Dette publique: faillite de la Grèce...à qui le tour?

Economie actuelle et développement durable sont-ils compatibles? PIB, croissance (à tout prix), développement économique, inflation...Comment concillier l'économie actuelle avec l'environnement et le développement durable.
Christophe
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par Christophe » 13/01/12, 20:51

Mesdames écartez bien, Messieurs penchons nous bien ! :evil: :evil:

http://tempsreel.nouvelobs.com/chroniqu ... ple-a.html

Les 10 conséquences de la perte du triple A

"Ce serait une difficulté de plus", avait déclaré Nicolas Sarkozy lundi 12 décembre. Mais "pas un cataclysme", a poursuivi le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé mercredi 14 décembre.

Les commentaires des responsables politiques sur la dégradation de la note de la France par Standard and Poor's évoluent au rythme de la crise européenne. Nicolas Sarkozy n'avait-il pas glissé il y a quelques temps : "Si on perd le triple A, je suis mort" ?

Ainsi, après avoir fait de la préservation de la note souveraine l'indicateur sacré de la réussite de sa politique, la majorité tente d'en minimiser l'impact auprès de l'opinion. Mais quelles seront les conséquences réelles de la perte du AAA en France ?

1. Une hausse des taux d'intérêts

C'est un avertissement pour les créanciers de la France. Le triple A, décerné par les agences de notation comme Standard and Poor's, indiquait que le risque de non-remboursement de la dette française était quasi nul. Rassurant pour les investisseurs à la recherche de placements sûrs, qui acceptaient de lui prêter à taux bas. Vont-ils désormais réclamer des taux supérieurs pour couvrir ce risque ?

2. Une confirmation de la crise

Se basant sur les analyses du Fonds monétaire international, sur les notes des deux autres grandes agences (Moody's et Fitch) et surtout, sur les analyses des banques, les investisseurs n'ont pas attendu la perte du triple A pour paniquer.

La preuve de cette anticipation ? Avant sa dégradation, les taux d'intérêts des emprunts réalisés par l'Agence France Trésor n'ont cessé de monter ces dernières semaines, notamment par rapport à l'Allemagne. Et d'ailleurs, l'annonce, en décembre, de la mise sous surveillance par S&P de la note française a à peine fait ciller les marchés.

Cela dit, bien qu'anticipée, une dégradation n'arrange rien à la situation, car la France n'est pas le premier marché de la dette. Contrairement aux Etats-Unis qui, de ce fait, paient moins chers leurs emprunts aujourd'hui, bien qu'ils aient perdu leur triple A l'été dernier.
3. La fuite des investisseurs

En décembre, Standard and Poor's avait mis sous surveillance quinze pays européens, mais elle avait ciblé plus particulièrement la France, en menaçant de lui retirer deux crans. "Si tous les pays de la zone sont dégradés d'un cran, c'est moins grave pour la France : les investisseurs ne la délaisseront pas au profit de ses voisins", expliquait Pascal Canfin, eurodéputé Verts et fondateur de Finance Watch, le Greenpeace de la finance.

Les fonds de pension, qui gèrent les actifs des retraités, ne prendront aucun risque : ils se tourneront mécaniquement vers les pays les mieux notés.

4. Le début d'un cercle vicieux

La dette de la France est de plus de 1.600 milliards d'euros. Le montant des intérêts est supérieur au plus gros budget de l'Etat. Et ce n'est pas fini : la France devra emprunter près de 180 milliards d'euros pour son financement public en 2012.

La poursuite de la hausse des taux d'intérêts signifierait une nouvelle réduction des marges de manœuvre du gouvernement. Notamment pour réformer l'Etat, relancer l'investissement et mettre en place une économie compétitive. Sans quoi il est impossible pour la France de retrouver une croissance suffisante pour réduire sa dette !

5. Une action de la banque centrale

La BCE n'est pas censée acheter des obligations souveraines. Son indépendance, gravée dans le marbre par les traités européens, lui interdit de financer un pays. Cependant, face au risque d'écroulement du système, elle a tout de même racheté des obligations grecques, irlandaises, portugaises, espagnoles et italiennes ces derniers mois.

Son but ? Restaurer la confiance sur les marchés obligataires et enrayer la hausse des taux, afin de sortir ces pays du cercle vicieux. En cas de déclenchement d'un tel phénomène en France, la BCE interviendra-t-elle ?

6. Une menace sur le système bancaire

Quelques jours après la menace de déclassement de la France, Standard and Poor's a placé les banques françaises sous surveillance. Son exécution entrainera-t-elle une nouvelle dégradation du système bancaire ?

