Garfy a écrit :lire le journal suisse : letemps.ch
quand l'allemagne profitait de la grèce (je crois pas certaine du titre
Voici la source:
Quand les entreprises allemandes profitaient du «miracle» grec
Par Frédéric Therin Munich ...>
Frédéric Therin Munich, Le Temps, lundi 31 octobre 2011 a écrit :Crise de la dette
Quand les entreprises allemandes profitaient du «miracle» grec
Contrats pour la fourniture de tanks, de sous -marins: quand les entreprises allemandes profitaient du «miracle» grec Entre 2004 et 2008, près du tiers des commandes d’armement grecques sont revenues à des groupes rhénans. La justice enquête sur la fourniture de tanks et de sous-marins militaires
En Allemagne, la Grèce est accusée de tous les maux. Laxisme budgétaire, dépenses publiques inutiles, endettement pharaonique… Athènes semble concentrer tous les défauts des «pays du Club Med» qu’Angela Merkel ne cesse de critiquer. Mais les dirigeants politiques à Berlin se font plus discrets quand il s’agit de préciser les noms des entreprises qui ont profité de cette «générosité».
La république fédérale apparaît en effet comme l’un des principaux partenaires commerciaux de la Grèce. La balance commerciale penche même très nettement en faveur de l’Allemagne puisque ses exportations vers ce pays ont atteint en 2010 plus de 5,9 milliards d’euros (l’équivalent d’environ 7,2 milliards de francs) alors que ses importations ont tout juste dépassé 1,9 milliard d’euros (2,3 milliards de francs). Ce succès n’est pas dû au hasard. Les entreprises rhénanes ont en effet su s’adapter aux «coutumes locales» pour décrocher de juteux contrats.
Après avoir fermé les yeux pendant des années, les juges ont récemment enquêté sur plusieurs affaires concernant des transactions commerciales entre des sociétés grecques et allemandes. Ils ont vite découvert que des paiements douteux avaient été effectués vers des paradis fiscaux comme Chypre, le Liberia ou l’Autriche au moment de la signature de contrats. L’hebdomadaire Spiegel a ainsi révélé qu’un intermédiaire grec aurait reçu 60 millions de dollars à Nevis et dans les îles Vierges britanniques pour son travail de «consultant» auprès de Krauss-Maffei Wegmann (KMW). Et ce au moment même où le groupe allemand décrochait à Athènes une commande de 170 tanks pour un montant proche de 1,7 milliard d’euros (2 milliards de francs).
Les juges du parquet de Munich soupçonnent, pour leur part, le groupe basé à Essen Ferrostaal et la filiale du géant ThyssenKrupp, HDW, d’avoir versé 83 millions d’euros (101,4 millions de francs) de dessous de table pour remporter un appel d’offres portant sur la fabrication sous licence de quatre sous-marins pour un montant total de 3 milliards d’euros (3,6 milliards de francs). D’autres affaires de ce genre pourraient encore éclater. Athènes avait en effet pris l’habitude de dépenser chaque année 3 à 4 milliards d’euros en achats d’armement. Et de 2004 à 2008, près du tiers de ces commandes étaient passées à des entreprises allemandes. Mais la défense n’est pas le seul secteur dans lesquelles les sociétés rhénanes semblent avoir pratiqué certaines formes de corruption.
Daimler a notamment accepté de verser l’an dernier à la justice américaine une indemnité de 185 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites criminelles et civiles lancées à son encontre à propos de dizaines de millions de dollars de dessous-de-table payés à des responsables d’au moins vingt-deux gouvernements. En Grèce, le groupe de Stuttgart aurait notamment donné des enveloppes d’argent liquide afin de décrocher entre 1998 et 2004 cinq contrats avec les forces armées pour un montant total de 308,7 millions d’euros.
La compagnie ferroviaire Deutsche Bahn aurait, elle aussi, versé des pots-de-vin afin de gagner un appel d’offres lié à l’organisation des Jeux olympiques d’Athènes en 2004.
La filiale grecque de Siemens aurait pour sa part consacré chaque année près de 15 millions d’euros (18,3 millions de francs) à ses caisses noires. Près de 35 millions d’euros (42,7 millions de francs) auraient notamment été payés en toute illégalité à des intermédiaires afin d’obtenir un contrat avec la compagnie publique de télécommunication OTE. Des partis politiques auraient également profité des «largesses» du conglomérat munichois qui ne s’est jamais posé de questions sur les raisons du succès de sa filiale grecque.
Puma semble, lui aussi, avoir été «berné» par ses partenaires athéniens. Le fabricant allemand d’articles de sport a même dû annoncer l’an dernier une correction de ses comptes de 115 millions d’euros (140,5 millions de francs) suite à des malversations au sein de Puma Hellas. Ses deux partenaires grecs – les frères Glou, qui détenaient 30% des parts de cette société – sont suspectés d’avoir commis une série d’actes criminels. Les entreprises allemandes ont mis du temps à réaliser que l’eldorado hellénique n’était qu’un mirage.