Dette publique: faillite de la Grèce...à qui le tour?

Economie actuelle et développement durable sont-ils compatibles? PIB, croissance (à tout prix), développement économique, inflation...Comment concillier l'économie actuelle avec l'environnement et le développement durable.
dedeleco
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par dedeleco » 10/07/11, 15:34

De l'eau à votre moulin pour fluidifier le système :

Why QE2 Failed: The Money All Went Offshore
http://www.globalresearch.ca/index.php? ... &aid=25566
Cet argent est en partie dans nos banques en Europe !!
On June 30, QE2 ended with a whimper. The Fed’s second round of “quantitative easing” involved $600 billion created with a computer keystroke for the purchase of long-term government bonds. But the government never actually got the money, which went straight into the reserve accounts of banks, where it still sits today. Worse, it went into the reserve accounts of FOREIGN banks, on which the Federal Reserve is now paying 0.25% interest.

Before QE2 there was QE1, in which the Fed bought $1.25 trillion in mortgage-backed securities from the banks. This money too remains in bank reserve accounts collecting interest and dust. The Fed reports that the accumulated excess reserves of depository institutions now total nearly $1.6 trillion.

Interestingly, $1.6 trillion is also the size of the federal deficit – a deficit so large that some members of Congress are threatening to force a default on the national debt if it isn’t corrected soon.

So here we have the anomalous situation of a $1.6 trillion hole in the federal budget, and $1.6 trillion created by the Fed that is now sitting idle in bank reserve accounts. If the intent of “quantitative easing” was to stimulate the economy, it might have worked better if the money earmarked for the purchase of Treasuries had been delivered directly to the Treasury. That was actually how it was done before 1935, when the law was changed to require private bond dealers to be cut into the deal.

The one thing QE2 did for the taxpayers was to reduce the interest tab on the federal debt. The long-term bonds the Fed bought on the open market are now effectively interest-free to the government, since the Fed rebates its profits to the Treasury after deducting its costs.

But QE2 has not helped the anemic local credit market, on which smaller businesses rely; and it is these businesses that are largely responsible for creating new jobs. In a June 30 article in the Wall Street Journal titled “Smaller Businesses Seeking Loans Still Come Up Empty,” Emily Maltby reported that business owners rank access to capital as the most important issue facing them today; and only 17% of smaller businesses said they were able to land needed bank financing. .......
The fact that foreign banks got the money was established in a June 12 post on Zero Hedge by Tyler Durden (a pseudonym), who compared two charts: the total cash holdings of foreign-related banks in the U.S., using weekly Federal Reserve data; and the total reserve balances held at Federal Reserve banks, from the Fed’s statement ending the week of June 1. The charts showed that after November 3, 2010, when QE2 operations began, total bank reserves increased by $610 billion. Foreign bank cash reserves increased in lock step, by $630 billion -- or more than the entire QE2.
Dernière édition par dedeleco le 12/07/11, 01:05, édité 1 fois.
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moinsdewatt
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par moinsdewatt » 11/07/11, 21:46

En faillite, le gouvernement du Minnesota cesse ses activités

http://www.rfi.fr/ameriques/20110702-fa ... -activites

Faute de pouvoir équilibrer son budget, comme le lui ordonne la Constitution, l'État américain du Minnesota a été forcé de fermer la plupart des services publics. Peuplé de 5,3 millions d’habitants et grand comme la moitié de la France, le Minnesota présente un trou de 5 milliards de dollars dans ses caisses.

.................

Image

Comme tous les édifices publics du Minnesota, le zoo de la ville de Saint Paul est fermé jusqu'à nouvel ordre.
REUTERS/Andy King


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Christophe
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par Christophe » 11/07/11, 23:44

Info intéressante à propos du Minnesota ...un avant goût pour le "reste du monde" ?

Aujourd'hui c'est l'Italie qu'est entrée dans le collimateur des agences de colapsion...euh notation pardon :mrgreen:

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... ennes.html

L'Italie a entraîné une chute des Bourses européennes

Publié le 11-07-11 à 19:01 Modifié à 18:48 Réagir

PARIS (Reuters) - Les marchés d'actions en Europe ont terminé en forte baisse lundi, plombées par une peur croissante de contagion de la crise de la dette grecque à d'autres pays voisins, tels que l'Italie notamment.

