Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?

Economie actuelle et développement durable sont-ils compatibles? PIB, croissance (à tout prix), développement économique, inflation...Comment concillier l'économie actuelle avec l'environnement et le développement durable.
Christophe
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Re: Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?




par Christophe » 05/03/24, 18:56

GuyGadeboisLeRetour a écrit :
Christophe a écrit :Oui parce que ce sont des nazes...qui n'ont rien compris aux lois de l'aérodynamique :mrgreen:

Sinon t'as trouvé où les 1000 cv ?


https://gravity.co/


BEURK !

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Demain j'essaye de calculer un rendement !
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Re: Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?




par GuyGadeboisLeRetour » 05/03/24, 18:58

Christophe a écrit :Demain j'essaye de calculer un rendement !

Pas la peine, c'est tellement délirant (1000 Cv pour 100 Kg à la louche) que ça ne vaut pas un calcul... économise-toi !
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Re: Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?




par Remundo » 05/03/24, 19:10

ces mecs là font le pire du pire,

ils combinent le vol stationnaire avec des petits réacteurs...

d'un autre côté, le cahier des charges est de faire voler le bonhomme avec le moins de poids possible.

ça doit être un peu dangereux ce merdier quand même... :roll:
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Re: Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?




par GuyGadeboisLeRetour » 05/03/24, 19:20

Information. Avec la guerre en Ukraine, une chape de plomb s’abat sur les médias russes

Difficile d’exercer le métier de journaliste en temps de guerre. En Russie, certains médias sont “avertis” ou bloqués par l’instance fédérale de contrôle et d’autres victimes d’attaques des hackeurs d’Anonymous. Le gouvernement prétend, pour sa part, créer le seul site officiel proposant des “informations fiables et vérifiées”.



Le 1er mars, le Parquet général de Russie a demandé “la limitation de l’accès aux ressources informationnelles” de la radio Écho de Moscou et de la chaîne de télévision Dojd, deux médias d’opposition respectés et très suivis, rapporte le quotidien Nezavissimaïa Gazeta. La chaîne indépendante était déjà inscrite au registre des “agents de l’étranger”. Le Roskomnadzor, l’instance fédérale de surveillance des médias, a aussitôt bloqué leurs sites Internet.

Selon les mots employés par le Parquet, ces médias publient “systématiquement et à des fins précises” des informations “appelant à des actions extrémistes et violentes contre les citoyens de Russie, à des atteintes à l’ordre public et à la sécurité publique, à la participation à des événements publics de masse en infraction à la législation et au renversement par la force du régime constitutionnel”.

En outre, souligne l’instance fédérale, “sur les sites d’Écho de Moscou et de Dojd sont diffusées des données mensongères sur l’opération spéciale de la Russie pour la défense des républiques de Donetsk et de Lougansk”.

Censure
“Nous n’avons reçu aucun avertissement officiel pour l’instant”, a déclaré le rédacteur en chef d’Écho de Moscou, Alexeï Venediktov, relayé par le site Lenta.ru. “Nous estimons que nous n’avons commis aucune infraction.”

Ces accusations, étayées par aucun exemple, aucune preuve, sont purement gratuites et insultantes pour les journalistes et les citoyens de Russie. Nous y décelons une composante politique, une mesure de censure interdite par la Constitution, et nous allons contester cette mesure.

Depuis le lancement de l’opération militaire de la Russie en Ukraine, le Roskomnadzor est intervenu à plusieurs reprises pour bloquer soit des contenus précis comme pour Taïga. info et TV2.today, soit des sites entiers, comme celui du journal étudiant Doxa, poursuit Lenta.ru. Le 26 février, Novaïa Gazeta et Mediazona ont été “avertis” et “priés de retirer certains contenus” pour avoir qualifié “l’opération spéciale” russe de “guerre”. Après un sondage réalisé auprès de ses lecteurs, Novaïa Gazeta a décidé d’obtempérer aux injonctions du régulateur russe afin de sauver son site.

