Demain, tous chômeurs?

Economie actuelle et développement durable sont-ils compatibles? PIB, croissance (à tout prix), développement économique, inflation...Comment concillier l'économie actuelle avec l'environnement et le développement durable.
Ahmed
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par Ahmed » 02/11/14, 20:25

C'est une question pour le moins ardue !

Il y a déjà eu un certain nombre de tentatives explicatives allant dans le sens d'une logique qui ne serait apparente qu'a posteriori ; Bergson et son évolution créatrice, Hegel et le sens de l'histoire...
Rien de très convainquant de ce côté...

Mon sentiment est que tout système fait nécessairement des erreurs à un moment ou un autre et que ces erreurs croissent avec le temps et la complexité du système.
Une assez bonne métaphore pourrait en être le métabolisme corporel : certaines cellules ne se renouvellent pas conformément aux originelles et sont détruites si l'écart est trop grand , c'est le phénomène de l'apoptose. La possibilité d'erreur est donc intégrée dans le fonctionnement...

Le système économico-social est devenu trop complexe et trop indirect pour qu'un plan directeur* permette de détecter les erreurs et d'autre part, circonstance particulièrement aggravante, ce renoncement se fait au bénéfice d'un automatisme de nature religieuse qui accentue ces erreurs, puisque sa finalité est absurde.
D'une façon générale, tous les systèmes sont sujets à ce travers, c'est pourquoi les utopies me semblent si néfastes, car il est strictement impossible de fixer des modalités précises de fonctionnement, d'autant que, très vite, les efforts se concentrent sur les moyens et oublient très vite les fins. Dans notre cas, ce qui est particulièrement grave, c'est que si les fins sont stupides, les moyens de l'atteindre sont rationnels et très puissants.

Évidemment, ce qui m'apparaît comme une suite d'erreurs s'imbriquant causalement, peut se voir comme une logique pour un organisme prédateur qui attend cet affaiblissement pour prospérer.
Cependant, je le vois plus comme un raisonnement rétro-projeté, difficile à justifier.
En somme, il s'agirait plus d'un processus de sélection naturelle de type darwinien ; nous sommes comme des joueurs grisés par des enchaînements de gains qui rejouent à chaque nouvelle partie l'ensemble des gains antérieurs jusque ce que la chance tourne et qu'ils perdent tout, sauf que nous n'avons rien compris aux règles du jeu puisque ce sont ces gains qui entraînent cette perte et non un quelconque hasard...

*Il ne faut pas se laisser impressionner par cette expression de « plan directeur », il s'agirait simplement de déterminer en permanence la conformité de chaque décision avec ce critère simple : "est-ce favorable à l'épanouissement de tous ?", en prenant en compte la vision la plus large possible.
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par sen-no-sen » 02/11/14, 20:49

Ahmed a écrit :Il y a déjà eu un certain nombre de tentatives explicatives allant dans le sens d'une logique qui ne serait apparente qu'a posteriori ; Bergson et son évolution créatrice, Hegel et le sens de l'histoire...
Rien de très convainquant de ce côté...


Certes,mais il s'agit ici de conception de type idéaliste rejoignant l'idée développé par les grande religions monothéiste(finalisme),mais cela n'était pas mon propos.


Évidemment, ce qui m'apparaît comme une suite d'erreurs s'imbriquant causalement, peut se voir comme une logique pour un organisme prédateur qui attend cet affaiblissement pour prospérer.


Je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas donner un sens à l'histoire à posteriori,néanmoins il est indéniable que la notion d'évolution technologique nous mène irrémédiablement vers un point de non retour.

De nombreux écrivains et scientifiques ont anticipés cette idée.
Si l'on regarde de près l'évolution technologique à travers l'histoire il apparait que les "processus meta-sociaux"(super-organisme techno-scientifique) ont jouer un rôle qui nous mène mécaniquement vers cet état de fait.
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par Ahmed » 02/11/14, 21:22

D'accord pour les interprétations idéalistes, que je n'ai citées que comme arrière-plan et qui sont d'inspiration très différente de ton hypothèse.