L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 2,71% à 3.807,51 points, son plus net recul quotidien depuis mi-août, après avoir affiché une perte de plus de 3% dans l'après-midi.

Selon les analystes graphiques, l'indice phare de la Bourse de Paris, qui a enfoncé ce lundi son support clé de 3.850-60 points, pourrait de diriger sous les 3.700 points, vers son plus bas de l'année à 3.693,94 points inscrit le 16 mars.

"On est en train de partir sur une crise du souverain élargie avec contagion à des pays comme l'Italie, l'Espagne, la Belgique et pourquoi pas la France", renchérit un analyste d'un grand broker, basé à Londres, qui n'a pas voulu être identifié.

Les autres places européennes se sont aussi enfoncées dans le rouge : Londres a abandonné 1,03%, Francfort 2,33%, Milan 3,96%, Madrid 2,69% et Lisbonne 4,28%.

Du côté des indices paneuropéens, l'EuroStoxx 50 a perdu 2,9% et l'EuroFirst 300 1,51%.

Les valeurs financières ont figuré parmi les plus fortes baisse des marchés européens . L'indice Stoxx des bancaires a perdu 2,87% et celui des assurances abandonne 3,66%, plus forte baisse sectorielle en Europe.

FLIGHT TO QUALITY

A Paris, Crédit agricole, plus net recul du CAC, a perdu 7,66% à 8,746 euros, suivie de BNP Paribas (-6,75% à 46,455 euros), Axa (-6,59% à 14,240 euros) et de Société générale (-5,7% à 36,330 euros).

Hors CAC 40, Dexia chute de 8,04% à 1,841 euros.

Ailleurs, la banque portugaise Banco Espirito Santo a perdu 6,19%, l'italienne Intesa Sanpaolo 7,74% et la grecque Bank of Piraeus 5%.

D'après la Banque des règlements internationaux, les banques françaises sont les plus exposées à l'Italie avec une exposition de 393 milliards de dollars, soit près de 36% de l'exposition consolidée des banques étrangères à l'Italie.

Les assureurs, qui avaient bien résisté aux inquiétudes sur la crise de la dette grecque, ont été entrainés à leur tour dans la spirale baissière étant donnée leur exposition importante à la dette italienne, notent des intervenants.

Dans un mouvement de "flight to quality" sur le marché obligataire, le taux à 10 ans italien est passé de 4,91% lundi dernier à 5,63% ce lundi, alors que le taux 10 ans allemand est passé sous les 3%, de 3,02% à 2,67%il y a une semaine.

Les cycliques, notamment automobiles, ont également terminé en forte baisse alors que la croissance de la plupart des grandes économies mondiales devrait avoir décéléré en mai au vu des indicateurs composites avancés publiés par l'Organisation de coopération et de développement économiques.

L'indice automobile européen a cédé 3,12%, avec, à Paris, une perte de 3,77% à 30,080 euros pour PSA et de 3,53% à 37,815 euros pour Renault.

L'euro recule fortement et se traite autour de 1,4033 contre 1,4215 la veille en fin de journée.

Juliette Rouillon, édité par Matthieu Protard


Je suis sur que les traders jouent tous à la baisse (vente à découvert) des jours comme aujourd'hui, et sont donc les 1er responsables de la chute des cours des banques...demain ils rachètent pour de vrai et feront double bénéfice...

C'est trop facile...on vit pas dans le même monde...Y en a un des 2 qui doit disparaitre... Je crains que cela soit pas le bon qui disparaisse...
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Christophe
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par Christophe » 15/07/11, 18:41

2 infos du jour:

A) Les banques françaises réussissent les tests de résistance européens. Huit banques européennes échouent.

Huit banques européennes ont échoué aux tests de résistance
Les résultats des derniers tests de résistance des banques européennes étaient très attendus. L'Autorité bancaire européenne (EBA) a indiqué que ces huit banques avaient besoin au total de 2,5 milliards d'euros pour se renforcer.

Le verdict tant redouté est enfin tombé vendredi 15 juillet. Huit banques européennes ont échoué aux tests de résistance, a annoncé l'Autorité bancaire européenne (EBA) qui a précisé dans un communiqué que ces banques avaient besoin au total de 2,5 milliards d'euros pour se renforcer.
Elle n'a pas détaillé dans un premier temps le nom ou la nationalité des banques ayant raté l'examen, chaque établissement concerné et les régulateurs nationaux ayant la priorité pour communiquer à ce sujet.
Ces tests de résistance ont été pratiqués sur 91 banques européennes pour la deuxième année consécutive. Ils sont censés être plus "sévères" que les précédents qui n'avaient guère convaincu. Leur objectif? Rassurer les marchés sur la solidité des banques et leur capacité à faire face à de fortes tensions. Pour cela, les banques doivent afficher un ratio de solvabilité minimum de 5% après avoir été confrontées au scénario le plus pessimiste.
Solidité des systèmes bancaires en question

Le régulateur européen a utilisé effectivement deux scénarios macroéconomiques pour tester les comptes 2010 des banques de 21 pays. Le premier est qualifié "de base", et le second se veut beaucoup plus pessimiste en prenant en compte un recul du PNB de la zone euro de 0,5% en 2011 et de 0,2% en 2012, avec un taux de chômage respectivement de 10,3 et de 10,8%.
Pour ce qui concerne la France, les groupes bancaires BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et BPCE ont passé "avec succès" les tests selon l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP).
Les quatre principales banques affichent un niveau de fonds propres durs de 7,5%, "très supérieur" au seuil de 5% exigé par l'EBA, selon la même source.
En Italie, les banques ayant participé aux tests, Intesa Sanpaolo, UniCredit, Banca Monte dei Paschi di Siena, Banco Popolare et UBI Banca, les ont réussis, a annoncé vendredi la Banque d'Italie dans un communiqué.
Hormis UniCredit, toutes ces banques ont procédé depuis le début de l'année à des augmentations de capital afin de renforcer leurs fonds propres.
Toutes les banques irlandaises, portugaises et britanniques ont réussi le test. Même résultat pour les dix banques des pays nordiques (Suède, Danemark, Norvège et Finlande).
En Allemagne, une banque sur treize testées a échoué. Il s'agit de la banque régionale de Hesse-Thuringe (Helaba). L'Espagne compte quant à elle cinq banques parmi les recalées. Il s'agit des caisses d'épargne Caja Mediterraneo (CAM), CatalunyaCaixa, Unnim et CajaTres, et une banque, Banco Pastor. Sept autres entités passent de justesse, avec un niveau de fonds "durs" compris entre 5% (le minimum requis) et 6%: les banques Banco Sabadell, Banco Popular et Bankinter, les caisses Novacaixagalicia, Caja Ontinyent, Banca Civica, Bankia. "Le plus important est qu'aucune entité n'ait besoin de capital additionnel", a souligné, le gouverneur de la Banque d'Espagne, Miguel Angel Fernandez Ordonez, insistant sur le processus de restructuration en cours dans le secteur.
L'euro se renforçait légèrement vendredi face au dollar après l'annonce des résultats.


http://www.challenges.fr/actualites/fin ... esist.html

B) Les couilles des USA (et de l'économie du monde européenne notamment donc nos couilles) dans les mains des agences de notation (désolé mais faut parler "cru" avec de telles méthodes mafieuses...):

(...)
Après Moody's, Standard & Poor's menace Washington
En l'absence d'accord sur le relèvement du plafond de la dette US, Standard & Poor's pourrait abaisser la note souveraine des Etats-Unis dans les 90 jours, a averti l'agence de notation jeudi.

L'agence de notation Moody's avait déjà placé mercredi la note souveraine des Etats-Unis sous surveillance avec risque de déclassement.

Dans son avertissement Moody's disait entrevoir "une possibilité de plus en plus grande que le plafond légal de la dette ne soit pas relevé en temps voulu, ce qui donnerait lieu à défaut sur les obligations du Trésor".

Faute d'un tel relèvement, les pouvoirs publics seront en cessation de paiement le 2 août.

(...)


http://info.france2.fr/economie/dette-a ... 64334.html

Standard & Poor's menace de baisser la note de la dette des USA

WASHINGTON -- L'agence de notation financière Standard & Poor's a estimé qu'il y avait une chance sur deux pour qu'elle abaisse la note de crédit des Etats-Unis dans les trois prochains mois en raison de l'impasse au Congrès quant à l'approbation du relèvement du plafond de la dette américaine.

C'est le deuxième avertissement de la sorte pour les Etats-Unis. L'agence Moody's a fait savoir mercredi qu'elle révisait la note de crédit de AAA de la dette américaine, craignant que la Maison Blanche et le Congrès n'arrivent pas à s'entendre avant la date limite du 2 août sur le relèvement du plafond de la dette, fixé pour l'instant à 14,3 milliards de dollars, et que les Etats-Unis se retrouvent en défaut de paiement.

Le président Barack Obama devait donner une conférence de presse vendredi, pour la deuxième fois en une semaine, pour faire le point des négociations avec l'opposition républicaine.

Si aucun accord n'était trouvé d'ici au 2 août, différents responsables de l'administration ont estimé qu'une partie de l'armée pourrait ne pas être payée, de même que les personnes recevant des allocations mensuelles de la Sécurité sociale ou des retraités dépendant du système fédéral. AP


http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... s-usa.html

ps: ne pas payer les militaires d'invasion; c'est une très bonne chose !
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Flytox
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par Flytox » 15/07/11, 23:10

Christophe a écrit :http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... s-usa.html

ps: ne pas payer les militaires d'invasion; c'est une très bonne chose !


Ne pas payer ses militaires.....il y a beaucoup beaucoup des trucs beaucoup beaucoup moins dangereux...les militaires c'est armé , du "bon" coté de l'arme ( coté manche) et cela apprends à tuer sur ordre sans problèmes de conscience....avec l'éthique qu'on reconnait aux Américains Image faut pas jouer avec la boite de Pandore....
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La Raison c'est la folie du plus fort. La raison du moins fort c'est de la folie.
[Eugène Ionesco]
http://www.editions-harmattan.fr/index. ... te&no=4132
Christophe
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par Christophe » 16/07/11, 12:39

C'est pas faux Flytox :mrgreen: :mrgreen:

Ayé Hollande s'y met:

http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html

Vu le titre, on dirait un discours lepeniste... :shock:

La dette n'est pas l'ennemie de la France, c'est l'ennemie de tous les peuples !! C'est l'ennemie de l'économie réelle !

François Hollande : "la dette est l'ennemie de la gauche et de la France"

Candidat à la primaire socialiste, François Hollande réagit à la crise de la dette. Il craint une explosion de la zone euro, dénonce le mauvais fonctionnement du couple franco-allemand et appelle à réduire les déficits au plus vite.

Comment analysez-vous la crise de la zone euro ?

Une course de vitesse se joue entre les marchés et les Etats. Tant que les gouvernements européens n'auront pas pris de dispositions fermes et durables pour réagir aux attaques, la spéculation gagnera. Plutôt que de crier à l'atrocité des marchés, la seule réaction doit être l'organisation de l'Europe à la fois dans ses mécanismes de solidarité et le gouvernement économique de la zone. Il n'y a pas d'exemple dans l'histoire d'une monnaie qui n'est pas encadrée par une autorité politique.

Que manque-t-il aujourd'hui à l'Europe ?

La France et l'Allemagne font défaut. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel portent une lourde responsabilité dans le divorce du couple franco-allemand car la zone euro ne peut fonctionner que s'il y a une totale concordance de vue entre les deux pays qui représentent plus de 40 % de sa puissance économique. La France doit montrer qu'elle est capable de cohérence et l'Allemagne de solidarité. Quand l'attentisme rencontre l'égoïsme, c'est la crise.

Craignez-vous une explosion de la zone euro ?

Oui, parce que le temps de la politique européenne est un temps long, quand celui des marchés est immédiat. Tout retard se paye au prix le plus élevé. Je suis d'une très grande sévérité à l'égard des chefs d'Etat et de gouvernements qui ont repoussé à septembre le règlement de la question grecque. Ils ont ouvert la boite de Pandore. Il est indécent de faire supporter aux Grecs, par des plans d'austérité qui s'ajoutent les uns aux autres, l'impéritie de l'action européenne. Si, comme je l'avais souhaité, il y avait eu une mobilisation beaucoup plus rapide du Fonds européen de stabilité, une ligne de crédit flexible pour résoudre le problème de liquidités, une autorisation immédiate de la Banque centrale européenne pour racheter des obligations secondaires, un emprunt européen – les eurobonds – capable de se substituer aux dettes souveraines, s'il y avait eu une participation plus ou moins volontaire des banques et si l'on avait ajouté une taxe sur les transactions financières que vient d'adopter le Parlement européen, il n'y aurait plus aujourd'hui de crise des dettes souveraines en Europe.

Les créanciers privés doivent-ils s'engager ?

Je crains qu'il ne soit trop tard. Il faut maintenant allonger la durée des prêts du système bancaire.

Comment mener campagne en France dans un contexte économique aussi dégradé ?

En disant la vérité, en montrant une volonté, de l'espérance. Nous devons mobiliser l'ensemble de la puissance de l'Etat au service de la seule cause qui vaille : l'amélioration du destin de la génération qui arrive et donc tout engager pour la jeunesse de la petite enfance jusqu'à l'entrée dans la vie professionnelle.

Est-il raisonnable de proposer, comme vous le faites, un contrat de génération dont le coût est estimé à 7 milliards d'euros ?

C'est la seule idée forte qui ait été proposée pour réconcilier les générations et éviter les effets d'aubaine. Je propose que l'employeur qui garde un senior le temps qu'il acquière ses droits pour toucher sa retraite à taux plein et qui embauche un jeune de moins de 25 ans avec un contrat à durée indéterminée, bénéficie de la suppression des cotisations sociales sur les deux emplois. Un tel dispositif permettra une transmission du savoir et des expériences et une stabilité des jeunes actifs. Il donnera un sens à la politique d'exonération de cotisations sociales qui aujourd'hui coûte plus de 25 milliards d'euros et n'en a plus.

Alors que l'Europe est malade de ses déficits, pourquoi refusez- vous de voter la loi constitutionnelle dite de la "règle d'or", qui instaure l'équilibre des finances publiques ?

Une manœuvre ne fait pas une politique. Nicolas Sarkozy agit comme un repenti. Avec les allègements fiscaux qu'il n'a cessé d'accorder jusqu'à récemment avec la nouvelle baisse de l'impôt sur la fortune, il a déséquilibré les comptes publics au point que nous sommes sur la corde raide et menacés. Ce n'est pas avec le vote d'une telle disposition, d'ailleurs peu contraignante que nous saurons montrer à nos partenaires européens que nous respectons nos obligations et aux générations futures que nous sommes comptables de leurs intérêts. A regarder le comportement de Nicolas Sarkozy ces derniers mois, je me demande s'il n'a pas besoin du prolongement de la crise pour justifier sa propre candidature comme si celui qui n'avait rien fait pour l'éviter pouvait être le meilleur pour nous en protéger.

Si le président de la République convoque le Parlement en Congrès pour ratifier la "règle d'or", que ferez vous ? Vous boycotterez la séance ?

Comme parlementaire, je réponds toujours aux invitations. Je prendrai donc mes responsabilités et dirai : "pour réduire nos déficits et pour engager la France dans la voie du redressement de ses comptes, il ne faut pas changer de Constitution, il faut changer de président". Lorsque Nicolas Sarkozy est arrivé à l'Elysée, le déficit budgétaire était d'à peine 50 milliards d'euros et la dette publique d'environ 65 % du PIB. Aujourd'hui le déficit avoisine les 100 milliards et l'endettement représente plus de 85 % du PIB. Ce n'est plus la faillite dont parlait François Fillon, c'est la banqueroute.

Dans le projet socialiste, il est question de ramener les déficits à 3 % du PIB en 2014. N'est- ce pas trop tard ?

Il faut rééquilibrer nos comptes publics dés 2013.

Dès 2013 ?

