Non Bernardd.
Nous ne nous comprenons pas car nous débattons sur 2 sujets différents.
Le livre auquel tu te réfères expose l'inégalité des richesses et l'impute au système monétaire très maladroitement. Il comporte des amalgames qui ne trompent pas sur l'amateurisme de cet auteur(qui n'a aucune expérience/référence en économie). Un exemple? Dans les définitions, partie sur le repère d'analyse : Repère associé : la zone économique (ou zone Monétaire). L'économie et la monnaie sont 2 éléments du commerce qui n'ont strictement aucune équivalence. L'un n'est pas l'égal de l'autre. On peut délimiter un contexte économique, donc une zone économique, regroupant différentes zones monétaires, ce qu'était l'UE avant l'introduction de la monnaie unique. L'inverse est vrai aussi, on peut isoler beaucoup d'économies (par secteur par ex.) au sein d'un même système monétaire.
Je prends un passage sur la valeur :
b) Valeur
On entend par valeur tout bien économique
matériel, énergétique, immatériel, spatial ou
temporel. Par exemple on pourra attribuer une
valeur à un fruit, de l'électricité, un logiciel, un
terrain ou un enseignement. Le principe de
relativité nie toute mesure absolue de valeur.
Toute valeur est fluctuante et relative à l'individu
qui l'utilise, la produit ou l'échange, ainsi qu'à
l'espace-temps considéré.
En quoi est-ce révolutionnaire comme approche?
C'est exactement ce que représente symboliquement la monnaie.
La fluctuation spatio-temporelle (c'est les frères bogdanov qui l'ont écrit ce bouquin?) n'est autre que la fluctuation des prix sur le marché entre t-1 et t1. Qui dépend non pas de l'individu comme le prétend l'auteur mais de la demande du produit et donc du besoin.
Déjà à ce niveau, on constate l'amalgame entre l'outil et l'éthique derrière son utilisation.
Le problème de répartition vient du fait qu'un besoin fallacieux (avidité, rétention de capitaux) se soustrait à un besoin réel. Car c'est bien souvent l'avidité du vendeur qui le pousse à répondre au besoin fallacieux à la place du besoin réel.
Par contre, j'ai compris d'ou tu tirais l'idée que la valeur monétaire étalonnée sur l'once d'or ne ferais que déplacer le problème d'inégalité des richesses des planches à billets aux concession minières (théorie des 3 producteurs). Ben oui, vu aussi simplement que ça, ton auteur n'y apporte pas de solution et restreint à ce seul aspect cette vision semble fatalement inévitable.
Si la valeur d'échange est le blé, le déséquilibre sera déplacé vers l'agro-alimentaire, etc.
Comme si la raréfaction ou le surplus d'une ressource n'était problématique qu'avec l'or ou la monnaie, c'est ridicule.
Ce livre sympathique dans son introduction est de plus en plus pénible à lire au fur et à mesure que l'auteur s'enfonce dans ses élucubrations.
Le parallèle avec la théorie de la relativité d'Einstein est saugrenue et ne sert qu'à donner une impression scientifique à un texte qui n'en est pas un et qui foisonne d'erreurs.
Le problème d'équité n'est pas un problème technique du commerce (ni la monnaie, ni la finance), c'est un problème moral et éthique de la société et c'est cette éthique qui doit guider les règles du jeu commercial par l'égoïste avidité du néo-libéralisme.
Une simple question : comment l'auteur compte faire coller la réalité à son concept?
Pour l'étalon or, on peut commencer en 2012.
Nous aurions déjà comme résultat concret que la Banque centrale (européenne ou nationale) ne pourrait plus faire fumer la planche à billet au point d'amener la valeur monétaire proche du zéro absolu. Pour ce faire, il faudrait qu'elle trouve la pierre philosophale...
Ca n'empêche en rien l'endettement mais celui-ci ne peut descendre sous le seuil défini par le stock matériel d'or et de devoir rembourser ses dettes en monnaie de singe.
Afin d'éviter le capitalisme "doré", la société humaine peut décider que les pays pauvres ont tous droit à une belle usine de recyclage du matériel électronique gratuite, puisqu'on en balance par containers entiers sur leurs plages depuis des années (cf.: Gana). Les métaux précieux extraits seraient revendus sur le marché et une partie de l'or irait directement dans leurs caisses jusqu'à atteindre l'équilibre comptable "or" entre le nord et le sud.
C'est un autre joli rêve d'équité aussi mais qui comme tu le constate ne dépend pas de l'outil monétaire, financier ou commercial mais de l'usage qu'on en fait. L'équité est donc bien un problème d'éthique avant tout.
« Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs. »
Malcolm X