Remundo a écrit :on est rassuré, à 9,99 m, on est en danger, tandis qu'à 10,01 m, c'est la sécurité.
sans parler du souffle du vent, qui comme chacun sait, ne propage pas les aérosols sur plus d'un micromètre.
et sans aucune distinction sur lesdits produits chimiques, qui comme chacun sait, sont parfaitement identiques entre eux...
mais quel niveau de connerie : Vive le Gourverne-Ment !!

Difficile de ne pas être d'accord.
Et pourtant !!!
Il n'existe, en aucune matière, un "règlement juste". Ou "parfait" :
a) réglementer, c'est fixer des limites. Mais c'est fixer des limites vérifiables (un règlement non vérifiable n'est pas appliqué, donc n'est pas un règlement !)
b) donc un règlement "public", s'appliquant à un peuple, de 60 million de citoyens, ou ici 2 ou 300 000 agriculteurs, avec autant de situation, comporte sa dose d'arbitraire.
C'est vrai pour les émissions des GSM comme pour les vitesses sur routes comme pour la dose de radioactivité comme pour la teneur maximale en nitrates dans l'eau... C'est vrai pour l'alcoolémie au volant ou pour l'horaire limite pour faire du bruit le soir (10 heures) ou le maximum de décibel dans une salle de spectacle (105 DB, je crois : pourquoi ? A 104 on n'entendrait rien, à 106 on devient sourd ??? Ton raisonnement sur les limites rend ridicule la mesure la plus raisonnable !) Etc etc etc etc... La liste est sans fin.
Rejeter un règlement sur cette base, c'est risqué. Quelles alternatives :
a) chacun décide pour lui en fonction de sa situation réelle, en tenant compte de la complexité de la situation ??? Utopie : on sait bien que la majorité grugera ! Se mettra en danger. Et mettra en danger les voisins...
b) absence de règlement ??? Anarchie. On peut essayer... Je doute que cela n'aille loin...
Sur le cas présent, il reste que 10 m, tu as raison, c'est ridicule. Juste parce que politiquement, le gouvernement ne veut pas se fricfrac les agriculteurs dans la rue. Alors on essaye de faire croire que 10 m est une mesure courageuse, dans l'espoir que les citoyens avalent ça. Et que les agriculteurs ne bronchent pas.
Oui, la non-mesure proposée, on peut, on doit la critiquer.
Le vrai drame, selon moi, c'est une puissance publique incapable d'agir. On aurait une puissance publique solide, avec quelques milliards à dépenser, on pourrait envisager d’exproprier avec dédommagements sérieux (car la majorité des agriculteurs ne sont pas dans une situation aisée, ne nous fermons pas les yeux par pure bobologie) 300 m autour des lotissements, écoles, hôpitaux. D'installer des producteurs "bio" ou "plus que bio" même, avec un cahier des charges précis. Mettre en place une ceinture protectrice, qui serait une zone maraichère ou de production "agro-écologique"... Y'a plus de sou. Alors on prend des "mesurettes" ridicules. Voilà comment je vois ça.