Dès le 24 février, le Roskomnadzor avait prévenu les médias qu’ils ne devaient communiquer sur les événements en Ukraine qu’à partir des sources officielles russes. Des amendes pouvant aller jusqu’à 5 millions de roubles (40 000 euros) peuvent être appliquées dans le cas contraire.

Anonymous entre en scène
Au-delà de l’action du contrôleur russe, certains médias ont essuyé des attaques informatiques revendiquées par les hackeurs d’Anonymous, empêchant toute diffusion. Le site du grand quotidien économique Kommersant a ainsi été bloqué pendant trois jours. Les sites de Fontanka, Gazeta.ru et des Izvestia ont également été ciblés. Mercredi 2 mars, en début d’après midi, le site du tabloïd à grand tirage Moskovski Komsomolets était inaccessible.

La bataille de l’information se joue également sur les réseaux sociaux. Ainsi, comme le rapporte Kommersant, les gouverneurs de Russie se sont mis à défendre activement la politique du Kremlin sur les plateformes Internet occidentales. Cependant, leurs posts font de plus en plus souvent l’objet de blocages, notamment sur Instagram. En conséquence, “les gouverneurs russes se déplacent vers la messagerie Telegram de Pavel Dourov”. Une attitude compréhensible, estiment les experts, mais “ce service n’aura probablement pas la même efficacité de communication avec la population”.


1,4 million de “fake news” antirusses

Face à “l’avalanche de fake news sur le segment russe d’Internet”, la Commission mixte sur la société de l’information, créée en 2020 et chargée de lutter contre ce qu’elle désigne comme des “fausses informations”, s’est réunie le 1er mars, informe Kommersant. Selon son bilan, 1,4 million d’informations “relevant de la propagande antirusse” ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Il évalue par ailleurs les moyens mis en œuvre pour réaliser ces attaques à environ 1 milliard de dollars.

Pour Ekaterina Mouzilina, directrice de la Ligue pour un Internet sûr – une association d’opérateurs Internet appliquant la ligne de Moscou –, outre les “fausses informations”, on compte parmi les actions hostiles “les attaques DDoS, de la publicité ciblée sur les réseaux, l’utilisation de bots pour des appels téléphoniques aux citoyens russes contenant des informations visant à les effrayer sur les soldats tués”. Pour elle, “le but de telles attaques est de générer de la panique chez les citoyens ordinaires, les faire descendre dans la rue et les envoyer aux distributeurs sortir leur argent”.

Pour essayer de lutter contre cette situation, le gouvernement a annoncé le 1er mars l’ouverture d’un nouveau site officiel, baptisé “Nous expliquons.rf” (Obiasniaem.rf), qui fonctionnera sur le modèle du site créé pour informer sur la situation sanitaire dans le cadre de la pandémie de Covid-19. Les citoyens y trouveront “uniquement des informations vérifiées et fiables”.

Laurence Habay
https://www.courrierinternational.com/a ... ias-russes
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Christophe
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Re: Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?




par Christophe » 05/03/24, 21:23

GuyGadeboisLeRetour a écrit :
Christophe a écrit :Demain j'essaye de calculer un rendement !

Pas la peine, c'est tellement délirant (1000 Cv pour 100 Kg à la louche) que ça ne vaut pas un calcul... économise-toi !


T’as raison ils ne le méritent pas…n’empêche que cela me titille…Juste pour prouver le ridicule de la chose !

Zapata fait les mêmes conneries…et il est invité par Macron au 14 juillet… :roll: :cry: :lol:
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Obamot
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Re: Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?




par Obamot » 06/03/24, 11:09

GuyGadeboisLeRetour a écrit :
Information.
Avec la guerre en Ukraine, une chape de plomb s’abat sur les médias russes
Qu’est-ce que cette propagande fout ici?

Nous voyons encore ici un splendide exemple de manipulation du “Ministère de la vérité autoproclamée” qui nous affiche SA vérité!

En omettant délibérément et soigneusement d’autres vérités….