Tous les grands choix successifs impliquent effectivement des directions précises riches de conséquences ultérieures.
Il n'est pas exagéré de parler de mécanisme, dans la mesure où le critère de fonctionnement de notre société est très simple: augmenter la valeur abstraite, sans autres considérations.
De ce postulat* originel découle tout ce qui doit se faire et tout ce qui ne le doit pas.

L'évolution historique de la technologie est complexe et laissait la place à d'autres choix, en fonction de critères différents de ceux d'aujourd'hui, cependant ces derniers ont triomphés des autres, probablement parce qu'intégrant plus de violence.
C'est cette même violence qui se retourne contre nous; certes, elle l'a toujours fait, mais jamais au point de la destruction totale.

Barjavel est un de ces écrivains visionnaires; il avait bien compris l'extrême ambivalence de la techno-science et son potentiel suicidaire.

*Postulat: affirmation non démontrée qui sert de fondation aux principes qui en découlent logiquement.
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par Ahmed » 07/11/14, 22:09

Tu écris:
...les différentes phases chronologiques récentes ne doivent plus être considérées comme un ensemble de tâtonnements hasardeux, mais résulteraient d'une logique englobante.

L'outil est un prolongement de notre corps, il est la condition de la survie d'un être non-spécialisé; la machine simple est une extériorisation qui recèle en elle une effet rétroactif puissant: par la dissociation qu'il autorise, l'instrument instrumentalise l'homme; la machine-outil amplifie ce phénomène et contient également les stades suivants: l'I.A.
De ce point de vue, dès le départ une logique s'enclenche et bien que d'autres choix soient théoriquement possible en fonction d'autres critères, le critère auto-référentiel tend à s'imposer et à déposséder l'homme, jusqu'à l'accomplissement ultime.

Maintenant, il est possible que cette "erreur" pour nous ne le soit pas pour une nouvelle forme de vie, non biologique.

La biologie fonctionne sur un modèle d'une extrême économie.
La vie se maintient et se propage à partir des mêmes éléments simples et selon un plan minimaliste: une seule cellule totipotente* se multiplie et forme des colonies spécialisées qui constituent l'ensemble des organes différentiés.
En faisant appel à des organismes artificiels nous rompons d'avec cette frugalité, dès lors mon questionnement est le suivant: comment imaginer l'essor d'une vie non biologique en pratique (puisque nous avons vu qu'au point de vue logique, elle se déduit fatalement)?
Car, le développement actuel de la technique suffit à nous conduire dans une impasse absolue: comment le mode de reproduction et de fonctionnement d'un monde machinal extraordinairement gaspilleur pourrait-il prospérer (même en tenant compte des possibilités d'adaptation de ces machines à un environnement qui serait rédhibitoire pour nos organismes biologiques)?

*Totipotentialité: faculté de contenir l'information nécessaire à la constitution de toutes les sortes de cellules biologiques; la différentiation ou spécialisation, se faisant par inhibition de ces possibles à l'exception d'un seul.[/quote]
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par sen-no-sen » 07/11/14, 23:33

Ahmed a écrit :De ce point de vue, dès le départ une logique s'enclenche et bien que d'autres choix soient théoriquement possible en fonction d'autres critères, le critère auto-référentiel tend à s'imposer et à déposséder l'homme, jusqu'à l'accomplissement ultime.


Cette dépossession auquel tu fait référence en est réalité d'origine mémétique.
C'est un sujet peu développé a fortiori en France,mais la sélection naturelle ne s'opère pas uniquement entre les êtres vivants,mais également chez les mèmes.
Pendant plusieurs siècles ses derniers étaient majoritairement de type religieux ou plus globalement issu des cultures traditionnelles,et il s'opéraient entre eux un principe de mutualisation ou d'annulation.

