions larges sur supports) trop épaisses qui vont évacuer moins bien la chaleur, et surchauffer localement.
L'épaisseur du béton 35cm me parait bien épaisse avec juste un facteur 2 de sécurité, que j'aurais eu tendance à augmenter avec du béton plus mince et plus ferraillé ?
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Peinture isolante: une arnaque




par cas1948 » 02/12/11, 21:06

Bonsoir Dedeleco,

je suis désolé de ne pas pouvoir apporter des données écrites pour te répondre...
Cette affaire date de 2005-2006, et je n'ai conservé aucune trace écrite des documents contractuels, notamment le calcul thermique béton+peinture- je n'en avais d'ailleurs pas le droit.
Quoi qu'il en soit, cette peinture d'origine américaine n'était ni un prérequis ni une exigence du client final, mais apparemment la solution la plus fiable retenue par l'entreprise de génie civil en charge des bétons et de leur protection, et avalisée par les autres intervenants.

En stade de consultation, une offre assez similaire d'un concurrent français n'a pas été retenue pour une question de durabilité semble-t-il.

Au vu de ces éléments, je ne peux pas croire qu'il y ait eu des irrégularités.

Cela me conforte dans l'idée que ce qui limite l'usage de ces peintures est leur prix prohibitif, et non une falsification ou une tromperie sur leurs performances.

Voilà, j'espère que tu pourras te satisfaire de cette réponse...

Cordialement

cas1948
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par Obamot » 03/12/11, 00:08

Heuh, là on dérive...

Ces peintures acrylique posées sur un primer à solvant (qui en fait est une sorte de sacrée colle s'infiltrant partout dans la maçonnerie...)... Sont tenaces et effectivement elles isolent... mais jusqu'où? Je peux désormais également faire un retour d'expérience sur un cas précis.

Tous les fabricants ont la leur. J'ai testé sur un chantier la Dulux Weathershield avec son primer de-la-mort-qui-tue... (elle avait été posée il y a dix ans) Et ce en zone tropicale... Et je confirme donc son efficacité si elle est appliquée dans les règles de l'art (et avec protection par masque respiratoire pour le primer => impératif):
— elle fait un film acrylique qui une fois sec se présente un peu comme un film/revêtement un peu caoutchouté, recouvrant tout l'ouvrage bord à bord... C'est au sens de son étanchéité qu'il faut comprendre le terme «d'isolation», car effectivement, rien ne passe au travers!
— ce film est durable: à peine quelques retouches locales dix ans après.
— et par sa nature «légère», il isole effectivement un peu (en l'occurence de la chaleur... mais dans des cas spécifiques comme la station d'épuration, là c'est idéal. Mais pour le froid ce n'est pas le bon produit qu'il faut).

Donc faut pas pousser non plus, le coef est ce qu'il est, mais JAMAIS il ne pourra remplacer 15 ou 20 cm de laine de roche ou de ouate de cellulose... Si ils avaient éventuellement opté pour cette solution, c'est probablement pour des questions de maintenance. Mais ces nouvelles peintures sont un «vrai miracle» si elles sont correctement appliquées.

Par contre pour le froid, aïe! Déjà une maçonnerie se comporte comme une gigantesque pile, et ceux qui ont lutté contre des «ponts thermiques» sévères en rénovation, riront aux éclats lorsqu'on leur présentera une «peinture isolante», tout au plus elle peut permettre une amélioration dans des cas où aucune autre solution n'est possible... Mais ça ne fera pas de miracle!

Dans le cas des usines d'épuration, ça se prête donc assez bien, et l'investissement vaut la peine, ce d'autant que l'entretien est facile et bon marché (tous les deux ou trois ans selon le type d'environnement) car le résultat d'ensemble est pérenne...
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par dedeleco » 03/12/11, 00:29

D'accord, sur le fait que cette peinture n'est pas une vraie isolation, qui de fait, ne diminue pas fortement la valeur des pertes thermiques, mais seulement protège et divise par deux l'échauffement à la surface du béton, grâce à la très bonne conductivité du béton, par rapport à la peinture plastique (20 fois moins) et à l'air de la couche limite (80 fois moins).
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