1) http://www.europe1.fr/International/Nuc ... ma-474305/
Nucléaire : où en est-on à Fukushima ?
La radioactivité aux abords de la centrale inquiète le monde entier. Le point sur la situation.
Le Japon s’est d’ores et déjà résigné à un long combat pour contenir le plus dangereux des accidents nucléaires depuis Tchernobyl. Le niveau très élevé de la radioactivité complique en effet les efforts consentis à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, dans le Nord-Est du pays. Mais où en est-on sur place ?
Le réacteur n°2, cœur du danger. L’inquiétude se cristallise au niveau du réacteur n°2. Vendredi, les ouvriers qui s’activent sur le site ont découvert une nappe d’eau radioactive dans le sous-sol de la salle des machines de ce réacteur, certainement due à des cartouches de combustible qui ont temporairement fondu et sont entrés en contact avec l'eau qui sert à refroidir le réacteur. Les dernières mesures, effectuées dimanche, montraient que la radioactivité y était 100.000 fois supérieure à la normale.
Mais lundi, de l'eau fortement radioactive a également été découverte à l'extérieur du bâtiment abritant le réacteur. Une eau qui pourrait avoir ruisselé jusqu'à la mer toute proche.
Le personnel de Tokyo Electric Power (Tepco), exploitant de la centrale, tente de pomper cette eau, afin de pouvoir reprendre les opérations visant à relancer le système de refroidissement du réacteur.
Reprendre le contrôle des réacteurs. Dans ces conditions, l’objectif des "liquidateurs" est de reprendre le contrôle des six réacteurs de la centrale nippone. Pour le moment, La situation est considérée comme stabilisée dans deux des six réacteurs, mais elle demeure instable dans les quatre autres, d'où se dégage parfois de la vapeur ou de la fumée.
Les réacteurs 5 et 6 ont un système de refroidissement alimenté en électricité, et en fonctionnement. Les autres réacteurs ont, eux, pu être partiellement raccordés au réseau électrique. Alors que des opérations de pompage sont possibles dans les réacteurs 1 et 4, elles ne sont pas envisageables dans les numéros 2 et 3 en raison d’un taux de radioactivité trop important.
Au-delà du pompage, quelque 500 techniciens, pompiers et militaires continuent à injecter de l'eau douce à l'aide de pompes électriques dans les réacteurs afin d'empêcher le combustible de chauffer, ce qui provoquerait une catastrophe de grande ampleur. Des opérations d'urgence réalisées via des canons à eau et des grues géantes, et qui utilisent de l'eau de mer pompée dans l'océan Pacifique. Or, l'accumulation de sel risque d'entrainer une corrosion des installations.
Une aide extérieure. Face aux difficultés rencontrées par le Japon, Tepco a demandé lundi l’aide de ses consoeurs françaises EDF et Areva pour stabiliser l'état des réacteurs.
Un "appui" dont s’est réjoui Eric Besson, sur RTL. Le ministre français de l'Industrie a précisé qu’"on a du mal à savoir quelle est très exactement la situation", avant d’ajouter : "quand il y aura le retour d'expérience" des groupes français, "on en saura plus".
Par ailleurs, certains appellent à une aide de l’ONU. "Je pense que peut-être, la situation est nettement plus grave que nous ne le pensions", a déclaré un expert, Najmedin Meshkati, de l'université de Californie Sud. "Cela va bien au-delà de ce qu'un pays peut gérer, cela doit être évoqué par le Conseil de sécurité de l'ONU. A mon humble avis, c'est plus important que la zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye", a-t-il estimé.
La pollution s’étend. Autour de Fukushima, la radioactivité a augmenté ces derniers jours. Un niveau d'iode 131 1.850 fois supérieur à la normale a ainsi été relevé en mer au large de la centrale. Il s'agit du niveau les plus alarmants mesurés depuis le début de la catastrophe, il y a maintenant 17 jours.
Les conséquences de la catastrophe nucléaire ne sont pas seulement visibles près de Fukushima. De la radioactivité a notamment été mesurée dans l'eau courante à Tokyo. Le ministère japonais de la Santé a d’ailleurs demandé aux usines de distribution d'eau sur tout le territoire de cesser de recueillir l'eau de pluie, afin d'éviter d'éventuelles contaminations par les rejets radioactifs de la centrale de Fukushima.
De l'iode radioactif a même été décelé dans de l'eau de pluie dans l'Etat du Massachusetts, sur la côte Est des Etats-Unis, mais les autorités sanitaires assurent que cela n'est en rien dangereux.
2) http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/ ... 77_240.php
L'aide de la France demandée pour la centrale du Japon
PARIS (Reuters) - La compagnie japonaise Tepco, qui exploite la centrale nucléaire de Fukushima endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars, a demandé l'aide de la France, a annoncé lundi le ministre de l'Industrie, Eric Besson.
