Tout dépend de la façon dont on présente la chose, en oubliant des "détails qui fâchent" ...
J'ai déjà lu cette fable sur un autre forum et proposé mon épilogue :
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Le barman refusant désormais de les servir, les 9 copains vont au supermarché du coin s'acheter un pack de bière (je vous laisse calculer la répartition de la note...)
Au bout de quelques temps le barman se rend compte qu'il n'écoule plus son stock et est au bord de la faillite. Il est contraint de baisser ses prix. Son grossiste constatant la même chose dans plusieurs bars, doit réviser lui aussi sa marge à la baisse.
Au bout du compte les 9 hommes se rendent compte qu'ils ont les moyens de retourner au bar, et se disent que finalement le 10ème n'était pas un véritable ami...
Mais les 9 n'étant pas meilleurs que le 10ème, il y a gros à parier que le cycle recommencera et qu'un jour ils boiront chacun de leur côté.
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Le "riche" ne travaille pas 50 fois plus que les autres : sa richesse il la doit à l'exploitation des 9 autres (ou plus) : emploi (voire esclavage pour les plus "pauvres"), encaissement de loyers (parfois indécents), prêts (voire usure)... Il ne génère pas de croissance par lui même, il flambe son argent dans des circuits essentiellement extérieurs aux préoccupations de ses "frères" : casino, luxe inutile, investissements à l'étranger... Par exemple on fait grand cas d'un émir qui achète un airbus, ça reste peu par rapport au nombre d'unités réellement affectées au transport de voyageurs.
La difficulté est qu'étant au sommet de la pyramide le nanti refuse de passer pour un "parasite". C'est un peu comme le gui qui prétendrait rendre service au chêne, en se plaignant en plus d'être entouré de glands
Mais bon il ne faut pas se leurrer, l'homme est ainsi fait que chaque "étage" de la pyramide a la même attitude méprisante envers les niveaux "inférieurs", et aspire secrètement à accéder au
niveau du dessus.
Nous vivons dans une société d'injustice, où les échanges sont basés sur le principe du TPMG (Tout Pour Ma Gu...e) : le prix des produits et des services n'est pas basé sur des critères d'équité, mais sur le principe "combien puis-je soutirer au client sans le tuer ?". Mais à force de tondre, ça ne repousse plus et c'est la récession.
Bien sûr, en cas de crise, les nantis seront les premiers à partir, de peur de payer la facture, mais appauvriront-ils tant que ça l'économie ? Il y aura des réajustements douloureux, mais ça ne touchera que la frange de la population qui travaille dans les produits de luxe ou les loisirs coûteux. Au bout d'un certain temps les produits de première nécessité couteront moins cher et le superflu sera inexistant, voilà tout.
Hélas mon scénario est idéal, car en pratique "on" désignera plutôt un "ennemi" responsable de la "crise", à qui on fera la guerre pour "relancer l'économie"
Concernant les impôts, on oublie facilement qu'il existe une multitude de niches fiscales qui permettent de ne pas en payer. Seuls les "riches" les plus civiques ou les plus "bêtes", selon le point de vue, se laissent taxer au maximum. En pratique pour peu que notre "riche" ait des tendances mafieuses, la ristourne du barman serait de 50% et irait directement dans la poche de ce 10ème homme à l'insu des 9 autres...
Les plus pauvres sont les plus solidaires, payant des impôts "confiscatoires" (le vilain mot), c'est à dire ceux auquel le contribuable ne peut échapper : TVA, TIPP (ou TIC), taxes locales...
Parallèlement le "riche" se plaint mais achète en duty free, fait la chasse aux crédits d'impôts et habite un monument historique par exemple.
D'ailleurs l'impôt sur le revenu rapporte si peu que notre président veut le supprimer !
Bien avant les déclarations populistes du ministre des finances Sarkozy, un certain Alain Madelin débarquant à Bercy, avait déclaré qu'il n'acceptait pas le fait que certaines des plus grandes fortunes de France s'offrent des conseillers fiscaux à plein temps pour ne pas payer un centime d'impôts. Il a été remplacé aussi sec
En pratique c'est la classe moyenne, celle qui a des revenus suffisants pour être taxée, mais insuffisants pour profiter des niches fiscales, qui paye pour le reste de la population. Mais elle ne peut pas se plaindre, elle a de la chance de ne pas être "pauvre" ...
Bref, ce qui fausse la donne dans notre monde parfait, c'est que l'idéal communiste se heurte à la cupidité humaine : du coup
"la notion de partage n'intéresse que celui qui n'a rien".
Et c'est bien dommage...