Là encore, les marchés ont sûrement anticipé. Les règles prudentielles européennes obligent les banques à détenir une proportion minimum de dette souveraine dans leur bilan, considérée il y a peu de temps comme un actif sûr.

Mais "elles vont avoir besoin de financement au premier trimestre 2012", expliquait récemment Moritz Krämer, analyste chez S&P. Il estime à 200 milliards d'euros le montant des crédits arrivant à maturité pour une cinquantaine de banques européennes au premier trimestre 2012. Les banques françaises vont devoir vendre des actifs qu'elles avaient gardés jusqu'ici. Les prix étant bas sur les marchés, elles vont afficher des pertes dans leurs comptes. D'où les milliers de suppressions de postes annoncées cette année.

Conséquence de cette menace sur les banques : une hausse probable des taux d'intérêts pour les crédits aux entreprises et aux particuliers.
7. Une dégradation des institutions publiques

Certaines entités, disposant de la même signature que l'Etat pour leurs emprunts, devraient être dégradées. L'Unedic, la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Réseau ferré de France (RFF), perdraient tous leur AAA. Même chose pour La Poste dont le coût de financement augmenterait.

Quelle conséquence pour la CDC, qui doit justement venir en aide à l'assureur Groupama et à la banque Dexia ? Ou pour la banque de financement des PME Oseo ? "Bénéficiant d'autres sources de financement que les marchés, elle ne sera pas nécessairement contrainte d'augmenter les taux pour ses clients dans un premier temps", explique un de ses cadres. Mais à plus long terme, il est possible qu'elle doive le faire dans certains cas. Reste à savoir lesquels, et quand.
8. Une augmentation des prix pour les particuliers

L'Etat participe au capital d'EDF, la SNCF, GDF-Suez, Air France-KLM, EADS, France Telecom, Renault, etc. A leur tour, ces grosses entreprises pourront voir leurs coûts de financement augmenter. Cela posera notamment problème aux filiales les moins solides, pour lesquelles la garantie de l'Etat est précieuse.

"Difficile de savoir quand se matérialiseront les conséquences de la perte du triple A pour les clients. L'impact sera probablement inégal et réparti sur plusieurs années", affirme Karine Berger, conseillère de François Hollande pour l'économie.
9. Un nouveau risque pour les collectivités locales

Leur système de financement par les banques est "en train d'exploser" affirme une analyste chez S&P. Leur budget dépend pour moitié des subventions de l'Etat, et elles utilisent sa garantie pour se financer ailleurs à des prix raisonnables. Et "parmi elles, il y a des centaines de petite Grèce", affirme Karine Berger.
10. Un tournant dans l'élection présidentielle

A qui profite la pression des agences ? Pour le président socialiste de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac, "en acceptant par avance une dégradation et en refusant de mener une politique de redressement juste et efficace qui permettrait de l'éviter, Nicolas Sarkozy privilégie son intérêt électoral de court terme plutôt que l'intérêt de moyen et de long terme des Français".

François Hollande avait ajouté en décembre : "Je ne sais pas ce qui se passe avec le triple A mais pour l'instant il y a un triple échec de Nicolas Sarkozy: échec par rapport à l'obligation de croissance, nous sommes en récession, échec par rapport à l'objectif de réduire le chômage, échec par rapport à la réduction des déficits".

Par Donald Hebert


En live: http://live.nouvelobs.com/Event/EN_DIRE ... n_triple_A
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Ahmed
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par Ahmed » 13/01/12, 21:01

Dans le numéro de janvier du "Monde Diplomatique" est paru une analyse très intéressante de Wolfgang Streeck; l'article (deux pages!) s'intitule: "La crise de 2008 a commencé il y a quarante ans".

L'auteur y dissèque très finement les diverses politiques économiques suivies durant ces années par rapport au contexte économique global et leurs incidences sur ce dernier, aussi bien en Europe qu'aux États-Unis.

Bref, une excellente opportunité pour prendre un peu de recul pour mieux comprendre la situation actuelle. 8)
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par Christophe » 13/01/12, 21:29

Ahmed a écrit :Dans le numéro de janvier du "Monde Diplomatique" est paru une analyse très intéressante de Wolfgang Streeck; l'article (deux pages!) s'intitule: "La crise de 2008 a commencé il y a quarante ans".


Oui entre 30 et 40 ans suivant les pays...

