Demain, tous chômeurs?

Economie actuelle et développement durable sont-ils compatibles? PIB, croissance (à tout prix), développement économique, inflation...Comment concillier l'économie actuelle avec l'environnement et le développement durable.
Ahmed
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par Ahmed » 29/09/14, 19:54

Le mouvement luddite qui s'était développé en Angleterre au début du XIX ième siècle (et qui est un bon exemple de la résistance à ces bouleversements) est souvent présenté comme une réaction nostalgique d'hostilité au "progrès".
Or, cette présentation tendancieuse est complétement fausse, simplement les gens de "métier" avaient bien compris que ces nouvelles techniques ne seraient pas un soulagement à leur peine, mais au contraire, marquaient le début de la dévalorisation de leurs savoirs et de la dépréciation corrélative de leurs conditions de vie.
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par sen-no-sen » 29/09/14, 21:18

Absolument!
Mais la propagande à fait sont œuvre!
Cela a été la même chose des mouvements décroissants,considéré comme une idéologie voulant reconduire l'humanité à l'age de pierre,cela a tellement bien fonctionné que le terme décroissance est devenu un gros mot en politique!
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par Ahmed » 29/09/14, 21:42

Normal, le renoncement à la croissance et à tout ce qu'elle implique serait également un renoncement à la politique politicienne!
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par sen-no-sen » 27/10/14, 18:43

Emploi : faut-il avoir peur des robots ?
Selon une étude Roland Berger publiée dans le journal du Dimanche, 20% des taches seront automatisés d'ici 2025 en raison de l'utilisation des robots. Tous les secteurs sont concernés : l'agriculture, l'hôtellerie, les administrations publiques, la police, et même l'armée. Cette robotisation des emplois touchera non seulement les emplois peu qualifiés mais aussi les emplois qualifiés. Bilan : près de 3 millions d'emplois remplacés par des machines.

http://videos.tf1.fr/jt-we/2014/emploi-faut-il-avoir-peur-des-robots-8508438.html

Dommage que la parole n'est été donné dans le reportage qu'a un défenseur de la robotisation...bizarre bizarre!
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par sen-no-sen » 30/10/14, 20:18

Au 18e siècle, les ouvriers des ateliers britanniques détruisirent la maison de l’inventeur de la navette, instrument qui révolutionnait le tissage. Pour eux, le progrès technique était synonyme de régression sociale : leur emploi était condamné à disparaître. En février 2014, l’innovation technologique est toujours au cœur des débats sur l’emploi.

Aujourd’hui, c’est le dernier livre de Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee qui vient relancer le débat (The Second Machine Age, qui reprend leur précédent Rage Against the Machine).

Leur thèse est simple mais forte : la conjonction de la révolution de l’internet et le développement de l’intelligence artificielle devrait progressivement conduire à un remplacement de l’homme par le robot.

De fait, les études s’accumulent d’auteurs pessimistes qui démontrent que les robots pourraient nous piquer nos jobs. En octobre 2013, des chercheurs d’Oxford estimaient qu’environ la moitié des emplois américains pourraient être remplacés par des robots. Dans la MIT Technology Review de juin dernier, David Rotman dressait également un constat déprimant sur l’évolution de l’emploi et prévenait qu’il fallait s’attendre à de nombreux "digital loosers" et à une montée des inégalités (les emplois qualifiés étant très bien rémunérés et les autres exclus de la course). Il pourra certainement trouver un appui auprès de Martin Wolf, qui a publié deux tribunes successives sur le sujet dans le Financial Times (ce mercredi et le précédent), prônant notamment l’intervention publique pour redistribuer les richesses…

Derrière ces débats, il y a la question de la productivité et de la croissance. Brynjolfsson et McAfee estiment que la productivité croît, mais sans être suivie par l’emploi (voir un avis inverse ici). Robert Gordon, dans un article retentissant publié dans le Wall Street Journal, s’inquiète, lui, de ce que le monde ne produise plus d’innovations profondes (internet se contentant de se diffuser à l’ensemble de l’économie). Autant de débats sans fin. Sans réponse probablement également.

En France, il existe un débat similaire. Et de fait, notre pays est l’un des champions du monde de l’automatisation. Dans l’Hexagone, les robots remplacent effectivement les humains. La particularité de la France est cependant que ce qui tue l’emploi chez nous n’est pas vraiment la Silicon Valley ni l’excès d’innovation … mais plutôt le poids excessif des réglementations et le coût du travail.

Pourquoi ? Parce que les entreprises n’ont aucun intérêt à embaucher des employés peu qualifiés. Confrontés à un emploi qu’ils jugent trop cher (les salaires progressent beaucoup plus vite que la productivité et le SMIC est toujours plus élevé) et à un marché du travail trop rigide, les employeurs remplacent leurs salariés par des machines.

Saviez-vous par exemple que nous sommes parmi les premiers à avoir remplacé les caissières par des caisses automatiques ? Parmi les plus volontaires à automatiser les lignes de métro ? Parmi les premiers à bénéficier des commandes automatiques au McDonald’s ? Saviez-vous également que ces réglementations trop contraignantes ont conduit (quel comble !) une grande partie des restaurants parisiens à substituer des micro-ondes aux cuistots ?

