Demain, tous chômeurs?
- Philippe Schutt
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Existe-t-il un système n'ayant pas sa fin dans ses gènes ?
Je me cantonnais aux éléments matériels mais y compris les éléments non-monétaires tels sol, eau, air, etc... qui existent en quantité limitée et ont de ce fait une valeur. D'ailleurs on retrouve cette valeur dans certains prix, par exemple immobiliers.ou dans les coûts de dé-pollution.
Le prix du travail est-il alors encore en rapport avec la valeur crée, et le chômage ne serait-il pas tout simplement la conséquence d'un déséquilibre entre ces 2 valeurs trop important et depuis trop longtemps ?
Je me cantonnais aux éléments matériels mais y compris les éléments non-monétaires tels sol, eau, air, etc... qui existent en quantité limitée et ont de ce fait une valeur. D'ailleurs on retrouve cette valeur dans certains prix, par exemple immobiliers.ou dans les coûts de dé-pollution.
Le prix du travail est-il alors encore en rapport avec la valeur crée, et le chômage ne serait-il pas tout simplement la conséquence d'un déséquilibre entre ces 2 valeurs trop important et depuis trop longtemps ?
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Existe-t-il un système n'ayant pas sa fin dans ses gènes ?
C'est ce que veulent faire croire tous ceux qui ont un système à vendre ! Mais, tout système est mauvais, comme je l'ai déjà écrit plusieurs fois, car, à l'instar de nos cellules, aussi bon soit-il au départ, il s'observe toujours une dérive au cours du temps qui le rend incapable de jouer son rôle.
Ceci est évidemment encore plus vrai pour un système qui n'est pas au service des besoins humains, mais à celui d'un fétiche irrationnel.
...les éléments non-monétaires tels sol, eau, air, etc... qui existent en quantité limitée et ont de ce fait une valeur.
Tant que ces éléments sont en quantité apparemment illimitée, ils n'ont aucune valeur, e.i. qu'ils ne sont la source d'aucune valorisation possible du capital ; dès qu'il cesse d'en être ainsi, leur gratuité s'évanouit et ils peuvent entrer sur le marché.
C'est une illustration de plus que l'économie ne répond pas directement au besoin humain, mais à sa finalité propre : en dégradant un bien, elle rend son accès plus difficile et peut alors, et seulement alors, s'en emparer et répartir la pénurie.
...d'ailleurs ont retrouve cette valeur dans certains prix, par exemple immobiliers ou dans les coûts de dé-pollution. ?
Il faut distinguer soigneusement, ainsi que je l'ai déjà indiqué, la valeur du prix ; ainsi, dans l'immobilier, la valeur réelle décroît inexorablement et il faut procéder de temps à autre à des réparations (autrement dit, réinjecter de l'argent pour reconstituer la valeur primitive), alors que le prix peut grimper à des niveaux très élevés (ou retomber!) ; cependant, cela ne reflète en rien une valeur créée par le travail-vivant, mais un effet de rente dû au fait qu'il n'y a pas de subsidiarité à un tel bien.
Comme tu le constates toi-même, la dépollution est un coût avant d'être une valeur : elle n'est valeur que micro-économiquement parlant, pour la communauté, c'est une perte de richesse réelle.
Le prix du travail est-il encore en rapport avec la valeur créée...
Si l'on part d'une approche classique, il serait logique de penser que la valeur produite croît avec la productivité : plus un opérateur façonne une marchandise en un temps donné, plus de biens réels sont produits et si l'on songe que ce phénomène est général, croire que la prospérité universelle est en vue !
C'est ce genre de croyance qui était répandue chez beaucoup d'économistes du siècle dernier et encore aujourd'hui chez nombre de leurs successeurs qui n'ont plus l'excuse de ne pouvoir observer les faits.
Il faut, là aussi, distinguer entre la valeur et la richesse produites : si la quantité de biens croît constamment (et pourrait même être encore nettement plus importante si l'on s'en tient aux seules capacités productives potentielles), sa valeur chute inexorablement, pour les raisons que j'ai déjà mentionnées précédemment.
La capacité du capital a trouver de nouveaux secteurs de valorisation diminue et se réfugie dans des niches improbables, comme la bulle internet qui a crevé en 2000 et la bulle immobilière qui a gonflé jusqu'en 2008...
C'est que depuis la dernière révolution informatique, beaucoup de secteurs auparavant épargnés par les gains de productivités se sont mis à évoluer à de tels niveaux qu'il n'est plus possible de maintenir la reproduction de la valeur en rapport avec la masse de capital accumulée.
