Stocker l'hydrogène en utilisant le Co2 pour fabriquer de l'acide formique, afin de produire et stocker plus facilement l'énergie sous forme «d'hydrogène chimiquement encapsulé», telle est la prouesse réalisée par des chercheurs de l'EPFL. C'est la découverte du Graal, puisque la restitution de hydrogène ne présente plus de danger... Non, nous ne sommes pas le 1er avril: nous ne verrons pas le moteur 100% à eau, mais le moteur à acide formique (HCOOH ou CH2O2) oui, très certainement.
La fin du cauchemar de l'effet de serre et du nucléaire
Cette découverte permet ainsi de convertir l'énergie thermique / électricité en un «carburant», puis par procédé inverse de récupérer de l'électricité ou de la chaleur. Avec l'avantage déterminant, qu'il n'est pas dangereux à stocker comme l'était l'hydrogène en bombonnes pressurisées. De plus l'acide formique a un «flash point» a une température bien plus élevé que la gazoline.
L'électricité en provenance d'une éolienne ou de panneaux PV, peut dès lors être stockée sous forme d'acide formique (en captant au passage du Co2, dont on cherche à se débarrasser...) vraisemblablement sous forme d'une pile, voire disponible en jerrycan (deux conditionnement qu'évoque l'EPFL).
Ainsi, lorsque qu'il n'y a pas de soleil ou pas de vent, on peut utiliser l'acide formique en dégageant l'hydrogène qu'il contient comme source d'énergie! Différents scénarios sont alors possibles pour stocker transporter produire de la chaleur et/ou de l'électricité.
Éolien, centrales solaires offshore/déserts, etc: une nouvelle utilisation rationnelle du solaire
Le système présenté pourra être utilisable aussi bien dans une voiture que pour une installation individuelle, dans une maison, etc.
Passé presque inapperçu quelques mois avant Fukushima, voici une découverte qui a dû peser lourd dans la décision des gouvernements respectifs suisses et allemands de sortir du nucléaire! Et qui va forcément changer le monde:
Le stockage de l'hydrogène via l'acide formique
Solution idéale pour accumuler l’énergie des sources renouvelables comme le solaire ou l’éolien, et aussi alimenter la voiture de demain.
Rendement annoncé >60%
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Texte intégral de EPFL, Alain Herzog © 01.12.10 a écrit :De l’acide formique dans le moteur
Catalyse produisant de l'hydrogène à partir d'acide formique
Les fourmis détiennent-elles la clé du carburant du futur? L’acide formique permet un stockage plus efficace et sécurisé de l’hydrogène. Un moyen idéal pour accumuler l’énergie provenant de sources renouvelables ou propulser la voiture du XXIème siècle.
L’hydrogène est souvent désigné comme le futur remplaçant des carburants fossiles. Ecologique et performant, il n’en présente pas moins de nombreux inconvénients. Extrêmement inflammable, il doit être stocké dans d’encombrantes bouteilles pressurisées. Autant d’obstacles à son utilisation, que les scientifiques de l’EPFL et leurs confrères du Leibniz-Institut für Katalyse ont levés : une fois transformé en acide formique, l’hydrogène peut être stocké facilement et en toute sécurité. Une solution idéale pour accumuler l’énergie des sources renouvelables comme le solaire ou l’éolien, ou alimenter la voiture de demain.
L’hydrogène est facilement produit à partir d’énergie électrique. Grâce à un catalyseur et au CO2 présent dans l’atmosphère, les scientifiques l’ont transformé en acide formique. Plutôt qu’une lourde bouteille de fonte remplie d’hydrogène sous pression, ils obtiennent ainsi une substance très peu inflammable et liquide à température ambiante.
En novembre 2010, seconde étape. Les laboratoires de l’EPFL, sont parvenus à provoquer le phénomène inverse : par le biais d’une catalyse, l’acide formique retourne à l’état de CO2 et d’hydrogène, lequel peut ensuite être transformé en énergie électrique. Un prototype fonctionnel, peu encombrant et d’une puissance de 2 kilowatts est d’ores et déjà au point. Deux sociétés ont acheté une licence pour développer cette technologie: Granit (Suisse) et Tekion (Canada).
Stocker les énergies renouvelables
«Imaginez par exemple que vous ayez des cellules solaires sur votre toit, explique Gabor Laurenczy, professeur au Laboratoire de chimie organométallique et médicinale et chef de Groupe de catalyse pour l’énergie et l’environnement. Par mauvais temps ou durant la nuit, votre pile d’acide formique vous restitue le trop-plein d’énergie accumulé quand le soleil brillait.» Dans une telle configuration, le procédé permet de restituer plus de 60% de l’énergie électrique de départ.
Cette solution est extrêmement sûre. L’acide formique libère de manière continue de très petites quantités d’hydrogène, «juste ce dont vous avez besoin sur le moment pour votre consommation électrique», relève le chercheur.
Autre avantage par rapport au stockage conventionnel, le procédé permet de stocker presque le double d’énergie à volume égal. En effet, un litre d’acide formique contient plus de 53 grammes d’hydrogène, contre à peine 28 grammes pour un même volume d’hydrogène pur pressurisé à 350 bars.
Enfin, les chercheurs ont travaillé sur un procédé de catalyse basé sur le fer – un métal facilement disponible et peu coûteux, en comparaison des métaux « nobles » comme le platine ou le ruthénium. Comme dans toutes catalyses, aucune matière n’est dégradée pendant le processus.
De l’acide formique à la pompe
C’est sans doute dans le domaine automobile que l’invention présente les potentiels les plus intéressants. Actuellement, les prototypes produits par certaines grandes marques stockent l’hydrogène sous forme classique, avec les problèmes que l’on sait : danger d’explosion, volume important occupé par le réservoir pressurisé, difficultés pour faire le plein rapidement…
Les véhicules du XXIème siècle pourraient rouler à l’acide formique. Cette solution permet un stockage de l’hydrogène non seulement plus sûr, mais également plus compact et plus simple à remplir à la pompe – l’acide formique est liquide à température ambiante. «Techniquement, c’est tout à fait faisable. D’ailleurs, de grands constructeurs nous ont contactés en 2008, quand le baril du pétrole a atteint des sommets, confie Gabor Laurenczy. A mon sens, le seul obstacle est économique.» Il s’écoulera encore quelques années avant de peut-être pouvoir faire le plein à la première fourmilière croisée sur le chemin.
Source: http://actu.epfl.ch/news/formic-acid-in-the-engine/
[EDIT: m-à-j] Une première approche avait été faite, notamment par les allemands, avec le professeur Dr. Arno Behr de la faculte d'ingenierie chimique et biologique de Dortmund, qui parlait déjà de la capture de Co2, dans un processus impliquant l'acide formique:
https://www.econologie.com/des-scientif ... -1243.html