IMG_1457.jpeg
IMG_1457.jpeg (299.9 Kio) Consulté 1129 fois



Et le fait qu’en Russie, cela pourrait éventuellement être compréhensible, vu qu’elle est en guerre. Mais finalement pas de censure de l’info, il n’est juste plus possible de diffuser de “fake-News” alors que contre tous les médias russes en Europe, c’est “couic” concession d’émettre retirée: ÉNORME!….Mais évidemment, la configuration sophistique d’une cerveau comme celui de l’auteur du post, ne permet plus de voir les évidences. Ça aussi c’est un fait prouvé.
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Re: Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?




par fracass » 06/03/24, 11:59

Pour calculer un rendement faudrait connaître l'accélération que le bordel est capable d'infliger au bonhomme non ?
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Re: Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?




par Remundo » 06/03/24, 12:18

tandis que tous nos "mainstreams euroligarques" continuent de diffuser leurs mensonges pour justifier et prolonger la guerre sur le dos des classes laborieuses, et bientôt en prenant la vie de leurs enfants (hélas, ce qui est déjà le cas en Ukraine).

Hein La Hyène aux SMS Covidosecrets ?
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Re: Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?




par GuyGadeboisLeRetour » 06/03/24, 13:18

Témoignage. “J’ai participé à une émission de propagande de Russia Today”

Le directeur de la rédaction du quotidien italien “Domani” a participé à une émission politique de la télévision russe portant sur la guerre en Ukraine. Il livre un témoignage édifiant sur les stratégies mises en œuvre par la propagande à Moscou.


“Vous êtes libre de dire ce que vous voulez, mais gardez à l’esprit qu’il y a deux soldats qui sont prêts à nous exécuter si on dit quelque chose de travers.” Silence. “On plaisante, c’est de l’humour russe.”


Voilà comment débute l’enregistrement du talk-show de Russia Today (RT) – l’antenne de propagande du Kremlin – où j’ai été invité pour parler de la guerre. Je veux tester les limites de cette propagande et en comprendre les ficelles.

Tout a commencé dans une émission d’Otto e mezzo [“Huit et demie”]. Dans ce talk-show italien, je m’étais retrouvé quelques jours plus tôt à débattre avec Nadana Fridrikhson, une journaliste russe de RT et de la station de radio du ministère de la Défense.

Elle niait l’existence d’une quelconque censure en Russie et vantait les vertus du libre débat dans ce pays engagé dans une “opération spéciale” en Ukraine qui, assurait-elle, pouvait très bien être qualifiée de “guerre” à l’antenne sans risquer la prison. Parfait, lui écrivais-je après l’émission, nous allons voir ce qu’il en est vraiment : si vous m’invitez, je viens dans votre émission.

Elle a accepté, et c’est ainsi que je me retrouve à participer à deux talk-shows différents. Le premier sur RT, la chaîne russe qui relaie la vision du monde du Kremlin en plusieurs langues (elle s’adresse surtout à un public étranger et a été suspendue par la Commission européenne après l’invasion de l’Ukraine), et le deuxième dans une émission de radio de la station du ministère de la Défense russe.

“Savez-vous ce qui s’est passé le 2 mai 2014 ? ”

Les règles d’engagement sont a priori claires : aucun filtre, je peux dire ce que je veux. Ils posent les questions, je réponds à ma convenance.

Évidemment, quelques précautions ont été prises côté russe et l’émission de RT est enregistrée. Sur le plateau, Georgy Babayan et Nadana Fridrikhson me posent les questions en russe, je dois y répondre en italien. Un interprète assure ensuite la traduction dans les deux sens (je ne peux donc pas savoir ce qui est dit exactement). Après l’enregistrement, il faudra attendre près d’une semaine avant de pouvoir accéder à l’émission sur Internet. À la radio, le format est le même, sauf que c’est du direct.

Dans le débat diffusé sur RT, seuls les animateurs posent les questions. C’est un interrogatoire visant, semble-t-il, à démontrer que ceux qui condamnent l’agression de Poutine en Occident sont simplement mal informés. “Savez-vous ce qui s’est passé le 2 mai 2014 ?” me demande-t-on d’entrée de jeu. C’est une référence aux heurts d’Odessa, qui ont causé la mort de 48 personnes. Un des événements les plus tragiques des tensions qui ont suivi le mouvement de la place Maidan, à savoir le soulèvement contre le gouvernement russophile de Viktor Ianoukovitch.