C'est pourquoi, l'industrie financière a pris le relais de l'industrie classique pour fournir un débouché au capital disponible, afin de compenser les frais de fonctionnement toujours plus élevés: il s'agit en fait d'un prélèvement sur le travail-vivant qui ne sera jamais réalisé dans le futur (puisqu'il se substitue à celui qu'il est impossible de mettre en œuvre aujourd'hui!), repoussant un peu plus haut la contradiction, sans la résoudre aucunement.
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Une "astuce" pour s'y retrouver dans l'imbroglio sémantique qui fait obstacle à une compréhension claire des différents concepts abordés plus haut:
- la valeur est une notion abstraite qui ne relève que du quantitatif
- la richesse fait référence soit à une utilité concrète ou à une réalité naturelle ou sociale: dans tous les cas, cela relève du qualitatif.
- la valeur est une notion abstraite qui ne relève que du quantitatif
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Philippe Schutt a écrit:
Bien au delà de l'économie, c'est tout l'Univers --et donc tout les sous systèmes qui le compose-- qui sont voués à un interminable cycles de booms et de crashs.
Il serait donc faux de croire que cela ne touche que l'économie,car un tel processus est inclus dans les lois de la physique.
Maintenant, comme l'a mentionné Ahmed, il existe une différence notable entre un système naturel et rationnel d'un modèle calqué sur l'idéologie du moment.
Le capitalisme malgré ses nombreuses mises à jours (libéralisme,néo-libéralisme,ultra libéralisme) devrait laisser sa place prochainement à un autre système...reste à savoir si celui ci nous sera bénéfique ou létale!
Le chômage est une conséquence directe de la sur-productivité d'une part et de la dichotomie entre micro et macro-économie de l'autre.
Pour garantir une croissance maximale,les entreprises raisonnes en tant que système indépendant du "Tout",elles supprimes un maximum d'emplois pour rentabiliser les couts de production.
Leurs logiques suivantes consistes à délocaliser puis à automatiser la production,hors ce petit jeu ne peut tenir qu'un court laps de temps.
Une fois le processus généralisé le nombre de consommateurs diminue, ce qui entraine les entreprises à accentuer la baisse de leur couts de production afin de palier à la baisse du pouvoir d'achat des... chômeurs...et ainsi de suite.
C'est en cette raison que le capitalisme c'est très vite libéralisé:sa survie ne peut être assurer que par une fuite inéluctable en avant.
Problème!La terre étant de dimensions limités,les activités expansionnistes se réduisent désormais à peau de chagrin,obligeant le système à se reconvertir vers une autre fuite en avant d'ordre plus conceptuelle cette fois(argent fictif et ère Google).
Existe-t-il un système n'ayant pas sa fin dans ses gènes ?
Bien au delà de l'économie, c'est tout l'Univers --et donc tout les sous systèmes qui le compose-- qui sont voués à un interminable cycles de booms et de crashs.
Il serait donc faux de croire que cela ne touche que l'économie,car un tel processus est inclus dans les lois de la physique.
Maintenant, comme l'a mentionné Ahmed, il existe une différence notable entre un système naturel et rationnel d'un modèle calqué sur l'idéologie du moment.
Le capitalisme malgré ses nombreuses mises à jours (libéralisme,néo-libéralisme,ultra libéralisme) devrait laisser sa place prochainement à un autre système...reste à savoir si celui ci nous sera bénéfique ou létale!
Le prix du travail est-il alors encore en rapport avec la valeur crée,et le chômage ne serait-il pas tout simplement la conséquence d'un déséquilibre entre ces 2 valeurs trop important et depuis trop longtemps ?
Le chômage est une conséquence directe de la sur-productivité d'une part et de la dichotomie entre micro et macro-économie de l'autre.
Pour garantir une croissance maximale,les entreprises raisonnes en tant que système indépendant du "Tout",elles supprimes un maximum d'emplois pour rentabiliser les couts de production.
Leurs logiques suivantes consistes à délocaliser puis à automatiser la production,hors ce petit jeu ne peut tenir qu'un court laps de temps.
Une fois le processus généralisé le nombre de consommateurs diminue, ce qui entraine les entreprises à accentuer la baisse de leur couts de production afin de palier à la baisse du pouvoir d'achat des... chômeurs...et ainsi de suite.
C'est en cette raison que le capitalisme c'est très vite libéralisé:sa survie ne peut être assurer que par une fuite inéluctable en avant.
Problème!La terre étant de dimensions limités,les activités expansionnistes se réduisent désormais à peau de chagrin,obligeant le système à se reconvertir vers une autre fuite en avant d'ordre plus conceptuelle cette fois(argent fictif et ère Google).
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"Le Génie consiste parfois à savoir quand s'arrêter" Charles De Gaulle.
