Ahmed a écrit :une culture du don est diamétralement opposée à la nôtre et ne peut guère se concevoir en pratique qu'à l'intérieur d'une petite communauté.
Le triptyque que tu évoques n'est que le reflet de ce qui existe: les "non-riches" constituent la source froide qui, avec le bâton de ton deuxième point font tourner la machine économique; il en va de même pour le troisième point.
C’est exactement ça nous sommes élevés dans ce triptyque et il nous est difficile de concevoir autre chose.
La civilisation du don suppose la confiance a priori et n’a jamais été testée a grande échelle, effectivement.
Ahmed a écrit :Pour moi il est clair que ce n'est pas d'une limitation, forcément ressentie comme telle, que pourrait s'opérer une émancipation vis à vis de l'argent et de ce à quoi il se rapporte, mais d'une orientation différente des affects qui rendrait cette appétence antérieure obsolète.
Bah oui mais sommes nous, tous au même niveau par rapport à l’avidité.
Je ne suis pas dans la tête d’un riche mais je pense que l’avidité est plus grande chez ceux qui n’ont pas. L’avidité naît de la connaissance de l’inégalité. Dans un monde égal( et pas dans la misère, si possible
donc matériellement sécurisant ) l’avidité devrait s’estomper naturellement et donc le désir de croissance aussi.
Rien a voir avec la croissance organisée, planifiée par le système, indépendante de nos désirs profonds.
Si je suis dans une démarche personnelle "fixiste" ça n’empêche pas le monde économique de toujours aspirer à la croissance.
Ahmed a écrit :RU …. Appliqué à un système "fixiste", comme tu l'envisages, il créerait de la valeur d'échange sans rien en face, alors que le caractère fondant de la monnaie inciterait à le dépenser... je pense que ça entérinerait une population à deux niveaux (parce que même en supposant, comme tu le fais, un haut niveau d'automatisation, il faudrait bien que certains s'en occupent, ce qui suppose pas mal de choses....).
J’aime bien "fixiste", par opposition à croissantiste.
Dans le monde actuel, avec l’argent actuel, la carotte et le bâton sont automatiques.
Alors pourrions nous être assez évolués pour nous passer de carotte et de bâton (sans préjuger de la forme) pour faire fonctionner un minimum d’économie ?
J'aime à le penser mais je n'en suis pas certain du tout. je me connais...
Ahmed a écrit :Je ne pense pas que l'on puisse s'en tirer avec des bricolages à partir de l'existant.
Dans les faits, nous n'avons pas d'autre choix que de partir de l'existant, c'est le problème avec la réalité
Le souci est la quantité actuelle de gens en réelle demande d'une façon de vivre durable ? Combien sont viscéralement conscients que c'est essentiel ?
Ahmed a écrit :Redéfinir démocratiquement les besoins pour lesquels on estimerait collectivement que ça vaudrait la peine d'y consacrer du temps et de l'énergie limiterait automatiquement les activités et changerait certainement la façon dont elles seraient accomplies.
Je conçois qu’il faille y réfléchir collectivement même si en deux secondes c’est plié : A minima satisfaire durablement nos besoins élémentaires:
Habiter, manger boire , se vêtir et traiter (valoriser
) nos pipi/caca.
Ahmed a écrit : Songe qu'actuellement, c'est la dissociation entre...
Ça s’appelle la barbarie.
C’est la dissociation* qui a permis a Hitler et ses suiveurs de faire commettre ce qui a été commis.
*dissociation entre donneurs d'ordre et exécutants.