Confronté notamment à la panne des circuits de refroidissement de la centrale, l'électricien japonais ne parvient pas à en reprendre le contrôle et les fuites radioactives semblent s'aggraver.
Une radioactivité de plus de 1.000 millisieverts par heure a été mesurée dimanche à la surface de l'eau, dans des fossés situés à l'extérieur du réacteur n°2 de la centrale de Fukushima-Daiichi, a annoncé lundi Tepco.
"La situation est extrêmement critique, extrêmement sérieuse. Je vois bien que l'opérateur Tepco n'a pas réussi depuis huit jours à stabiliser la situation", a dit Eric Besson, qui a qualifié d'imprécises les informations parvenues en France.
"Tepco, pour la première fois, je m'en réjouis, il y a 36 heures, a demandé l'appui des industriels français concernés, en la circonstance EDF, Areva et le CEA (Commissariat à l'énergie atomique). Je trouve que c'est une bonne nouvelle", a dit Eric Besson, au micro de RTL.
"On a reçu une demande d'aide mais ce n'est pas encore concret, on étudie la nature exacte de cette aide", a dit pour sa part un porte-parole d'Areva.
Avec 19 centrales et 58 réacteurs, la France est un des pays au monde qui a le plus développé l'énergie nucléaire. Les responsables de la filière suivent au quotidien les opérations au Japon et ont fait part de leur inquiétude.
Areva a affrété le 18 mars un avion avec des masques, combinaisons et de l'acide borique - une substance utilisée pour la régulation de la réaction nucléaire - mis à disposition par EDF. Le 22 mars, du matériel fourni par l'Etat et Areva dont des groupes électrogènes, des pompes et des camions, a été acheminé vers le Japon.
Des responsables de la filière nucléaire française ont dit dans la presse disposer de robots susceptibles de réaliser des interventions simples sur des sites contaminés, dans le but d'épargner les personnels, mais le Japon n'aurait pas sollicité jusqu'ici leur prêt.
Thierry Lévêque, avec Benjamin Mallet, édité par Gilles Trequesser
3) http://www.leparisien.fr/tsunami-pacifi ... 380139.php
Radioactivité à Fukushima: la zone de contamination bien au delà des 100km
La situation est loin de s'être stabilisée au Japon. Dimanche, un séisme de magnitude 6,5 s'est encore produit à 7h24 locale, au large des côtes du nord-est. A la centrale de Fukushima, le danger d'une catastrophe nucléaire est loin d'être écarté, des fuites beaucoup plus radioactives que la veille ayant été relevées.
La situation très dégradée des réacteurs a entraîné un écoulement d’eau contaminée vers la mer, qui ralentit la progression des travaux. Selon l'IRSN, l'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, cette situation pourrait durer plusieurs semaines. Un point positif : le refroidissement est de nouveau alimenté en eau douce. Face à la complexité de la situation, l'opérateur Tepco a demandé l'appui de groupes industriels publics français : EDF, Areva et le CEA.
Le point sur les réacteurs de Fukushima. Quatre réacteurs sur six de la centrale de Fukushima Dai-ichi sont gravement accidentés à cause d'un arrêt de leur système de refroidissement.
Réacteur 1: Electricité partiellement rétablie dans la salle de contrôle; système de refroidissement à l'arrêt. Eau radioactive (0,4 millisievert) retrouvée au sous-sol de la salle des machines et dans un tunnel souterrain débouchant sur l'extérieur du bâtiment. Pompe électrique installée pour évacuer cette nappe dans la cuve du condensateur.
Réacteur 2: Electricité partiellement rétablie dans la salle de contrôle. Système de refroidissement à l'arrêt. La piscine de stockage du combustible irradié est revenue à son niveau normal. De l'eau hautement radioactive (1 000 millisieverts) a été retrouvée au sous-sol de la salle des machines, ainsi que dans un tunnel souterrain débouchant sur l'extérieur du bâtiment (6 000 m³). Aucun pompage n'a pu débuter en raison de la forte radioactivité.
Réacteur 3: Le plus endommagé. Electricité partiellement rétablie dans la salle de contrôle. Le niveau d'eau dans la piscine de stockage du combustible irradié reste incertain. De l'eau hautement radioactive (750 millisieverts) a inondé le sous-sol de la salle des machines, ainsi qu'un tunnel souterrain débouchant sur l'extérieur du bâtiment. Pas de pompage possible en raison de la radioactivité.
Réacteur 4: Raccordé au réseau électrique, mais aucun équipement mis sous tension jusqu'ici. Le niveau d'eau dans la piscine de stockage du combustible irradié est à un niveau normal. De l'eau contaminée a là aussi envahi le sous-sol de la salle de la turbine. Le niveau de radioactivité est assez faible pour permettre des travaux de pompage.