Hors avec l’émergence de la révolution industrielle est apparut un processus inédit dans l'histoire:la standardisation.
Il ne s'agit pas ici de standardisation des produits(car les inventions subissent elle aussi le principes de sélection naturelle),mais d'une standardisation culturelle,cette dernière est ont ne peut plus constatable de nos jours(la fameuse "pensée unique",le mondialisme etc...).
Celle ci à permis l'émergence,non plus "d'ilots mémétiques",mais d'un super-organisme mémétiques.
Hors ce dernier, pour reprendre Spinoza, tends,comme toute chose à "persévérer dans sont être"(processus de maximisation).

L'être humain quant à lui,en tant que structure dissipative d'énergie n'est en réalité qu'un simple vecteur mémétique...(Pour la poésie ont repassera!)
Et une fois compris ce processus,il en somme logique que l'humanité exécute le programme qu'elle a lancé il y a de cela plusieurs siècles.
Il est par contre primordiale de comprendre cette logique afin de pouvoir la désamorcer...




En faisant appel à des organismes artificiels nous rompons d'avec cette frugalité, dès lors mon questionnement est le suivant: comment imaginer l'essor d'une vie non biologique en pratique (puisque nous avons vu qu'au point de vue logique, elle se déduit fatalement)?


C'est une question complexe... :frown:
N'en déplaise à certain, la vie biologique est à relativiser,non moi l'idée de désacraliser la vie,mais au contraire de bien faire comprendre que d'autre formes de "vies" pourraient apparaitre, menaçant de fait "l'Originale".
C'est en quelque sorte le niveau d'organisation d'une structure qui,passé un certain point peut faire basculer celle ci dans le vivant, moyennant des capacités de bases:homéostasie,auto-réplication,auto-organisation etc...et pour faire simple,la quantité d'information opérante que peu stoker une structure.

Si nous regardons l'évolution de notre espèces,c'est un ensemble d'informations(génétique,mémétique) qui sont à l'origine du passage du primate à l'inventeur des techno-sciences.
Dès lors,compte tenu de l'essor du super-organisme anthropotechnique il apparait comme évident que des processus similaires vont permettre l'apparition de nouvelles formes de vies (OGM, puis xenobiologie,et enfin robotique),en somme l'esprit(mème) pourra prendre corps dans les inventions qu'il aura susciter.
Cela peut paraitre ésotérique mais relève malheureusement d'une logique implacable....


comment le mode de reproduction et de fonctionnement d'un monde machinal extraordinairement gaspilleur pourrait-il prospérer (même en tenant compte des possibilités d'adaptation de ces machines à un environnement qui serait rédhibitoire pour nos organismes biologiques)?


Il y a deux réponses possibles:
1) Soi l'IA créer une symbiose.
2)Et/ou celle ci tends à explorer d'autre horizons,ce qui parait tout a fait logique au vu des capacités technique développé prochainement,tel que la maitrise de la fusion,qui permettra l'exploration spatiale à grande échelle.
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par janic » 08/11/14, 08:34

Il faut se calmer avec ces IA (qui n’ont rien d’intelligent d’ailleurs, ce ne sont que des programmations créés par l’humain et dont les limites sont justement celles qui lui sont imposées). Nous ne sommes pas dans une fiction cinématographique genre terminator !
Supposons un véhicule s’engageant à grande vitesse dans une ruelle; apparait un enfant d’un coté, une personne âgée de l’autre et le choc est inévitable, soit l’un, soit l’autre, soit les deux : que déciderait une IA et que déciderait un humain ?
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par chatelot16 » 08/11/14, 11:48

l'intelligence artificielle est pourtant indispensable ! il faudrait en fabriquer beaucoup pour ceux qui nous gouvernent ... specialement pour celui qui vient de faire une emission de 2 heure pour ne rien dire
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par Ahmed » 08/11/14, 12:12

Bah! Il ne faut pas être trop exigeant, il existe déjà un bouton spécial* qui permet de se soustraire à ce genre d'épreuve...