C'est tout à fait ce qui est expliqué en une courbe dans la conférence de larrouturou https://www.econologie.com/forums/la-crise-u ... 11398.html (vidéo intégrée ici https://www.econologie.com/conference-de ... -4394.html )

La voici:

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par Obamot » 13/01/12, 21:31

gegyx a écrit :
Christophe a écrit :Happy vendredi 13
VEndredi 13 ==> Jouez au loto... :D


Je peux pô, je suis paraskevidékatriaphobe :mrgreen: :cheesy:
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“Le “mal” porte en lui-même sa propre condamnation”

Liste de vrai second-nez potentiels suspectés: GuyGadeboisLeRetour,alias: Twistytwik, Plasmanu, GuyGadebois, gfgh64, etc
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par Ahmed » 13/01/12, 22:09

Pour la courbe de la dette, c'est d'accord, Christophe, mais Streeck ne se contente pas de parler de la dette, mais des différentes politiques menées jusqu'à ce jour et qui y conduisent.

Pour ceux qui ne répugnent pas à mettre les mains dans le cambouis, cet article est vraiment intéressant, même si les sous-jacents fondamentaux sont, à mon goût, seulement esquissés.
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par Christophe » 13/01/12, 22:11

Y a pas une version web de l'article? :idea:

Et si "tout" était lié à ceci: https://www.econologie.com/forums/post221996.html#221996 ? :?: :?:
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par Ahmed » 13/01/12, 22:42

Il y a un abrégé de l'article disponible ici: http://www.monde-diplomatique.fr/2012/01/STREECK/47162

Sinon un autre article en anglais (Streeck est allemand): http://newleftreview.org/?view=2914

Je ne vois pas le rapport avec le lien que tu propose...?
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par Remundo » 13/01/12, 22:50

Très mauvaise semaine en perspective...

On s'y attendait pour la France...
Dette : la France a perdu son AAA

Le ministre de l'Économie, François Baroin, a confirmé vendredi soir sur France 2 que Standard & Poor's allait dégrader la note de la France d'un cran. L'Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg ont indiqué être épargnés.
Le ministre de l'Économie, François Baroin, a confirmé vendredi soir que la France a perdu son triple A. La note de la dette de la France a été abaissée d'un cran, à AA+. «Ce n'est pas une bonne nouvelle mais ce n'est pas une catastrophe», a affirmé le ministre de l'Économie, sur France 2. «Ce ne sont pas les agences de notation qui dictent la politique de la France». François Baroin a également confirmé que le gouvernement ne présentera pas de troisième plan de rigueur, «car ce n'est pas une question de rigueur budgétaire». Pour la ministre du Budget, Valérie Pécresse, «la stratégie de la France ne changera pas (après la perte de son triple A): c'est le désendettement, al compétitivité et son potentiel de croissance. Nous avons clairement à nous inspirer de l'Allemagne». Le premier ministre, François Fillon, tiendra, quant à lui, un point presse samedi à 10h30.




Source : Le Figaro

Mais le gros danger vient de là...
S&P abaisse de deux crans la note de l'Italie qui perd le A et devient BBB+

(Belga) L'agence de notation américaine Standard and Poor's a décidé d'abaisser de deux crans la note de la dette italienne à BBB+, soit le même niveau que l'Irlande, et hors zone euro, que le Pérou ou la Russie, a annoncé l'agence italienne Ansa citant des sources gouvernementales.

Selon l'Ansa, c'est la première fois que l'Italie passe dans la "série B" car aucune agence de notation n'avait retiré la note A à la dette souveraine italienne. SP avait déjà abaissé en septembre dernier la note de l'Italie de A+ à A, une décision qu'elle avait justifiée par l'instabilité du gouvernement Berlusconi et les hésitations sur les mesures d'austérité. (NLE)

Source : RTBF

BBB+, c'est la note du Kazakhstan ou de la Colombie... Italie qui payait déjà 7% de taux d'intérêt, là elle va passer à 9% et prend le chemin de la Grèce d'il y a quelques mois... Sur une économie à l'échelle de l'Italie, ça fait réfléchir...
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par Christophe » 13/01/12, 23:10

T'énerve pas Raymond! C'est plus dangereux là, ca devient juste comique...

Si on est pas foutu de foutre à terre MAINTENANT ce système mafieux avec tout ce que cela implique...alors on ne le fera plus jamais...
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par Remundo » 13/01/12, 23:45

Christophe a écrit :Si on est pas foutu de foutre à terre MAINTENANT ce système mafieux avec tout ce que cela implique...alors on ne le fera plus jamais...

Moi, je ne m'énerve pas. Je signale l'important 8)
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