Je copie colle en brut ici car je ne sais pas combien de temps elle va perdurer:
Monsieur le ministre de la Culture et de la Communication,
A la fin du mois d’août, j’étais encore en vacances dans le Tarn, quand mon chargé de com’ m’a alerté : « Je ne comprends pas, ta page Facebook ne tourne plus. Y a presque plus de visite. » Je ne m’en suis pas inquiété : je devais conduire ma fille au poney.
Une semaine plus tard, grâce à un article de Médiapart, le mystère s’est éclairci : des tas de pages Facebook, toutes engagées, Lille insurgée, Bretagne noire, Collectif Auto Média énervé, Groupe Lyon Antifa, Nantes révoltée, toutes ont subi la même censure, toutes le même week-end que moi.
La page « Cerveaux non disponibles », par exemple, a chuté de 300 000 vues quotidiennes à moins de 1000…
Coïncidence ?
Au même moment, se déroulait, à Biarritz, le sommet du G7, avec Emmanuel Macron, Angela Merkel, Donald Trump.
Un G7 dans une ville bouclée.
Avec une communication verrouillée.
Et donc, une contre-information bloquée.
Ces pages militantes ont protesté auprès de Facebook. Mais c’est un algorithme qui leur a répondu : « Votre avis sera utilisé pour améliorer Facebook. Merci d’avoir pris le temps de nous envoyer votre signalement. »
A son tour, Médiapart a interrogé Facebook, qui a délivré une novlangue algorithmique : « Les pages en question n’ont pas été censurées. Si leur visibilité a été réduite, c’est parce qu’elles ont publié un ou des contenus contrevenant aux Standards de la Communauté. »
Mais bien sur!
En octobre, cette fois, relate Le Parisien, ce sont les cheminots, de Sud-Rail et de la CGT, qui ont vu leurs pages censurées. Et avec la même réponse : ils auraient contrevenu aux « Standards de la Communauté ». Mais quels sont ces « standards » ? Interdisent-ils la politique ? La polémique ?
Comme ministre de la communication, vous êtes le gardien de la liberté expression dans notre démocratie.
Les atteintes, ici, sont manifestes.
Avez-vous interpellé la direction de Facebook ?
Quelles réponses avez-vous obtenue ?
Ou au contraire, ces censures vous arrangent-elles ?
Au printemps de cette année, le président Macron a rencontré le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, pour – je cite – « lutter contre les contenus haineux ».
La critique du gouvernement, le soutien aux mouvements sociaux, sont-ils rangés dans ces « contenus haineux » ?
Lire les commentaires (pas tous très malins) sur le post original de Ruffin: