Ahmed a écrit :Dès lors, le progrès ne serait-il pas dans l'adaptation de nos besoins face aux ressources?
Donc si les ressources sont très grandes, il n'y a pas de raison de ne pas augmenter les besoins en proportion?
Et si les ressources sont très limitées, des besoins très réduits suffisent?
Que sont donc des "besoins" qui peuvent varier de la sorte?
Il y a en filigrane dans les extraits de texte de Dédé , ainsi que dans la réponse de fplm de bonnes observations, mais, si je puis dire, dans le désordre, ou au moins manquant de précision.
La révolution verte, par ex., a été un franc succès: elle a permis d'étendre la sphère financière dans les pratiques agricoles de nouveaux pays: il serait malvenu de lui reprocher son échec agronomique alors que ce n'était nullement sa finalité.
1°) Il faut bien distinguer les différents niveaux de besoins qui vont de l'essentiel (se nourrir, boire, s’abriter, garder sa température corporelle, se reproduire, ...) au superflus (téléphoner, regarder la télé, ...) en passant par des nécessités liées au besoins essentiels (cultiver, construire, chauffer, se vêtir, s'instruire, se sociabiliser, ...). Ce n'est qu'en progressant dans cet ordre de priorité que l'on peut adapter ses besoins aux ressources en limitant les impacts négatifs de nos activités. La nature sauvage a su pourvoir aux besoins essentiels de tous les êtres vivants depuis des millions d'années.
2°) Il faut aussi distinguer, hormis les besoins "primaires", le fait que des besoins auxiliaires peuvent varier d'une personne à l'autre et ne pas en tenir compte (communisme fasciste?) met en danger la société humaine. Certaines personnes attachent tellement d'importance à un besoin dit secondaire qu'elles en deviennent incapable de subvenir à leurs besoins primaires. Ici intervient la notion de solidarité, pour le bien de l'espèce (société).
Posons-nous la question autrement : comment adapter nos besoins aux ressources disponibles?
Les seules ressources illimitées sont celles du vivant. Elles ne sont illimitées en quantité que dans le temps imposé par le rythme de la vie elle-même. Nous sommes dans un système clos comme tu le disais justement. Le seul moyen de garder ces ressources illimitées est de ne pas trop les utiliser afin qu'elles puissent se multiplier. C'est la tout le paradoxe que nous devons accepter tel quel : nous devons limiter nos besoins pour garantir la plénitude de ressources qui a son tour nous garanti une réponse illimitée à nos besoins.
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Ces phases entre ressources et besoins ne sont pas figées et linéaires, ça oscille en permanence. Nous pouvons puiser plus dans nos ressources mais uniquement quand nos besoins primaires en dépendent. Une fois, ces besoins assouvis, nous devons avoir la sagesse de reconstituer ces ressources pour l'avenir au cas ou nous aurions encore l'impérieuse nécessité d'en puiser plus que d'habitude.
Les indigènes du Laos font cela depuis des lustres : ils s'installent 2 semaines à un endroit de la forêts, puisent les ressources nécessaires pendant ce temps puis lèvent le camp et recommence ailleurs. Ces 2 semaines ne sont pas choisies au hasard, c'est le tempo optimum entre consommation limitée mais nécessaire et temps de régénération des ressources puisées.
L'avenir n'est pas devant nous, il est derrière.
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P.S.: C'est bien ce que l'on reproche à cette révolution verte (noire aurait été plus juste). Car même le succès financier n'en est pas un, c'est l'économie de la dette qui maintient ce fiasco en équilibre précaire. Le jour du bilan, ça va faire très très mal. Son échec est total car elle a conduit à vider les ressources limitées tout en éteignant le pouvoir de régénération des ressources illimitées, tout ceci en saturant l'air de GES, en atrophiant les cours d'eau, en érodant les sols qui finissent en torrents de boue, et j'en passe et des meilleurs. Le coût de cette folie dépassera de loin les bénéfices. Or, toutes les richesses que nous croyons avoir en notre possession viennent de pachamama, même le papier des billets et l'encre dessus! A force de couper des hectares de forêts, nous n'aurons même plus de quoi imprimer le symbole de notre vanité!