par Ahmed » 16/02/22, 20:05
Sur le fond, il serait vain d'opposer la droite et la gauche (nonobstant le contenu variable de ces concepts), ce sont toutes deux des catégories politiques immanentes au capitalisme et leur conflictualité qui peut être bien réelle vise, de façon inconsciente, à impulser dynamiquement le capitalisme en gouvernant l'allocation des actifs. Ce sont comme les deux faces d'une pièce de monnaie.
Que des gouvernements soient plus ou moins interventionnistes ou sociaux dépend de la configuration économique (et de quelques autres facteurs, mais dans une bien moindre mesure); les mesures de "gauche" ont joué un rôle de relance lorsque des phénomènes de saturation sont apparus (comme en 1936, comme je l'ai évoqué récemment). L'interventionnisme se présente comme une nécessité lors d'une conjoncture où les entreprises privées se montrent incapables de remplir ce rôle: il s'agit de combler un vide qui serait dommageable à la production de valeur* et à son accumulation; une sorte de reprise en main du capitaliste collectif que représente l'État. on l'observe donc en conséquence lors de toutes les crises, comme par exemple, après la seconde guerre mondiale...
Aujourd'hui, la géopolitique internationale (disparition du contrepoids de l'URSS), aussi bien que la disparition des masses ouvrières en tant que classe conscient d'elle même, la précarisation de la classe moyenne inférieure et le fait que beaucoup de gens sont devenus inutile à la valorisation ont créé une situation nettement défavorable à une grande partie de la population; d'autre part, la stagnation de la création de valeur palliée par l'emprunt et l'industrie financière favorise mécaniquement la concentration de l'argent sur les catégories déjà les plus riches, ce qui augmente considérablement les inégalités de revenus et installe une situation social explosive. Si l'on considère en outre les analyses des candidats à l'élection présidentielle, on voit que loin de prendre en compte ces problèmes (ce qui ne surprend que ceux qui en attendent beaucoup), les solutions les plus stupides et les plus simplistes tendent à l'aggravation de la situation présente et à venir.
* C'est pourquoi il n'y a pas d'État "gentil" (l'État-providence) ou d'État "méchant" (le néolibéralisme), mais une constance d'action qui peut se manifester de façon très différente selon les exigences du moment.
0 x
"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."