D’après l’ONU, qui a retracé les faits, des violences ont été commises des deux côtés, russophile et antirusse, et il est difficile de dire qui est plus responsable que l’autre. Les observateurs de l’ONU supposent que ce sont les russophiles qui ont lancé les cocktails Molotov à l’origine de la tragédie. Mais les autorités ukrainiennes ayant mené des enquêtes très superficielles qui n’ont pas permis de facto d’en déterminer les coupables, les heurts d’Odessa sont devenus, dans la propagande russophile, le symbole des violences ukrainiennes.

À cette occasion, et à d’autres, je poserai cette question à mes interlocuteurs au cours de l’émission : “Quand bien même ces violences auraient été perpétrées à l’encontre des Russes, comme vous le dites, en quoi cela autorise-t-il l’armée russe à se livrer à des crimes du même ordre aujourd’hui en Ukraine ?” Pas de réponse, mais au moins ils me laissent parler.

Et puis il y a l’obsession du bataillon Azov. Les journalistes russes n’essaient pas de défendre les agissements de leur armée sur le sol ukrainien et ne feront même pas allusion aux opérations sur le terrain, toute la propagande tend à démontrer que les Ukrainiens l’ont bien cherché et que le pays doit être effectivement dénazifié. C’est pourquoi les journalistes énumèrent la longue liste des crimes des nationalistes d’Azov, qui ont des croix gammées tatouées sur le corps, etc. Et puisqu’ils ont été intégrés dans l’armée régulière ukrainienne, l’Occident livre donc également des armes aux nazis, affirme-t-on ici.

“Qu’est-ce que ça veut dire ? Vous allez tous les tuer ?”

Ces accusations ciblant les nationalistes ukrainiens, tous assimilés à des nazis, sont centrales dans le discours russe parce qu’elles permettent aux journalistes de RT de défendre l’unique argument à l’appui de cette “opération militaire spéciale” qui ne se passe pas aussi bien que prévu.

Après l’intervention de l’armée russe, les journalistes expliquent qu’“il n’y aura plus de nazis en Ukraine”. Sachant que, selon leurs critères, est soupçonnée de nazisme toute personne qui ne se range pas derrière Poutine, je demande : “Qu’est-ce que ça veut dire ? Que vous allez tous les tuer ?”

Ils parlent en russe, l’interprète ne traduit pas, puis ils me répondent : “Bonne question.” Et expliquent : “Nous ouvrons des corridors humanitaires, y compris pour les nazis d’Azov, ils ont notre sauf-conduit. Pour l’instant, cette offre reste valable et nous n’avons pas l’intention de tous les tuer.” Pour l’instant.

Mussolini et Porochenko

“Vous avez entendu parler de Stepan Bandera, n’est-ce pas ?” Bandera, c’est un mot-clé : quiconque le cite suit à l’évidence la feuille de route de la propagande poutinienne. Ce n’est pas une question d’actualité, puisque Bandera est mort en 1959. C’était un combattant nationaliste, antirusse, antisémite, complice des nazis. “Saviez-vous qu’ils avaient baptisé récemment des rues en son honneur en Ukraine ?”

Non, je ne le savais pas, mais la toponymie ne me semble pas très valable, comme argument, pour justifier l’intervention de chars russes dans le Donbass. “Et si, en Italie, ils donnaient le nom de Benito Mussolini à une rue ? Vous en avez une, à Rome ?” Même eux savent que ce n’est pas le cas, mais j’explique qu’il existe encore des quartiers entiers construits sous les fascistes et qu’on peut les trouver beaux malgré tout. Et que personne ne pense à commettre un carnage pour autant.

“Et l’allée des Anges, à Donetsk, vous connaissez ? En hommage aux victimes des nazis [ukrainiens] ? Et saviez-vous que l’ancien président Petro Porochenko avait déclaré que les petits Ukrainiens devaient aller à l’école et les petits Russes dans les caves ?” Ça continue comme ça un petit moment.

Les accords de Minsk dans le viseur
Puis l’interrogatoire – à la télévision comme à la radio – se concentre sur les accords de Minsk de 2015. Là, le discours russe est plus subtil. La Russie, d’après la propagande du Kremlin, ne serait qu’un garant de cette entente diplomatique, et non une des parties au conflit. Moscou, à l’instar de Berlin et de Paris, a demandé l’instauration d’une trêve dans le Donbass, et toute violation du cessez-le-feu est dès lors imputable uniquement à Kiev et aux violences des non-russophiles à l’encontre des russophones.

Mais si les violences ont persisté côté ukrainien, c’est aussi parce que la Russie n’a jamais retiré ses équipements militaires de soutien aux séparatistes russophiles. “La Russie n’a rien à voir là-dedans, elle avait un simple rôle d’observateur, c’était à l’Ukraine de respecter ces accords”, martèlent Georgy Babayan et Nadana Fridrikhson sur le plateau de RT.

L’interrogatoire se termine, personne n’a changé d’opinion, mais il est toujours préférable de se parler plutôt que de se tirer dessus, même au sujet d’une guerre. Et, de toute manière, malgré les bidouillages possibles à la traduction (on n’a pas d’autre choix que de s’y fier), quelques spectateurs de RT ont peut-être entendu le mot “guerre” et qualifier Poutine de “criminel international”.

J’ai peut-être contribué à faire en sorte que la propagande russe se montre plus libérale que ce qu’on veut bien penser d’elle, ou peut-être tout cela n’était-il qu’une opération savamment orchestrée visant à me convaincre, moi, le journaliste occidental, du fait que je pouvais dire ce que bon me semblait en Russie. Après tout, l’Union européenne a interdit RT en Europe et YouTube empêche l’accès aux contenus de propagande. Reste que la vidéo est accessible sur RuTube.ru. En tout cas, moi, je la trouve.

Stefano Feltri
https://www.courrierinternational.com/a ... ssia-today
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Re: Comprendre le monde dans lequel nous vivons ?




par GuyGadeboisLeRetour » 06/03/24, 13:37

Répression, censure, blocages de sites Internet… La Russie de Vladimir Poutine est-elle une dystopie ? Nous avons posé la question à la chercheuse Françoise Daucé, à l’occasion du festival de sciences sociales Allez savoir.

Depuis plusieurs années maintenant, la Russie s’entraîne à couper son réseau de télécommunications de l’Internet mondial, en menant des exercices de grande ampleur chaque fois que ses capacités techniques le permettent. En 2018, une proposition de loi présentée au Parlement russe prévoyait même d’obliger les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) à garantir l’indépendance totale de l’espace Internet russe (Runet).

Manière de se protéger au cas où des puissances extérieures voudraient lui couper l’accès au réseau mondial ? Pas seulement. Car comme le rappelle le trio de chercheurs Françoise Daucé, Benjamin Loveluck et Francesca Musiani dans leur ouvrage Genèse d'un autoritarisme numérique - Répressions et résistances sur internet en Russie, 2012-2022 (éditions Presses des Mines), le régime de Vladimir Poutine mène depuis quelques années une bataille de longue haleine pour contrôler et réprimer de plus en plus sévèrement les activités en ligne de sa population. Et l’isoler, autant que possible, du reste des activités numériques mondiales.

À l’occasion du festival de sciences sociales Allez savoir, initié par l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) en partenariat avec la ville de Marseille (du 20 au 24 septembre prochain), nous avons questionné la sociologue Françoise Daucé sur le sujet.

Usbek & Rica : Blocages, interruptions, censure… En parcourant la frise chronologique « Internet en Russie, de la paix à la guerre (2010–2022) » que vous avez réalisée dans le cadre du projet de recherche ANR ResisTIC, on prend conscience de l’ampleur du contrôle exercé en ligne par le régime de Vladimir Poutine. En quoi la guerre en Ukraine a-t-elle renforcé ce contrôle ?