Oui. Je ne le dis pas pour céder à je ne sais quelle pression des marchés ou des agences de notation mais parce que c'est la condition pour que notre pays retrouve confiance en lui. Nous ne pouvons pas laisser gonfler la dette publique au risque de faire de la charge de nos intérêts le premier budget du pays, ce qui altèrerait toutes nos marges de manœuvre. La dette est l'ennemie de la gauche et de la France. Si je suis élu, la première réforme du quinquennat sera la réforme fiscale. Le candidat qui annonce qu'il n'y aura pas d'effort supplémentaire après 2012 sera un président qui se parjurera.

Bertrand Delanoë propose de créer un impôt exceptionnel sur les hauts revenus. Etes-vous d'accord ?

Je suis contre les impôts exceptionnels. Il faut une réforme fiscale ample consistant à imposer le même barème à tous les revenus, ceux du travail comme ceux du capital. Les niches fiscales et les mesures dérogatoires doivent être supprimées, l'impôt sur le revenu et la CSG, fusionnés.

Que dites-vous aux classes moyennes, qui craignent de payer pour les autres ?

Qu'elles sont en réalité les grandes victimes du système fiscal actuel. Elles sont souvent imposées sur leur seul revenu, qui est celui du travail, alors que les revenus du capital le sont beaucoup moins. Elles ont peu de possibilité d'échapper à la progressivité de l'impôt faute de pouvoir s'abriter dans les niches. Elles ont un patrimoine de plus en plus difficile à constituer quand les plus grosses fortunes ont bénéficié d'une somme d'allègements. Donc le plus grand nombre des Français a intérêt à la réforme fiscale.

Rétablirez vous la retraite à 60 ans si vous êtes élu ?

Oui, ceux qui ont cotisé pendant 41 années doivent pouvoir partir à 60 ans en touchant pleinement leur retraite. Je ne peux pas admettre qu'ils soient obligés de cotiser 42, 43 ou 44 ans parce qu'ils ont commencé à travailler tôt. C'est injuste.

Eva Joly a remporté la primaire écologiste avec un discours très ancré à gauche. Cela donne-t- il la tonalité de la campagne de 2012 ? Cela vous conduit-il à gauchir votre discours ?

Je suis socialiste. Je veux conduire une campagne de socialiste. Est ce assez clair ?

Pas totalement…

L'enjeu c'est le premier tour. Je ne veux pas faire la campagne des autres, au centre ou à la gauche de la gauche. Je veux porter les engagements d'un prochain président de la République qui doit avoir son identité de gauche et en même temps le souci de rassembler le plus grand nombre.

Martine Aubry vante ses relations avec Cécile Duflot. Et vous ?

J'ai, avec Cécile Duflot des relations qui remontent à la période où j'étais moi-même premier secrétaire. Elles sont bonnes. Nous avons besoin d'une alliance avec Europe Ecologie-Les Verts. Pas un accord de circonstance qui se réduirait à un partage de circonscriptions mais un vrai contrat de gouvernement qui ancrerait l'idée d'une coalition durable pour mener une politique nouvelle.

J'aurais souhaité –ce n'est d'ailleurs pas complètement exclu – que nous puissions le conclure avant le premier tour de la présidentielle de façon à bien marquer notre volonté commune de gouverner avec des propositions qui nous lient. Plus nous serons précis sur la façon de réaliser la transition énergétique, plus nous serons crédibles vis-à-vis du pays. Je défends que la part du nucléaire dans la production d'électricité doit passer de 75 % à 50 % en 2025. C'est le même effort que les Allemands vont fournir pendant la même période, passant de 22 % à 0 %. Qui pourra prétendre que nous pourrions en faire d'avantage en 15 ans ?

Les 9 et 10 juillet, des milliers de personnes se sont rassemblées pour protester contre la construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Votre ami Jean-Marc Ayrault, le maire de Nantes, défend le projet qui est vivement rejeté par les écologistes. Quelle est votre position ?

Il y a une divergence, j'en prends acte. L'actuel aéroport pose des problèmes de sécurité. Sauf à entraver la circulation aérienne dans une partie de la France, mieux vaut en construire un autre.

