là j'ai plus qu'un gros doute sémantique. 0% d'accord!
Il ne devrait pas y avoir un
"bon surgonflage et un
"mauvais". Il y a surgonflage dans certaines situations: point barre. Si on augmente la pression pour un motif valable, ce ne devrait pas être considéré comme du surgonflage, mais comme une correction adaptée de la pression. Il faut faire attention à ces termes pour des questions d'assurances.
Ça faisait déjà un moment que ces questions me trottaient dans la tête et j'ai finalement essayé d'en faire une petite synthèse que je livre à votre critique.
La meilleure adhésion pour un pneumatique, est obtenue par un gonflage approprié (soit dans les normes). Lorsque l'on corrige la pression, on ne doit le faire que
très éventuellement dans des situations particuières, telle que lorsque le véhicule est très chargé, tout en sachant que dans ces situations là, il est impératif de rouler moins vite également. Le tout, selon la logique qui voudra que la pression des pneus soit impérativement être réajustée par la suite (après déchargement).
Question adhérence des pneus
Dans tous les autres cas, je suis absolument sûr — que ce soit sous la pluie où sur route sèche — que l'on obtient une meilleure adhérence avec la pression prescrite par le constructeur. Et pour plusieurs raisons:
1) La force centrifuge (f) qui augmente avec le poids (p) exercent une poussée latérale dans les virages:
... seront moins bien absorbées/contenues par un pneu surgonflé puisque l'on réduit la surface de contact au sol. Et donc sur route mouillée cette situation devient très dangereuse puisque le décrochage est soudain.
2) Si le constructeur donne une valeur de pression donnée, c'est bien pour la respecter et ça ne dépend pas de
"facteurs choisis à bien plaire par le conducteur" (lol). Des pneus surgonflés et à la limite du profil réglementaire n'évacueront plus rien du tout puisque la partie la plus usée en contact avec le sol n'aura presque plus de profil (i.e. usure prématurée du centre de la bande de roulement).
Donc faire colporter l'information selon laquelle on évacuerait plus d'eau avec un pneu surgonflé, peut s'avérer être "une croyance mortelle".
3) Rouler longtemps avec des pneus surgonflés alors même qu'ils auraient encore suffisement de profil (et dans la fausse hypothèse qu'un surgonflage évacuerait mieux l'eau) va dérégler la direction et provoquer un mauvais alignement qui au final va user encore plus les pneus du train avant et agraver la situation par une mauvise adhérence et donc une mauvaise tenue de route provenant d'un cumul d'erreur. Et c'est aussi le cas avec le sousgonflage:
Ce d'autant que comme le montre l'illustration ci-dessus de nombreux profils sont assymétrique (intérieur/extérieur) et donc ils ne sont vraiment pas faits pour n'avoir pas la pression correcte!
4) Si on a pris par mégarde un trottoir, ou lorsque l'on est contraint de le faire pour se parquer, on peut dérégler la géométrie et agraver la situation de mauvaise tenue de route par des pneus surgonflés, à l'insu de son plein gré.
5) Si il y avait des prescriptions meilleures pour la pression de gonflage des pneus, pour obtenir une meilleure adhérence en cas de pluie (ou sur route sèche) les constructeurs s'empresseraient de le dire, et les tests des revues automobiles en parleraient.
6) Il n'y en a pas, pour une simple et bonne raison qui se nomme: aquaplanage ou hydroplanage (ou encore
aquaplaning) qui signifie
"planer sur l'eau".
Ce phénomène dépend de l'aptitude du pneu à évacuer l'eau par: un dessin approprié, une largeur adaptée au véhicule, une pression "correcte".
Sur cette photo de Michelin, on voit que la zone de contact et la zone d'évacuation sont déjà dans une situation de conflit d'adhérence en temps normal:
...je vous laisse imaginer la situation avec un surgonflage...
Le point de la perte totale d'adhérence sera encore plus vite atteint.
7) Le facteur sécurité (i.e. la meilleure adhérence possible) devrait toujours passer AVANT le facteur économie (mais c'est vous qui savez ce que vous faites avec votre vie, par contre si vous prenez du monde dans votre véhicule, ou que vous sortez de route par votre faute et qu'une voiture vient en face... ne vous rendez pas coupable d'une perte de maîtrise en raison de pneus surgonflés, car si vous prenez un choix risqué pour vos passagers ou d'autres usagers de la route, les compagnies vous attendent au tournant en cas d'accident => pour réduire vos prestations à cause d'une négligeance! Pour une fausse croyance).
8} Il est faux de croire que sur autoroute on peut surgonfler en dehors des tolérances, puisque si les virages sont moins abruptes la force centrifuge augmente avec la vitesse et la gravité (i.e. le climax dans les courbes sur autoroute est atteint dans les virages se trouvant dans de fortes descentes, lorsque l'on se trouve dans des situations ou l'on est – de plus – contraints de réduire sa vitesse et de freiner en situation d'urgence
dans le virage, qui plus est avec un véhicule au maximum de sa charge...).
9) Des pneus usés et anciens, avec une gomme plus dure, vont encore moins adhérer si ils sont surgonflés.
10) Le surgonflage aura tendance à accroître quelques défauts d'un véhicule. Dans les cas de voitures déjà naturellement:
— survireuse (provoquant un tête à queue)
— sousvireuse (provoquant une sortie de virage).
Le risque est accru si la pression n'est pas la même sur tout le train de pneus.
11) Devoir constamment se rappeler que l'on a surgonflé pour tel ou tel motif, pour réadapter la pression ensuite (par exemple lorsque l'on sort de l'autoroute ou qu'on n'a pas encore préparé son véhicule aux conditions hivernales), est un risque supplémentaire en cas d'oubli (=> provoqué par exemple par la fatigue). Et tout le monde sait que tous les accidents sont la concordances de plusieurs facteurs matériels et temporels. En restant sur une pression donnée par le constructeur, vous éviterez à coup sûr au moins ce cumul là.
12) Last but not least: les suspensions. Elles ont été calculées en fonction d'une pression optimale des pneus, et non avec un surgonflage, qui les fera mal travailler, surtout dans les virages et réduira la tenue de route, notamment en cas de succession de bosses sur la route.
Donc une correction de la pression, ne signifie pas un surgonflage (ou un sousgonflage) et ne peut se faire que de façon réfléchie et ponctuelle (surcharge du véhicule, économie de carburant ...auquel cas, comme l'a dit Chrisophe, il est impératif de réduire sa vitesse), et non pas en tant que règle d'usage et toute situation. Et n'oubliez pas qu'en cas de dépassement des tolérances, le conducteur sera considéré comme fautif. C'est donc à vos risques et périls, ne jouez pas avec VOTRE sécurité, ni celle des AUTRES.