Françoise Daucé
La Russie déploie une multitude d’emprises sur Internet depuis plusieurs années et plus particulièrement depuis 2012, année où il y a eu des grandes manifestations contre la fraude électorale et la réélection de Vladimir Poutine. Suite à ces mobilisations de grande ampleur, le pouvoir russe a pris conscience du rôle d’Internet et des réseaux sociaux dans l’organisation des actions collectives protestataires. Depuis 2012, on voit se déployer des contrôles et une régulation d’Internet qui touchent des aspects très divers de la communauté numérique, à toutes les échelles, que ce soit sur le plan technique, algorithmique ou de la liberté d’expression.

Avec le début de la guerre en février 2022, tout ce système d’emprise s’est cadenassé. Au fond, la guerre en Ukraine vient confirmer des dispositifs de contrôle élaborés dans la durée. Mais elle constitue également un tournant de part la dimension radicale de ce contrôle, qui s’exerce désormais dans le contexte d’une guerre de grande ampleur. Pour résumer, la Russie est passée d’un Internet sous régime autoritaire à un Internet sous régime de guerre.

L’État russe s’entraîne depuis plusieurs années à couper son réseau de télécommunications de l’Internet mondial. Cette technique est-elle un trompe-l’œil ou bien s’inscrit-elle dans une véritable stratégie ?

Françoise Daucé
La spécificité de l’Internet russe est liée notamment à son caractère hybride : jusqu’en 2022 coexistaient dans ce même espace les grands acteurs internationaux d’Internet que l’on connaît bien en Occident, comme Google ou Facebook, et de grandes applications nationales, notamment le géant Yandex et le réseau social VKontakte. Depuis le début de la guerre, des blocages de grandes plateformes internationales comme Facebook, Twitter ou Instagram ont été décidés.
Mais la régulation du pouvoir est plus subtile que cela. Elle joue sur la double nature de l’Internet russe pour, d’une part, évincer progressivement les acteurs internationaux ; et, d’autre part, reprendre un contrôle de plus en plus ferme sur les acteurs nationaux. Yandex, par exemple, est passée en quelques années du statut d’entreprise privée à celui de société sous contrôle direct du pouvoir russe. Ce double mouvement permet à ce dernier de maintenir un semblant d’Internet autonome, notamment à l’égard des GAFAM, sans nécessairement avoir besoin de passer par des déconnexions totales pour l’instant.

« À la différence de la Chine, l’autoritarisme numérique en Russie a initialement pu être qualifié de low-tech et low-cost car ne s’appuyant pas sur des capacités de filtrage automatisé très poussées », expliquez-vous dans votre livre. Que voulez-vous dire par là ?


Françoise Daucé
En Russie, Internet s’est développé très librement dans les années 1990, à un moment où l’État s’effondrait littéralement. Cette période a été très chaotique, à tel point que beaucoup d’expérimentations ont été permises dans le champ numérique. De multiples acteurs comme les fournisseurs d’accès à Internet, mais aussi des journalistes ou des importateurs d’ordinateurs, ont pu mener toutes sortes d’expérimentations. Jusqu’à la fin des années 2000, l’espace numérique était assez peu contrôlé en Russie. Dmitri Medvedev, président russe de 2008 à 2012, s’est même présenté comme un technophile chevronné, agissant pour le développement du numérique dans son pays. Ce déploiement assez libre était mu par l’idée qu’Internet allait devenir un moteur de développement économique. Le contrôle de l’État s’est construit assez tard, à un moment où Internet était déjà relativement dérégulé dans le pays.

Le contexte chinois, lui, est assez différent : dès le début d’Internet, le pouvoir communiste s’est très fortement intéressé à Internet et a entrepris de le réguler. En Chine, il n’y a par ailleurs pas eu d’effondrement, ni de passage au post-communisme. C’est toujours le Parti qui garde la main sur le pouvoir politique. Le contrôle s’est mis en place de façon plus cohérente, avec un déploiement d’applications chinoises spécifiques et un blocage précoce des services internationaux.

Retour à l’Ouest. Comme vous le démontrez dans votre livre, le développement d’Internet en Russie a porté, à ses débuts, une forme d’utopie libertaire « en rupture avec l’héritage autoritaire soviétique ». Peut-on mettre cette utopie sur le même plan que celle portée par les pionniers californiens de l’Internet américain, qui s’inscrivaient eux aussi dans une démarche contre-culturelle ?

