Je trouve tout ça dans la droite ligne de
Stéphane Hessel, avec donc les mêmes défauts: une posture purement morale qui ignore les mécanismes profonds en jeu: non que je sous-estime l'importance de restaurer ou d'instaurer une éthique, mais se contenter d'invoquer la toute puissance de la finance "dévoyée" ou la montée des terrorismes, c'est une analyse plutôt sommaire!
Si la finance est aujourd'hui plus visible, était-elle absente de ce capitalisme "à la papa" que semblent regretter ces discours à la vision, pour le coup, bien étroite? Ne voit-on pas que cette réconciliation boiteuse n'était que temporaire et qu'elle occultait, dans son égoïsme étendu (mais hexagonal), le prix payé, ailleurs, plus loin, hors de la vue?
Des milliers de personnes meurent et des quantités bien plus considérables souffrent chaque jour dans le monde du terrorisme de l'économie, ce qui suscite chez certains des réactions inadaptées et regrettables: faut-il s'en étonner?
N'y-a-t'il pas, dernière remarque, une contradiction à entendre un expert nous exhorter à l'indépendance de pensée (contradiction performative)?
Ne scelle t'il pas par là notre incapacité profonde à toute autonomie?
Qui l'écouterait s'il n'était auréolé de ses titres?