Pétrus, tu écris:
je ne vois pas comment une monnaie impossible à réguler pourrait être plus vertueuse qu'une monnaie mal régulée. En l'absence de règles c'est la loi du plus fort qui prime.
Tu as raison, cependant note bien qu'une monnaie "régulée" ne l'est que par ceux qui ont le pouvoir de le faire et qui, de ce fait, agiront en fonction de leurs intérêts propres et de ceux de leur classe (en pratique les deux se confondent, bien entendu)...
Plus loin:
Le problème actuel n'est pas un manque de liberté économique, mais le manque de redistribution.
Le manque de redistribution ne peut se résoudre par une régulation quelconque, puisque la puissance d'agir de l'état dépend du volume de l'activité économique et que le fonctionnement de cette dernière (sa "liberté"), est cause des inégalités: c'est un cercle vicieux. Là où nous sommes en plein dans le sujet, c'est que l'expansion de l'industrie financière et donc l'éloignement correspondant de l'industrie matérielle (devenue incapable de générer suffisamment de valeur abstraite), dispense d'étendre une redistribution qui n'est plus nécessaire à la croissance économique telle qu'elle se déroulait dans les années soixante.
L'état providence s'estompe donc progressivement (c'est le rôle de l'état de gérer ce processus de désengagement en évitant des heurts trop violents) pour céder la place à un état gendarme. En effet, le consensus ne pourra pas subsister avec une part de gâteau qui rétrécit et un déséquilibre qui s'accentue en faveur de l'oligarchie: la contrainte externe* constitue l'autre solution.
* Voir, par exemple, les récentes déclarations de la ministre du travail qui souhaite un contrôle plus sévère des chômeurs.