A ma phrase:"La répartition des produits de l'activité dans une société est fonction des rapports de force entre les différents composants de celle-ci.", tu réponds:
Est-ce encore le cas ? il ne me semble pas ou alors il faut du recul pour le voir...
Le déclin des masses ouvrières, leur fragmentation, tout comme celles des employés, la démobilisation syndicale et politique a réduit à peu de chose le poids de ces catégories sociales; Face à elle, la classe dominante, quoique traversée par des clivages, se retrouve unie et consciente de l'être pour la défense de ses intérêts.
L'évolution actuelle qui montre une disparité des revenus toujours croissante et jamais vue jusqu'ici, montre clairement de quel côté penche le rapport de force.
Plus loin, tu notes:
D'un point de vue global on peut l'interpréter ainsi, mais cela laisserait penser que les bénéfices ont augmentés. Or, les entreprises luttaient pour leur survie. J'ai vécu cela dans le meuble, les entreprises françaises ont été laminées par les italiens. Celles qui ont survécu avaient délocalisé en Asie. ça fait effectivement 40 ans qu'on désindustrialise le pays, et les industriels ont perdu tout autant que les employés sinon plus.
N'est-ce pas ce que j'ai écris? Les bénéfices se sont évanouis au fur et à mesure des parades avancées.
Concernant les bulles financières, j'avoue ignorer dans le détail le fonctionnement de ces masses d'argent.
Cependant, globalement, au sein d'institutions financières existent des masses de capitaux qui "cherchent" (si l'on peut dire!) à s'investir là où pourra être dégagée une plus-value. Toute décision étant "performative", cad dire qu'elle influe sur la réalité, se crée un mouvement psychologique qui s'auto-amplifie jusqu'au brutal dégonflement.
La raison en est que plus un placement permet d'espérer un gain substantiel, plus il est risqué: c'est donc bien la carence de possibilité d'investissements à la fois sûrs et suffisamment rémunérateurs qui pousse à la faute.
J'ai écris:"...le court-circuitage des institutions financières étatiques au profit d'institutions privées, ce qui lui permet de rançonner les états du Nord..."
et tu réponds:
Un lien de cause à effet qui ne m'est pas évident.
Je faisais simplement allusion à l'impossibilité pour chaque état européen d'émettre de la monnaie, mais de devoir financer sa dette par le recours à des institutions financières privées.
Les conséquences en sont bien évidemment un renchérissement du crédit, mais également l'impossibilité de faire varier le cours de sa monnaie afin de maintenir sa compétitivité au sein de partenaires de forces inégales.
Plus loin, tu parles de la fable de "La cigale et la fourmi"; une illustration n'est pas un raisonnement...
A un moment, tu t'entretiens avec
Sen-no-sen sur les aspects positifs du libéralisme.
Au delà de la simple évidence sur un certain nombre de points, ce qui me semble important c'est que chaque gain net pour une certaine population trouve sa correspondance dans des aspects très négatifs dans une autre sphère sociale, nationale, géographique, environnementale...
Ainsi, prenons pour exemple ce dont nous discutions plus haut, le compromis qui a permis l'essor de la classe moyenne en France après la seconde guerre mondiale s'est traduit, notamment, par une plus grande précarité en Afrique.
Même si le phénomène n'est pas perceptible aussi intuitivement que le principe des vases communicants, l'extractivisme fut à la base de la période des "trente glorieuses".
C'est là le fâcheux principe du libéralisme/capitalisme: je n'avais pas mentionné la relation esclaves-canne à sucre par hasard.
Pour qu'il y est création de valeur, il faut que quelqu'un soit lésé: les esclaves ou les travailleurs chinois dans leurs bagnes ouvriers.
Les ouvriers/employés français ne sont plus "rentables" dès lors qu'ils sont à peu près correctement rémunérés...