Françoise Daucé
À la fin de la période soviétique, il y avait en effet en Russie un très grand intérêt autour de la cybernétique. Le développement d’outils de calcul était un sujet qui fascinait les ingénieurs soviétiques. Ces derniers ont pourtant échoué à créer leur propre réseau numérique, comme le montre le chercheur Benjamin Peters dans son livre How Not to Network a Nation (MIT Press, 2016), dont le récit rappelle d’ailleurs la manière dont le Minitel a échoué en France.

Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le déploiement d’Internet dans les années 1990 s’est fait dans un contexte de dérégulation extrêmement rapide et brutale, que l’on désignera plus tard sous le nom de « thérapie de choc » – soit le passage d’une économie administrée et planifiée à une économie libérale capitaliste. Les pionniers de l’Internet russe s’inscrivent donc dans cette utopie libérale-là. Ils portent en eux l’espoir que la libéralisation économique débouche automatiquement sur un projet démocratique. Plutôt que l’utopie hippie des pionniers américains, on est plutôt chez les pionniers russes dans une utopie libertarienne : aucune régulation étatique et la liberté d’entreprendre comme maître-mot.

Reste-t-il des traces de cette histoire dans la culture russe actuelle ?

Françoise Daucé
Oui, on en voit les traces à de multiples niveaux, même si elles tendent à s’effacer au gré du renforcement de la gouvernance autoritaire du régime de Poutine. Les pionniers eux-mêmes, très jeunes à l’époque, sont toujours vivants et ont connu différentes trajectoires. Parmi les nombreux fournisseurs d’accès russes – actuellement, il y a encore plus de 3000 fournisseurs d’accès à Internet en Russie, ce qui est très différent de ce qu’on connaît en France -, certains essayent de contourner les dispositifs de surveillance à des échelles assez locales. Surtout, la plupart de ces pionniers ont donné naissance à des associations de défense des libertés numériques, comme Roskomsvoboda (émanation du Parti pirate russe), OZI (dont les principaux responsables sont d’anciens ingénieurs télécoms) et Teplitsa, trois associations qui ont été déclarées « agents de l’étranger » et dont la plupart des membres ont été contraints de s’exiler. Un autre exemple est celui de Pavel Dourov, ce jeune ingénieur qui a fondé VKontakte dans les années 2000 avant de devoir s’exiler en 2014 en raison des pressions qui s’exerçaient sur lui. Il a depuis co-fondé l’application Telegram, qui est devenue très populaire partout à travers le monde. Sa trajectoire illustre bien cet héritage libertarien : à la fois victime du contrôle et des répressions d’État, mais toujours capable d’agir depuis l’étranger.

Iriez-vous jusqu’à dire que la Russie de Vladimir Poutine est aujourd’hui une « dystopie numérique », pour reprendre le titre de votre conférence ?


Françoise Daucé
L’idée de dystopie numérique peut être pensée à partir du contexte russe, mais pas seulement. Ce qu’on observe depuis le début des années 2010, c’est une inquiétude globale, et croissante, face aux usages dystopiques d’Internet par un certain nombre d’acteurs, notamment les acteurs privés dont les dispositifs de contrôle et de surveillance sont regardés avec méfiance.

À l’inverse, dans les cas russe et chinois, on observe plutôt une inquiétude vis-à-vis des acteurs publics. Aujourd’hui, les utilisateurs d’Internet en Russie sont tellement inquiets du contrôle de l’État russe qu’ils font une confiance presque aveugle aux acteurs privés du numérique international et donc aux GAFAM, comme l’ont montré les chercheuses Olga Bronnikova et Anna Zaytseva dans un article récent. C’est un paradoxe pour le moins saisissant. Le cas russe éclaire donc de façon assez singulière une inquiétude contemporaine globale, que l’on peut effectivement désigner à travers le terme « dystopie ».
https://usbeketrica.com/fr/article/la-r ... -de-guerre
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