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Philippe Schutt tu écris:
Il existe deux directions différentes et quelque peu opposées d'extraire de la valeur du travail-vivant (or, c'est la seule source possible de richesse, si l'on excepte l'effet de rente) et toutes deux récusent ta formulation.
Par la modernisation/automation du mode productif, il est extrait une quantité de marchandises plus grande en un temps de travail donné: c'est la plus value relative.
Par une extension du temps de travail ou/et une intensification des cadences: c'est la plus-value absolue.
En Chine, la deuxième option est utilisée majoritairement; en cela réside la fragilité de son économie qui risque à tout moment d'être supplantée par la première, toujours plus performante...
Performance qui se retourne contre elle, puisque, non content de réduire le nombre de consommateurs, comme le signale Sen-no-sen, en diminuant la part de travail-vivant, la valeur produite rétrécit inexorablement... (attention! Il ne s'agit pas d'un choix maladroit, mais d'une nécessité: le travail vivant doit être chassé de la production, bien que sapant en cela les bases mêmes de la valorisation...).
Le prix du travail est-il alors encore en rapport avec la valeur créée, et le chômage ne serait-il pas tout simplement la conséquence d'un déséquilibre entre ces 2 valeurs trop important et depuis trop longtemps ?
Il existe deux directions différentes et quelque peu opposées d'extraire de la valeur du travail-vivant (or, c'est la seule source possible de richesse, si l'on excepte l'effet de rente) et toutes deux récusent ta formulation.
Par la modernisation/automation du mode productif, il est extrait une quantité de marchandises plus grande en un temps de travail donné: c'est la plus value relative.
Par une extension du temps de travail ou/et une intensification des cadences: c'est la plus-value absolue.
En Chine, la deuxième option est utilisée majoritairement; en cela réside la fragilité de son économie qui risque à tout moment d'être supplantée par la première, toujours plus performante...
Performance qui se retourne contre elle, puisque, non content de réduire le nombre de consommateurs, comme le signale Sen-no-sen, en diminuant la part de travail-vivant, la valeur produite rétrécit inexorablement... (attention! Il ne s'agit pas d'un choix maladroit, mais d'une nécessité: le travail vivant doit être chassé de la production, bien que sapant en cela les bases mêmes de la valorisation...).
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
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Une présentation du livre déjà cité (La Grande Dévaluation), par un des rares représentant français du courant de la critique de la valeur, Gérard Briche.
Un exposé particulièrement clair qui explicite les nuances sémantiques essentielles pour la compréhension de ces thèses.
Un exposé particulièrement clair qui explicite les nuances sémantiques essentielles pour la compréhension de ces thèses.
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
- sen-no-sen
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France : nouveau record du chômage au mois de mai
Avec 34 300 demandeurs d’emploi supplémentaires (catégories A, B et C) au mois de mai, le chômage a atteint un nouveau niveau record de 3,388 millions de chômeurs. Des chiffres "mauvais", concède Valls qui réfute cependant tout "fatalisme".
La hausse du chômage s’est encore accélérée en mai. Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) a bondi de 24 800 en mai (+ 0,7 %) pour atteindre un niveau record de 3,388 millions en métropole, selon les chiffres publiés jeudi 26 juin par le ministère du Travail. "Ces chiffres sont mauvais", a concédé Manuel Valls, le Premier ministre, mais il n'y a pas de "fatalisme", a-t-il ajouté.
En incluant les demandeurs d’emploi inscrits en catégorie B et C, le nombre d’inscrits a Pôle emploi a augmenté en tout de 34 300, soit un total de 5,02 millions de personnes en métropole, 5, 32 millions si on inclut les DOM-TOM. Sur un an, la hausse est de 4,1 % pour la catégorie A en métropole et de 4,8 % pour les catégories A, B et C. "Ces chiffres ne sont pas bons. Ils sont le reflet d'une croissance plus faible que prévu au premier semestre", a commenté de son côté le ministère du Travail dans un communiqué.
http://www.france24.com/fr/20140626-france-chomage-record-mai-valls-travail-pole-emploi/
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"Le Génie consiste parfois à savoir quand s'arrêter" Charles De Gaulle.
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pourquoi le chômage diminuerait ?
notre cher président nous a promis une réduction de charge sociale sur le smic , mais pour 2015
en attendant les augmentation de tva c'est tout de suite ... une nouvelle taxe sur les hôtel c'est tout de suite ... le choc de simplification on n'y crois plus ... le choc de complication c'est tous les jours
donc le chiffre du chômage actuel ne sera pas un record ! ça sera pire le mois suivant !
le problème est qu'en laissant le frein serré trop longtemps , le desserrer ne servira plus a rien ! tout sera grippé et rien ne pourra redémarrer
notre cher président nous a promis une réduction de charge sociale sur le smic , mais pour 2015
en attendant les augmentation de tva c'est tout de suite ... une nouvelle taxe sur les hôtel c'est tout de suite ... le choc de simplification on n'y crois plus ... le choc de complication c'est tous les jours
donc le chiffre du chômage actuel ne sera pas un record ! ça sera pire le mois suivant !
le problème est qu'en laissant le frein serré trop longtemps , le desserrer ne servira plus a rien ! tout sera grippé et rien ne pourra redémarrer
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Une intelligence artificielle nommée au Conseil....
