On commence à y voir un peu plus clair,
La crise nucléaire en trois questions
Malgré le peu d’informations dévoilées par l’exploitant de la centrale japonaise et l’autorité de sûreté nucléaire nippone, on comprend désormais mieux ce qui s’est produit à Fukushima 1, à 250 km de Tokyo.
1 A quoi est due l’explosion de Fukushima ?
Au Japon, les centrales nucléaires sont dotées de systèmes de sécurité parasismiques : les réacteurs se coupent automatiquement en cas de secousse.
Onze réacteurs de quatre centrales différentes se sont arrêtés net vendredi, à 14h46, heure locale (6h46 en France), dont trois à Fukushima 1, qui se sont trouvés en butte à une panne du système de refroidissement. C’est là que le tsunami est venu compliquer la donne. Apparemment, les vagues et les répliques du séisme ont abîmé les prises d’eau d’un des réacteurs de Fukushima 1 et les systèmes électriques de refroidissement. La pression est montée dans le réacteur, que le relargage de vapeur d’eau initiée par la société exploitante, Tepco, n’a pas réussi à faire baisser. L’explosion, suivie d’un nuage de fumée, hier à 15h40, heure locale (7h40 en France) n’aurait, selon l’IRSN, affecté que le bâtiment abritant le réacteur. « Ce dernier et son enceinte de confinement sont intacts », affirmait hier soir le directeur de la sécurité de l’IRSN, Thierry Charles. Il n’excluait pas pour autant que le cœur de Fukushima 1 ait connu un début de fusion, et que son combustible se soit provisoirement retrouvé hors de l’eau censée le baigner en permanence. « L’autorité de sûreté nucléaire japonaise a elle-même reconnu que le réacteur est partiellement en fusion », s’alarme Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires à Greenpeace. « En l’état des informations disponibles samedi soir, la cuve du réacteur n’aurait pas été touchée, tant mieux », analyse Anne-Laure Meladeck, porte-parole de RSN (Réseau sortir du nucléaire). Elle prend avec une extrême prudence les propos rassurants. « C’est invérifiable. D’abord parce que le pays est sens dessus dessous; parce que le Japon n’a pas de structure indépendante de mesures nucléaires et que l’histoire a démontré combien les autorités minimisent chaque fois. Si, faute d’eau, le cœur du réacteur continue à chauffer, la fusion des bâtons de combustibles qui n’étaient plus immergés s’étend, ce sera Tchernobyl bis! »
2 Que vont faire les Japonais ?« Noyer le réacteur avec de l’eau de mer borée (NDLR : utilisée dans les circuits de refroidissement), c’est la seule solution, précise Thierry Charles. Cela permettra de faire refroidir le réacteur, qu’il faudra continuer à surveiller de très près. » « Quand la fusion a commencé, il est très difficile de la contenir », s’inquiète Sophia Majnoni. Enfermer le réacteur dans une chape de béton? « Encore faudrait-il trouver les hommes qui le paieraient de leur vie! » s’exclame-t-elle. « Il faudrait également surveiller de près tous les autres réacteurs dont personne ne parle pour l’instant, souligne Anne-Laure Meladeck. A 11 km du réacteur 1 de Fukushima, il y en a deux, qui ont aussi passé neuf heures sans alimentation électrique, et dont le circuit de refroidissement, endommagé, fonctionne par injection de secours. Le système à ses limites. »
3 Quels risques sanitaires et environnementaux ?Hier matin, les opérateurs de l’unité 1 de Fukushima ont détecté des niveaux de radioactivité 1000 fois supérieurs à la normale dans la salle de contrôle du réacteur. A l’extérieur de la centrale, on mesurait des niveaux 8 fois supérieurs à la normale. Selon l’agence japonaise de sécurité nucléaire, la centrale relâchait ainsi le niveau de radiations qu’une personne normale absorbe normalement en un an! Les autorités ont ordonné l’évacuation des quelque 51000 habitants du voisinage dans un rayon de 20 km de la centrale, doublant ainsi le périmètre décrété vendredi, et l’on s’apprêtait, selon l’Agence internationale pour l’énergie atomique, à distribuer des pastilles d’iode dans la région. Dans l’après-midi, bien que les autorités nucléaires aient signalé une retombée des niveaux de radioactivité autour de Fukushima, la télévision conseillait même aux habitants de Tokyo de se calfeutrer. « Selon les vents, la dispersion peut toucher des zones assez éloignées », rappelle Sophia Majnoni. Les vents semblent cependant entraîner les rejets radioactifs vers l’ouest, dans l’océan Pacifique.
[url=http://www.leparisien.fr/tsunami-pacifique/la-crise-nucleaire-en-trois-questions-13-03-2011-1355839.php[/url]Source Le Parisien[/url]
Le tremblement de terre a rendu défaillant le circuit de refroidissement (rupture de canalisation et/ou motopompe HS).
S'ensuit une augmentation de la température, montée en pression (d'où les essais de dégazage au primaire qui se sont révélés insuffisants). L'extrême chaleur produit du H2 à partir de l'eau par thermolyse...
Boum avec l'oxygène de l'air.
Maintenant, on tente d'injecter de l'eau de mer chargé en bore pour refroidir et absober les neutrons thermiques des fissions (ce qui atténue la production de chaleur du coeur).
Le coeur est très probablement en fusion (les produits de fissions et les réactions de fissions résiduelles crééent un magma liquide radioactif de métaux, silice (béton fondu)... Il faut espérer que le couvercle et le réceptabcle résistent.
C'est pas encore Tcherno, mais ça s'en rapproche.
On est incontestablement sur le scénario de Three Miles Island, en espérant que ça en reste là