La France s’apprête à entrer en déficit écologique Cédric Soares le 04/05/2018 Usiine Nouvelle
Selon un rapport publié vendredi 4 mai par l'ONG WWF en partenariat avec l’institut de recherche Global Footprint Network, la France entrera en “déficit écologique” samedi 5 mai. Le document place l’Hexagone parmi les dix pays au monde qui atteignent le plus tôt ce seuil au cours de l'année. Notre pays régresse sur l’indicateur depuis 2015, après une période d’amélioration entamée en 2008. A partir du 5 mai, la France entrera en “déficit écologique”. En d’autres termes, si le monde entier vivait comme les Français, la Terre aurait consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète peut renouveler en un an. L’information provient d’un rapport publié le 4 mai par la WWF en partenariat avec le Global Footprint Network.
Chaque année l’ONG et l’institut de recherches calculent ce jour d’inflexion pour 200 pays ainsi que “le jour du dépassement planétaire” qui fait figure de mètre étalon. En 2017, ce dernier a été atteint le 2 août. La France entre donc en déficit trois mois avant la moyenne mondiale. Selon le rapport, elle “se situe dans le peloton de tête des pays européens”, et plus largement dans les dix pays au monde atteignant le jour de dépassement le plus tôt dans l’année.
Positionnement du Jour de dépassement de la France par rapport à d'autres pays ©WWFA titre de comparaison, le Qatar est le premier pays (9 février) à être entré en déficit écologique et le Vietnam sera le dernier (20 décembre). Parmi les grandes puissances économiques, les Etats-Unis (14 mars), la Russie (20 avril) et l’Allemagne (1er mai) font moins bien que la France, alors que le Royaume-Uni (7 mai), le Japon (9 mai), et la Chine (14 juin) font mieux.
Selon l’étude, il faudrait 2,9 Terre si l’ensemble de l’humanité calquait sa consommation sur celle de l’Hexagone. Encore une fois, la France se situe bien au-dessus de la moyenne planétaire évaluée à 1,7 Terre depuis plusieurs années.
La France consomme 1,8 fois ses ressources naturelles chaque annéeEn ne se basant que sur les ressources naturelles de la France, le pays consomme 1,8 fois la biocapacité que le territoire peut fournir. En tout, nous avons accumulé l’équivalent de 33 ans de dette écologique depuis 1961. Sur la même période, le jour de dépassement est passé du 30 septembre au 5 mai. Alors que l’indicateur avait enregistré une progression continue entre 2008 et 2015 (année de la COP21), il se dégrade depuis.
Enfin, en 2018, l’empreinte carbone constitue à 56% la composante la plus importante de l’empreinte écologique en France. Elle est suivie par l’empreinte des cultures (20%), les produits forestiers (11%), les pâturages (5%), les espaces bâtis et zones de pêche (4% chacun). En rapportant l’empreinte écologique à la consommation des Français, le rapport constate qu’elle provient au deux tiers des activités liées au logement, au transport et à l’alimentation. Le tiers restant provient d’autres biens et services tels que les loisirs, les télécommunications ou les services financiers.
Les composantes de l'empreinte écologique de la France ©WWF