*Sûrement la plus grande invention, après la TV!
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par moinsdewatt » 08/11/14, 13:00

et si la nouvelle révolution du travail (ou plutot du non emploi à lire l' article ) était ceci :

Les robots et les algorithmes s'occuperont de tout ou presque

05/11/2014
Source: Trends-Tendances

Il y a des interviews qu'on a franchement pas envie de lire tellement elles font peur... C'est le cas de l'interview accordée par Larry Page, le co-fondateur de Google. Cet homme, visionnaire et multimilliardaire de 41 ans à peine, ne s'exprime pas souvent dans la presse mais il vient de le faire pour le Financial Times. Ce qu'il dit risque de nous empêcher de dormir...



http://trends.levif.be/economie/politiq ... 23789.html
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par moinsdewatt » 08/11/14, 13:03

Les robots prendront-ils aussi le job des cadres ?

Par Elodie Buzaud 15 octobre 2014

Alors que le remplacement de l’homme par la machine inquiète, un cabinet d’études vient de révéler ses estimations sur l’avenir du travail. Et devinez quoi ? Les ouvriers ne seront pas les seuls à y laisser leurs jobs.

Watson, le programme d’intelligence artificielle, remplace déjà en partie les médecins. Quill, le logiciel de rédaction, les journalistes. Le robot Matilda pique leur place aux recruteurs en entretien d’embauche. Quant à l’algorithme Vital, il aide les grands patrons à prendre les bonnes décisions. Et ce n’est pas fini. « Un emploi sur trois sera remplacé par un logiciel, des robots ou des machines intelligentes, d’ici à 2025 ». C’est l’annonce faite par Peter Sondergaard, vice-président du cabinet de conseil américain Gartner lors de sa conférence Symposium/ITxpo (début octobre 2014 à Orlando, en Floride). C’est clair : les cadres aussi vont perdre leur job au profit du progrès technologique.

Plus personne ne travaillera sans robot

Plus rapides, infatigables, automatiques, les logiciels et robots aideront de plus en plus l’homme sur le plan opérationnel et technique. « Plus personne ne travaillera sans robot ni algorithme », estime Laurent Alexandre, chirurgien urologue adepte du mouvement transhumaniste et auteur de "La mort de la mort, Comment la techno médecine va bouleverser l’humanité" (éd. JC Lattès, 2011). Mais cela ne signifie pas qu’il n’y aura plus de job pour les cadres. Au contraire. « Les hommes deviendront des généralistes, à qui reviennent la décision politique », anticipe Laurent Alexandre.

Plus l’homme créé de robots, plus il créé d’emplois

Les jobs intellectuels vont évoluer grâce aux robots. Certaines personnes travailleront à développer encore d’autres robots, logiciels ou machines intelligentes. D’autres s’occuperont de gérer les conséquences de la vie avec les robots (règlementation, éthique, etc.). C’est pourquoi, « dans 3 ans, les compétences les plus recherchées concerneront : les machines intelligentes (et notamment les objets connectés), la robotique, le jugement automatisé et l’éthique, prévoit Peter Sondergaard de Gartner. Dans les 7 ans à venir, les métiers qui auront la cote seront : les spécialistes de l’intégration, les architectes numériques, les analystes règlementaires, les professionnels du risque. » L’économie numérique – drones, robots, logiciels, etc. – devrait créer une augmentation d’emplois de 500 % d’ici 2018 ! Car plus l’homme créé de robots, plus il créé d’emplois.

2 à 3 millions d’emplois déjà dus aux robots

Le cabinet Gartner n’est pas le premier à le signaler. Le spécialiste des études de marché anglais, Metra Martech, le prouvait déjà en 2011 dans une étude réalisée pour la Fédération internationale de la robotique. « En 2008, les robots avaient déjà créé 2 à 3 millions d’emplois », rappelle Raja Chatila, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de la robotique. Les États industrialisés ont bien pris conscience du phénomène. Corée du Sud, Japon, Royaume-Uni et France, notamment. La France a d’ailleurs doté son objectif de développement de la filière robotique d’un budget de 100 millions d’euros.

http://www.cadremploi.fr/editorial/actu ... adres.html
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