La Chine interdit l'importation de 24 types de déchets et crée la panique!

[sicetaitsimple]

@ Sicetaitsimple, je n'ai pas la prétention de changer le monde, je suis assez lucide sur ce point. Je n'ai malheureusement pas de possibilité plus efficace... mais ma position est essentiellement d'ordre moral.

Avoir une position "d'ordre moral" est assez simple en effet.

Mais dans la vraie vie, en France par exemple, est-ce que tu penses qu'une position " d'ordre moral" va d'un coup de baguette magique faire passer le volume de déchets de 100 à 20 ou 30, voire 50 ce qui serait déjà énorme ? Moi non.

Je suis encore plus surpris par un de tes commentaires précédents, où après que j'ai dit qu'à mon avis cette décision de la Chine était "salutaire", tu réponds "Salutaire, c'est loin d'être sûr". Donc si c'est loin d'être sûr on trouve une autre poubelle que la Chine? Ou on s'en occupe un peu, de nos déchets, en les réduisant et en les recyclant nous-mêmes?

[Ahmed]

Rappeler l'importance du "pourquoi" dans une société du "comment" me semble effectivement moralement important.

Comme je l'ai expliqué dans ce qui suivait la portion citée de mon message, l'aubaine qui consistait à refourguer des déchets que l'état de notre économie* ne savais pas traiter profitablement va disparaître et, de ce fait, va augmenter les charges, ce qui d'un point de vue très classique et factuel va plomber les comptes (et soulager la Chine), donc ce n'est pas favorable (au sens où c'était présenté comme une nouvelle opportunité de bénéfices). Maintenant, cela ne signifie pas du tout que je considère qu'assumer son mode de vie soit à rejeter: je doute seulement que ce soit facile dans une situation déjà précaire.
Je sais que cela ne changera rien aux grandes orientation systémiques, bien entendu, mais si cela avait comme conséquence une réduction drastique des emballages, j'en serais très heureux. Je doute cependant de l'ampleur possible des changements tant le secteur de l'emballage est lié à une forme d'organisation très dispersée et à la logistique lourde. L'avenir tranchera.

Je ne parle donc pas de la technique...

[sicetaitsimple]

Maintenant, cela ne signifie pas du tout que je considère qu'assumer son mode de vie soit à rejeter..........

........Je sais que cela ne changera rien aux grandes orientation systémiques, bien entendu, mais si cela avait comme conséquence une réduction drastique des emballages, j'en serais très heureux........

Je ne parle donc pas de la technique...

Voilà deux extraits de ton post sur lesquels nous pouvons nous retrouver. Mais pour faire ça il y a aussi ( bien sur pas que) de la technique.

Il y a aussi de l'éducation, des prises de conscience ( je pense que cette nouvelle sur les exports de déchets banals recyclables a surpris beaucoup de monde, moi le premier) et puis des coups de pieds au cul (de la réglementation et des incitations/pénalités financières).

[Ahmed]

Nous avons deux grilles explicatives différentes*, ce qui ne veut pas dire qu'elles ne se recoupent jamais!

Lorsque je dis que je ne parle pas de la technique, c'est parce que les modifications purement techniques ne posent pas, à mon sens, de problèmes insolubles, au moins pour de grandes catégories de déchets (il n'en va pas de même pour les matières dites "dispersées" ou les alliages/composites).

J'ai également été surpris de cette nouvelle, car si elle n'est guère étonnante fonctionnellement, il était impossible de prévoir que la Chine était déjà arrivée à ce point de saturation.

Concernant ton dernier paragraphe, je pense que la com' va "mettre le paquet" et culpabiliser les consommateurs avec des slogans bizarres,comme ceux qui ont actuellement cours, comme le "tri sélectif", appellation qui prête à sourire (ou le "développement durable"!)...
La coercition fera sans doute partie du lot, crédibilité oblige, mais au-delà de cette reconfiguration, le gaspillage restera le moteur de l'économie... reste à savoir comment ces deux contraintes contradictoires s'articuleront.

* Mais pas opposées...

[sicetaitsimple]

et culpabiliser les consommateurs

Mais c'est parfait de culpabiliser les consommateurs! Ca commence par là! Quand le consommateur sera de moins en moins demandeur d'emballages sophistiqués car culpabilisé (voire pénalisé), la distribution va s'adapter. Certes, encore une fois, pas en un jour.

[Ahmed]

Au départ, les emballages sont conçus pour résoudre les questions de logistiques et inciter à l'achat, donc pas le fait des consommateurs... mais une certaine rétroaction seconde est vraisemblable.
Je suis d'accord pour que les consommateurs agissent dans le bon sens volontairement, mais une culpabilisation serait inéquitable.

[sicetaitsimple]

Je suis d'accord pour que les consommateurs agissent dans le bon sens volontairement, mais une culpabilisation serait inéquitable.

Inéquitable? Faut savoir ce qu'on veut. Quand les sacs plastiques de caisse gratuits ont été interdits, ça a un peu râlé, aujourd’hui les gens arrivent avec leur(s) sac(s).

[Ahmed]

C'est une mesure minime, mais nécessaire et pas inéquitable: cela a seulement changé un peu les habitudes.
Sur le fond, les déchets (qui ne se résume pas aux emballages) sont l'autre face de la consommation: quels seront les choix? L'aspect coercitif implique que les décisions viennent d'en haut et soient de ce fait inéquitables, puisque visant "les autres"... (exemple: en quoi une restriction de l'usage de l'automobile gênerait ceux qui se déplacent habituellement en avion? Voila à quoi nous risquons d'être bientôt confrontés).
Le virage vers une inévitable société de post-consommation évoluera facilement* dans le sens de la facilité, qui est celle de l'autoritarisme, forme de gouvernement qui s'accorde à merveille avec l'oligarchisme.

* D'autant que liberté et consommation sont nécessairement associés, bien au-delà des simples apparences.

[sicetaitsimple]

Peut-être, mais là on parle du sujet de nos exportations de déchets divers et variés en Chine.

En mélangeant tous les problèmes et en disant que "ça vient du haut", il y a effectivement peu de chances d'avancer.

[Ahmed]

Il y a le risque de mélanger les problèmes, comme il y a celui de considérer chaque élément de la chaîne comme séparé et de traiter de la diminution des déchets sans établir le lien d'avec leur mode de production...
Par un paradoxe curieux, c'est par l'incapacité (temporaire, mais ça a quand même duré un bon moment) de la nature a éliminer les déchets que nous sommes aujourd'hui en capacité d'en produire tant, sans avoir réalisé l'évolution naturelle ultérieure...