La technologie induit un effet de « destruction créatrice », décrit par Schumpeter (qui parlait de juxtaposition plutôt que de changements brusques d’ailleurs) : les emplois dans les anciennes activités disparaissent dans leurs formes traditionnelles, mais ils peuvent muter ou être remplacés par d’autres, plus efficaces. La richesse collective s’en retrouve renforcée, les opportunités démultipliées, l’ascension sociale favorisée. C’est le processus normal du progrès économique.

Si l’on croit dans l’intervention publique (et si l’on pense qu’elle a le pouvoir de savoir quels seront les emplois qui comptent dans 30 ans), on peut considérer qu’elle devrait favoriser ce processus par la formation initiale et continue et laisser ensuite le marché fonctionner. Mais à trop vouloir protéger les salariés peu qualifiés, il se pourrait que nos lois aient au contraire contribué à les écarter durablement du marché du travail, au profit des robots.

Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/robo ... ZF1LIht.99
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par Ahmed » 30/10/14, 21:33

C'est un article assez superficiel dans lequel sont introduites des considérations portant à confusion.
Si les ouvriers luddites ont brisés des machines, c'est parce qu'ils savaient que ce "progrès" imposé par les patrons feraient d'eux une main d'œuvre sans qualification, asservis à la machine dans des conditions de travail dégradées; la suite leur a donné raison...

La "destruction constructive" de Schumpeter est un concept historiquement daté, dans une période (l'après guerre) d'expansion économique, cela ne s'applique plus stricto sensu à la situation présente, sauf au prix d'un anachronisme...

Remplacer le travail humain par des machines est à la base du capitalisme, c'est ce que l'on appelle les gains de productivités. C'est ce qui permet de lutter provisoirement contre l'érosion du profit (tout en étant sa cause): rien de nouveau sous le soleil libéral...

Les salaires progressent beaucoup plus vite que la productivité et le SMIC est toujours plus élevé: affirmations péremptoires qui font partie des lieux communs: il n'est que de considérer les écarts croissants de salaires pour apprécier leurs manque de pertinence.
La diminution générale des profits (hors monopoles ou ententes) est la véritable cause de ce ressenti, mais il est plus facile de l'attribuer à une entité physique qu'à une abstraction.

Quant au code du travail présenté comme un monument consacré à la défense des salariés, une bonne part de sa substance s'évertue en fait à spécifier l'étendue de leur sujétion à leurs employeurs...
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par sen-no-sen » 31/10/14, 10:10

Les deux derniers articles sont relativement naïf...mais bon, il émane de TF1 et de Atlantico!
Pour autant ils ont le mérite de mettre en avant le fait que la doctrine d'automatisation représente un danger pour l'emploi,tout du moins en filigrane,et le fait qu'il soit publier par des sites non-dissident est assez symbolique.
Étant donné qu'un nombre croissant d'emplois destiné au élites commence a être touché(comme la bourse),il serait tant que certain décideurs se mettent à réagir...on peut encore rêver! :lol:
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par Ahmed » 31/10/14, 10:57

Cette tendance continue à améliorer la productivité n'a posé que des problèmes mineurs (du moins à l'échelle globale!) tant que des secteurs en croissance et faiblement productifs permettaient le déplacement de main-d'œuvre nécessaire, cependant, après la révolution micro-informatique, le secteur tertiaire qui fut le dernier bastion de l'emploi a été touché à son tour et il n'existe désormais plus aucune sorte d'échappatoire.
Si certains sont aujourd'hui surpris par cette réalité, c'est parce qu'ils n'ont jamais perçu le fonctionnement du mécanisme initial, dont il était pourtant facile de prévoir l'évolution.
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par phil53 » 31/10/14, 13:52

Les robots ne sont pas une mauvaise chose en soi si on les utilise pour décharger des choses obligatoires à faire.C'est l'utilisation qu'on en fait qui est mauvaise.
Évidement tel qu'est régie la société le bénéfice des robots est engrangé par une minorité.
Mais c'est facile de reprocher aux nantis d'en profiter.
Nous à leur place que ferions nous?
Je suis persuader qu'à part 2 ou 3% des gens partageraient et essaieraient de construire quelque chose d'autre.
L'homme est techniquement bien de trop en avance sur sa conscience.
Nous manquons de culture du bien être pour tous, de philosophie.
Pourquoi tant de gens se réfugient dans le consumérisme qui ne les satisfait pas pour autant?
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par sen-no-sen » 31/10/14, 16:10

phil53 a écrit :Les robots ne sont pas une mauvaise chose en soi si on les utilise pour décharger des choses obligatoires à faire.C'est l'utilisation qu'on en fait qui est mauvaise.


Certes il ne s'agit pas de considérer les robots et plus largement les technologies comme mauvaises,c'est une évidence.
Le problème actuel c'est que cette tendance à l'artificialisation risque de nous conduire vers la disparition.
Le 21ème siècle va probablement être le théâtre d'une nouvelle compétition Darwinienne entre vie biologique et "vie" non biologique(car étant issu du technologisme).
La logique actuelle du profit à tout prix élude complétement ce risque qui s'amorce désormais à grand pas,il assez affligeant de remarquer l'aveuglement complet de la sphère politicienne sur le sujet...

Pourquoi tant de gens se réfugient dans le consumérisme qui ne les satisfait pas pour autant?


Les gens se réfugient dans la consommation plus pour des raisons de mimétisme sociale que pour des questions de "satisfaction".
En effet ,à l'heure d'aujourd'hui ne pas se plier aux exigences du marché en terme de consommation,c'est s’exposer à une exclusion de la société et ceux en raison du processus de sélection naturelle...
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