Une intelligence artificielle nommée au Conseil d'administration d'un fonds de pension
(...)
http://www.automatesintelligents.com/actu/index.html#actu2
La société Deep Knowledge Ventures (DKV), société d'investissement en capital à haut risque adossée à des sociétés investissant dans les biotechnologies et les traitements liés au vieillissement et à la médecine régénérative, vient de nommer l'algorithme VITAL (Validating Investment Tool for Advancing Life Sciences) comme sixième membre de son conseil d'administration (CA). VITAL dispose d'une voix au CA, tout comme ses cinq collègues humains.
Simple coup de publicité de la part de cette société hongkongaise pour assurer le buzz auprès de la presse ou marqueur d'une évolution irréversible de la gestion du monde par les machines ? La suite de cet article parle d'elle même... Nous y reviendrons dans de prochains articles.
(...)
Aujourd'hui, les machines ont déjà amplement pris la place des traders sur les marchés de transactions à haute fréquence car elles sont considérées comme plus fiables, rapides et rationnelles (non influencées par les émotions) que les traders humains. Alors donner aujourd'hui à un algorithme la possibilité de peser dans un conseil d'administration montre la confiance qu'on lui porte. Ses avis ont la même valeur que celles des cinq autres membres.
http://www.automatesintelligents.com/actu/index.html#actu2
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"Le Génie consiste parfois à savoir quand s'arrêter" Charles De Gaulle.
- sen-no-sen
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Pour preuve que l'idée n'est pas nouvelle!!!
Mille luttes ont été déclenchées, mais pas tant par les alertes scientifiques qu'à cause des difficultés entraînées localement par l'industrialisation. Partout en France, par exemple, les cahiers de doléances de 1789 témoignent des plaintes innombrables contre les activités industrielles (les forges et les salines, notamment), accusées de causer la déforestation et d'accroître le prix du bois. En 1827, certains droits coutumiers de prélèvements villageois dans les forêts sont supprimés, ce qui intensifie encore les conflits. Entre 1780 et 1830, le recul des forêts européennes est dénoncé, et l'industrie accusée d'y prélever trop de bois. Les arguments sont tant environnementaux qu'anticapitalistes.
La mécanisation de la production est aussi source de conflits. Un large mouvement de contestation et de bris de machines touche toute l'Europe de la fin du XVIIIe siècle au milieu du siècle suivant. Artisans urbains et ouvriers ruraux expriment leur refus de se voir dépossédés de leurs savoir-faire et de leur mode de vie. Ils accusent aussi les industriels de faire passer la quantité de produits devant leur qualité ou leur durabilité, afin de rentabiliser les machines. On s'oppose aussi aux pollutions et aux nuisances. Des intellectuels romantiques participent au mouvement.
Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences au CNRS et maître de conférence au King’s College de Londres dans une entrevue au magazine "Pour la science".
Mille luttes ont été déclenchées, mais pas tant par les alertes scientifiques qu'à cause des difficultés entraînées localement par l'industrialisation. Partout en France, par exemple, les cahiers de doléances de 1789 témoignent des plaintes innombrables contre les activités industrielles (les forges et les salines, notamment), accusées de causer la déforestation et d'accroître le prix du bois. En 1827, certains droits coutumiers de prélèvements villageois dans les forêts sont supprimés, ce qui intensifie encore les conflits. Entre 1780 et 1830, le recul des forêts européennes est dénoncé, et l'industrie accusée d'y prélever trop de bois. Les arguments sont tant environnementaux qu'anticapitalistes.
La mécanisation de la production est aussi source de conflits. Un large mouvement de contestation et de bris de machines touche toute l'Europe de la fin du XVIIIe siècle au milieu du siècle suivant. Artisans urbains et ouvriers ruraux expriment leur refus de se voir dépossédés de leurs savoir-faire et de leur mode de vie. Ils accusent aussi les industriels de faire passer la quantité de produits devant leur qualité ou leur durabilité, afin de rentabiliser les machines. On s'oppose aussi aux pollutions et aux nuisances. Des intellectuels romantiques participent au mouvement.
Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences au CNRS et maître de conférence au King’s College de Londres dans une entrevue au magazine "Pour la science".
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