Réacteurs 5 et 6: Le système de refroidissement est alimenté en électricité et fonctionne.
Les travaux à la centrale retardés. Le pompage de l'eau contaminée étant impossible, le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a reconnu que les travaux sur le site allaient subir un nouveau retard. Les ingénieurs de Tepco pensent que le combustible dans le coeur du réacteur 2 a probablement subi des dommages au moment d'un début de fusion survenu juste après le séisme et le tsunami du 11 mars. Face à la complexité de la situation, Tepco a demandé «l'appui» de groupes industriels publics français pour faire face à la crise sur ce site, a annoncé lundi le ministre français de l'Industrie, Eric Besson, pour qui la situation est «critique». Ni EDF, ni Areva, n'étaient en mesure de préciser dans l'immédiat la nature exacte de cet appui.
L'action de Tepco a plongé à la Bourse de Tokyo lundi. Le titre a chuté de 17,73%, terminant à 696 yens. Son action a fondu de plus des deux-tiers depuis le 11 mars, jour du séisme et du tsunami.
Entre 200 à 250 milliards de dollars de pertes. L'assureur français Axa, qui compte cinq millions de clients au Japon, a estimé ses pertes à plus d'une centaine de millions d'euros pour couvrir les dégâts du séisme du 11 mars, a déclaré dimanche son PDG, Henri de Castries. Ce dernier a exclu de quitter le Japon, un marché où la croissance est certes «faible» mais où les marges du groupe d'assurance «sont très satisfaisantes». Henri de Castries estime le montant global des pertes au Japon entre 200 à 250 milliards de dollars.
La zone radioactive «bien au-delà» des 30 km. Des taches de contamination radioactive sont présentes «bien au-delà» de la zone de sécurité de 30 km autour de la centrale japonaise de Fukushima, a estimé lundi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française. «Il n'est pas du tout étonnant qu'on trouve ici ou là des contaminations bien au delà d'un rayon de 100km»a déclaré au cours d'un point de presse André-Claude Lacoste, président de l'ASN.
Le ministère japonais de la Santé a demandé aux usines de distribution d'eau sur tout le territoire de cesser de recueillir l'eau de pluie, afin d'éviter d'éventuelles contaminations par les rejets radioactifs de la centrale de Fukushima. Le ministère a ordonné durant le week-end aux distributeurs et aux stations d'épuration de recouvrir leurs réservoirs d'une bâche et interdit de puiser l'eau des rivières juste après des précipitations. Tokyo, 13 millions d'habitants, ainsi que diverses municipalités alentour ont la semaine dernière ponctuellement relevé un niveau d'iode radioactif dans l'eau du robinet supérieur à la limite légale admise pour les bébés.
Il faut remettre en état les crématoriums. Le séisme et le tsunami qui a suivi ont laissé plus de 10.000 morts qu'il a fallu enterrer dans des fosses communes, faute de crématoires. Les autorités ont cependant promis d'exhumer plus tard les corps pour les incinérer, conformément à la tradition bouddhiste. Dans la seule ville de Natori, au moins 600 personnes sont mortes et 800 autres portées disparues. Dans ce village, le crématorium endommagé a dû être remis en état au plus vite face à l'afflux des corps. Samedi, pour la première fois depuis la catastrophe, les crémations ont pu reprendre. Dans d'autres communes, les sauveteurs inhument des centaines de corps après leur identification par les familles, sans pouvoir les incinérer faute de carburant. De nombreux corps sont enterrés enveloppés dans un simple drap, en raison d'une pénurie de cercueils.
Le panache radioactif toujours présent en France. De nouveaux relevés ont confirmé la présence en France du panache radioactif émis par la centrale de Fukushima à des niveaux restant sans danger pour la santé et l'environnement, a indiqué dimanche l'Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN). Des traces d'iode 131 ont été mesurées sur des prélèvements de particules atmosphériques réalisés entre le 24 et le 25 mars par la station de l'IRSN installée à Cherbourg-Octeville (Manche) et entre le 25 et le 26 mars par la station installée à Orsay (Essonne). Par ailleurs, un échantillon de mousse prélevé à Saint-Pierre-et-Miquelon le 18 mars et des échantillons de lait prélevés à Pélussin (Loire), Marcouria (Guyane) et Taravao (Tahiti) présentent des traces de césium 137 correspondant à des niveaux «souvent observés dans ce type de produit», en raison des effets des essais nucléaires en atmosphère et de l'accident de Tchernobyl.
ps: à propos de l'aide française, ca serait bien de leur envoyer en personne Anne Lauvergeon, ca diminuerait "naturellement" la radioactivité !! Ou bien Besson ou NKM, voire Sarkozy...