Mais si les écologistes en font une condition d'un accord avec le PS ?

Il ne doit pas y avoir d'ultimatum. Pas plus que le PS n'a à imposer un modèle ou une exigence incontournable, pas plus les écologistes n'ont à le faire vis-à-vis du PS. C'est le compromis qui doit être cherché.

Parfois le compromis n'est pas possible ?

Personne n'imagine en France que l'alternance puisse risquer de ne pas se faire à cause d'un aéroport.

Après son échec, Nicolas Hulot déclare qu'il est "un homme libre". Cela vous inquiète-t-il ?

J'ai trouvé bien qu'il rejoigne la famille de l'écologie politique et j'estime qu'il doit rester à nos côtés pour 2012. Cela dépend de lui mais aussi de nous.

A quoi sert la primaire organisée par le PS si les candidats ne veulent pas vraiment débattre entre eux ?

Elle a deux objectifs. D'abord mobiliser et renforcer la légitimité du candidat choisi. Pour que ce soit réussi, il faudrait dépasser le million de votants. Le deuxième objectif est de désigner le candidat qui pourra être le meilleur pour gagner en 2012 et présider la France. A l'évidence, les questions de personnes sont posées.

Quel est votre principal défaut ?

Celui qui m'est attribué par mes adversaires est de n'avoir jamais été ministre. Il ne tient d'ailleurs pas car j'ai été pleinement associé par Lionel Jospin aux décisions de son gouvernement.

Et votre principale qualité ?

Ne pas avoir été ministre parce que je ne suis pas usé par le pouvoir et d'une certaine façon, je suis neuf.

Et par le Parti socialiste, que vous avez présidé pendant 11 ans ?

Ce fut un record et un honneur mais depuis 2008 je me suis préparé à exercer une autre fonction.

Craignez-vous un affrontement avec votre ancienne compagne, Ségolène Royal ?

Non, la politique a ses règles et ce sont les seules qui existent.
Propos recueillis par Françoise Fressoz , Sophie Landrin et Thomas Wieder
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Christophe
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par Christophe » 16/07/11, 22:41

Les stress tests des banques européennes constituent un faux.

On croit rêver.

Ainsi, il ne manque que 2,5 milliards d’euros répartis entre neuf banques européennes pour leur permettre de faire face à une situation économique plus grave. Bref, pas de quoi fouetter un chat. Ce sont des montants de pacotilles.

Ainsi, seulement quelques « petites » banques grecques (2), espagnoles (5), autrichienne (1) et allemande (1) ont des manques de fonds propres et les autres se portent bien alors qu’aujourd'hui plusieurs d’entre elles ne sont plus capables d’emprunter sur les marchés des capitaux à des taux concurrentiels. Les banques portugaises qui viennent de perdre trois niveaux de notation vont très bien, merci. Il en va de même des banques irlandaises.

Ainsi, l’Europe a autorisé la Hessische Landesbank à ne pas faire connaître ses chiffres –qui ne peuvent être que très mauvais- parce que le Land de Hesse n’aime pas de se voir déculotter en public pour mauvaise gestion ou pire. Helaba est la seule banque allemande dans le lot des banques en déficit de fonds propres.

Et on espère sincèrement que nous allons gober cela ? L’Europe vient de franchir un pas dangereux pour sa crédibilité : si au cours des premiers stress tests il y a deux ans elle avait refusé de voir la situation en face, l’Autorité Bancaire Européenne annonçait des tests plus sévères. Aujourd’hui, alors que la situation est infiniment plus grave elle a accepté de camoufler une situation infiniment dangereuse pour une partie de son système bancaire.

Les chiffres ? Il ne s'agit évidemment pas de 2,5 milliards d’euros : l’encours de la dette sur les trois pays les plus menacés –Portugal, Grèce et Irlande- représentent environ 100 milliards d’euro pour les seules banques européennes, et au moins le même montant pour la Banque Centrale Européenne. L’amortissement à la valeur réelle de ces encours représenterait une charge de 50 à 70 milliards d’euros qu’on se refuse même à tester. Le lobby bancaire est passé par là.

Ce faisant, l’Europe vient de franchir un pas décisif dans la crise. Pour tenter désespérément de camoufler le coût de son indécision, elle vient de commettre un faux : les stress tests ne tiennent même pas compte des pertes de valeur actuelles, moins encore, d’une détérioration probable de la situation.

Alors que l’Italie et l’Espagne entrent dans une phase critique qui pourrait en entraîner d’autres, on ne tient même pas compte des 300 milliards d’euros détenus par les banques européennes sur ces deux pays.

Pour camoufler leur incompétence et leur manque de courage, les instances européennes viennent de commettre un faux. Si l’une des banques qui se porte bien venait à faire faillite, l’Europe risque d’être poursuivie pour faux en écritures.

C’est une génération entière de complicités de dirigeants européens qui vient de passer au mensonge pour tenter désespérément de camoufler les conséquences catastrophiques de leur inaction. Les agences de notation en perdent la raison, mais la culpabilité se situe à la Commission Européenne et auprès des Chefs d’Etat, de gouvernement et des Gouverneurs de Banques Centrales de l’Eurozone.

Les pays qui ont récemment rejoint l’Union sont, à juste titre, outrés de voir que ceux qui leur ont fait la vie dure pour les accepter en leur sein se sont comportés comme des gestionnaires irresponsables. La même critique dépasse largement les frontières de l’Europe où se situent des créanciers importants.

Les commentaires ne se sont pas fait attendre : ce résultat, selon le Financial Times, jette un doute sur une « exercice qui n’est pas assez dur pour restaurer la confiance des investisseurs dans le système financier de l’Eurozone ». Et de conclure que « l’Union Européenne a failli à ses propres tests ».

Il aurait mieux valu ne rien faire que de se livrer à des stress tests qui jettent encore plus le discrédit sur les dirigeants européens. Ce faisant ils jouent avec le feu alors que la contagion a commencé à montrer le bout de l’oreille. Les investisseurs ne s’y sont pas trompés. Les actions des banques européennes sont en baisse et lundi matin, réveillés de cet exercice de malhonnêteté caractérisée, ils devraient massivement vendre des titres souverains et des actions et obligations de banques européennes.

L’ ABE ne se rend même pas compte du ridicule de son affirmation qui justifie ces tests non-stressés comme un « moyen de pression sur vingt banques à effectuer des augmentations de fonds propres ». Cette affirmation accuse l’ABE de prolonger le déni des tests d’il y a deux ans. Pas de référence à l’impact global de la crise de l’Eurozone. Nous savons pourtant que le « rééchelonnement » de la dette grecque a elle seule imposera des charges aux banques européennes. Cette quasi-certitude ne fait même pas partie des scenarios inclus dans les tests.

Nous sommes passés du déni au mensonge.


Source: http://finance.blog.lemonde.fr/2011/07/16/953/
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dedeleco
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par dedeleco » 17/07/11, 03:46

Comme mensonge, le nucléaire est pire :
tout un pays, comme le Luxembourg à évacuer, par exemple !!
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Christophe
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par Christophe » 17/07/11, 07:41

Certes mais quel rapport? :cheesy:
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Christophe
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par Christophe » 17/07/11, 09:46

Qui paye la dette ? Pas les pétroliers français en tout cas:

Dix milliards d'euros de bénéfices dans le monde, zéro euro d'impôt sur les sociétés en France : mais comment fait Total ?

Total va renoncer à son régime fiscal exceptionnel, permettant de réduire les impôts payés en France grâce aux pertes subies à l'étranger. Un sacrifice ? Seulement en apparence : malgré des bénéfices de 10 milliards d'euros, l'impôt sur les sociétés de Total s'élèvera encore à… zéro euro.


Suite source: http://www.rue89.com/explicateur/2011/0 ... ots-214001

Solidarité nationale vous avez dit?

C'est écœurant pour tous les indépendants et PME écrasés sous les charges et impôts... :evil: :evil:

« Je ne connais aucune autre entreprise du CAC 40 qui paie autant d'impôts », peut donc expliquer le directeur financier de Total dans Les Echos. C'est vrai, mais on n'en connaît également aucune autre qui paie aussi peu d'impôts en France…


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